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CHRONIQUES |
Pour trouver les origines d’EREVAN, il faut
remonter à 2012. En vacances à l’île de Groix et pas très branché plage, le
guitariste et chanteur David Guézennec trace les grandes lignes, en composant un
solide répertoire de ce qui sera plus tard son projet metal. Septembre 2014, il
décide de passer à la vitesse supérieure en faisant appel au batteur brestois
Christophe Descamps-Treguer (ex-Climatik, Bzzz) qui joue déjà à ses côtés dans
Dolly Matic. Les choses prennent enfin une tournure plus concrète. Jouant sur
deux autres projets en parallèle, les musiciens bossent à fond sur EREVAN en
2015, dans l'optique d'allier vintage et modernité. "Mon idée, c’était de
faire quelque chose qui rappelle un peu ce que l’on écoutait quand on était
ados, raconte David. Il y a un petit côté revival, on mélange des éléments heavy,
pop, thrash, on allie le vintage à la modernité". Un amalgame
d'influences dont David cite à la pelle : Scorpions, AC/DC, Tears for Fears ou
même… Depeche Mode.
Septembre 2015. David présente quelques titres et reprises interprétés par
EREVAN sur la Web Radio RB 56. Environ 4000 auditeurs sont à l'écoute de
l'émission "Jeudi Live Music". Le bon retour de la qualité de son répertoire,
notamment le titre "Becoming an Angel" qui remporte la palme de l'équipe
de la Web Radio et des auditeurs, renforce l'opiniâtreté du musicien. L'arrivée
d'un bassiste au palmarès impressionnant ayant joué aux côtés, entre autres,
d'Hubert Félix Thiéfaine, Dan Ar Braz, Gilles Servat, Pat O May, etc..., Hilaire
Rama, apporte la "pierre qui manquait à l'édifice".
A la recherche d'une forme d’efficacité, le
groupe s'atèle à la création d'un premier album. Les musiciens enregistrent neuf
titres en Home-studio, s'occupant de la production et du mixage. Beaucoup
d'énergie et de nuits blanches pour accoucher de "Darkness Epsilon", nom
de guerre choisi par EREVAN pour présenter son premier "bébé". En y allant au
culot, David parvient à s'offrir les bonnes grâces du label M&O Music, qui a
permis au groupe de sortir, début février 2016, ce premier album. Entre temps,
en décembre 2015, le groupe prend une première forme définitive avec l'appui
d'un second guitariste en la personne de Jean-Luc Diguerher (ex-Gurkkhas, D.A.B.),
néanmoins vite remplacé en janvier 2016 par Wesley Walther (ex-Louve) et issu du
prestigieux CFPM de Lyon. Le groupe subira un dernier changement de line-up
avant la sortie de l'album avec le départ de Christophe à la batterie remplacé
par Greg Bondo (ex-Manu Di Bango entre autres...).
Côté promo, M&O Music attaque fort : "E-revan nous plonge directement
dans un univers mêlant le Heavy Métal au Progressif, le tout avec une pointe de
Pop et de Thrash. Sans complexe, le groupe de Brest sait manier la même poudre
qui fit la gloire d'AC/DC, Scorpions, Pink Floyd ou Metallica...". Rien
de tel pour titiller la fibre de curiosité d'un humble chroniqueur, toujours
avide de nouveaux talents, à l'affût de nouvelles surprises musicales... Cette
mixité musicale se retrouve peut-être dans la cover de l'album, représentant sur
fond bleu le visage au regard sombre d'une indigène grimée de peinture,
surmontée d'une coiffe aussi imposante que dépaysante. Cette cover n'indique en
rien le style ici proposé.
Première constatation avant écoute : ce "Darkness epsilon" propose cinq
premières chansons avoisinant les quatre minutes, alors que les dernièrs titre
oscillent entre cinq et plus de sept minutes, pour un total de plus 46 minutes
de musique des plus mélodique.
"It's better now..." ouvre les
hostilités. D'entrée on est interpellés par ce son propre, voire trop propre !!!
L'intro toutes guitares devant aux riffs accrocheurs est vite rehaussée par une
rythmique ponctuant le propos. Les riffs se font plus mordants avec une
rythmique aux relents d'un certain célèbre groupe du pays des kangourous.
Evidemment, l'accroche est efficace et l'auditeur ferré tel un ver sur son
hameçon. La voix de David, loin d'être désagréable à un côté pop, donnant des
relents AOR au morceau, un côté mélodique rehaussé par des chœurs et un refrain
plutôt entraînant. Toutefois, je me serais passé de ce pont qui le précède,
ralentissant quelque peu le tempo imposé. On repart ensuite avec les même riffs
accrocheurs et un deuxième couplet dans la même optique. Les solos sont plutôt
efficaces et bien exécutés, avant de conclure sur les refrains. L'entame est
donc plutôt réussie !
