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ELVARON
"Ghost of a blood tie"
2016 (Fantai'Zic)
Discographie
Mages battle (1997)
The five shires (2001) The five shires (2004) The buried crown (2005)
Gravitation control system (2007)
Ghost of a blood tie
(CD 2016) |
Formé en 1993 et ayant déjà 4 albums à son
actif, dont le dernier en 2007, ELVARON opère son grand retour avec la parution
en ce 11 mars 2016 de son 5ème opus : "Ghost of a blood tie".
Je dois avouer que je vais découvrir le combo avec ce nouvel album et c’est avec
des oreilles de novice que je vais aborder la musique du quatuor.
Le press book sera donc pour moi un premier pas dans l’univers de ELVARON, qui
se présente comme un groupe de metal progressif moderne influencé par des
pointures telles que Rush, Symphony X ou Dream Theater, mais aussi par des
formations plus thrash comme Overkill ou Testament.
C’est l’instrumental "The journey within" qui constitue mon immersion
dans le métal de ELVARON et quelle entrée en matière !
Le travail des quatre musiciens est impressionnant, bien soutenu par la section
rythmique constituée du bassiste Julien Skorka et du batteur Frédéric Renaut. Le
duo Shuguang Li (claviers) / Mathieu Morand (guitares, chant) fait sensation sur
ce morceau d’ouverture.
Tour à tour classique, jazzy, symphonique, baroque, métal ou encore
néoclassique, le groupe vous entraîne dans un invraisemblable tourbillon
stylistique de plus de 7 minutes sans que jamais le sentiment de lassitude ou de
fouillis ne naisse.
Face à une telle habileté technique et mélodique, le nom de Dream Theater vient
immédiatement à l’esprit et je mettrai volontiers en lumière Shuguang qui à
l’instar d’un Jordan Rudess, propose de magnifiques arrangements à l’aide d’une
palette sonore très diversifiée (orgue, piano, clavecin…).
Et ce n’est pas le second morceau "Silent windows" qui saurait me faire
mentir avec son accordéon en intro et l’apparition par la suite d’une
clarinette, qui témoignent d’une vraie originalité dans le travail de
composition.
Ce deuxième titre introduit enfin la voix grave et rocailleuse de Mathieu (dont
certaines intonations me rappellent Chris Bolthendahl de Grave Digger), qui sait
cependant se faire plus propre sur des refrains excellents, pour un rendu très
métal moderne.
Toutefois le côté progressif à la Dream Theater n’est jamais très loin et suinte
par tous les pores dans un habile mariage de technicité, de gros riffs heavy et
de mélodicité.
On notera de plus un côté symphonique fort agréable et à nouveau de superbes
parties instrumentales claviers / guitares (en duel ou en duo) qui constituent
une véritable marque de fabrique et surtout une force tout le long du disque.
"A price to pay" et sa magnifique intro permet à chaque musicien de se
mettre en valeur et par la même occasion de louer la production dont la qualité
et l’équilibre n’étouffe aucun des instruments.
Ce troisième titre, en plus de toutes les qualités déjà exposées, se caractérise
par l’intervention d’une chanteuse lyrique qui contribue encore un peu plus à la
diversité sonore de l’opus.
Car voilà bien la grande qualité de cet album, cette richesse sonore et
stylistique qui jamais ne se dément.
Ainsi, "From a brother to a shadow" avec son intro pesante et inquiétante
possède un rendu très cinématographique du plus bel effet tandis que "No town
of mine" avec ses plages ultra progressives, quasi planantes, alternées avec
des fulgurances groovy et métalliques, rappelle une autre influence des
lorrains, à savoir Symphony X.
Une similitude que l’on retrouve sur "Run away in fright" où l’on pense
en particulier à l’album "V" des américains et où l'on retrouve aussi, ici et
là, des relents de Savatage, un autre combo d’outre atlantique qui en connaît un
rayon en hard progressif viril.
"Distant shores" avec ces 3’27 au compteur fait presque figure d’ovni et
révèle un ELVARON romantique, avec cette balade piano-voix qui nous emmène,
toute en douceur, vers le dénouement avec "The man who wears my face", un
pavé de plus de 15 min où plane à nouveau l’ombre du théâtre des rêves et de la
bande à Michael Romeo.
Cette composition marathon aux multiples ambiances condense en son sein tous les
éléments qui font la qualité de ELVARON, avec une nouvelle fois un côté
cinématographique assez prononcé. Malgré sa durée, ce titre de toute beauté
passe sans sourciller et clôt l’album en apothéose, validant avec mention le
retour gagnant de ELVARON après 9 ans d’absence.
Vous l’aurez compris, cet opus possède bien des atouts mais j’en retiens
principalement la richesse sonore qui le caractérise.
Le travail de composition et d’arrangements des musiciens est phénoménal et même
après plusieurs dizaines d’écoutes vous découvrirez encore des éléments jusque
là passés inaperçus.
Et quand bien même vous aurez percé tous les mystères musicaux que recèle ce
disque, vous pourrez en plus vous intéresser au concept de ce "Ghost of a
blood tie", qui s’appui sur les textes de l’auteur française de fantasy
Mélanie Fazi (grand prix de l’imaginaire, prix masterton).
Une collaboration musique / littérature qui rappelle la démarche de la Horde (un
autre groupe de Mathieu Morand) dont le concept s’appuyait sur le roman
fantastique "La horde du contrevent".
Quoiqu’il en soit, fan de hard progressif à la Dream Theater ou Symphony X, vous
vous devez de donner une seconde chance à ELVARON et de jeter une oreille à cet
excellent album qui possède bien des atouts pour s’exporter hors de nos
frontières. |
Chronique par
Lolo36 Juin 2016 |
01 - The journey within (7:38)
02 - Silent windows (9:03)
03 - A price to pay (5:39)
04 - From a brother to a shadow (6:57)
05 - No town of mine (9:01)
06 - Run away in fright (6:54)
07 - Distant shores (3:27)
08 - The man who wears my face (15:15) |
Musiciens
:
Matthieu Morand (Chant, Guitares), Julien Skorka (Basse, Chœurs), Frédéric
Renaut (Batterie, Percussions), Shuguang Li (Claviers, Piano) |
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