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MONOLITHE
"Black hole district"
2024 (Hammerheart Productions)

Discographie
Monolithe I (2003)
Monolithe II (2005)
Interlude premier (2007)
Interlude second (2012)
Monolithe III (2012)
Monolithe IV (2013)
Zero (2014)
Epsilon aurigae (2015)
Zeta reticuli (2016)
Nebula septem (2018)
Okta Khora (2020)
Kosmodrom (2022)
Black hole district (2024) |
Depuis 2001, la musique des Parisiens de MONOLITHE est comme cet énorme rocher noir de Kubrick : massive, extraterrestre, extraordinaire et destinée à nous faire évoluer.
A l'origine projet exclusivement studio, ce roc du Doom Metal Progressif Français, hissé désormais parmi les plus grands du style, naît de l'imagination de Sylvain Bégot. Le groupe propose deux ans plus tard après son érection "Monolithe I", premier album avec un seul bloc de plus de 50 minutes, puis réitère deux ans plus tard avec "Monolithe II" suivi de "III" et "IV".
Changement de concept en 2015 avec "Epsilon Aurigae", autre nom d'Almaaz, une étoile à éclipse dans la constellation du Cocher : l'album comporte 3 titres de quinze minutes piles chacun, tout comme "Zeta Reticuli" une autre étoile de la constellation du Réticulé à trente-neuf années-lumière de la Terre.
"Nebula Septem" en 2018 marque l'avènement d'une nouvelle ère. Ce septième album comporte sept titres qui font chacun sept minutes. En 2020 "Okta Khora" (le Huitième Territoire), huitième album comporte huit titres avec des durées allant de 4 minutes 4 secondes (diviseur de 8), 4 minutes huit et 8 minutes huit. "Kosmodrom", en 2022, n'a pas le même concept avec 5 titres allant de 10 à plus de 26 minutes.
Chaque période de MONOLITHE, chaque album est conceptuel. En 24 ans d'existence, avec 9 albums studio, un album live et une compilation, le groupe est un concept à lui seul.
Pour "Black hole district", dixième album, on reprend la temporalité conceptuelle en proposant 10 titres de une à dix minutes. De groupe-concept à album-concept, il n'y a qu'un pas : l'opus est traité comme un polar noir d'anticipation, avec un personnage taciturne évoluant dans une ville sombre, où la pluie mouille constamment le trottoir. Sylvain Bégot s'inspire des films tels "Blade Runner", "Matrix" et le manga "Ghost in the shell", mais également de la littérature hard-boiled illustrée par Raymond Chandler et Mickey Spillane.
Le narrateur, perturbé par des rêves dans lesquels apparaît une femme blonde inconnue, décide de mener l'enquête qui l'emmène dans les bas-fonds de la ville : le Black Hole District et sa fabrique d'androïdes.
Pour illustrer cette ville menacée par une Lune ayant quitté son orbite, MONOLITHE a fait appel au graphiste Guibz à qui l'on doit le visuel pour les 25 ans de la boutique Sabretooth de Marseille (une institution !!!), le dernier du t-shirt de La Nuée des Ombres, les dessins de Mal-Ardent, le jeu proposé par les Acteurs De L'Ombre, et déjà l'artwork de "Kosmodrom". Les photos promotionnelles sont dues à Julien Bourdelle.
"Black hole district" sort le 15 Novembre 2024 sur le label néerlandais "Hammerheart Records" (Absu, Children of Bodom, Cradle of Filth, Katatonia) et est distribué par Napalm Records (Grima, Jinjer, Patriarkh).
Pour un album aussi exceptionnel, il a fallu pas moins de trois intervenants pour les voix : on doit la narration à l'Américain Jarrett Raymond, les voix claires ont été écrites et interprétées par Frédéric Gervais, du groupe Khôra et boss des studios "Henosis" (Maudits, Aorlhac, Misanthrope....), et ce sont Sylvain Bégot et Quentin Verdier (le nouveau chanteur) qui se sont chargés des lignes de growl. Et si le nom de ce dernier évoque quelque chose pour vous, c'est qu'il a été journaliste à Metallian et chanteur-guitariste d'Acedia Mundi. Enfin, on doit l'enregistrement de la basse à Olivier Defives.
