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CHRONIQUES |
Originaire de Sedan, MÓRRIGHAN voit le jour en 2011 à l'initiative du guitariste
Emmanuel Firre, entouré de Fanny Loriot au chant, Sébastien Deschryver à la guitare, Djafar Hamla à la
basse et Thierry Moinnot à la batterie.
Le groupe se cherche,
compose et enregistre un EP 3 titres "Twins", disponible seulement en
digital. La formation évolue avec le départ de Djafar, Sébastien et Fanny. Ils
sont
remplacés par Philippe Guindet à la basse, et Jean Loup Miara au chant (ex-SLOGAN).
Le nouveau MÓRRIGHAN évolue vers un style plus Hard-Rock et enregistre tout naturellement un premier album "Ecrits de
guerre"
autoproduit, contenant onze titres, dont une reprise de SLOGAN "Le dernier
train" remis au goût du jour.
Le combo va une nouvelle fois subir une refonte profonde. Avant d'y
revenir, un petit aparté pour replonger dans la définition du nom du groupe :
"Pour la petite histoire. L’orthographe préféré est "Mórrighan" ... déesse de la
mythologie irlandaise, qui est devenue Morgane dans les légendes Arthurienne...
nos références viennent aussi des celtes Ardennais, et de leurs histoires pas si
connues...», Le Morrígan ou Mórrígan, également connu sous le nom de Morrígu,
est une figure de la mythologie irlandaise. Le nom est Mór-Ríoghain en irlandais
moderne, et il a été traduit par "grande reine" ou "reine fantôme". Le Morrígan
est principalement associé à la guerre et au destin, en particulier à la
prédiction du destin, de la mort ou de la victoire au combat. Dans ce rôle, elle
apparaît souvent comme un corbeau, le badb. Elle incite les guerriers à se
battre et peut aider à remporter la victoire sur leurs ennemis. Le Morrígan
encourage les guerriers à faire des actes courageux, fait peur à leurs ennemis
et est représenté en train de laver les vêtements tachés de sang de ceux qui
sont destinés à mourir. Elle est le plus souvent considérée comme une déesse de
la bataille et de la guerre et a également été considérée comme une
manifestation de la déesse de la terre et de la souveraineté, représentant
principalement le rôle de la déesse en tant que gardienne du territoire et de
son peuple. Le Morrígan est souvent décrit comme un trio d'individus, toutes
sœurs, appelés "les trois Morrígna". L'adhésion à la triade varie parfois il est
donné comme Badb, Macha et Nemain[10] alors qu'ailleurs il est donné comme Badb,
Macha et Anand (ce dernier est donné comme un autre nom pour le Morrígan). On
pense que ce sont tous des noms pour la même déesse. Les trois Morrígna sont
également nommées sœurs des trois déesses terrestres Ériu, Banba et Fódla. Le
Morrígan est décrit comme l'épouse envieuse du Dagda et une déesse qui change de
forme, tandis que Badb et Nemain seraient les épouses de Neit. Elle est associée
à la banshee du folklore ultérieur".
Après cet instant culturel, retour à l'histoire du groupe qui évolue en 2019,
avec l'arrivée de Philippe Suan au chant. Il a un pedigree assez conséquent
dans le monde du Rock et du Hard, notamment au sein de GLENROCK (1993-2004). A
ses côtés nous retrouvons Emmanuel Firre toujours aux guitares, Jean-Claude
Lejeune à la basse et Claude Romain à la batterie. Retour aux choses sérieuses et évolution vers un Heavy Progressif d'après leurs dires.
Se sentant enfin prêts les quatre compères s'attellent en 2021 à l'enregistrement
d'un nouveau skeud. Ils font appel à Michel Pazgrat pour son enregistrement, son
mixage et le mastering, en profitant pour placer quelques chœurs et des guitares
additionnelles. Cinq titres sont mis en boite et l'opus voit le jour sous
forme de Digipack en février 2022.
L'artwork représente le logo du groupe avec ces deux corbeaux
qui se font face, surplombant un 2022. A l'intérieur, plusieurs photos des
musiciens signées Nathalie Dieudonné. Quelques phrases y sont glissées : "Mais
cesse de faire le point. Serre plutôt les poings... Relève la gueule je suis là
t'es pas seul" Bernie Bonvoisin - "Le plus important à mes yeux, c'est que la politique doit s'adapter à la société, et non l'inverse" Julien Assange.
