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LUST
"We'll never die"
1988 (Cult Metal Classics)
Discographie
Demo (1985) Demo (1987) Demo
(1987) We'll never die (1988)
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En 1981, quatre ados champenois, fans de Kiss
(le batteur Peter Tillman, le guitariste Paul Eisy et le chanteur Fred "Big
apple" Williams) et Motörhead (le bassiste Lefty), forment un groupe de Hard
Rock nommé LAZY.
Ils ont une révélation en écoutant le deuxième album de Manowar "Into glory
ride" au point de délaisser le Hard Rock des débuts pour s’orienter vers le heavy metal
"à fourrures".
Après avoir recruté un deuxième guitariste (le soliste Eric Lee) et enregistré 3
démos (respectivement en décembre 1985, en mars 1987 et décembre 1987) le groupe
décide, face au manque d’intérêt des labels, de produire lui-même son premier
album "We’ll never die" en avril 1988.
C’est "Smoke on the hills" qui ouvre les hostilités avec une batterie en
double pédale et une basse aux avants postes.
Si le morceau se révèle puissant avec sur le refrain des “smoke” martiaux à la
manière de Manowar (dont la production diminue malheureusement l’impact) on note
une réelle recherche mélodique sur les couplets et sur les refrains ainsi qu’au
niveau du solo très réussi.
On regrettera cependant la narration sur un pont plus soft qui a tendance à
casser la dynamique de ce morceau d’ouverture pourtant très bien ficelé.
On enchaîne sur "The hold", un titre à l’esprit NWOBHM avec son intro mélodique
puis sa rythmique galopante où la basse (à nouveau très en avant) se met au
diapason dans le plus pure style d’un Steve Harris.
La recherche mélodique est toujours de mise avec un refrain qui joue le
contraste avec les couplets en ralentissant le tempo.
Joey de Maio n’aurait assurément pas renié l’intro de "Waiting for death", un
morceau plutôt mid tempo à la rythmique heavy et au refrain très catchy.
Ajoutez à cela un solo mélodieux qui reprend le thème du refrain et des chœurs
en "Ohohohoh" et vous obtenez un excellent single.
"The ultimate fight" débute par une narration sur des arpèges avant que ne
déboule un riff bien heavy renforcé par une basse vrombissante.
Cette composition qui s’étend en longueur possède en plus d’un bon refrain un
côté épique assez intéressant et fleure bon le Manowar de l’ère "Into glory
ride" jusqu’à sa fin sur un cri à la Eric Adams.
"I am death" s’ouvre sur une rythmique très heavy avec des "Oh Yeah" virils,
mais c’est toutefois l’influence d’un Iron Maiden qui prend ici le pas.
Entre un jeu de basse virevoltant, un solo échevelé comme Dave Murray en a le
secret ou encore des twins guitares pour relancer le morceau après le chorus,
beaucoup d’éléments nous ramènent, pour notre plus grand bonheur, à la vierge de
fer.
Voici à présent venir le morceau le plus long de l’album avec ses 8’41.
"Too young To know" débute par une narration et des arpèges en son clair
(encore un clin d’œil aux musculeux guerriers américains) qui introduit un
excellent riff qui tourne en boucle pour un heavy mid tempo.
Et on tient là ce qui fait la force de ce morceau, c'est-à-dire les changements
de rythmes et d’ambiances qui lui confèrent un côté épique très réussi que
viennent enrichir de belles parties de guitares ou encore des chœurs en "Ohohohoh" certes kitsch mais toujours imparables.
On enchaîne sur "Deep in the dark" probablement le morceau le plus
radiophonique de l’opus.
Son refrain aisément mémorisable, ses chœurs et ses lignes de guitares très
mélodiques lui donnent un rendu très FM à peine édulcoré par un chant qui se fait
ici et là plus viril.
L’album s’achève sur l’enchaînement "Hatred" / "We’ll never die" que je ne vais
pas dissocier car le 1er nommé (dont le patronyme est comme par hasard celui d’un
titre de l’album "Into glory ride" de qui vous savez) est en fait une
intro parlée.
