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KIM'S OVER SILENCE
"Carpe Diem"
2010
(Brennus)


Discographie

Carpe Diem (2010)


Kim’s over silence, en voilà un drôle de patronyme ! Surtout que la police d’écriture choisie pour la pochette et rend le nom du groupe quasiment illisible contribue encore plus à renforcer cette mystérieuse dénomination. Mais qui se cache donc derrière tout ça ?

A la base, un seul nom, le guitariste tourangeau Olivier GUEHO. De formation jazz, notre homme après avoir découvert le métal progressif décide d’écrire ses propres compositions en tentant de mêler, à l’instar d’un Cyril Achard, ses 2 amours musicaux.

Et il pourra compter dans son entreprise sur des "mécènes" d’expérience en les personnes de Patrick Rondat qu’on ne présente plus et d’un autre virtuose reconnu, Stéphane Forte, le leader de Adagio.

Le premier nommé lui recommandera le bazement studio (Symphony X ou encore Vanden Plas y ont entre autres œuvré) en Allemagne pour finaliser son projet avec l’aide de Markus Teske pour le mixage, tandis que le second le mettra en contact avec le bassiste Franck Hermanny qui viendra rajouter son grain de sel sur quelques titres.

La filiation avec Adagio ne s’arrêtera d’ailleurs pas là puisque que c’est Gus Monsanto (aussi chanteur chez Revolution Renaissance et qui a enregistré les voix du troisième album du groupe de Stephan Forte) qui officiera au poste de chanteur.

Ajouté à ces noms celui du batteur Michael Saccoman et le line up est complet pour l’enregistrement et la réalisation de ce premier album.

Ne reste plus qu’à franchir la dernière étape, celle de la mise sur le marché, et ce sera finalement Brennus music, le label du bienfaiteur du hard rock français Alain Ricard, qui se chargera de distribuer l’offrande du combo.

Ce rappel historique effectué, penchons nous désormais sur la musique proposée par Kim’s Over Silence et soyons clair de suite.

Si vous êtes fans des riffs simples et efficaces à la AC/DC, si vous craquez pour les compositions aux refrains accrocheurs d’un KISS ou encore si vous aimez headbanger sur du METALLICA….passez votre chemin, cet album n’est pas pour vous et vous ne survivrez pas à l’ "Overture" planante de cet album conclue par une phrase qui en appelle à votre réflexion philosophique profonde… Bref, pas très rock’n’roll tout ça.

Mais est ce là une surprise ? Olivier a suivi une formation jazz et ne cache pas son admiration pour Dream Theater. Et dès la deuxième piste "Opening carpe diem" ces 2 influences sont évidentes, on navigue au début du morceau dans des eaux que Patrick Rondat ne renierait pas avant que le piano ne fasse son entrée pour un moment carrément jazzy.

Qui dit jazz dit souvent longues plages instrumentales, musiciens à la technique hors norme et aussi sens inné de l’improvisation et tout au long de l’album, ces caractéristiques sont on ne peut plus présentes.

L’utilisation de gammes et de phrasé inhabituels dans le monde du metal donne à cet album des couleurs et des sonorités tour à tour sombres, dansantes, dissonantes, oppressantes…Bref une palette très large permettant à chacun des instrumentistes de donner le meilleur de lui-même.

Et niveau technique, on a ici à faire à des monstres de virtuosité, ne serait ce que par le jeu de guitare de Olivier qui rappelle tour à tour ses 2 mentors (Patrick Rondat et Stéphane Forte), mais on décèle ici et là du Yngwie Malmsteen pour les envolées néo-classiques, du Steve Vai ("Carpe diem"), du Satriani ou encore du John Petrucci ("Evil sign") et on lorgne même parfois du côté de l’extrême (les guitares de "My dreams in your eyes") pour ce qui est du métal.

Mais impossible d’occulter le côté jazz fusion du jeu de notre guitar hero national qui me rappelle celui de l’excellent Allan Holdsworth ou encore, et pour rester dans un contexte hexagonal, des guitaristes tels que Cyrille Achard ou Christophe Godin. A signaler aussi des incursions vers le jazz manouche qui s’avère certes déstabilisantes mais diablement réussies comme sur "The last goodbye".

Frank Hermanny à la basse et Michael Saccoman à la batterie ne sont pas en reste et le premier nommé se permet même quelques envolées vrombissantes magnifiques sur "Carpe diem - part II" ou "M.L.F." par exemple où son compère batteur se fait lui aussi plaisir.

Enfin, comment ne pas s’arrêter sur les parties de claviers et autres pianos, à priori d’après le livret jouées par Olivier himself, qui font partie intégrante de la musique de Kim’s over silence et contribue à renforcer le côté jazzy de la musique du groupe comme c’est le cas en particulier sur les 2 parties constituant le titre "Carpe diem".

Et Gus Monsanto dans tout ça me direz vous ? Il se montre impeccable et sa voix puissante fait, lorsqu’elle intervient, des ravages. Je pense en particulier au titre "My dreams in your eyes", un morceau plus traditionnaliste et accessible, plus structuré aussi, qui constitue selon moi une des plus belles réussites de l’album.

Au final, ce premier effort s’avère très réussi dans le genre, c’est indéniable mais il se montre difficilement accessible pour le commun des métalleux à de rares exceptions près ("My dreams in your eyes").

Nul doute que dans le monde très formaté du métal, certains fustigeront le côté déstructuré de la majorité des compositions tandis que d’autres pointeront selon eux l’absence de direction musicale claire. Mais n’est ce pas là le propre et l’esprit de la musique jazz ? L’improvisation, déstructurer pour s’ouvrir de nouveaux horizons et de nouveaux champs de créativité.

Démarche difficilement compréhensible et abordable pour qui n’est pas musicien et est habitué au hard rock binaire d’un AC/DC par exemple. Et il s’agit bien là du principal reproche que l’on peut faire à ce "Carpe diem", ce côté élitiste qui le rend assez inaccessible pour des oreilles non initiées.

En effet, si les musiciens trouveront certainement matière à s’éclater et à s’extasier à l’écoute de ce CD, ce sera certainement moins le cas pour le métalleux qui lui trouve son bonheur dans des compositions basées sur le bon vieux principe de l’enchainement couplets / refrains avec le solo au milieu.

Vous voilà prévenu, "Carpe diem" le 1er album de Kim’s over silence, n’est pas conventionnel, il se veut une aventure musicale, presque une initiation. A vous de voire si l’expérience vous tente…ou pas !

Chronique par Lolo36
Novembre 2010


01 - Overture (2:27)
02 - Opening carpe diem (4:10)
03 - Carpe diem part I (9:11)
04 - Carpe diem part II (5:26)
05 - The last goodbye (5:22)
06 - Evil’ sign (10:03)
   I-Answer & conscience (7:02)
II-The inner quest (3:01)
07 - My dreams in your eyes (5:22)
08 - Fly away (7:53)
   I-The message in the rain (4:44)
II-Rising through the storm (3:09)
09 - M.L.F. (4:16)

Musiciens : Olivier Gueho (Guitares & Programmation), Michael Saccoman (Batterie), Gus Monsanto (Chant), Frank Hermany (Basse)



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