Messages |
|
Tous les évènements
ICI |
|
CHRONIQUES |
|
ARKHASIS
"Monde parallèle"
2010 (Autoproduction)

Discographie
Relic & shapes (Demo 2003)
Monde parallèle (2010)
Tempus fugit (2019) |
Originaire d'Epinal, ARKHASIS nait au Metal en
novembre 1995 mais ce n'est que fin 2006 que le groupe se stabilisera sous la
forme d'un quatuor autour de Pascal Clauss (guitares), Bruno Barbillon (guitare
et chant), Samuel Pierre (basse) et Cyril Depredurand (batterie).
Si le groupe possède déjà à son actif une démo 5 titres (parue en 2003) et un
DVD live (paru en 2004), ce n'est qu'aujourd'hui en 2010 qu'il sort enfin son
premier véritable album intitulé "Monde parallèle".
Attardons nous d'abord sur la pochette dudit CD car elle est tout simplement
magnifique.
Elle reprend le bon vieux principe qui consiste à juxtaposer graphiquement 2
concepts opposés (le chaud et le froid, le feu et l'eau...) et force est de
constater que la réussite est totale et symbolise ici parfaitement le titre de
l'album.
L'album démarre sur "Matricule" (un titre totalement en phase avec la
pochette), un titre heavy progressif chanté en français. Le groupe est en place,
c'est techniquement et musicalement propre et appliqué, des qualités nécessaires
quand on œuvre dans ce style de metal. Comment ne pas signaler la qualité du
texte, tant on sent qu'un soin immense a été apporté à sa rédaction. Ajoutez à
cela un excellent refrain qui s'imprime assez facilement, des guitares
somptueuses qui savent se marier (tant en rythmiques qu'en lead) pour tisser de
magnifiques harmonies que ne renierait pas un Iron Maiden et vous obtenez un
excellent titre d'introduction.
Avec "Un seul doute", on aborde un autre registre, en partie du fait des
changements de rythmes tout au long du morceau, les musiciens s'autorisant même
quelques fantaisies instrumentales à mi parcours. Vous l'aurez compris, ce titre
prend une couleur progressive plus importante sans pour autant renier le heavy
et les harmonies à deux guitares. Le texte est à nouveau très fouillé et très
agréable à lire et à écouter.
"Child of lies" se caractérise par son chant en anglais et s'il part sur des
bases foncièrement heavy, il reprend la recette précédente avec des breaks plus
calmes qui alternent avec des moments plus intenses.
Et tout au long de l'album, on est bluffé par la qualité instrumentale des
musiciens, par leur sens de la composition, par le travail de mise en place
effectué, par la qualité des textes. Bref on sent qu'un gros travail a été
effectué en amont, que rien n'a été laissé au hasard, y compris au niveau du son
qui force le respect bien qu'il s'agisse là d'une autoproduction.
Le premier album parfait en somme ? Et bien non ! Car vous l'aurez sans doute
remarqué, je n'ai pas abordé jusqu'à présent la qualité du chant et
malheureusement il s'agit bien là du gros point faible de l'album.
Tout d'abord, l'organe de Bruno ne possède pas la puissance et l'étendue d'un
Bruce Dickinson ou d'un James LaBrie, autant de chanteurs qui ont donné leurs
lettres de noblesse au style pratiqué par le groupe.
C'est un fait et peu de chanteurs peuvent se targuer de rivaliser avec de tels
noms, mais on peut parfois compenser une certaine faiblesse vocale par de la
hargne, de la variété dans les registres, mais ce n'est pas le cas ici non plus,
le chant de Bruno se révèle assez monocorde, il manque d'accentuation et de
pêche. En un mot, il s'avère souvent trop lisse et parfois énervant quand il
s'évertue à prolonger exagérément la fin des syllabes.
Et pourtant, en de rares occasions, il est capable de se lâcher ce cher Bruno,
j'en veux pour preuve "Pensées" où il met beaucoup plus de relief dans ses
parties vocales pour un résultat plus convaincant et au passage un morceau de heavy metal mélodique d'excellente qualité.
Ceci me donne le sentiment qu'il a été quelque peu inhibé par ce premier
enregistrement studio, par le désir de (trop ?) bien faire, un grief que l'on
pourrait par ailleurs appliquer à la totalité du groupe, tellement tout semble
maitrisé, calculé, donnant parfois un aspect clinique et froid à certains titres
("Un attrait").
Mais quel groupe n'aurait pas envie de réaliser un essai transformé pour son
premier
album ? Quel groupe ne fait pas montre d'application afin d'être fier du produit
proposé ? Bien peu certainement et cela fait manifestement partie de
l'apprentissage musical.
Toutefois, une fois ces divers griefs digérés, une fois la voix et le style
apprivoisés, au fil des écoutes, cet album s'avère très agréable, une vraie
caverne d'Ali Baba où toute nouvelle écoute révèle à vos oreilles un nouveau
détail, un nouvel arrangement subtil, un solo passé inaperçu...
Car ce "Monde parallèle" s'avère d'une complexité et d'une finesse plutôt
jouissive pour qui saura faire fi des quelques défauts exposés un peu plus haut.
Et des titres tels que "Matricule", "Monde parallèle", "Pensées" ou encore
"Time has come" s'avèrent très agréables à tel point que je me surprends
parfois à les fredonner ou les siffloter.
ARKHASIS propose donc avec ce premier véritable album studio un CD de bonne
qualité, mais qui nécessite un certain investissement de la part de l'auditeur et
aussi un peu d'indulgence en ce qui concerne le chant.
Il faut immanquablement de nombreuses écoutes pour pouvoir apprécier le travail
effectué par les vosgiens, mais je peux affirmer que l'effort en vaut la peine
pour qui aime le heavy prog influencé par Maiden et Dream Theater.
Quant à l'avenir, gageons que le groupe, la pression du premier album en moins,
l'expérience en plus, saura un peu plus se lâcher et gommer cet aspect un peu
trop parfait pour réellement mettre à jour son âme et donner plus de
personnalité à sa musique. |
Chronique par
Lolo36
Octobre 2010 |
01 - Matricule (4:39)
02 - Un seul doute (5:40)
03 - Child of lies (6:27)
04 - Focus (6:52)
05 - Monde parallèle (5:30)
06 - Pensées (4:29)
07 - Un attrait (5:48)
08 - L'apprenti (6:32)
09 - Time has come (6:55) |
Paroles : A lire
ICI  |
Musiciens
: Bruno Barbillon (Chant/Guitare), Pascal Clauss (Guitare), Samuel Pierre (Basse),
Cyril Depredurand (Batterie). |
|
|