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HAMKA
"Unearth"
2006
(Rising Realm Records)


Discographie

Exodus (2004)
Unearth (2006)
Multiversal (2017)


Si HAMKA est avant tout le nom d’une déesse tibétaine, il s’agit aussi de la dénomination d’un excellent groupe bien de chez nous. En effet, on retrouve aux commandes de cette joyeuse équipe Willdric Lievin, plus connu pour être le cofondateur (avec Philippe Giordana) de FAIRYLAND. D’ailleurs Willdric a gardé à ses côtés l’excellente Elisa C. Martin (Dark Moor, Dreamaker) qui œuvrait elle aussi sur le premier album de FAIRYLAND, l’excellent "of wars in Osyrhia".

Mais alors me direz vous ? Pourquoi diable ne pas avoir sorti ce "Unearth" sous le nom de FAIRYLAND ? Et bien tout simplement car la musique jouée ici n’a rien à voir avec celle proposée au "pays enchanté" car si FAIRYLAND œuvrait dans un speed mélodique symphonique du plus bel aloi, HAMKA évolue dans un style que je qualifierai de heavy prog symphonique. Vous en déduirez donc que si la musique de HAMKA reste à l’instar de celle de FAIRYLAND symphonique, elle lorgne beaucoup plus vers le monde du heavy progressif. Et ce n’est pas l’adjonction de Hughes Lefebvre (basse), Yann Mouhad (guitare) et Damien Rainaud (batterie), tous trois membres de ANTHROPIA qui allait changer la donne.

L’album débute par un "Buried roots" instrumental, tout en ambiance où cohabitent orchestrations, instruments tibétains et percussions qui nous plongent de suite dans un univers apaisant d’une richesse sonore extrême et exquise.

Mais on redescend bien vite sur terre avec un "Ignition" heavy à souhait où la puissance vocale de ELISA fait des merveilles, aussi bien sur les couplets où elle répond à des grunts du plus bel effet (d’ailleurs remarquablement utilisés afin de renforcer le côté heavy de ce morceau) mais surtout sur le refrain qui est tout simplement somptueux.

On enchaîne sur un "Ghosts of desert" qui figurait déjà sur la demo sortie par le groupe en 2004 et en constituait indiscutablement le point fort. Autant le dire de suite, ce titre est mon préféré de l’album, une composition magnifique où Elisa est encore impériale, tantôt douce, tantôt puissante, mi ange mi démon. Mais les musiciens ne sont pas en reste, ça dépote sévère sur ce morceau qui s’inscrit dans la lignée de son prédécesseur. C’est certes heavy, mais le talent de composition de Willdric s’exprime ici de façon remarquable. En effet, l’ajout des percussions ainsi que des orchestrations permettent d’adoucir le côté brut et confère à ce morceau des sonorités orientales qui lui vont à ravir et collent parfaitement avec son titre. Et puis là encore quel refrain, superbe ! Ce titre se termine sur une polyphonie tibétaine qui permet de faire la transition avec la piste suivante.

"Sand glass" s’il garde un côté heavy, renforcé par l’utilisation de grunts, possède une structure beaucoup plus progressive par rapport au début de l’album. Il n’en reste pas moins un excellent titre avec un refrain une nouvelle fois excellent, et des parties instrumentales superbes.

"Eyes of the twilight – part 1" vous emmène dans la jungle au milieu des animaux et des percussions avant d’exploser sur une part 2, heavy speed où cette tendance est cependant adoucie ici et là par l’utilisation du piano, des percussions ou des orchestrations. Là encore il faut signaler le remarquable travail de composition de Willdric et le talent des musiciens, en particulier vers la fin du morceau avec un solo percussion du plus bel effet.

Sur "Rising Atlantis" on est transportés sous les océans grâce à l’utilisation judicieuse de divers instruments à cordes (cithares, harpes)... les arrangements sont remarquables et me rappellent le travail tout aussi remarquable qu’effectuait l’excellent John Paul Jones sur certains titres de LED ZEPPELIN (en particulier à l’époque de "Physical graffiti").

