Deux démos à leur actif : "Desybes" trois titres en 2005 et "RN 6-32-4" quatre titres en 2007. Quelques apparitions dans des compilations et surtout pas mal de concerts pour prouver qu'ils avaient, je cite, "leur place sur la scène locale". Fort de cette maturité le quatuor était donc prêt à passer l'"échelon" suivant le premier album.

D'entrée ce qui frappe à l'acquisition dudit objet, c'est la beauté de la pochette dont le superbe dessin est signé Silvère Oriat. On peut dire que DESYBES a soigné la présentation de son premier album. Un livret de très bonne facture renfermant les textes des chansons, agrémentés de dessins, font de cet album un superbe objet.

Sans connaître le groupe, me basant sur la pochette et la durée des morceaux (deux d'entre eux avoisinent les 7 minutes), on pense avoir à faire à un énième groupe de Metal Progressif... Que nenni !!!

Après une intro à la percu, rejointe par la basse et la gratte montant crescendo pour attaquer enfin le sujet au bout d'une minute 30, là la guitare se veut incisive avant de se calmer lors de l'apparition de la voix de Benoît. Un chant à la Reuno (Lofofora), qui se veut plus hurlé sur les refrains où la musique se fait plus agressive. Changements de breaks ponctuent cette première offrande au doux nom d'"Opium", tantôt plus calme, tantôt "rentre-dedans", tantôt mélodique, nous avons avec cette chanson un échantillon complet de ce que nous propose DESYBES tout au long de cet album.

Les textes en Français se veulent engagés, rageurs, furieux, puissants, dénonciateurs et plutôt bien écrits !!! Les quatre musiciens s'en donnent à cœur joie et témoignent d'une belle efficacité, chacun dans son domaine, pour fournir le meilleur à l'entité "L.I.S.".

On dénonce la pollution sur le Lourd "Mazouté", au refrain taillé pour la scène. L'énergie ne retombe pas avec le plus speed "6 pieds sous verre" et sur lequel le soliste Sylvain montre son talent en distillant sa marque de fabrique tout au long de la chanson.

"Traumato" poursuit le travail de sape, et tout à coup cela m'apparaît comme une évidence : le chant me fait penser à OVERDOSE, un groupe qui avait sorti deux démos à la fin des années 80 ou encore aux vendéens de C.R.S. et leur album "Foutaises" pour le côté textes engagés.

Tout cela se veut efficace et plutôt agréable pour mes écoutilles !!! Petite curiosité avec "Gladiatores" qui mélange chant anglais et latin, et ma foi ceci est plutôt efficace sur les refrains, tout comme le batteur qui se révèle un marteleur d'enfer !

Suit le "tubbesque" "Liberté d'expression" qui devrait faire un malheur sur scène et j'imagine sans peine le public reprendre en cœur le refrain. Un seul reproche : 3 minutes 24 c'est trop court !

"Lésions psycho" poursuit le boulot avec efficacité, mention spéciale au refrain "Lésions psycho... La force tranquille d'un soldat playmobil"... j'adore l'image !!!

On termine avec le titre phare "Locked-In Syndrome" près de huit minutes d'un Rock/Metal lourd, puissant, avec un pré-refrain alternant chant chanté et hurlé des plus efficace. Les mots vous rentrent dans la tête insidieusement.