S'adjoignant les services de Valérian aux leads et Manon à la basse, LUGH existe un temps sous forme de quatuor, avant de trouver Lambert au chant et d'écumer les petites scènes Lyonnaises.

L'année suivante Valérian quitte le combo, remplacé par Christopher. Le LUGH d'aujourd'hui se fait un nom en effectuant une série de concerts aux côtés de groupes locaux tels Fire Wizzard, Dreamslave, Bel o Kan...

Après une démo "Rêves" sortie en 2012, le groupe décide de nous proposer son premier vrai enregistrement sous la forme d'un EP 5 titres. "Absent minded" est disponible depuis août 2013 au format digipack, et au graphisme efficace, que l'on doit à un certain flow du chromatorium. Pas de livret ici, mais les kids le souhaitant peuvent consulter les textes des chansons du groupe sur leur site.

Mais il est grand temps de parler musique ! Que les adeptes d'étiquettes passent leur chemin. LUGH joue un Metal torturé, prenant autant sa source dans l'Extrême Death Mélodique, Black, que dans le Hard/Heavy ou dans le prog...

Petite intro bien lugubre et on plonge dans "Lyr's empire". On est d'entrée agréablement surpris par le son puissant qui met à l'honneur chaque instrument. On pense avoir à faire dès l'apparition du chant, à du Death sur des guitares bien Heavy, surtout lorsque les growls de Kent de Sustaincore viennent seconder le côté hargneux de Lambert... avant que ce dernier ne fasse entendre son chant clair, grave. "Lyr's empire" vire momentanément vers un Heavy lancinant plutôt agréable. Le titre est ponctué de changements de rythmes. Le métronome de la double caisse s'emballe tour à tour appuyé par une basse puissante. Christopher nous délivre des solos des plus efficaces...

Le morceau suivant nous plonge dans une autre palette de LUGH plus ancré dans le Hard/Heavy old school avec un son moderne. Côté chant, on pense d'entrée à Noir Désir, vu le timbre de Lambert et le texte en Français. Le chant est d'ailleurs mis en avant, tantôt grave tantôt déclamatoire. Lambert nous transporte à bord de ses "Rêves" torturés. La partie instrumentale ne sert pas qu'à mettre en valeur ce chanteur dithyrambique, vu la qualité des notes jouées. Les solos sont une nouvelle fois somptueux. LUGH surprend agréablement nos écoutilles toutes ébahies, en passant par des passages mélodiques, planants, avant que la six cordes ne nous emporte en des soli d'une fluidité et d'une dextérité impressionnantes.

Sur "The other one" les guitares se font plus lourdes, la rythmique de plomb, avant que Lambert ne vienne une nouvelle fois nous surprendre, jouant de son organe, tantôt bas presque susurrant, puis limpide avant d'exploser en des growls bien puissants. Changements de break ponctuent cette chanson sur laquelle la rythmique et surtout la basse abattent un boulot d'enfer et Christopher épaulé par Gabriel continue de nous impressionner avec ces solos. LUGH ne veut surtout pas s'empêtrer dans un carcan musical. Ce "The other one" en est encore un exemple, s'ancrant dans un power metal moderne, il flirte avec le Rock et le Death Mélodique. Certains risquent d'être déconcertés et passer leur chemin mais ce serait dommage car ici il y a de la qualité !!!

Les sirènes retentissent, les guitares se font douces alors que la voix déclame, grave alors que débarque "Mind shot" littéralement mené par l'efficacité de Christopher. Le registre toujours lugubre se fait plus heavy.

Les hostilités s'achèvent déjà avec "Immolation" et son intro dévastatrice tout droit sortie de l'univers Black. LUGH retrouve ici la langue de Molière. Le break est de toute beauté, mené par la basse flamboyante de Manon. "Immolation" devrait faire un malheur en live...

La ville de Lyon nous prouve une nouvelle fois qu'elle est un véritable vivier de groupes talentueux dans le monde diversifié du Metal. LUGH en est le parfait exemple dans toute sa diversité. Ruez vous sur cet enregistrement qui montre un groupe d'excellents musiciens sachant composer de très bonnes chansons tout en piochant dans toutes les influences Métal.