Menu

Messages
Tous les évènements ICI

Publicité
CHRONIQUES

 

# - A - B - C - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M - N - O - P - Q - R - S - T - U - V - W - X - Y - Z - COMPILES

BUCCANEER
"Zombieland"
2015
(Brennus)


Discographie

Pavillon noir (2002)
Eddie the pirate (2008)
In hell (2011)
III (2013)
Zombieland (2015)


Le terme de boucanier a désigné un écumeur des mers, un pirate, après que les boucaniers se soient associés aux flibustiers sous le vocable de "Frères de la Côte". Il s'agit alors d'aventuriers, corsaires ou pirates, qui vivaient essentiellement du produit de leur chasse et de contrebande. Certains flibustiers, rejoignaient leurs rangs, alors qu'au contraire, certains boucaniers prenaient temporairement la mer sur les navires flibustiers de passage.

Les boucaniers furent à l’origine de la colonie française de Saint-Domingue, qui deviendra quelque temps plus tard Haïti, la première nation "noire" du monde moderne. Une nation d’anciens esclaves, de parias et de rebelles, qui obtinrent leur indépendance dans le sang et la révolte. Vers 1665-1667, les boucaniers étaient entre 800 et 1000 à chasser sur Saint-Domingue, évoluant en symbiose avec leurs frères flibustiers, au point qu’avec le temps ces deux termes en vinrent à se mélanger sous l’appellation générique de "Frères de la Côte"...

Il est donc plutôt surprenant d'entendre parler de Buccaneer au 21ème siècle, d'autant plus que ceux dont il s'agit ici sévissent en mer Méditerranée et sont basés en Corse. Leurs armes sont sonores, à coups de guitares, basses et autres batteries. Et le seul sang qu'ils font couler suinte des conduits auditifs des personnes ayant écouté trop forts leurs méfaits !

Vous l'avez compris, THE BUCCANEER est un groupe de Heavy originaire de Furiani (Haute-Corse) formé en 1998 autour de Pierre Exiga (Guitare/Chant), Bertrand Bettencourt (Basse) et Philippe Mariotti (Batterie). Après un départ de carrière tonitruant, grâce au bon accueil de leur premier album "Pavillon noir" enregistré chez Fred Rochette, à Chalons-en-Champagne, sorti en 2001, qui leur permirent de tournée en Corse ainsi que quelques dates sur le continent. La télévision leur fit honneur avec un passage sur Tf1 et France 3. Toutefois, il faudra attendre près de dix ans pour entendre le successeur de "Pavillon noir", car "Eddie's pirate" paru en 2008 était un Tribute à Iron Maiden.

"In hell" sort donc en 2001 et les voit entamer une étroite relation de travail avec Brennus music, présentant un groupe plus mur au son plus nerveux. Une des particularité du trio est de distiller ses messages en Corse, dans la langue de Molière ou celle de Shakespeare. Ils remettent "le couvert" en 2013 avec "III" dans un registre plus Heavy Rock. Suite à ce nouveau méfait, Bertrand quitte le navire, remplacé par Christophe Laurent.

2015, le trio réinvestit le P'N'F studio toujours mené par Fred Rochette "on ne change pas une équipe qui gagne !!!"... un euphémisme me direz-vous lorsque l'on parle de groupes de Métal francophones !

Il faut croire que les "Morts-vivants" font recette au vingt et unième siècle avec des séries telles que "Walking dead", "Z-Nation"... ou les Bd "Zombies", "Alice Matheson"... la musique n'est donc pas en reste, voici donc aujourd'hui le "Zombieland" des corses de THE BUCCANEER. Un album de 13 titres produit par Black Flag Records et toujours distribué par Brennus Music dès le 5 octobre 2015.

Présenté sous forme de digipack auquel je reprocherais le manque de livret, avec textes de paroles, photos et divers renseignements sur ce produit. Ces derniers sont limité au strict minimum dans l'intérieur du digipack agrémenté des photos des musiciens ainsi que celle de Fred Rochette, puisque outre le rôle de technicien en enregistrant, mixant et pré-masterisant cet album, il y reprend celui de musicien pour prêter mains forte au trio corse sur quelques brûlots de ce nouveau méfait.

A préciser que la pochette du CD est censurée, et voit le jour avec une nouvelle version sur le label Brennus Music. Elle représente une femme nue aux formes généreuses. De dos, elle tourne son visage vers l'auditeur, son corps auréolé de tatouages et le sein plantureux. Elle est épiée par une assemblée de zombies dont on ne discerne que les yeux, que surplombe un cimetière et un château. Dans la pleine lune on distingue un loup hurlant alors que des chauve souris batifolent à ses côtés.

Un peu plus d'une heure d'un Heavy Métal racé et varié qui débute avec "Dance with the devil" de bien belles manières. Dans un registre mid-tempo mené par la voix éraillée de Pierre qui fait merveille, une rythmique et une batterie qui martèle du tonnerre. On se laisse entraîner dans cette danse diabolique. Le refrain efficace est rehaussé par une grosse caisse bien lourde. Pierre nous assène de superbes soli plutôt langoureux, secondé par Fred Rochette pas en reste non plus. Un premier titre envoûtant qui nous embarque tout au long de ces six minutes vingt et des brouettes...

