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LOUKA
"Des singes en automne"
2013
(FantaiZic / Absilone / SED)


Discographie

Machiangélique (2006)
Sublime violence (2009)
Des singes en automne (2013)


Voilà bien longtemps que je ne vous avais pas parlé de Mathieu Morand, le guitariste caméléon aux multiples projets.

Un instrumentiste qui passe sans sourciller et avec un égal bonheur du black metal (Akroma) au hardcore (La horde) en passant par le heavy symphonique (Symakya) ou le métal progressif (Elvaron), preuve d’un grand éclectisme et surtout d’une belle compétence guitaristique.

Aujourd’hui, le six cordiste lorrain revient sur le devant de la scène avec LOUKA, un groupe de rock "à la française" qui n’en est pas à son premier essai et dont la présentation a de quoi attirer le badaud : "Rock dur aux guitares saturées. Un rock taillé pour la scène. Un rock sans fioritures associé à des textes toujours autant inspirés par cette foutue nature humaine".

Convenons en, l’album démarre plutôt bien avec "La hucha" un titre à l’intro entraînante et au refrain efficace où le travail sur les guitares se révèle de qualité.

Quant aux paroles traitant du monde de l’argent et de l’économie sur fond de cupidité et d’égoïsme (avec quelques clin d’œil à notre ex président bling bling), elles se révèlent plutôt savoureuses.

"L’impermanence" voit le soufflet retomber un peu et ce morceau s’avère bien moins marquant malgré de bonnes guitares et des paroles toujours recherchées mais aux relents intellectuels peu en adéquation avec un contexte rock selon moi.

Et malheureusement pour moi (pour vous ?), le groupe a décidé de persévérer dans cette voie, et les textes qui devraient être un atout pour cet album finissent par être rédhibitoires à mes oreilles, le groupe touchant à mon sens le fond avec une "Comédie qui tue" le dernier titre de l’album qui ne donne pas forcément envie d’y revenir.

Ce côté "intello" lasse rapidement et il faut parfois se munir de son petit Larousse pour pouvoir comprendre ce qu’à bien pu vouloir signifier le chanteur lorsque par exemple il nous parle d’ "épiderme chimiquement bouleversé par l’ocytocine" ("Apologies nucléaires") !!!

Peut-être faudrait-il se réjouir d’apprendre des mots mais ce n’est pas forcément ce que j’attends d’un album de rock.

Vous l’aurez compris, je n’adhère pas vraiment aux textes, à ce côté intellectuel voire philosophique (il est ici fait référence à Platon et Kant), pas plus qu’à certains jeu de mots plus que tirés par les cheveux comme sur "Apologies nucléaires" ou sur "Duke vit l’enfer", un morceau pourtant très bon (avec un probable clin d’œil au "Big Lebowski" des frères Grimms) qui constitue une vraie réussite sur ce disque.

Autre grief à l’encontre des textes, ce côté parfois niais et mièvre comme sur "Faire comme si comme" ou encore cet aspect naïf, voire enfantin sur un "Même pas mal" bien (mal ?) nommé qui traite pourtant d’un sujet grave.

C’est d’autant plus dommage sur ce dernier morceau, qui possède une véritable accroche et un côté entraînant plutôt plaisant.

Heureusement pour moi, le travail sur la musique vient ici et là sauver les meubles, c’est notamment le cas sur "Vertiges" (un titre qui résume bien la sensation que j’ai eu à la lecture des paroles) où un solo de guitare somptueux de Mathieu s’invite tel le messie pour stopper l’hémorragie et redonner un peu d’intérêt à ce titre.

"L’autre moitié de soi" propose un travail intéressant sur les guitares avec l’utilisation du trémolo et de cette alternance guitare claire sur les couplets / guitare saturée sur les refrains chers à Nirvana, tandis que l’intro de "Narcisse et compagnie" rappellera aux plus anciens le "I’m eighteen" d'Alice Cooper.

Mais vous l’aurez compris, cela ne suffira pas en ce qui me concerne à rattraper le coup, et cet album ne me laissera pas un souvenir impérissable à deux ou trois exceptions près.

La faute à des textes certes travaillés, on ne peut pas le nier, mais qui s’avèrent trop gentillets de part ce côté intellectuel, philosophique et faussement revendicatif, en totale inadéquation avec un propos rock.

On est à des années lumières des textes écorchés d’un Noir désir qui peut décemment servir de référence hexagonale en la matière.

Généralement je n’aime guère être négatif dans mes chroniques et je souhaite, comme à tous les artistes, le meilleur pour LOUKA mais il faut se rendre à l’évidence, je ne cois pas que les fidèles du France Metal Museum constitueront le public adéquat pour ce genre de sortie à moins de proposer plus de titres dans la veine de "La hucha" ou de "Duke vit l’enfer".

Chronique par Lolo36
Mai 2013


01 - La hucha (3:59)
02 - L'impermanence (3:43)
03 - L'autre moitié de soi (4:24)
04 - Apologies nucléaires (3:07)
05 - Narcisse et compagnie (4:46)
06 - Duke vit l'enfer (4:20)
07 - Comme si comme (4:23)
08 - Même pas mal (4:00)
09 - Vertiges (3:35)
10 - Une comédie qui tue (4:22)

Musiciens : Ludo Lehoulle (Chant), Matthieu Morand (Guitare), Julien Skorka (Bbasse), Romuald Bureau (Batterie)




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