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ERESIS
"Shedding madness"
2013
(Autoproduction)


Discographie

Eresis (2010)
Shedding madness (2013)
Destructive knowledge (2018)


Octobre 2007, la rencontre de Frédéric Godefroy (basse) et de Jonathan Jouenne (guitare) découle sur leur association et le désir de créer un projet musical ambitieux, synthétisant leurs larges influences Metal, du Progressif au Black, Death... en passant par le Rock...

C'est sous la forme d'un quatuor, complété par Léa au chant et Silvère Lhermite à la batterie en 2008, que le groupe crée son propre répertoire et se choisit un nom, une identité : ERESIS.

Après un premier concert en mars 2009, tout se précipite. Léa quitte le groupe. C'est donc l'arrivée d'un nouveau chanteur, Nicolas Cudorge, intéressé par le projet et dont l'impressionnante palette vocale et la motivation vont donner un nouveau départ à ERESIS. Rémi Bardenet vient compléter la formation, s'occupant des claviers, de la guitare acoustique et des chœurs.

Fort de cette nouvelle cohésion, le groupe s'investit intensivement dans la composition et les concerts. Une première démo est enregistrée au Capitol Studio en février 2010, tout d'abord avec une première chanson, puis deux autres au Hybreed Studio en avril. Le mixage est finalisé en juillet et le CD, comportant également deux plages vidéos tirées de leur concert à la Boule Noire à Paris, est pressé en septembre 2010. Ainsi armés, les musiciens multiplient les concerts, et parallèlement  composent d'arrache-pied un répertoire solide...

L'envie de voir tout ce travail présenté à un plus large plus public s'impose et ERESIS décide d'enregistrer son premier album. Les musiciens s'enferment au studio Hybreed en 2011 et 2012 et c'est Andrew Guillotin qui se charge de l'enregistrement, mixage et mastering. "Shedding madness" sort en 2013 et devrait impressionner tous les amateurs de Métal Progressif.

L'album suscite tout de suite l'intérêt de par son superbe artwork signé Hicham Haddaji et représentant Paris (ville originaire du groupe), sous la colère des dieux... donnant tout de suite un aperçu de l'univers mythologique et des ambiances particulières de la musique d’ERESIS. Le livret du CD comporte les paroles des chansons sur fond de photos des musiciens... du beau travail.

ERESIS a mis le paquet, présentant plus de soixante quatorze minutes de musique en huit titres des plus alambiqués...

Quelques notes de piano nous ouvrent les portes de "Nothingness" qui en un peu plus de neuf minutes, nous présente l'identité musicale de nos parisiens. Le son est bon, compte tenu des moyens du groupe, rendant justice à chaque instrument, même si la batterie peut sembler trop en retrait et le chant à contrario trop en avant... mais ce serait pinailler !!! Retour donc au titre d'ouverture "Nothingness" et ses nombreuses "cassures" tantôt en finesse, tantôt en furie maîtrisée. On pense à un mix de Dream Theater et d'Opeth, rehaussé d'une touche à la Devin Townsend et pimenté de la folie d'un Faith No More...

Plutôt prétentieux me direz-vous, mais c'est pourtant ce qui me vient à la tête à cette écoute, qui demande une grande ouverture d'esprit et d'y revenir pour en découvrir toute la richesse. Certains pourraient être gênés par la voix grandiloquente, théâtrale (voir trop) de Nicolas, ce n'est pas mon cas. Ce dernier est un grand chanteur à la diversité plus qu'impressionnante !!! Chaque musicien maîtrise admirablement son instrument dans ce déferlement de cavalcades dont les constructions et les déconstructions interpellent !

"La reine des étoiles" (NDR : c'est la définition d'ERESIS en Sumurien, mon côté fan de Conan le Barbare est obnubilé !!!), continue "Persepolis" et ses guitares acoustiques suivies de la maestria solistique de Jonathan. Avant que Nicolas n'use de ses multitudes textures vocales, s'essayant au growl avec succès par endroits... Alors que l'on peut ressentir de-ci de-là quelques sonorités orientales des plus appropriées. Le morceau finit en toute beauté avec la dualité claviers et guitares magistrale !!!

