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DIDIER VARELA
"Laissez moi faire"
2015 (Brennus Music)
Discographie
Remonté à bloc (2013)
Laissez moi faire (2015) Déconnecté (2017)
Quarant'haine (2022) |
Didier Varela. Ce nom ne dira rien pour beaucoup d'entre vous.
Pourtant le monsieur est dans la musique depuis un paquet d'années : Né à Toulouse en 1967, très vite
cet élève brillant veut jouer de la batterie. Mais ses parents ne sont pas
très enthousiastes. C'est sa grand-mère espagnole qui lui offre sa première
guitare pour ses dix ans. A treize, il découvre une musique qui sera un vrai
électrochoc : le Rock. Il commence à imiter ses idoles Ritchie Blackmore, Ace
Frehley, Angus Young...
Après avoir raté son Bac F5 (physique, électricité,
mathématiques), il se lance professionnellement dans sa passion du côté de
Montpellier. Il joue alors au sein d'INTERPHASE, avant de rejoindre SIGNAL ROCK
en tant que bassiste. Le groupe change de nom en LES RATONS LAVEURS puis LES
ÊTRES HUMAINS, alors que Didier laisse la quatre cordes pour la six.
Concerts nationaux et internationaux s'enchaînent, ainsi que la parution de quatre albums
"Jo" en 1992, "Curare" en 1994, "Nuages rouges"
en 1997 et "Asiles en mer" en 2002.
Parallèlement, Didier devient guitariste soliste au sein de VENUS LIPS, avec qui
il sillonnera la France et ses pays frontaliers pour y donner de nombreux
concerts, avec quelques premières parties de groupes prestigieux tels Metallica, Lynyrd
Skynyrd, Joan Jett, Calvin Russel...
L'album "Rock & roll fiesta" sort en 1995
chez Night and Day. Fort d'une reconnaissance professionnelle officielle, il
rentre au conservatoire régional de musique de Montpellier pour étudier la
contrebasse, atteignant le niveau du cycle 3. Souhaitant se présenter en guitare,
il quitte le conservatoire en 1996 devant le refus de cette académie de voir en
lui un gratteux talentueux.
Il fera un duo avec Frédéric Temstet (ex LES ÊTRES HUMAINS), reprenant des standards
de la chanson française et des compos teintées Country, voire manouche.
En 2010 il se forme à la production et à la réalisation musicale au studio
Bakellite. En
2013 il se lance dans une carrière solo et réalise un premier album intitulé
"Remonté à bloc", sur lequel il chante et joue de tous les instruments.
Un disque qu'il a d'ailleurs lui-même enregistré, mixé et masterisé dans son home
studio.
Devant l'accueil encourageant des critiques et du public, il décide
d'enfoncer le clou et récidive avec "Laissez moi faire", son second opus qui
sort chez Brennus Music en 2015.
Reprenant la même thématique et la même photo que "Remonté à bloc", la pochette
de "Laissez-moi faire" représente la photo de deux avant bras posés
sur une table, le droit étant tatoué. On y retrouve le même verre ballon
avec du vin dedans, moins rempli que la première jaquette. L'étiquette de la
bouteille du même liquide est remplacé ici par une photo de Didier hurlant .
Entre les bras, là où il n'y avait rien, se trouve désormais quatre cartes à
jouer, quatre as. Les mains tiennent ici une autre carte en train de brûler...
Le décors est planté. A noter que le livret contient les paroles des
chansons et quelques photos.
Bien que réalisant toutes les parties de chant, guitares, piano voire orgue,
Didier a cette fois-ci fait appel à Gil Sanchez à la batterie ainsi qu'à des
musiciens additionnels pour adoucir son Rock teinté Southern et l'éclairer de
luminescences, au son de sax tantôt alto et bariton interprété par Ivan Mur,
tantôt ténor par Philippe Mur ou alto par Cécile Schaffner, ainsi que la trompette de
Raphael Saurel et le violon de Joahana Varela.
Sans oublier l'apport de chœurs féminins
exécutés par Emilie Galibert, Sandra Beauquier et Cathy
Lewicki. Pas très métal tout ça, mais une bonne dose de Rock puissant teinté
de Blues et de Boogie, desservit durant cinquante et une minutes des plus
plaisantes.
"Le respect" ouvre les débat, sur fond de relation humaine, thème plutôt
récurant chez Didier, qu'il défend avec sa voix grave et éraillée qui se marie
admirablement aux soli endiablés et à cette rythmique très Boogie. Les riffs sont
bien gras, dans un registre très STOCKS, voire BANLIEUE EST pour le côté Rock'n roll. Et quand Didier se lâche ça dégaine à tout va ! Impressionnant la
fluidité des solos sur une rythmique de béton.
