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CHRONIQUES |
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BLÓÐ
"Mara"
2024
(Talheim Records)
Discographie
Blóð
(2020)
Serpent
(2021)
Mara (2024) |
On a toujours tendance à vouloir mettre les gens ou les choses dans des cases,
et avec le Metal, c'est pareil : heavy, doom, death, black, atmospheric black
metal, true atmospheric black metal symphonique, et caetera... Les Bordelais de BLÓÐ nous proposent
du metal "Blodien", un succulent mélange de doom, sludge et black.
On ne présente plus Ulrich Wegrich ; ex-membre de Regarde Les Hommes Tomber,
frontman d'Otargos et de Volker. En 2018, il décide d'unir son talent à celui de
Anna de Lynn, sa compagne pour créer BLÓÐ. Après un premier album du nom du
groupe en 2020 sous label indépendant, "Serpent", en 2021 chez "Malpermesita
Records", le couple nous revient le 21 Juin 2024 chez "Talheim Records"
avec "Mara".
Mara, ou le lieu où Moïse transforma l'eau croupie en eau potable pendant
l'Exode.
Tout l'album est souffrance : "Gehenna" (enfer en hébreu, ou torture suprême),
premier des 10 titres de l'album, exprime une très vive douleur par un rythme
lent, l'opposition entre la douceur de la voix (un peu new wave) et les cris
d'Anna, alors que
"Malignant" nous plonge directement dans le lac de feu du Black Metal, avec une
alternance de voix claire et de sorcière, et la lourdeur de la guitare.
Morceau inquiétant transpirant le mal-être, "The white death" nous abandonne
telle une poupée désarticulée, entre une voix apaisante et celle d'une torturée,
mettant très en avant les parties instrumentales.
"Chthonia", du nom d'un personnage, se lit comme une épopée mythologique. Tandis
que "Frost" morceau plus calme mais assez court, laisse notre esprit s'échapper
dans un monde figé par le frimas, un repos pour notre âme avant "Covenant",
morceau mettant en opposition la voix cristalline et le côté pesant de la
batterie et de la guitare, tout comme "Queen ov Hadès" et "Mother of all",
morceau fleuve venant conclure l'album de façon étrange, avec un son lourd comme
une chape de plomb, et une batterie battant le rythme comme lors d'une procession.
Au terme des 50 minutes, les W. ont su transcrire cette magnifique sensation de
malaise. Dès que l'on entend "Mara", on le garde en mémoire, avec une lourdeur
qui nous replonge dans un "Eternal frost" de Winter tant l'ambiance est
pesante. L'album est magnifique, inqualifiable et intemporel. "Mara" deviendra un
album de référence, voire iconique pour les amateurs d'Amenra ou encore de
Céleste.
Au final, "Mara", plutôt que d'être un lieu évoqué dans la Bible, évoque plutôt
un prénom féminin, une ode à la femme et à ses tortures. De la pochette sur
laquelle une femme de trois quart dos porte la couronne d'épines à la mise en
avant de l'attitude torturée de la chanteuse, tout y fait penser.
De l'expérience studio à la scène, il n'y a qu'un pas : BLÓÐ se produit
régulièrement en live et commencera sa nouvelle tournée en Juin 2024 sur la péninsule
ibérique avec des dates en Espagne et le Black Box Fest au Portugal. |
Chronique par
Blut Sauger
Juin 2024 |
01 - Gehenna (Intro) (5:38)
02 - Malignant (3:44)
03 - Martyr (5:12)
04 - Mara (4:11)
05 - The white death (3:44)
06 - Chthonia (3:22)
07 - Frost (1:46)
08 - Covenant (4:22)
09 - Queen Ov Hades (5:28)
10 - Mother of all (12:48) |
Paroles : Indisponibles. Ajoutez les paroles
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Musiciens
: Ulrich Wegrich, Anna de Lynn |
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