Direction le jardin d’Eden ("Garden of Eden") pour un titre mid-tempo très progressif où le côté symphonique est très marqué. Certainement le titre le plus accessible de l’album et pas forcément le plus intéressant, mais qui procure une sorte de respiration intéressante tant cet album est riche et demande par conséquent la plus grande attention de la part de l’auditeur.

"Seventh sea’s sky" nous emmène sur les océans et lorgne vers le celtique, en partie de par ses gimmicks guitaristiques. Cette composition possède de plus un côté martial du fait de la grandiloquence de ses chœurs qui lui confèrent tout son caractère, du bien bel ouvrage.

"Legend’s empire – part 1" nous emporte vers le pays du soleil levant, c’est un petit instrumental fort sympathique qui utilise les sonorités asiatiques avant de lancer la deuxième partie du morceau, qui est pour le coup typiquement heavy symphonique. A signaler le remarquable travail du batteur sur ce titre, en particulier au niveau du jeu de double grosse caisse, qui contribue au côté heavy, tandis que des orchestrations plutôt sobres se chargent d’apporter le côté symphonique. Une composition tout en contraste mais qui finalement résume assez bien ce qu’est le heavy prog.

"Re-vo-lu-ti-on" est un titre beaucoup plus "traditionnel" car très épuré, avec quasiment aucune orchestration, basé sur le quatuor basse – batterie – guitare – clavier où même la voix de Elisa se veut plus agressive (ce qui ne lui sied pas forcément). Bref, un titre qui fait presque tache dans le panorama, en tout cas celui que j’aime le moins à coup sur.

L’album se termine par l’instrumental "An end on Earth ?" où les musiciens se font clairement plaisir mais en évitant le piège de la démonstration à outrance. Ce titre est tour à tour symphonique, heavy, celtique, metal avant de se terminer en douceur sur un accompagnement acoustique tandis que les orchestrations rappellent les bandes originales des films hollywoodiens.

A signaler que la version japonaise du CD contient une version espagnole (donc dans la langue maternelle de Elisa) de "Garden of Eden" qui selon moi ne justifie pas l’achat du CD en import nippon.

Au final, HAMKA nous offre donc un superbe album de heavy prog symphonique, qui comme tous les albums de ce style, nécessite un nombre accru d’écoutes avant de pouvoir le savourer pleinement. En effet, ce "Unearth" propose des compositions d’une richesse sonore incroyable qui vous font faire le tour du monde en musique. Le travail au niveau des arrangements est remarquable tandis que Elisa de sa voix puissante et chaleureuse fait des miracles.

Bref, autant de bonnes raisons de vous procurer ce magnifique album qui prouve s’il en était besoin que la scène heavy prog française est belle et bien vivante et créative. A vous de voir mais en ce qui me concerne, à peine redescendu sur Terre, je repars souvent pour un deuxième tour du monde en 60 minutes, et je ne m’en lasse pas.

Chronique par Lolo36
Novembre 2009


01 - Buried roots (2:02)
02 - Ignition (5:00)
03 - Ghosts of desert (7:02)
04 - Sand glass (4:48)
05 - Eyes of twilight part 1 (1:35)
06 - Eyes of twilight part 2 (5:13)
07 - Rising atlantis (5:29)
08 - Eden garden (4:04)
09 - Seventh sea's sky (7:12)
10 - Legend's empire part 1 (0:58)
11 - Legend's empire part 2 (5:21)
12 - Re-vo-lu-ti-on (4:10)
13 - An end on earth? (8:32)
14 - Eden garden (Spanish version) (4:04)

Musiciens : Elisa C. Martin (Chant), Willdric Lievin (Guitare), Hughes Lefebvre (Basse), Yann Mouhad (Guitare), Damien Rainaud (Batterie)




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