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LOOKING FOR MEDUSA
"De profundis"
2019
(Autoproduction)


Discographie

De profundis (2019)
Perseus (2021)


L’attente aura été longue mais le voici enfin ce 1er véritable album de LOOKING FOR MEDUSA !

En effet, depuis la parution en décembre 2013 du EP 3 titres "Into my eyes" sous le nom de MEDUSA, il aura fallu patienter près de 5 longues années avant de pouvoir glisser "De Profundis" dans notre lecteur CD.

Mais durant ce laps de temps, le quintet auvergnat n’a pas chômé pour autant et a posé des bases solides pour la suite de sa carrière en donnant de nombreux concerts (aussi bien en club qu’en festival), décrochant de prestigieuses premières parties (Blaze Bayley, H.E.A.T., Nashville Pussy, Night Demon, U.D.O. ou encore Vulcain) ou des participations à des évènements populaires (Super cross au stade Marcel Michelin à Clermont-Ferrand ou Hellfest sessions en 2018).

Le line up du groupe a aussi évolué puisque le trio constitué du chanteur Olivier Costes, du guitariste Laurent Peschaubes et du bassiste Stépahne Vella a été rejoint par Aurélien Dumas à la deuxième guitare et Ugo Carucci à la batterie.

C’est d’ailleurs ce dernier qui ouvre l’inquiétante intro de "Psaume 666" avec un son de batterie organique tout à fait délectable, le travail étant poursuivi par le duo de guitaristes qui nous gratifie d’une magnifique harmonie "à la maiden". Ce titre introductif est somptueux, doté d’un refrain magnifique et finement arrangé (chœurs, double grosse caisse) chanté en anglais, tandis que les couplets sont déclamés en français. Bref, une entrée en matière parfaite qui a d’ailleurs été choisie pour faire l’objet d’un magnifique video clip mais qui est loin d’être représentatif de l’univers musical des clermontois.

En effet, dès le second morceau "Le cœur des hommes", où l’intro permet à Olivier de faire montre de ses capacités vocales, c’est un virage stylistique qui est opéré. Son de batterie sec, voix filtrée sur les couplets et un jeu de basse tonitruant apportent un côté alternatif à la Rage Against The Machine qui me rappelle que le groupe en reprenait (mais aussi System Of A Down) lors de ses premières scènes. Un joli solo et un passage funky à la Red Hot Chili Peppers où Stéphane est impérial, finissent de compléter le tableau pour une des plus belles surprises de l’album.

"Colisée" revient à un propos plus foncièrement heavy où les guitares sont à la fête. L’ombre de Iron Maiden plane sur ce morceau durant les couplets et les soli, tandis que Olivier, impérial vocalement, vient marcher sur les plates bandes de Rob Halford avec une certaine aisance. La section rythmique redoutable et le refrain accrocheur finissent de convaincre de l’efficacité de cette composition.

L’album se poursuit avec une trilogie conceptuelle intitulée "L’étrange histoire d’Igor "killer" Bencat et de lady Mona" dont je vous laisserai découvrir le récit à l’écoute du CD.

"My brain" débute l’histoire dans une atmosphère inquiétante et enfantine symbolisée par une boite à musique avant de faire place à un riff qui lorgne vers l’alternatif et qui pourrait rappeler Noir Désir. Sur ce morceau aux nombreux changements de rythmes, avec ses voix parlées, le groupe réussit la gageure d’instaurer une atmosphère lourde et pesante où l’on ressent tout le mal-être et la souffrance du personnage.

Avec son intro en forme de comptine glauque et morbide, "Serial killer" maintient ce climat glaçant et oppressant. Beaucoup de l’intérêt du morceau réside dans ses paroles, qui jouent sur le contraste de l’innocence de la comptine enfantine avec la cruauté du serial killer (avec un hommage à Les Nuls pour la prononciation?). Un texte qu’aurait pu écrire le Joker de Batman du fond sa cellule de l’asile d’Arkham. La musique reste néanmoins intéressante en contribuant pleinement à maintenir cette atmosphère pour le moins dérangeante.

C’est "Talion" qui referme l’histoire, avec son intro en guitare claire du plus bel effet qui rappelle le "Bring your daughter to the slaughter" de Maiden, une influence réaffirmée par la complicité de Laurent et Aurélien sur le riff et les harmonies jouées à deux guitares jumelles. L’ambiance glauque ne retombe pas avec en particulier cette partie narrée par la voix féminine de la victime.

Après cette belle réussite qui vous tient en haleine pendant plus de 15 minutes, il faut un grand morceau pour succéder à ce magnifique pavé et c’est "The quest" qui hérite de ce défi. Cette composition épique qui monte tout doucement en puissance, pour déboucher sur un refrain à la mélodie imparable réussit néanmoins cette gageure avec brio ! Le travail de composition et les arrangements sont superbes, tant au niveau des voix que des parties de guitares aux sonorités orientales, qui sont autant d’invitations au voyage vers des étendues désertiques, et ce jusqu’à la fin du morceau qui s’achève sur une incantation mystique du plus bel effet.

"Kick in the face" clôt l’album avec son mélange Hard-Rock / Rock alternatif porté par la solidité de la section rythmique d’Ugo et de Stéphane. Le refrain est une nouvelle fois accrocheur et les interventions hispanisantes façon radio confèrent un côté bande originale de film à la Tarentino. On s'imagine mater le groupe sous une écrasante chaleur, dans un bar délabré au Mexique ou à Cuba, avec la police toutes sirènes hurlantes, à la poursuite de trafiquants sur fond d’harmonie "à la maiden".

Vous l’aurez compris, je suis totalement convaincu par ce premier album de LOOKING FOR MEDUSA qui voit se concrétiser tout le travail de sape effectué en amont et qui valide la longue attente depuis le premier EP.

En alternant avec bonheur Heavy Metal traditionnel (Iron Maiden, Judas Priest) et (Hard) rock alternatif (RATM, Noir Désir), les clermontois nous offrent un excellent premier album à la durée parfaite (à peine 40 minutes) qui se révèle captivant de bout en bout.

De plus, la qualité des musiciens est irréprochable et chacun est mis en lumière par une production de qualité et un mixage qui laisse respirer tous les instruments, offrant à l’auditeur un réel confort d’écoute et l’opportunité de profiter de toutes les subtilités des intervenants.

Je ne peux donc que vous exhorter à vous procurer ce CD, qui vous parviendra sous la forme d’un magnifique digipack à l’artwork soigné (signé Stan W Decker que l’on ne présente plus), mais aussi à aller voir la méduse sur scène où le quintet est particulièrement bon.

Reste maintenant à espérer que nous n’aurons pas à patienter trop longtemps pour nous délecter d’un prochain album, car le groupe n’a pas encore tout dit et quand on sait qu’un titre de la qualité de "Hell’s parade" régulièrement joué live n’a pas trouvé sa place sur ce "De Profundis", on se dit que l’avenir peut être envisagé sereinement.

Chronique par Lolo36
Juin 2019


01 - Psaume 666 (4:37)
02 - Le coeur des hommes (3:07)
03 - Colisée (5:40)
04 - My brain (5:00)
05 - Serial killer (6:09)
06 - Talion (5:03)
07 - The quest (5:30)
08 - Kick in the face (4:12)

Musiciens : Olivier Costes (Chant), Aurélien Dumas (Guitare), Laurent Pechaubes (Guitare), Stéphane Vella (Basse), Ugo Carucci (Batterie)



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