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CHRONIQUES |
En février 2013, mon confrère Omnio concluait sa chronique de "1888"
d’un prophétique : "Mad Ripper possède un vrai potentiel, mais pour
passer à la vitesse supérieure, Sir Norbylang devra s’entourer d’un véritable
groupe, et notamment d’un chanteur talentueux".
Et ceci n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd car Norbert Langanay (alias
sir Norbylang), la tête pensante de MAD RIPPER, a dégoté la perle rare en la
personne du vocaliste Alexandre Duffau afin de faire évoluer son projet jusqu’à
présent purement instrumental.
Si Norbert ne s’est pas entouré d’un véritable groupe, gardant la responsabilité
des guitares rythmiques, de la basse et de la batterie, il a ouvert son univers
à un troisième larron en la personne de Guillaume Landeau, qui se charge avec
talent de l’intégralité des soli.
L’album s’ouvre sur un "A drop of venom" où l’on mesure d’entrée de jeu
la qualité apportée à la mise en son à la fois massive et équilibrée, permettant
à chaque instrument de s’exprimer clairement, en particulier la basse.
Deuxième enseignement, et non des moindres, la voix d'Alexandre rappelle celle
de Hansi Kürsch et une telle signature vocale fait immanquablement sonner la
musique de MAD RIPPER comme du Blind Guardian ("The wild hunt").
Mais plus encore c’est vers Demons & Wizards, le projet parallèle de Hansi
Kürsch avec Jon Schäfer de Iced Earth, que notre subconscient s’oriente, et nul
doute que Norbert a du être biberonné à la musique de Iced Earth tant son
riffing rappelle le six cordiste américain à la main droite de feu ("1348 –
Blak death" ou encore "The summoning").
Néanmoins, la science du riff de Norbert n’exclut pas une belle mélodicité avec
de magnifiques harmonies à deux guitares ("A drop of venom", "Shadow of
death") qui rappelle à nouveau Iced Earth ou une utilisation de basse
en son clair tout à fait somptueuse, comme sur l’excellent "Killing is my
nature" au refrain superbe (les paroles sont croustillantes), qui nous
renvoie aux morceaux les plus épiques de Demons & Wizards.
Attention cependant à ne pas assimiler MAD RIPPER à un vulgaire clone des
groupes cités ci-dessus, car Sir Norbylang possède bien d’autres cordes à son
arc.
On relève en effet des influences plus Doom comme sur l’inquiétant "Shadow of
death" à l’atmosphère sombre, où plane l’ombre d’un Candlemass et par
extension d’un Black Sabbath.
Et quand ce côté doomy se marie au sein d’une même composition avec des passages
très speed et de belles harmonies à deux guitares, vous obtenez des titres
imparables de l’acabit de "Lamb of god" (superbe refrain !) ou "The
summoning", porté par une introduction de basse à la "Peace sells" de
Megadeth, ainsi que par de somptueuses parties de batterie.
Vous l’aurez compris, je suis totalement convaincu par ce MAD RIPPER nouvelle
formule, et force est de constater que Norbert a su faire ce qu’il fallait en
engageant Alexandre, qui se révèle excellent tout au long de l’album, que ce
soit en voix claires ou hurlées (pour vous en persuader jetez donc une oreille
sur "The devil winds" afin d’en apprécier le travail réalisé sur les
chœurs).
De même, Guillaume aux guitares lead se révèle une bonne pioche en assurant des
soli à la fois techniques et mélodiques, qui constituent à chaque fois un
véritable plus pour les compositions ("The wild hunt", "The devil
winds" ou encore "Lamb of God").
Clairement, avec ce "Shadow of death" vendu sous la forme d’un somptueux
digipack au design signé Stan W-Decker, MAD RIPPER a mis les petits plats dans
les grands et franchit un immense palier en nous proposant un superbe album de
Heavy Metal made in France, qui n’a pas à rougir de la concurrence
internationale.
Evidemment les fans de Blind Guardian et de Demons & Wizards trouveront leur
bonheur dans cet album, particulièrement à l’heure où le premier fait patienter
ses fans avec un projet symphonique aux allures d’arlésienne, tandis que le
second remasterise (recycle ?) ses deux albums avec quelques titres démos en
bonus.
Mais plus globalement, se sont les fans de Heavy Metal traditionnel et mélodique
(et ils sont encore nombreux) qui doivent se précipiter sur cette belle
réussite, au risque de passer à côté d’un des meilleurs albums de Metal français
de cette année 2019.
Reste maintenant à Sir Norbylang à engager un batteur et un bassiste, afin de
porter sa musique sur scène, condition sine qua non de nos jours, pour que se
poursuive l’ascension de MAD RIPPER.
Et quand on voit le succès obtenu en Allemagne ou en Grèce par un groupe tel que
LONEWOLF, lui aussi fortement marqué par des influences très prégnantes, on se
dit qu’il y a moyen pour Norbert et sa bande d’exporter son Heavy Metal pour que
l’éventreur fou étende son terrain de chasse au-delà des sombres ruelles
mancelles. |
Chronique par
Lolo36
Août 2019 |
01 - A drop of venom (5:01)
02 - The wild hunt (3:55)
03 - Shadow of death (5:52)
04 - The summoning (5:46)
05 - The devil's winds (5:27)
06 - 1348 (Black death) (5:50)
07 - Killing is my nature (6:03)
08 - Lamb of God (6:08) |
Musiciens
:
Alexandre Duffau (Chant), Norbert "Sir Norbylang" Langanay (Guitares
rythmiques, Basse, Batterie), Guillaume Landeau (Guitares solo) |
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