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MINGAWASH
"Imposteur"
2018 (M&O Music)
Discographie
Pandi Panda Panda Pendu (2015)
Maître du zoo (2016)
Imposteur (2018)
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Outre le fait que la Belgique a donné des
sueurs froides à l’équipe de France lors de ce dernier mondial footballistique
2018,
le pays des "Diables Rouges" possède aussi une scène Metal active. Les groupes
chantant en français ne sont pas légion et ont donc leur place ici.
MINGAWASH est un groupe Belge Francophone créé en 2012 et composé de sept
musiciens, de deux danseuses et d’un show-man qui interprète des personnages en
fonction des thèmes abordés, avec l’envie de réaliser un spectacle décalé.
L’univers du groupe est un univers visuel et sonore original, sur un fond
puissant typé Rock Metal aux sonorités tribales, mises en avant par
l’ajout de percussions. MINGAWASH propose ainsi lors de shows débridés une
sonorité et un spectacle méticuleux, transcendé par des chansons écrites dans la
langue de Molière.
L’œuvre musicale de MINGAWASH est à l’initiative des chanteurs Martin Moreau et
Clément Willième, de Maxime Deplasse et Valéry Granson aux Guitares, Denis Demol
à la Basse, Théo Vynckier à la Batterie et Christopher Cansier aux Samples et
Percussions. Cette petite équipe réalise deux EP en autoproduction "Pandi Panda
Panda Pendu" en 2015, et "Maître du zoo" en 2016. Ces deux enregistrements
permettent aux Belges de faire connaître leur univers musical dans lequel le
panda est mis à rude épreuve, dans un registre où l’humour noir est omniprésent.
Les retours du public poussent les musiciens à s’atteler à l’enregistrement d’un
premier vrai album.
Ainsi, huit titres plus une intro sont mis en boite, entièrement en
autoproduction. Le résultat se nomme "Imposteur" et sort en Mai 2018, distribué
en France par le label M&O Music. Côté visuel, nous retrouvons le panda cher à
nos Belges, qui se retrouvait pendu sur le premier EP, et crucifié sur le suivant.
Ici l’artwork le présente toujours. Une imagerie qui ne donne pas dans la
finesse et imageant une musique plutôt brutale.
Après une "Intro" où les percus mènent la danse pour introduire "Tape",
avec une rythmique mordante saccadée, un chant montant en puissance jusqu’au
refrain sur lequel l’autre chanteur prend le relai dans un registre plus grave.
Un mélange de Fusion où tempo et chant Hardcore
marquent le style de MINGAWASH, qui me fait penser aux bretons de TAGADA JONES,
mais en moins Punk et plus Hard Rock. Le titre
marche très bien. La dualité des voix est un apport certain que les Belges
savent négocier avec talent. Les percussions donnent une couleur tribale
sympathique. Le tempo évolue dans un registre plutôt direct, à l’impact d’un
uppercut envoyé en pleine puissance. On se surprend régulièrement à headbanguer.
Côté paroles, on est dans un registre sombre teinté d’humour noir.
Avec "Joujou", le tempo s’accélère à l’instar du phrasé des chanteurs qui débitent à tout va
et toutes voix. Un titre délirant dont les samples donnent un côté cirque et qui nous replonge dans l’univers du Rock Alternatif de la fin des années
90, tout en restant résolument Metal. On se surprend à se laisser embarquer dans
l’univers décalé de MINGAWASH, à l’instar de ce passage ou l'un des
chanteurs se la joue bonimenteur haranguant l’auditeur : "Mesdames et Messieurs,
prenez place tant qu’il en reste ! Soyez heureux. Aucune menace, aucun mauvais
geste ne sera pratiqué durant cette messe. Alors posez vos fesses et bienvenue
dans l’Amour de l’Humour…". S'en suit une partie parodique suintant
l’humour, sous forme de question à un spectateur, la musique renforçant ce
côté burlesque accentué par des samples de rires. Le titre se termine avec le
refrain repris en pleine puissance et un rire délirant pour le conclure.
