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HEONIA
"Portraits"
2015
(M&O Music)


Discographie

Simulacra (2008)
Winsome scar (2010)
Portraits (2015)


Faisons un plongeon dans la ville qui depuis l'apparition du Métal Français, a vraiment été un vivier de groupes de Hard tous styles confondus, j'ai nommé Lille. En 2006, Marieke (chant) et Thomas (guitares) cherchent activement à compléter le line-up d'un groupe qu'ils nomment HEONIA, composant les premiers morceaux d'un répertoire et posant les bases d'un style bien à eux : un Métal Mélodique lourd teinté d'influences Progressives et Death, mené par un chant féminin qui sait se faire doux ou puissant, soutenu par des voix masculines agressives.

Enfin au complet, le temps des concerts arrive, permettant au fil des prestations, que ce soit seuls ou en première partie de groupes tels que Kells, The Old Dead Tree, Misanthrope ou encore les anglais de To-Mera, de peaufiner leur style et de recevoir les premières impressions.

2008. Ils enregistrent le EP autoproduit "Simulacra", plutôt bien accueilli par la critique malgré la production "maison". Motivés, ils récidivent avec le passage obligé du premier album pour faire amplement découvrir leur univers. "Winsome scar" sort en septembre 2010, présentant un son Dark Mélodique et Progressif. Ils le proposent aux webzines ainsi qu'au public. Les retombées sont en grande majorité positives.

Malgré ce départ prometteur, il faudra pourtant attendre cinq ans avant d'entendre son successeur. Les Lillois ont décidé de prendre leur temps, privilégiant les concerts jusqu'à fin 2013. HEONIA se concentre ensuite sur la finalisation de son second album, doté d'un nouveau line-up avec une nouvelle section rythmique : Dereck (Batterie) et JB (Basse) venus seconder les duettistes Thomas (Guitare lead) et Cédric (Guitare rythmique) et emmenés par la voix de Marieke. Pour finir, Damien joue sur les ambiances avec son clavier et durcit le ton de ses growls.

Tout ce petit monde entre au Noise Factory Studio en juillet 2014 pour n'en sortir que début 2015. Parallèlement, ils sortent leur premier clip video "The die is cast" enregistré dans le même studio et dirigé par Rems Design, visible sur "la grande toile". Ils signent ensuite avec M&O Music et "Portraits" sort le 13 novembre 2015.

L'artwork de la pochette est plutôt réussi, des plus intrigants, montrant un semblant de visage sous forme de puzzle dans des teintes rouges du plus bel effet.

"Portraits" mérite plusieurs écoutes pour en découvrir toute les richesses, tant les styles s'y mélangent, s'entremêlent. La base est résolument Métal Symphonique, le timbre de Marieke y étant pour beaucoup. Mais les Lillois y apportent des emprunts au Heavy, Death, Prog... une palette d'influences très riches, pouvant perdre par moments l'auditeur.

"Dead end in the hall of fame" ouvre les hostilités d'un album frôlant l'heure musicale par une mise en ambiance limite pesante. L'apparition de piano avec la voix de Marieke, avant que la machine ne s'emballe. Le son est plutôt bon, le chant étant peut-être mis trop en avant par rapport aux instruments. Si la chanson sonne plutôt Heavy, elle lorgne vers le Death avec l'apparition de Growls, jouant la dualité avec la voix de Marieke. Cela donne un attrait, voire du Peps supplémentaire à l'accroche du morceau. Chaque musicien fait le boulot. Les guitares sont plutôt techniques. Thomas ponctue le tout de soli bien sentis. Damien joue sur les ambiances au clavier et durcit le ton avec ses growls, notamment sur la deuxième partie de la chanson lorsqu'il prend la place de lead vocal pour une partie plus sombre. S'ensuit une partie instrumentale sur laquelle Thomas fait montre de ses talents, alors que les chœurs vont crescendo jusqu'à la conclusion de cette première chanson. L'entrée en matière est donc plutôt réussie !

"The die is cast" s'ouvre de manière plutôt agréable tout en subtilité par un clavier envoûtant. Le ton s'énerve, Marieke alternant dans un premier temps chant clair et Growls, avant que Damien ne vienne aussi donner de la voix. La rythmique n'est pas en reste. La double de Derek, épaulé par la basse de JB donne un son bien pesant, accentué par la distorse de Thomas. La chanteuse donne un aperçu impressionnant de son talent, flirtant avec le côté lyrique, prenant des intonations à la Nina Hagen... de multiples changements et breaks ponctuent le propos. Le tout s'écoute avec plaisir avant quelques notes de piano qui viennent clore ce "The die is cast".

C'est sur des soli bien techniques de Thomas que s'ouvre "The shabby ballroom". Marieke rejoint la rythmique, alternant voix claire et chœur lyrique. Le ton est plutôt lourd. Quelques changements de breaks mettent en avant tour à tour la basse, la guitare rythmique et la batterie, alors que la voix de Marieke se fait plus suave. La compo se veut plus alambiquée, plus riche d'ambiances et de plans techniques. Un énorme travail est apporté sur les voix pour une diversité au service de la chanson. Marieke y apporte une palette impressionnante, secondée par ci-par là des growls de Damien.