"Rage and tears" se la joue plutôt
Hard FM. Un morceau qui monte crescendo. Même s'il est plutôt agréable à
l'écoute, démontrant le talent du guitariste, le titre manque de mordant. Cela
est peut-être dû à ce côté "trop propre" du mixage. Un titre que j'aimerais
redécouvrir en live, avec notamment ce solo bien entraînant, tout comme le
refrain, proposé par David.
Le son et le ton se durcissent sur "Hell is coming" avec une entame aux
riffs bien lourds. Un côté plus mordant des plus attrayant, que la voix posée
apaise toutefois. Le refrain mélodique est plutôt efficace. Chaque
instrument est bien en place, et cela joue plutôt bien avec des solos efficaces et mélodiques plutôt que démonstratifs.
C'est la batterie qui introduit "Heal my sorrow" ponctué de quelques sonorités de claviers placés
judicieusement tout au long du morceau. Le ton se calme légèrement, et la compo
propose un refrain fédérateur.
L'album se déroule et s'écoute sans déplaisir. Les
titres ont un côté américanisé, avec ces riffs saccadés, leur côté
"alternatif" et cette voix claire, sonnent un peu dans le registre de groupes
tels que Nickelback ou Creed.
Une nouvelle fois, c'est la batterie démarre la chanson suivante "Stay alive"
et les riffs se font de nouveau
plus mordants. Un break ou on arrête tout, et c'est le chant de David qui relance
la machine dans un registre plus grave, avec un côté incisif loin d'être
déplaisant. Le refrain plus mélodique est toujours dans l'efficacité. Ce "Darkness
epsilon" monte en puissance pour un plaisir croissant de l'auditeur.
Avec "Killing our brothers" on entre dans la deuxième partie de l'album avec
des morceaux plus longs. Ce dernier dépasse les six minutes quarante, avec des riffs lourds, limite Thrashisant, sur lequel l'influence Metallica
n'est pas loin. Les passages plus calmes font penser à un "Sad but true". Un
gros travail est apporté aux voix, tout d'abord scandées dans un porte-voix. Le
chant de David est rehaussé par l'apport de chœurs avec un léger côté
arabisant. C'est d'ailleurs des cris scandant "Allahu akbar" (prononcé Allah
akbar) qui incorporent la partie solo de guitares. Les arrangements sont très
travaillés et les samples bien placés, améliorant la qualité et la force de ce "Killing
our brothers" plutôt réussi.
"Then I'm alive" poursuit dans un registre plus
mélodique. La voix et la rythmique me font penser
à du Midnight Oil moins déclamé, voire un côté Tears For Fears en plus rock.
Musicalement, c'est plutôt très agréable. Le son de la basse et de la batterie
mettent parfaitement en valeur le travail mélodieux de la six-cordes de David.
On durcit de nouveau le ton avec "Our love, our time", la voix apaisant une
nouvelle fois le propos. EREVAN à déjà la faculté de capter l'attention de
l'auditeur avec des riffs bien sentis, des soli, ici dans un registre
légèrement plus speed, bien sentis et inspirés.
Ce "Darkness epsilon" s'écoute
facilement et c'est avec surprise que l'on s'aperçoit que l'on en est déjà à sa
conclusion. "Becoming an angel" clôt donc les débats dans un registre plus
atmosphérique, plus FM. La voix y est résolument pop, rehaussée par un refrain
digne d'une power ballade. C'est donc tout en
douceur que les bretons concluent les pages musicales du premier album d'EREVAN. Une fin
menée par la voix de David suivant la musique, avant qu'il ne
conclut sur un susurrant "good bye"...
Au final, les bretons d'EREVAN nous proposent avec "Darkness epsilon"
disponible chez M&O Music depuis le 5 février 2016 et sur toutes les plateformes
digitales (depuis le 2 mai 2016), un premier album plutôt attrayant. Le
groupe qui nous dit proposer un univers "mêlant le Heavy Métal au Rock
Progressif, le tout avec une pointe de pop et de thrash" propose au final
nous un Rock Métal Mélodique plutôt moderne, exception faite avec "Then I'm alive"
sonnant plus eighties. Même si l'ensemble est plutôt agréable, il manque un côté
identitaire à gagner pour se démarquer des nombreuses sorties que
l'on nous propose de nos jours. Peut-être en bonifiant leur côté sombre... En
tout cas EREVAN est une belle découverte et un groupe désormais à suivre de
près... |
Chronique par
Dom Baillon Août 2016 |
01 - It's better now... (3:54)
02 - Rage and tears (4:08)
03 - Hell is coming (4:50)
04 - Heal my sorrow (4:02)
05 - Stay alive (4:05)
06 - Killing our brothers (6:42)
07 - Then I'm alive (7:14)
08 - Our love, our time (4:52)
09 - Becoming and angel (7:23) |
Musiciens
:
David Guézennec (Guitares/Chant), Hilaire Rama (Basse), Christophe Descamp-Treguer
(Batterie) |
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