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CHARGE
"Sweet lies"
2015 (Rebel Music)

Discographie
Ain't my world (EP 2007)
8 miles away (EP 2009)
Sweet lies (2015)
Ain't the one (2019) |
"Faites sonner la charge, tuez-les sans pitié"... ces paroles, tirées du
refrain de "La garde" que chante le groupe Ganafoul sur son seul album dans la
langue de Molière sorti en 1981, me trotte dans la tête avant d'attaquer
cette nouvelle chronique. Le nom du groupe y étant pour beaucoup : CHARGE.
Cette Charge-ci est parisienne. Il ne s'agit nullement de football mais bel et
bien de "Rock brut, spontané, instinctif et sans concession", qui puise son
inspiration dans l'univers rock de ces trente dernières années, au gré des
influences des quatre comparses composant le groupe. Influences éclectiques
allant des Who à Muse, avec un fort emprunt au Metal avec Maiden, Metallica ou
autres Accept pour n'en citer que quelques uns.
CHARGE voit le jour en 2004, composé de Ravin au chant et à la basse, de Sacha
aux guitares, de Loïc à la batterie, et pour donner un son plus massif à
leur fureur musicale, les parisiens s'adjoignent les services d'un
deuxième bassiste en la personne de Lionnel. Ils se constituent un solide
répertoire au fil des années et des concerts.
2007. Se sentant prêts, ils font
appel à Francis Caste (Aqme, Bukowski... ) et enregistrent au studio Sainte
Marthe un premier EP "Ain't my world". Ils remettent le couvert deux
ans plus tard avec la même équipe et le même menu pour un nouvel EP "8
miles away".
Il faudra pourtant attendre 2014 pour qu'un premier album soit enregistré,
toujours produit par Francis Caste, constitué de plusieurs titres issus des EP
et de nouveaux dont la production a été confiée à Spirou, producteur des Béruriers Noirs et Molodoï, toujours au studio de Sainte Marthe. Bien qu'un
grand concert ait eu lieu à la Flèche d'or (à Paris) pour fêter la sortie de cet
opus appelé "Sweet lies", la sortie officielle chez Rebel Music, subdivision de
Brennus Music est prévue pour Mars 2015.
Présenté sous forme d'un simple digipack, sobre et sans livret. Sobre à l'image de
l'artwork, sur lequel figure juste le titre de l'album et le nom du groupe, où dansent des flammes dans un registre orangé virant au marron. Le dos
présente les huit titres figurant sur cet opus, répétés à l'infini pour en
remplir sa surface. L'intérieur, face au CD lui-même nous dévoile une photo noir
et blanc des quatre protagonistes de ce méfait.
Les parisiens nous proposent une Charge rapide, incisive et efficace.
Moins d'une
demi-heure (le CD dépasse les vingt sept minutes) d'un Rock énervé, brut et sans
concession ! Exit donc les précédents EP du groupe, puisque ce nouvel
enregistrement contient déjà des titres y figurant, agrémentés de quelques
nouveautés.
"Alone" ouvre les hostilités. La Charge est puissante et déboule tel
un uppercut de Tyson direct dans nos écoutilles. La basse est omniprésente. Il
faut dire qu'elles sont deux, l'une jouant son rôle de rythmique, l'autre plus groovante, faisant de belles incursions dans le morceau qui se veut travaillé
et ponctué de multiples breaks. La guitare de Sacha fait le boulot,
alternant riffs incisifs et solo bien senti. Le son est
plutôt efficace, laissant sa place à chacun. Seul bémol, mais ce n'est que mon
avis et mon seul ressenti (NDLR ce que je n'aime pas, d'autres adorerons !!) : la
voix de Ravin donne un côté Punk à l'ensemble, qui me gène sur ce premier
morceau. La chanson avoisine les quatre minutes. Il faut dire
que les parisiens jouent l'efficacité, balançant des compos faites pour la scène.