Même entrée en matière par des plans techniques de guitare sur "Spiritual blackmail", mais c'est la voix bien Death de Damien qui lance le propos, vite remplacé par Marieke. La dualité des deux voix fait une nouvelle fois merveille sur les refrains. Une dualité violence/douceur du plus bel effet. Les chansons s'enchaînent et s'écoutent avec plaisir. On y perçoit le besoin des musiciens de bien faire et de proposer des chansons travaillées.

"Freak's dance" poursuit comme ses deux prédécesseurs dans un registre avoisinant les quatre minutes, mené de bout en bout par une Marieke maître de cérémonie, accentué par ce mix qui la met résolument en avant au léger détriment des instruments.

L'amorce de "Pieces of visions" est des plus attrayante. Une basse "calme" secondée par la batterie de Dereck, perturbées par des riffs bien lourds et des voix susurrantes semblant planer autour de nous. Un cri caverneux et Marieke entre en jeu. On reste dans le même registre avec l'alternance des voix sur le refrain. A noter les riffs lourds de la guitare rythmique tout au long de ce morceau. Ces voix susurrantes que l'on retrouve régulièrement ont un petit côté très agréable et apportent une "couleur" supplémentaire à l'ensemble. A signaler que la chanson aura l'air de finir une première fois avant que la musique ne revienne crescendo, pour un vrai final.

Les Lillois adoucissent le ton sur une chanson d'amour... enfin presque... Tout comme son titre l'indique "This is a love song (almost...)". L'entrée en matière se fait tout en douceur, avant que la musique se la joue plus sauvage. La voix de Marieke, secondée par le clavier de Damien y apporte des touches plus "intimes". HEONIA varie les plaisirs dans un créneau jouant sur la dualité violence/douceur des voix avec des musiciens, plutôt très techniques, l'enrobant de diverses influences empruntées au Prog, au Heavy traditionnel ou au Death.

"Shy" et son intro à la guitare toute en douceur ponctuée de chants d'oiseaux, se la joue encore plus suave. Les chœurs de Marieke alternent avec des couplets plus durs. Malgré sa durée avoisinant les cinq minutes, la chanson propose une musique très progressive. C'est l'une des chansons les plus mélodiques de ce "Portraits".

"The prey" est plus sombre, avec des riffs bien lourds et dans un registre plus court et plus rentre dedans, avoisinant les quatre minutes, tout comme "Disorders" qui poursuit dans le même registre, rehaussé par la voix puissante de Marieke qui répond à la voix death de Damien.

"Deathly silence" débute par une intro de toute beauté sur laquelle se côtoient tout à tour claviers, chœurs de Marieke et guitare de Thomas. Le reste du propos rentre dans le registre déjà précité de HEONIA : un métal symphonique bien lourd, l'alternance des deux voix, une rythmique lourde rehaussée par le travail des deux guitares. Saluons ici le solo de clavier qui alterne avec celui de Thomas pour un final plutôt intéressant.

Les Lillois d'HEONIA nous proposent avec ce deuxième album, un univers musical plein de romance et de fantaisie, une alternance perpétuelle de douceur et de violence. Alors bien sur au gré de l'écoute, les noms de Within Temptation et Epica peuvent résonner dans les écoutilles, mais malgré tout les Lillois essaient d'affirmer leur personnalité et y arrivent plutôt pas trop mal.

Un son et une couleur musicale qui ne demandent qu'à se bonifier au fil du temps. "Portraits" est un témoignage plutôt flatteur malgré un son qui aurait mérité un meilleur mixe. L'impression qu'HEONIA mise beaucoup sur le talent de sa chanteuse est flagrant, toujours accentué par ce mixage qui pousse à mon goût un peu trop la voix au détriment des instruments. Il est vrai que Marieke est plutôt efficace et sait varier les plaisirs de l'auditeur, utilisant au maximum les palettes vocales qu'elle possède. Les musiciens qui l'entourent sont plutôt bons et cela donne un "Portraits" des plus attrayant, qui ravira autant les amateurs de Metal Symphonique, de Death Mélodique ou Progressif... Un groupe au fort potentiel à découvrir d'urgence...

Chronique par Dom Baillon
Avril 2016


01 - Dead end in the hall of fame (6:00)
02 - The die is cast (5:20)
03 - The shabby ballroom (4:45)
04 - Spiritual blackmail (4:27)
05 - Freak's dance (4:24)
06 - Piece of visions (6:00)
07 - This is a love song (Almost...) (5:02)
08 - Shy (5:09)
09 - The prey (4:10)
10 - Disorders (4:50)
11 - Deathly silence (5:05)

Musiciens : Marieke (Chant & Growls), Thomas (Guitare solo), Cédric (Guitare rythmique), JB (Basse), Damien (Claviers & Growls), Dereck (Batterie)




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