"Confiance et espérance" calme un
peu le tempo dans un registre plus Bluesy. A noter l'apport des chœurs sur le
refrains apporte un peu de douceur avant que des riffs bien lourds ne relancent la
machine. Dans un registre classique de trois à quatre minutes, Didier va droit à
l'essentiel, faisant montre de tout son talent pour le seul plaisir de
l'auditeur.
A noter le
chant que se partagent Didier et Sandra Beauquier qui a un beau filet de voix se
mariant admirablement avec cette musique, sur le titre éponyme "Laissez-moi
faire". L'apport de cuivre se veut nullement
déplaisant de part les riffs les accompagnant. Encore un morceau
bien rentre-dedans pour montrer que Didier "tient à sa liberté !!!".
Un plongeon dans les "Addiction" et les ravages des drogues, avec un refrain
très addictif qui devrait faire son petit effet en live, à l'image de sa partie
chantée en chœur et à capela avant que la musique ne vienne renforcer le propos.
Dans le registre d'un Paul Personne, Didier Varela se la joue plus burné mais
avec autant de talent.
L'artiste traite des sujets qui lui sont très
personnels, mais aussi ceux du temps présent comme les "sans papiers"
avec "Toi ou moi" très syncopé, par des multiples breaks ponctués de soli
endiablés. Un texte plutôt optimiste sur une musique au final bien Rock'n roll.
Un délice pour le décrassage des écoutilles !
"Entends mais n'écoute pas"
calme le tempo dans un registre plutôt Bluesy. Côté texte ça flingue méchamment
"... apprend tu deviendras un mouton...".
Le son de ce CD est
vraiment bon, mettant en valeur toute l'orchestration de la musique de Didier.
Le tempo s'accélère avec "Laïcité, égalité", sur un texte écrit pas sa fille qui
dénonce le port du voile islamique. Un morceau efficace au tempo haletant avec un
refrain fédérateur à scander par la foule en live !
Un autre morceau surement
très personnel qui dénonce l'exploitation des professions artistiques. On
ressent le vécu avec "Artiste". Un nouveau brûlot au refrain qui s'incruste
dans votre cerveau pour ne plus en sortir, alors que votre nuque bat le tempo. La fin aurait gagné
en puissance si elle ne se montrait pas si interminable...
Didier est un grand fan de Chuck Berry et nous le prouve en nous gratifiant du
fulgurant et indispensable "Johnny be good", auquel se marie parfaitement le
timbre grave de Varela. Impossible de ne pas bouger pendant ces presque trois
minutes sur ce classique du Rock. L'artiste nous promet d'ailleurs aux
dires du label, de nous offrir sur chacun de ses albums au moins une
interprétation d'une des œuvres du maître Chuck Berry.
Retour au présent avec "Musique industrielle" sur laquelle mister Varela dénonce
la médiocrité de l'univers musical de nos jours. Même si "la musique
industrielle nous fait mal aux oreilles", celle proposée ici nous donne la
bougeotte ! S'en vient alors "L'île aux fleurs" qui dénote dans
toute cette "violence". Dans un registre plutôt acoustique, l'artiste dénonce la
pollution de la planète. Mais cela ne
dure pas car la musique éclate littéralement, ressortant riffs et soli bien
sentis pour une deuxième partie bien puissante. Le livret nous renvoie à un
lien
pour comprendre.
Une guitare bien Bluesy épaulée par le son du violon, et on pénètre dans
l'univers de "En silence" qui clôt cet album, dénonçant la pédophilie
dans une atmosphère qui sied parfaitement au propos.
Au final très belle surprise que cet album qui me permet d'avoir des nouvelles
de cet excellent guitariste que j'avais vu en concert dans les années 90 au sein
de VENUS LIPS à Rochefort. Le bougre est toujours aussi talentueux, nous faisant
découvrir ici son timbre de voix bien grave et éraillé qui pourrait en gêner
certains, mais qui se marrie parfaitement à mon goût à la musique de l'artiste.
Didier Varela nous propose avec ce "Laissez moi faire" un très bon album de Rock
Southern teinté de Rock'n roll, Boogie et de Blues... mais surtout de riffs bien
gras et lourds, illuminés pas des soli diaboliques. Amateurs du style vous
serez conquis !!! |
Chronique par
Dom Baillon Octobre
2015 |
01 - Le respect (4:00)
02 - Confiance et espérance (3:54)
03 - Laissez moi faire (3:45)
04 - Addiction (3:56)
05 - Toi ou moi (4:46)
06 - Entends mais n'écoute pas (4:04)
07 - Laïcité, égalité (4:00)
08 - Artiste (5:56)
09 - Johnny be good (2:51)
10 - Musique industrielle (3:42)
11 - L'île aux fleurs (7:01)
12 - En silence (3:58) |
Paroles : Indisponibles. Ajoutez les paroles
ICI |
Musiciens
: Didier Varela (Chant, Guitares, Basses, Pianos orgue) , Gil Sanchez (
Batterie) |
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