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ANTHRACITE
"Plus précieux que l'or"
1987
(Autoproduction)


Discographie

Plus précieux que l'or (1987)


Plus précieux que l’or ! Jamais album n’aura finalement aussi bien porté son nom. En effet, pas sur que les azuréens (de Saint Raphaël plus précisément) se doutaient en 1987, en plein enregistrement de ce premier effort vinylique, qu’ils étaient en train de donner naissance à l'un des albums les plus recherchés par les collectionneurs de hard rock français du moment.

Tiré à une poignée d’exemplaires, jamais officiellement distribué, ce "Plus précieux que l’or" se vend à prix d'or sur les sites de ventes potentiels en 2010.

Bon, tout cela est très bien me direz-vous, il est certes rare ce vinyle, mais le jeu en vaut-il la chandelle ? Le contenu, la musique justifie t-il pleinement un investissement qui parait plutôt déraisonnable pour le commun des mortels ?

Articulé autour de la section rythmique fraternelle composée de Hervé et Pascal Rossi, respectivement bassiste et batteur, Anthracite est un quatuor où en plus des deux frangins, œuvre le guitariste rythmique Jeff Roux et l’excellent guitariste soliste Jean Marc Brondello.

Anthracite fait donc de l’instrumental ? Que nenni, mais les informations présentes sur la pochette ne permettent malheureusement pas de savoir précisément qui chante sur le disque. Seule certitude : il ne s’agit manifestement pas de Jeff Roux, seul de la bande à ne pas être crédité pour le chant.

L’opus s’ouvre sur un superbe solo de Jean Marc Brondello, tout en tapping, clairement inspiré du maitre Eddie Van Halen et on se dit que l’on va avoir à faire à du big rock typique des californiens, le look des gars sur les rares photos disponibles abondant en ce sens. Mais pas si vite messieurs dames, car le solo d’intro de la "Prêtresse du métal" prend par la suite un tournant néo-classique hommage à Jean Sébastien Bach (en empruntant à la fameuse "Toccata et fugue en ré mineur" du maitre, que les fans du dessin animé "Il était une fois… l’homme" connaissent parfaitement) que n’aurait pas renié un Yngwie J. Malmsteen.

Et fait, dans cette intro tout est dit. En effet, le style d’Anthracite possède une dualité américano européenne et se caractérise par un mariage d’influences alliant allègrement Van Halen à Judas Priest, Dokken à Iron Maiden ou encore H-Bomb à Ratt. Le tout chanté en français pour notre plus grand bonheur.

"Prêtresse du métal" le titre d’introduction est un superbe hymne au métal, interprété par des musiciens de talent, un chanteur d’un niveau plus que correct et s’avère parfaitement représentatif du métal français tel qu’il se pratique en 1987. Bref, ça démarre fort et c’est évident, du métal coule dans les veines des varois.

"Veine d’acier" (dont l’intro me rappelle le "Turbo lover" de Judas Priest) propose une solide composition heavy aux arrangements métalliques sympathiques, tandis que "Dieu de la guerre" n’est pas en reste et donne l’occasion à Jean-Marc Brondello de nous rappeler une nouvelle fois son admiration pour Van Halen sur l’intro du morceau (fortement inspirée par le titre "Cathedral" figurant sur l’album "Diver down" des ricains).

Je pourrai aussi citer, toujours dans la même veine (d’acier) le malsain "Tueur", où la voix colle parfaitement au thème du titre, ou encore le faux live "Tu pars" qui achève l’album pied au plancher permettant à Jean-Marc de nous montrer toute l’étendue de son talent en lead.

Mais ne soyons pas réducteurs, car le gang des frères Rossi possède plus d’une corde à son arc et sait varier les plaisirs. Il excelle aussi dans l’art de la power ballade et nous en propose deux, aussi somptueuses l’une que l’autre : la très acoustique et poignante "A un cri" et la magnifique "Ailleurs" qui reste pour moi l'un des meilleurs titres de l’album.

Le meilleur restant à mes oreilles l’éponyme "Plus précieux que l’or", qui sait alterner et allier (à l’instar de "Fureur") le heavy métal enlevé avec des moments plus en retenue, donnant un côté épique qui n’est pas sans rappeler dans la démarche certains morceaux de Iron Maiden.

Bref, vous l’aurez compris, c’est du bien bel ouvrage que nous propose Anthracite pour ce premier effort, dont il faut souligner que le son est largement à la hauteur pour une autoproduction.

"Plus précieux que l’or" aurait assurément mérité de se voir distribuer à plus grande échelle tant la musique proposée ici s’avère réussie et dépasse largement en qualité celle de groupes qui ont eu pour leur part la chance de voir leur production mise sur le marché.

Mais ainsi va la vie et le music business. Il ne suffit pas d’être bon pour être récompensé, il faut aussi un brin de réussite, que le groupe n’a manifestement pas eu à l’époque. Et c’est bien dommage !

Heureusement le "world wide web" permet aujourd’hui de remettre sur le devant de la scène cet album qui, même s’il est très bon, ne justifie pas malgré tout un tarif tout de même un peu onéreux et irrationnel.

En guise de conclusion, et comme d’habitude, j’ai envie d’inciter les labels spécialisés à se pencher sur le cas Anthracite et à envisager une réédition de cette rareté qui serait la bienvenue et qui, surtout, récompenserait plus de vingt ans plus tard le travail de ce quatuor varois par une véritable mise sur le marché de leur œuvre.

L’exhumation de ce trésor ne serait pas usurpée et ne serait que justice, surtout à l’heure où de simples démos, aussi bonnes soient elles, sont le prétexte de rééditions en vinyle.

Chronique par Lolo36
Octobre 2010


01 - Prêtresse (3:47)
02 - Veine d'acier (4:58)
03 - Dieu de la guerre (5:07)
04 - A un cri (4:33)
05 - Fureur (5:41)
06 - Tueur (3:54)
07 - Plus précieux que l'or (6:27)
08 - Ailleurs (6:11)
09 - Tu pars (4:39)

Musiciens : Hervé Rossi (Basse/Chant), Pascal Rossi (Batterie/Chant), Jeff Roux (Guitares), Jean-Marc Brondello (Lead Guitare/Chant)



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