On change de registre avec "Pornographique" dont le titre image tout. Le thème
n’engendrant pas le bonheur, la musique est mordante et puissante. Les changements
de rythmes sont plutôt bien placés, accentuant des passages aptes aux headbangings de rigueur. MINGAWASH reste dans un registre d’efficacité en nous
proposant des chansons d’une durée évoluant entre trois et quatre minutes. Ça
joue bien, la rythmique est efficace et l’apport de deux guitares apporte cette puissance à l’instar de ces riffs bien marqués. "Médisant" poursuit
dans un registre plus entraînant. Les voix se renvoient la balle pour en
renforcer ce côté. Un titre bien fusion, avec des passages où la rythmique à des
couleurs reggae sur lesquelles la voix est plus douce, le tout
remontant en puissance et en dureté avec la musique… Même si l’on n’est pas loin
d’un registre à la LOFOFORA, NO ONE IS INNOCENT voire TAGADA JONES, les Belges
s’en différencient en y apportant une couleur plus personnelle dûe notamment aux
deux voix, aux samples et percussions, ainsi que l’apport personnel de chaque
musicien.
Les titres s’enchainent avec ce côté attractif, à l’instar du fédérateur "Bande
organisée" bien rythmé avec un côté Punk dans la rythmique. Une
chanson taillée pour la scène aux textes à l’impact certain, qui trouvera sans
problème écho dans la bouche des spectateurs. On poursuit avec le délirant "Champignon", sur lequel Théo abat un boulot impressionnant sur ses fûts. De
nombreux breaks accentuent ce côté délire. Le chant se la joue
débit "mille mots en trente secondes"… Les guitares nous assènent quelques
solos biens exécutés, avant que la violence nous revienne dans les écoutilles.
"Chope ton Biker" est beaucoup plus enjoué et rythmiquement plus rapide. Un
refrain fédérateur, à l’instar de ces "Hey" scandés et des riffs saccadés,
des chants efficaces et une dualité Basse/Batterie à l’impact certain. Soulignons
ce passage plus calme où les voix sont plus claires. Cela monte en puissance
avec un déferlement de solos de guitares, accélérant, puis donnant une partie
instrumentale excitante, avant de conclure sur le refrain.
Les percus introduisent "Aveugle" avant que la rythmique ne se la joue plus sombre, donnant
ainsi une couleur appropriée au titre joué. Un morceau qui joue sur les ambiances
avec ses percussions omniprésentes, limite envahissantes. C’est d’ailleurs ces
dernières qui concluent les débats avec "Aveugle" scandé par le chanteur. Un
titre que je trouve un peu en-dessous de ceux proposés jusqu’ici, mais heureusement,
"Imposteur" relance la machine. On retrouve la puissance et la Fusion de MINGAWASH.
Les chanteurs continuent à
se renvoyer la balle. Un titre taillé
pour le live, notamment sur le passage ou les percus prennent le pouvoir,
ponctuées par des "Imposteurs" chantés à intervalles réguliers, sur lesquels on
imagine aisément un public acquis les reprendre en chœur.
"Zagadaga" conclut ce
premier album. Comme son titre le laisse deviner, nous avons droit à un nouveau
délire du groupe, mais le tout fait intelligemment ! Cela commence en
acoustique avec des notes orientales. Les guitares ont le son des instruments de
là-bas, voire des sonorités de banjos. Les percussions sont évidemment de la
fête. En laissant défiler le CD, on trouve une "Ghost trac" à 5 minutes
sur laquelle on peut entendre quelques délires voix, agrémentés de rires bien
"idiots" pour conclure.
Ce n’est pas toujours facile de restituer auditivement un univers musical
lorsqu’il est habituellement proposé lors de spectacles, avec danseuses et
show-man. En tout cas, c’est ce que les Belges Francophones de MINGAWASH nous
proposent. Alors évidemment sans le visuel, nous avons affaire à un album
résolument Metal typé Fusion. Ça joue bien, ça délire bien, mais pas que… !!!
Cet "Imposteur", outre son titre éponyme, regorge de bons morceaux : "Bande
organisée", "Pornographique", "Joujou"… Chacun suivant sa sensibilité
trouvera sa préférence. Malgré un gros côté délire, les musiciens de MINGAWASH
nous proposent un premier album très mature, qui donne envie de les découvrir sur
scène. |
Chronique par
Dom Baillon Août 2018 |
01 - Intro (0:29)
02 - Tape (3:48)
03 - Joujou (4:15)
04 - Pornographique (3:25)
05 - Médisant (3:22)
06 - Bande organisée (3:40)
07 - Champignon (4:05)
08 - Chope ton Biker (3:48)
09 - Aveugle (3:37)
10 - Imposteur (3:55)
11 - Zagadaga (2:45) |
Musiciens
: Martin Moreau (Chant), Clément Willième (Chant), Maime Deplasse (Guitares), Valéry
Granson (Guitares), Denis Demol (Basse), Théo Vynckier (Batterie), Christopher Cansier (Samples et
Percussions) |
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