"Fantasy" calme le tempo, mené par une guitare lacérante. Le tempo
s'accélère crescendo. Ravin s'en donne à cœur joie, avec par moments
l'impression qu'il va s'éclater les cordes vocales ! La rythmique est toujours
irréprochable. Loïc est un bûcheron inépuisable qui martèle ses fûts avec la
vigueur de ces gros baraqués dans les forêts canadiennes frappant méthodiquement
les troncs de leurs haches affûtées.
"84" est plus mordant, les riffs plus incisifs. L'apport des deux voix, Sacha
renvoyant la balle à Ravin est un réel plus, donnant par moments un côté Green Day, lorsque les voix se font plus claires. Musicalement, "84" se conclut par
un passage lourd, limite Thrash.
La basse est d'une efficacité redoutable sur "That's
it", qui reste dans un domaine très Punkisant. Ces deux titres doivent mettre le feu parmi les spectateurs en live ! Un petit
passage musical plus calme, avec l'apport parcimonieux de "wah wah" et un final
furieux toutes voix dehors conclut "That's it".
"Just want more" poursuit avec cette basse omniprésente
sur un tempo et une guitare entraînante. La voix alterne passages à la Punk
chantés façon Green Day, à des passages limite hurlés. La rythmique fait un
travail remarquable, à l'instar de cette basse vraiment superbe. Un refrain
efficace qui devrait faire chanter les chœurs en live. Un petit passage plus
calme permet à Sacha de nous délivrer un petit solo bien senti, avant que les
voix et la rythmique ne reviennent à la Charge ! Tout cela fait que ce morceau
est celui que je préfère de cet opus.
Dans un registre différent "One"
marque aussi les esprits. Les riffs saccadés et les différents breaks en font une
chanson très entraînante, à l'instar du chant de Ravin très différent du
registre précédemment usité, qui ici marque des points.
L'éponyme "Sweet lies"
déboule dans notre face avec ces relents à la Millecolin, ponctués de
changements de breaks plus ou moins salvateurs. Alors que nous étions dans un
registre moins violent, il change littéralement
avec "Ain't my world" qui conclut cet opus comme "La massue d'un néandertalien
se fracassant sur nos crânes ahuris !!!". On plonge dans un registre Métalcore des plus extrêmes. Le refrain alterne les deux voix, apportant un
peu de fraîcheur à cette fureur, et renforçant son accroche. Quelques petits
passages plus calmes, parcimonieusement disséminés au long de cette chanson,
apportent un peu de mélodie, à l'instar du solo de Sacha, tel l'arc en ciel après
la noirceur d'un ciel orageux qui conclut "Ain't my world" et cet opus.
Les Parisiens signent ici une première Charge prometteuse d'un rock énervé aux
relents punk (dû surtout au timbre de la voix de Ravin) qui ne raviront, comme
votre serviteur, pas tout le monde. Le choix et l'apport des deux basses est un
plus pour la musique de ce quatuor, lui apportant une puissance, mais surtout un
groove marquant les esprits.
De par toutes les influences que l'on peut
ressentir à son écoute, "Sweet lies" tire tous azimut, même si c'est le côté punk
qui reste prédominant. Un premier album loin d'être parfait, mais qui mérite
que l'on s'y intéresse... En tout cas, il me donne l'envie de découvrir le
groupe sur scène, là ou il doit vraiment s'épanouir, et où la Charge doit être
la plus efficace ! |
Chronique par
Dom Baillon
Mai 2015 |
01 - Alone (3:58)
02 - Fantasy (3:40)
03 - 84 (3:02)
04 - That's it (4:46)
05 - Just want more (2:45)
06 - One (2:38)
07 - Sweet lies (4:20)
08 - Ain't my world (2:05) |
Paroles : Indisponibles. Ajoutez les paroles
ICI  |
Musiciens
:Ravin (Chant, Basse), Sacha (Guitares), Lionnel (Basses), Loïc (Batterie) |
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