"Through the eyes of gods" très épique, commence par une longue intro tout en douceur, comme la voix de Nicolas qui nous présente-là une autre de ses facettes... Les guitares deviennent incisives dans un registre Heavy au tempo plutôt lent, s'emballant légèrement par moments tout en privilégiant la mélodie. Les solos sont somptueux, particulièrement celui du clavier qui se la joue orgue Hammond façon Deep Purple. La reine des étoiles nous prouve ici qu'elle peut être aussi douce, glorifiant la beauté de ses mélodies... ERESIS nous emmène loin et avec savoir-faire. On se laisse embarquer sans s'en rendre compte et les chansons, plutôt longues, passent comme une lettre à la poste (NDR : quoique pour cette dernière il y a des fois des ratés !!!).

"Down to Cassiopeia" est le morceau le plus court de l'album, avoisinant les six minutes tout de même. Démarrant comme un morceau à la Satriani (Jonathan est loin d'être un manchot !!!) avant de sombrer dans le Death avec les Growls de Nicolas. Alternance de passages franchement méchants et d'autres Heavy. Les solos s'enchainent tout en beauté et guitares et claviers s'en donnent à cœur joie pour un rendu des plus jouissif !!!

Après la pièce la plus courte, voici la plus longue avec "Being" fleurant bon le Space Rock dans un registre à mon gout plus dispensable. Même si Nicolas s'éclate, s'adonnant notamment au scratch sur un passage. Il tire particulièrement son épingle du jeu avec un solo une nouvelle fois magistral. La section rythmique n'est pas en reste, brillant avec des passages free jazz, démontrant toute la technicité de la basse/batterie. Les riffs se durcissent, Silvère se montre incisif, faisant cracher sa double pédale sur les passages plus Death. Nous avons là un groupe en pleine cohésion malgré la complexité de leur musique.

"Tales of the green fairy (The customer)" se la joue plus barré, avec ces passages très jazzy, ou cette subite et éphémère explosion de violence. A noter le son et le travail somptueux de la basse de Frédéric, alors que Rémi et son claviers semblent partis dans tous les sens, la jouant improvisation, donnant ses couleurs jazz à cette chanson. ERESIS montre ainsi toute sa diversité et son savoir-faire.

Autre pièce maîtresse avec presque douze minutes au compteur "Masters of the invisible" poursuit l'œuvre. Ouvrant tout en douceur avec quelques couleurs folk, avant d'exploser avec un son Death et des riffs béton, et que les claviers ne viennent "casser" et apaiser le propos tandis que la voix s'adoucit. D'ailleurs, Nicolas se la joue encore plus théâtral, jouant passage déclamatoire, chanté et growlé avec talent !!! Musicalement, ce titre, tout en étant résolument Heavy est très riche avec tantôt des influences Rockabilly, tantôt Jazzy, résolument progressif dans sa conception, alternant passages Death, et plages rafraîchissantes et mélodiques... Les solos s'enchaînent efficacement sur une rythmique tantôt suave tantôt marteau-pilon, la double pédale crache son venin...

ERESIS conclut les hostilités avec "The Aynans". Très complexe, j'ai personnellement eu du mal à rentrer dans ce morceau très riche, qui dévoile une nouvelle fois des passages jazzy, des riffs bétons et des passages de mélodies pures... Mais comme je l'ai précédemment signalé ce "Shedding madness" mérite plusieurs écoutes pour en savourer toute sa richesse et sa complexité.

Les parisiens viennent de nous montrer que côté Métal Progressif, il va falloir compter avec eux et non pas comme une énième copie de Dream Theater et consorts, mais bel et bien comme un groupe à l'identité propre ne demandant qu'à se bonifier avec le temps. Discours assez bizarre alors qu'à l'écoute de "Shedding madness" on a l'impression que les musiciens partent dans tous les sens... ce n'est juste qu'une impression ! je ne saurais trop vous conseiller de vous plonger à l'écoute de cette œuvre riche aux multiples facettes, dont les mots seuls ne peuvent rendre honneur !!! Je laisse cela à vos seules oreilles pour apprécier ce travail !!!

ERESIS vient de signer là un album des plus intéressants pour un groupe des plus prometteurs !!!

Chronique par Dom Baillon
Septembre 2013


01 - Nothingness (9:11)
02 - Persepolis (6:23)
03 - Through the eyes of Gods (10:06)
04 - Down to Cassiopeia (5:53)
05 - Being (13:19)
06 - Tales of the green fairy (the customer) (7:17)
07 - Master of the invisible (11:43)
08 - The Aynans (10:29)

Musiciens : Nicolas Cudorge (Chant), Jonathan Jouenne (Guitare), Rémi Bardenet (Claviers, Guitare), Frédéric Godefroy (Basse), Silvère Lhermite (Batterie)



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