Sans transition c’est le title track "We’ll never die" qui déboule sur fond de
grosses guitares bien heavy toujours renforcées par une 4 cordes très présente.
Encore une fois la patte Manowar est bien présente, en particulier au niveau du
chant, même si la production en atténue clairement l’impact.
On notera une nouvelle fois l’évidente recherche mélodique, la qualité du solo
et une fin totalement apocalyptique où le mimétisme avec la bande à Eric Adams
est flagrant (rires graveleux, cris, râles…).
Vous l’aurez compris, Manowar a eu un impact certain sur LUST et il en résulte
des compositions plutôt mid tempo avec une basse très présente dans le mix.
Toutefois, je ne saurais réduire les champenois à un vulgaire clone car
(probablement du fait de leur admiration pour Kiss), ils possèdent une approche
mélodique très intéressante qui fait que chacune de leur composition possède
une véritable accroche.
De plus, le Iron Maiden des débuts a été clairement assimilé et avec cette
première galette, le groupe a su digérer au mieux toutes ces influences pour nous
concocter un très bon album de heavy metal.
Et malgré une production un brin faiblarde (une caractéristique dommageable pour
nombre de sorties françaises des 80’s) et quelques morceaux qui traînent en
longueur, je ne saurais que trop vous recommander cet opus.
Et à ce sujet, il convient de louer le travail du label grec Cult Metal Classics
pour son travail de réédition, avec en 2002 une sortie vinyle contenant 2 bonus
inédits ("Silver wings" et "The end") et en 2005 la mise sur le marché d’une
version CD contenant 6 titres bonus dont voici brièvement le détail :
"He was free" issu de la première démo du groupe mets bien en lumière
l’influence de Manowar mais surtout de Iron Maiden sur les champenois avec en
particulier des riffs qui rappellent le morceau "Transylvania".
"You’ll burn in hell", extrait de la 3ème démo du groupe, est un mid tempo
mélodique avec un refrain catchy, des chœurs en "Ohohohoh" et un joli solo
pour un rendu très intéressant.
"Silver wings" est un instrumental assez rapide, d’influence NWOBHM (pour ne pas
citer une nouvelle fois "Iron Maiden").
"A world without wrinkles", extrait de la deuxième démo du groupe est ici
présenté dans une version live enregistrée à Reims en octobre 1986 où Fred
Williams s’adresse paradoxalement au public… en anglais !
Le morceau un peu long au démarrage débouche sur un mid tempo qui manque à mon
avis d’un bon refrain alors que c’est pourtant une qualité première du groupe.
"The end", à priori une des premières compositions du groupe, est un mid tempo
assez heavy, pilonnée par une basse très en avant auquel il manque selon moi le
caractère mélodique qui fait la force des morceaux retenus pour l’album.
"Angel" se révèle très mélodique et même FM avec ses nappes de claviers et si
l’intro avec un gimmick de guitare fort sympathique laisse augurer du meilleur,
il est regrettable que le refrain ne soit pas à la hauteur. |
Chronique par
Lolo36 Janvier 2015 |
01 - Smoke on the hills (5:40)
02 - The hold (4:52)
03 - Waiting for death (4:55)
04 - The ultimate fight (6:04)
05 - I am death (4:21)
06 - Too young to know (8:41)
07 - Deep in the dark (4:15)
08 - Hatred (0:18)
09 - We'll never die (5:19)
10 - He was free (5:46) (Bonus réédition)
11 - You'll burn in hell (5:01) (Bonus réédition)
12 - Silver wings (2:12) (Bonus réédition)
13 - A world without wrinkles (6:17) (Bonus réédition)
14 - The end (7:46) (Bonus réédition)
15 - Angel (5:05) (Bonus réédition) |
Musiciens
: Fred "Big Apple" Williams (Chant), Eric Lee (Lead guitars & backing vocals),
Paul Eisy (Rythm & lead guitar), Freddy "Lefty" (Basse), Peter Tillman
(Batterie), Sharon Adams (Vocals) |
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