Petite touche importante, pour s'imprégner de l'esprit cinématographique des années '80, Sylvain Bégot a eu l'idée d'utiliser un synthétiseur Yamaha CS-80, instrument fétiche de Vangelis Papathanassiou, ex-Aphodite's Child aux côtés de Demis Roussos, et à qui l'on doit les musiques des films "Les chariots de feu" et "Blade runner".
"They wake up at dusk" sert de générique, décrivant un monde froid et sombre, introduisant "Sentience admist the lights". Une rapide présentation du protagoniste pour une longue partie instrumentale. Puis l'alternance de voix claire et de growls viennent parfaire l'harmonie du titre au rythme assez lent, redoublant l'intensité.
Aux sons du CS-80, "Elusive whispers" précède "To wander the labyrinth" aux textes à la première personne, et qui nous dévoile l'état d'esprit du narrateur. Pas à pas l'ambiance se découvre à nous. Après une intro parlée, la rythmique de Thibault Faucher derrière ses fûts et d'Olivier Defives à la basse laisse progressivement la place aux riffs de Benoît Blin. Le côté prog est mis en avant par le chant clair relayé par les bribes de growl de Quentin. Le morceau est tout simplement énorme, puissant et démesuré.
Titre introductif, "Suspicion" reprend la narration avant d'entamer "Unveiling the illusion", chanson énergique et démarrant sur les chapeaux de roue, avant de nombreux changements de rythme. Assurément, c'est un morceau de choix, un condensé de la musique de MONOLITHE.
Avec sa courte intensité, "Benefit or hazard" annonce un "On the run to nowhere". Si le titre précédent marquait l'album de sa puissance, on passe ici un cran supplémentaire, de par un son doomesque, une voix aussi profonde que le gouffre de Padirac, une voix claire déchirante et une composition des plus grands auteurs contemporains.
La fin se veut apocalyptique avec "Moonfall" et "Those moments lost in time". Le dénouement est proche. La Lune se rapprochant fatalement de la Terre, la gravité jouant son rôle. Les bâtiments, un à un, sont détruits, l'activité humaine périclite, notre héros est blessé à mort. Bouffé de remords, de souvenirs et de regrets, il voit sa vie défiler. Ce dernier titre est monstrueux et regroupe tout ce que représente la musique de MONOLITHE en condensé : de la puissance, des riffs, du blast, du prog, du doom, du changement de rythme, de voix... Absolument terrible !
"Black hole district" n'est pas qu'un simple album, mais une expérience à vivre. En écoutant cet opus, nous ne pouvons nous empêcher d'imaginer les scènes et le scénario. Et pourquoi pas ? Si Sylvain Bégot s'est inspiré du cinéma, il ne serait pas dérangeant pour un réalisateur de transcrire la musique en images. Quant à MONOLITHE, le groupe est tel un Moaï, un roc que l'on ne peut arracher à la glaise de la terre du Metal, et qui se façonne un visage toujours plus délicat à chaque sortie. |
Chronique par
Blut Sauger
Janvier 2025 |
01 - They wake up at dusk (1:00)
02 - Sentience amidst the lights (10:00)
03 - Elusive whispers (1:00)
04 - To wander the labyrinth (10:00)
05 - Suspicion (1:00)
06 - Unveiling the illusion (10:00)
07 - Benefit or hazard (1:00)
08 - On the run to nowhere (10:00)
09 - Moonfall (1:00)
10 - Those moments lost in time (10:00) |
Paroles : A lire
ICI  |
Musiciens
: Quentin Verdier (Chant/Guitares), Benoît Blin (Guitares), Sylvain Bégot (Guitares/Claviers), Thibault Faucher (Batterie) |
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