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CHRONIQUES |
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DEMANDE À LA POUSSIÈRE
"Kintsugi"
2024
(My Kingdom Music)
Discographie
Demande à la poussière (2018)
Quiétude hostile (2021)
Kintsugi
(2024) |
Le Kintsugi est l'art japonais découvert au XVème siècle, dédié à la réparation
de céramiques par de l'or et de la laque. Quelle magnifique métaphore : comment
rendre plus beaux et plus forts les âmes torturées et les corps mutilés... idéal
pour ce nouvel album de DEMANDE A LA POUSSIÈRE, sorti le 3 mai 2024 chez "My
Kingdom Music", dont les thèmes récurrents sont la tristesse, la souffrance et la
mélancolie. Cet opus est édité en CD, mais aussi en LP Black Vinyle et LP Splatter Vinyle
(100 exemplaires de chaque).
Fondé à Margency en Ile-de-France en 2017 par des membres de The Great Old Ones,
dont l'artiste pluridisciplinaire Jeff Grimal, le groupe a connu de nombreuses
restructurations. Sortant très rapidement un premier album éponyme en2018, combinant la
lourdeur du Sludge et du Doom à la noirceur du Black, "Quiétude hostile" de 2021
propose à son auditoire des balades beaucoup plus sombres.
Plutôt que de présenter un Kintsugi en artwork déja utilisé par les Lithuaniens
d'Au-Dessus pour l'album "Mend", le studio d'illustration a préféré présenter la
phase précédente du raccommodage : un animal tout droit sorti d'un bestiaire de
l'an Mil transpercé de toute part. Un design reconnaissable puisque ce studio,
inspiré de la culture médiévale, du Metal et, entre autres, de la botanique, a
déjà créé des illustrations pour Kadavar, Envy, Imperial Triumphant et surtout
pour le Hellfest.
Une pochette représentant parfaitement l'album, puisque chaque accord, chaque
mot, chaque titre n'est que douleur.
Dès les premières notes de "Inapte", la lourdeur se fait sentir : un rythme lent,
une alternance futs/cymbales, les textes mi-parlés, mi- criés donnent un caractère
dramatique. Après un cri sorti de nulle part, les énormes riffs ultra-rapide de
"Kinstsugi" prennent le relais, alors que "La parabole des
aveugles", morceau assez énigmatique, est marqué par les changements de rythmes.
Du nom d'une technique de bondage à une corde, "Ichinawa" peut paraître
infiniment plus léger entre accords lancinants et riffs puissants... Un plaisir
dans la peine. Pour revenir à ce nouveau tiraillement dans le chant parlé du morceau
"Le sens du vent".
"Vulnerant Omnes, Ultima Necat" (Tous blessent, le dernier tue, en
latin) met en avant la batterie de Vincent Baglin, rendant incroyable cette
impression de chape de plomb au-dessus de nos têtes. "Attrition" porte bien son
nom : le chant poussif de Simon Perrin épuise et à la fin on se retrouve sans
force. Aucun répit pour nos oreilles, puisque "Fragmenté" et, "Miserere" continuent à nous
tourmenter alors que "Brisé" est un morceau un peu moins sombre, avec de
magnifiques textes.
Enfin, "Partie", titre différent des autres, est interprété
par un chanteur seul, avec sa guitare, lové dans sa solitude imposée. On
l'imagine aisément assis par terre, un verre d'alcool à portée de main, noyant
son chagrin.
Avec DEMANDE A LA POUSSIERE, la souffrance devient artistique. "Kintsugi" est
l'émanation de la misère de l'esprit. Tels les sept plaies de l'Egypte, les onze
titres évoquent différentes douleurs, le tout de façon harmonieuse et homogène.
Au bout de 50 minutes, et malgré cette impression d'avoir vécu une très belle
expérience, on se sent vide, la tête lourde et en mille morceaux, ressemblant à
une céramique Shiki, avant restauration dorée. |
Chronique par
Blut Sauger
Mai 2024 |
01 - Inapte (6:25)
02 - Kintsugi (3:12)
03 - La parabole des aveugles (4:23)
04 - Ichinawa (4:49)
05 - Le sens du vent (4:37)
06 - Vulnerant Omnes, Ultima Necat (4:24)
07 - Attrition (4:39)
08 - Fragmenté (5:18)
09 - Miserere (5:46)
10 - Brisé (5:12)
11 - Partie (2:44) |
Paroles : Indisponibles. Ajoutez les paroles
ICI  |
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Musiciens
: Simon Perrin (Chant/Guitare), Edgard Chevallier (Guitare/Arrangements), Neil Leveugle
(Basse), Vincent Baglin (Batterie) |
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