Faire des chroniques de disques, permet de
faire des recherches, s'intéresser à la géographie, l'histoire... Ainsi, nous
apprenons, ou nous rappelons qu'Amiens est le chef-lieu de la Région Picardie et
du département de la Somme, situé à 132 km au nord de Paris, cette ville fut au
moyen-âge un important centre commercial et drapier, possède une vaste
cathédrale gothique du XIII ème siècle, reconnu par industries pneumatiques, et
d'équipements automobiles,... mais côté musique, on ne peut pas dire que cette
ville a fait parler d'elle. C'est
pourtant de là que provient un quatuor au doux nom d'ALTERED BEAST. Formé des
cendres de DECLINE OF HUMANITY, qui sévissait dans un Death plutôt Brutal , en
2004, Franck (chant), Nicklaus (guitares) et Fx (batterie) décident de compiler
leurs influences en un mix sauvage de musiques bruyantes à faire trembler les
édifices de la cathédrales Amiénoise, qu'ils baptisèrent Trash'n roll.
Galérant pas mal de temps pour trouver un
nom de groupe qui claque, les musiciens finissent pas adopter ALTERED BEAST en
référence au jeu vidéo du même nom.
Rejoint en 2008 par le bassiste Olaf, le
groupe se forge rapidement un répertoire qu'il distille sur les scènes de la
région. Ils débutent l'enregistrement de leur premier album en 2008 pour ne
finir le mastering et le mixage qu'en 2012 !
Avant de parler du contenu, un mot sur la
pochette : photo noir et blanc représentant en premier plan un joli postérieur,
sur la fesse duquel est tatouée le nom du groupe, que nous voyons en arrière
plan tout de cuir vêtu aux allures de méchants bikers.
Pour tous ceux, qui seraient intéressés de
faire connaissance avec la demoiselle qui possède cet attribut des plus
attirants; désolé de les décevoir en leur annonçant que cette pochette est un
simple montage, et que même les musiciens n'ont pas vu cette personne !!!
Au vu de cet artwork, on pense avoir affaire
à un énième groupe de Glam/Heavy US. Les premières notes de l'intro de ce "Living
for the sin" nous démentent tout de suite cette impression avec son ambiance
sombre et lourde.
Avant que "Vibration" ne débarque
avec l'attaque d'une basse marteau-pilon, que la batterie vient rapidement
épauler, puis les guitares tous riffs dehors pour un métal speed, qui me renvoie
à ANGEL DUST ou ZARA, groupes Français qui avaient fait paraitre quelques
excellentes démos à la fin des années 80, voire début 90.
La voix rauque de Franck se marie
admirablement aux instruments fleurtant avec les aiguës au besoin des chansons.
Les influences du groupes transpirent tout au long des treize titres (plus une
intro) proposés par ALTERED BEAST.
Et c'est du côté de la Bay Aera et les
groupes de Heavy Thrash de l'époque qu'il faut se tourner, avec des touches plus
européennes tout droit sorties de la NWOBHM. Cela donne un album "coup de
poing", sans concession, ni répit.
Même si c'est Olaf qui se montre le plus
impressionnant tout au long de ces 56 minutes, les autres musiciens ne sont pas
en reste et sont plutôt efficaces. ALTERED BEAST nous propose une majorité de
chansons plutôt speed "Madness", "Last dance", "Final assault"
au solo efficace et ponctués de cris ravageurs, "All I want is sex with you"
(tout est dans le titre !!); tout comme "No compromise"... c'est tout
naturellement que "Jesus Christ and my motorcycle" est ponctué de
vrombissements de grosses cylindrées...
ALTERED BEAST se montre efficace même dans
le mid tempo "Living for the sin" qui calme un peu le jeu, le temps d'un
solo avant de remonter crescendo sur le refrain. "Lost in paradise" et sa
basse énorme !!!
"No lies without war" tout en
ambiances sombres, sur lesquelles le travail du chant est des plus appréciables,
alternant le côté rauque, voire théâtral, limite doom. "Altered beast" et
son refrain entraînant et suivi par "Killer of my nightmare" et ses
intonations plus rock'n roll, où une nouvelle fois la basse d'Olaf se montre
impressionnante. C'est sur les "ho ho ho" qui feront un malheur en live que se
termine cette chanson.
La plus belle surprise nous vient de la
chanson qui clôt ce disque "Ways of betrayer" qui tout au long de ses 7
minutes 15, nous propose un heavy plus mélodique où chaque musicien s'en donne à
cœur joie et sur laquelle Franck montre une autre facette de sa voix, prouvant
ainsi que même dans un registre moins rentre-dedans le groupe est des plus
efficaces !!!
Espèrons que nos Amiénois n'attendront pas
huit ans pour donner une suite à ce "Living for the sin", qui fleure bon
le Jack, la sueur, le rock et le metal !!! Encore un disque indispensable pour
tout amateur de bon Heavy/Trash... encore une agréable découverte !!! |