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ADAGIO
"Sanctus Ignis"
2001
(Limb Music)


Discographie

Sanctus Ignis (2001)
Underworld (2003)
A band in upperworld (2004)
Dominate (2006)
Archangels in black (2009)
Life (2017)


C’est à grand renfort de publicité dans la presse spécialisée que débarque ADAGIO en 2001, le groupe n’hésitant pas à côtoyer dans les pages promotionnelles des combos établis tels que Angra, Edguy, Royal Hunt ou autres Symphony X.

Il faut dire qu’il y a quand même quelques pointures ici présentes, telles le batteur hollandais Dirk Bruinenberg (Elegy, Consortium project), le virtuose suédois des claviers Richard Anderson (Majestic) et rien moins que David Readman (Pink cream 69) derrière le micro.

Mais qu’on ne se méprenne pas, malgré le palmarès de ces illustres intervenants, ici le patron est un jeune virtuose français de la six cordes jusque là inconnu, si ce n’est des plus pointus des amateurs de guitaristes néoclassiques qui se seront assurément procurés sa démo 4 titres parue en 1997.

Il s’agit de Stéphane Forté (qui a embarqué dans son projet son pote Franck Hermanny à la basse) qui se pose d’autant plus en leader qu’il a composé la quasi intégralité de ce "Sanctus ignis" à l’exception de quelques textes laissés à l’appréciation de David Readman.

La question qui brûle les lèvres est : "comment ce jeune blanc bec (il a 21 ans à l’époque) a-t-il réussi la double gageure d’engager tous ces musiciens renommés et d’enregistrer son 1er opus en Allemagne sous la houlette d’un certain Dennis Ward ?".

La réponse est simple et s’appelle Olivier Garnier, le patron du label NTS qui a perçu tout le potentiel du montpelliérain et a décidé de mettre le paquet sur ce jeune poulain en lui donnant des moyens conséquents.

Dès le 1er titre de l’album "Second sight", le décor est planté : Intro grandiloquente (genre cinématographique), refrain mémorisable, son de guitare énorme, claviers très présents, section rythmique redoutable et un chanteur excellent avec pour résultat l’alliance réussie de hard rock mélodique, de progressif, de symphonique et de néo classique.

Et David Readman n’est pas étranger à cette réussite, il s’en tire même avec les honneurs lui qui, affublé d’une étiquette de chanteur de hard rock mélodique pouvait légitimement inspirer des doutes quant à sa faculté d’adaptation à un genre où les références se nomment par exemple Russell Allen ou bien D.C. Cooper.

Plutôt que de chercher à forcer sa nature, l’anglais chante avec son style et les doutes sont rapidement levés, tant ses vocalises constituent un point fort du disque et il suffit d’écouter son travail sur "Sanctus ignis" ou encore "The stringless violin" pour s’en convaincre.

Musicalement, ADAGIO, comme son nom l’indique très justement, évolue dans des sphères symphoniques et néoclassiques et la présence de Richard Andersson s’avère de fait très judicieuse, comme il le prouve à maintes reprises en utilisant des sons de clavecin (sur l’intro de "In nomine") ou d’orgue d’église à la J.S. Bach (le début de "The stringless violin"), s’autorisant même quelques incartades jazzy ("The stringless violin").

Les claviers jouent en effet un rôle de choix dans le son du groupe, aussi bien au niveau des atmosphères dont l’importance est capitale (en particulier tout au long des 11 minutes du magistral "Seven lands of sin"), que lors de duels virtuoses du plus bel effet avec la guitare lead ("Panem et circences" ou "Order of Enlil").

Mais la vraie découverte musicale de ce 1er effort est incontestablement Stéphane Forté, qui nous en met plein les mirettes avec son style néoclassique tant en rythmique ("Second sight" ou les saccades de "Panem et circenses" qui rappelle un certain Michael Romeo) qu’en lead, où sa technicité et sa virtuosité explosent.

L’ombre de Yngwie Malmsteen plane sur des intros typiques du genre ("The inner road" ou "Sanctus ignis") et plus encore sur les duels guitare / claviers ("In nomine", "Seven lands of sin" ou encore "Panem et circenses") qui nous ramènent à l’album "Marching out" lorsque l’égocentrique suédois se tirait la bourre avec un certain Jens Johansson.

Bien sur, l’exercice instrumental n’est pas occulté ici et c’est pour Stéphane l’occasion de montrer ce dont il est capable techniquement, mais aussi artistiquement.

"Order of Enlil", s’il est l’occasion de quelques prouesses techniques, dénote aussi un effort de composition assez remarquable au niveau des arrangements (on pense parfois à Tony Macalpine) et des ambiances, par exemple avec cette couleur orientale qui est aussi de mise sur la reprise instrumentale de "Immigrant song".

Pas sur que les fans de Led Zeppelin apprécieront le sort réservé à ce titre, mais au moins ADAGIO et son mentor ont fait l’effort de se l’approprier et d’en faire une reprise originale et personnelle, à défaut d’être franchement indispensable.

Mais cantonner Stéphane Forté dans un rôle de virtuose de la six corde serait plutôt réducteur, car il convient de souligner le remarquable travail de composition effectué, car chaque titre de ce "Sanctus ignis" bénéficie de vrais atouts.

Tous possèdent de vrais refrains (parfois soutenus par des chœurs grandiloquents) et des arrangements classieux (les chants grégoriens de "Panem et circenses" par exemple qui rappelle ERA), qui confèrent ce côté cinématographique à la musique et apportent de temps à autres une touche progressive fort agréable ("The inner road" ou "Seven lands of sin").

C’est donc un coup quasi parfait (même l’artwork est magnifique) que réalise Stéphane Forté et ses sbires avec ce superbe premier album, qui place directement ADAGIO au niveau des meilleurs groupes internationaux du genre.

Tout juste pourra-t-on lui reprocher de ne pas s’être plus affranchi de ses influences afin d’affirmer un style plus personnel, ce que le jeune guitariste saura intelligemment faire par la suite en lorgnant vers des contrées plus extrêmes.

Pour être complet, on signalera qu’une version 10 titres verra aussi le jour en 2001, avec en bonus pour l’Europe une démo brute et faite maison de l’instrumental "Niflheim", titre qui verra le jour dans sa version studio sur l’album "Underworld" en 2003.

La version japonaise quant à elle se voit agrémentée de 2 bonus tracks avec une version démo instrumentale datée de 1999 de "The stringless violin" et une version démo datée de 2001, du titre "Nozama", un très bel instrumental aux influences symphoniques marquées.

Longtemps resté difficile à se procurer ce dernier titre sera enfin disponible à plus large échelle grâce à la réédition de l’album parue en 2010 chez XIII bis record.

Chronique par Lolo36
Juillet 20
13


01 - Second sight
02 - The inner road
03 - In nomine...
04 - The stringless violin
05 - Seven lands of sin
06 - Order of enlil
07 - Sanctus Ignis
08 - Panem et circences
09 - Immigrant song

Musiciens : David Readman (Chant), Stephan Forté (Guitare), Richard Andersson (Claviers), Franck Hermanny (Basse), Dirk Bruinenberg (Batterie)




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