Christophe privilégie plutôt sa carrière au sein de son autre projet MORGLBL. Il aura fallut attendre dix ans pour que le trio refasse parler de lui en publiant "Cannibal deluxe". Toujours entouré de Gaby Vegh à la basse et de Julien "Peter Puke" Rousset à la batterie, Christophe décide de se consacrer un peu plus à la carrière de GNÔ et est déjà de retour avec un nouveau rejeton "Crass palace".

Produit par Lôrand Couvert, cet album à un son énorme qui rend hommage à la puissance du trio en rehaussant l'impact des titres desservis ici !!! Le disque est sorti le 15 avril 2013 et est distribué par Send the wood Music.

La pochette de "Crass palace" montre les trois protagonistes de GNÔ sortant d'une cave au milieu d'un bâtiment plutôt en ruines... bonjour le décor et une pochette pas vraiment engageante !!!

Côté musique cet album est une véritable torture pour tout chroniqueur !!! En effet, le trio nous propose de plonger dans un univers riche et diversifié tout en restant résolument Métal. Un savant mix de Devin Townsend, Faith no more, Red Hot chili peppers avec King's X pour la dualité des voix ou encore Steve Vai... un vrai casse-tête mais un réel plaisir pour nos esgourdes !!!

Pendant un peu plus d'une heure le trio nous plonge avec ravissement dans son monde kaléidoscopique pour mieux nous perdre et nous sublimer !!!

On débute après une intro électronique avec "Fate is my name". Le son de la guitare est lourd en réel contraste avec un refrain très jovial, limite pop, qui donne une chaleur bienvenue à cette chanson. La rythmique est pesante et montre qu'elle est plus qu'un faire-valoir. Les musiciens de GNÔ comme à leur habitude sont là pour se faire plaisir et nous surprendre. Côté paroles, le second degré est souvent de mise et l'humour omniprésent.

La folie douce plane pas loin ("Abracadavra") rehaussé par les trois voix, jouant sur leurs diversités et de leur différentes textures pour un rendu des plus convaincant. "Momemtum" poursuit dans un registre plus "classique", avec une guitare toujours aussi lourde mais un côté groovy. Toujours ce contraste entre les couplets "sauvages" et un refrain "rafraichissant". Le solo est démentiel. Christophe est un véritable "guitar hero", privilégiant la création de vraies chansons au service d'un trio et non de sa seule six-cordes.

Le voyage se poursuit avec "Scavenger" qui comporte quelques parties calmes où la guitare sonne comme du Steve Vai, transcendant la beauté de cette chanson, avec un refrain une nouvelle fois des plus réussi.

"Modern day jesus", "The doll"... Ca sonne littéralement comme du Red Hot survitaminé. On ne peux qu'apprécier et se laisser guider. Il serait inutile de vous citer chaque chanson, essayant de l'analyser et d'en retranscrire toutes les richesses et les saveurs. Il suffit juste de dire que GNÔ saura vous surprendre, vous séduire, vous entraînant dans des contrées surprenantes où la virtuosité et la technicité sont mises au service de la créativité. Chaque musicien s'en donne à cœur joie, démontrant que ces trois entités recèlent de réels talents.

Au final, "Crass palace" renferme dix chansons riches en surprises, un véritable melting pot ou se mêlent dans un registre résolument métal, des intonations pop, punk, funk, fusion, hardcore... Je signalerais et mettrais en avant le très réussi "Punish yourself" qui contient entre-autres des solos basse/guitare à couper le souffle et des passages vraiment rageurs, ou encore "Tooth and nail" et sa fin en apothéose, véritable mur de son !

Et cerise sur le gâteau, GNÔ nous propose deux "bonus track". Une réadaptation plutôt réussie de l' "Eleanor Rigby" des célèbres Beatles et "Damn cool" et son rough fonky mix.<

Vous l'aurez compris, GNÔ signe un excellent troisième album que je ne saurais trop vous conseiller. Toutefois, pour rentrer dans l'univers du groupe, il faut être ouvert et ne pas rester coincé dans un carcan réducteur. Cela serait non pas préjudiciable mais juste dommage !!!