"Curagiu" poursuit dans un registre légèrement plus rapide tout en restant bien lourd, saluons le son puissant et monstrueusement efficace. Le morceau se partage texte en corse et refrain en français. Ce dernier, très mélodique est très bien écrit, reste gravé dans nos esprits. Pierre nous y montre une autre palette de sa voix plus claire.

On reste dans la langue de Molière avec "Zombieland". Phil nous impressionne une nouvelle fois avec son travail de sape. Le refrain rehaussé par des chœurs fera merveille en live, alors que les couplets de par leur rythmique ont un côté groovant du plus bel aloi. A préciser un break parlé, avant que le morceau reparte sur un "
kill monster" scandé plusieurs fois. On est dans un registre classique avoisinant les quatre minutes se clôturant sur des "Zombieland" répétés plusieurs fois.

"White room" calme le tempo. Saluons la basse de Christophe qui chante littéralement et virevolte aux côtés de la voix de Pierre. Un morceau qui éclate sur les refrains que l'on se surprend à fredonner à l'unisson... THE BUCCANEER varie les plaisirs pour une jubilation auditive garantie.

"Too young to die" est monstrueux, bien lourd et aux riffs bien pesants. Pierre y reprend sa voix rauque qui n'est pas si loin de celle du chanteur de Nashville Pussy qui lui sied à merveille. Encore un refrain qui fera un malheur en live, si le public se décide d'arrêter de headbanguer ! Des riffs bien saccadés, rehaussés par une rythmique dynamique. Nous tenons l'archétype du morceau.

Les compos s'enchaînent à vitesse grand V : "Bring me back to the overlook", avec son chant travaillé comme si Pierre éructait dans un mégaphone. On reste dans le registre classique avoisinant les quatre à cinq minutes. "Road of pain" est rythmiquement entraînant, martyrisant la nuque de l'auditeur. Même si on ressent de-ci de-là quelques influences plutôt ancrées dans le heavy germanique à la Running Wild, voire Rage des débuts, THE BUCCANEER s'approprie son propre son, son propre univers aux saveurs jubilatoires !

Une intro de toute beauté nous emmène à la rencontre de "Chevaliers", typique du Heavy Metal à la Française des années 80. Le refrain est très mélodique, Pierre y "montant" dans un registre plus aigu, chanté dans une autre langue qui pourrait être du latin, du corse ou de l'anglais avec un fort accent francophone (sans les paroles du livret, seul les musiciens pourraient noud répondre).

"Broken dreams" poursuit avec des saveurs plus sombres, plus lourdes, et des riffs et influences très eighties.Fred Rochette s'est vraiment éclaté à enregistrer le Heavy des corses, n'hésitant pas à sortir sa six cordes et jouer avec eux, notamment sur les trois titres qui suivent : "My friend", "It's too late" et "Je tacle". Les deux premiers sont plutôt groovant. Le son de la basse est magistral. Nos pieds ne peuvent s'empêcher de battre la mesure !

"Je tacle" est un véritable hymne enregistré comme un live, où l'on entend d'ailleurs le public. Pierre est impressionnant sur le refrain. Il y a du Ocean dans cette chanson. Phil qui s'en donne à cœur joie. Les chœurs sont faits pour être repris par un public en furie ! Plusieurs changements de rythme menés de mains de maître par Pierre et une fin en apothéoses pour un public en délire.

Le final, on y est avec "U sangue di u cristu" aux des sonorités à la AC/DC. Un morceau une nouvelle fois entraînant, avec un côté plus Rock, qui conclut un album. Il est à préciser que suite à la sortie de ce "Zombieland", THE BUCCANEER ont vu le retour de Bertrand à la basse et l'arrivée d'Alexandre Vinciguerra en remplacement de Phil à la batterie.

C'est donc des boucaniers motivés qui vont défendre sur scène ce nouvel album des plus réussis. 62 minutes d'un Heavy Metal puissant, varié et rudement efficace, rehaussé par un son magistral du maître Rochette. Si vous ne connaissez pas ce groupe, "Zombieland" est une entrée en matière immanquable !!!

Chronique par Dom Baillon
Mars 2016


01 - Dance with the devil (6:22)
02 - Curagiu (4:34)
03 - Zombieland (3:57)
04 - White room (5:23)
05 - Too young to die (3:57)
06 - Bring me back to the overlook (4:12)
07 - Road of pain (4:42)
08 - Chevaliers (5:39)
09 - Broken dreams (4:43)
10 - My friends (4:42)
11 - It's too late (4:13)
13 - U sangue di u cristu (4:04)

Musiciens : Pierre Exiga (Chant / Guitare), Christophe Laurent (Basse), Philippe Mariotti (Batterie)




Haut de page


Copyrights France Metal Museum - Tous droits réservés