Derrière le CD, nous retrouvons les deux corbeaux surmontés par cette phrase de
Jacques Mesrine : "La seule chose qu'j'sais, c'est que j'suis dans une cellule
dont on ne s'évade pas", le ton est donné ! Le dos du digipack présente une
nouvelle photo des musiciens avec leurs noms, divers renseignements, ainsi que les
titres du CD. Pour finir, n'oublions pas le petit livret quatre pages,
présentant les textes des chansons dans un registre noir et blanc du plus bel
effet.
Place à la musique : "J'ai peur", qui ouvrait déjà l'album "Ecrits de
guerre",
démarre les hostilités dans une version différente. Le chant de Philippe Suan change de celui de Jean-Loup Miara.
Dans ce texte on retrouve le poème
d'Arthur Rimbaud "Le dormeur du Val". La musique a un côté
lancinant et le chant un aspect pop, avant que l'ensemble ne vire sur un refrain
fédérateur agressif à souhait, rehaussé par des chœurs du plus bel effet. Le
groupe dénonce le discours des médias qui nous poussent à la peur. Alternance
de passages calmes et refrains bien rentre dedans. On se laisse embarquer avec
délectation. Les rythmiques se durcissent et Philippe nous narre le poème "Le
dormeur du Val", y glissant des "J'ai peur". Le résultat est plus que plaisant,
le titre se concluant en douceur sur cette phrase "Je ne peux vivre enfermé,
sans une lueur d'espoir".
"Nostalgie" est un nouveau titre dépassant les cinq
minutes. Les changements de rythmes sont l'apanage de MÓRRIGHAN. Une accroche
aux riffs mordants, boostés par une rythmique béton, puis le chant arrive
sur un passage plus calme dans un registre progressif aux accents à la ANGE. Les
textes sont plutôt bien écrits, la peur y est encore présente : "... Le futur me
fait peur... Ces luttes qui meurent...", et alternent couplets calmes et d'autres agressifs très Hard Rock où l'ombre du TRUST de la grande époque
est plus que flagrante ! Les solos de guitare sont efficaces, l'univers musical
des Sedanais est addictif.
"Dans l'esprit des Celtes, même à l'époque pour que des mecs aillent se faire
tuer, on leur faisait désirer des déesses aussi bandantes que des films porno.
Elle s'appelle Morrighan", ainsi Philippe présente-t-il le morceau en Live.
Le titre éponyme du groupe se devait d'être
représenté par la nouvelle mouture du combo. Dans un registre court et efficace
d'un peu plus de trois minutes, cette déesse nous est dévoilée. Le chant de
Philippe varie les plaisirs et les intonations. On poursuit dans le même
registre avec le mid-tempo "Xénophobie" qui passe aussi l'écoute agréablement.
Le CD se conclut sur une cover de TRUST "Le mitard" déjà maintes
fois reprise. La version de MÓRRIGHAN est efficace, proche de l'orignal sans être
une "resucée" de celle-ci. Le groupe y apporte sa pierre à l'édifice avec une
extension sur laquelle Mesrine est remplacé par Assange. "Julian Assange est un
journaliste, informaticien, cybermilitant et lanceur d'alerte australien. Il est
surtout connu en tant que fondateur, rédacteur en chef et porte-parole de
WikiLeaks".
Le résultat mélange texte
d'origine et nouveaux éléments : "Emprisonné à Londres sans aucun lendemain
partout on voit fleurir des comités de soutien...". A signaler que sur le
livret, les paroles de la chanson sont agrémentées des photos d’époque des
membres de TRUST, ainsi que Mesrine et Julian Assange bâillonnés par le drapeau
américain.
Au final, MÓRRIGHAN nous propose un EP plutôt intéressant. Signalons que le
groupe se retrouve sur la compilation French Metal "A l'aube de la désolation"
sortie en juillet 2022. Quatre titres plus une cover revisitée, c'est peu, mais
assez pour attendre un prochain enregistrement longue durée. Dans l'attente,
n'hésitez pas à vous procurer ce superbe digipack nommé "2022". Encore un groupe
à suivre... |
Chronique par
Dom Baillon Octobre
2022 |
01 - J'ai peur (4:19)
02 - Nostalgie (5:14)
03 - Morrighan (3:18)
04 - Xénophobie (3:40)
05 - Le mitard (Trust) (6:04) |
Musiciens
: Philippe Suan (chant), Emmanuel Firre (Guitare), Jean-Claude
"Doudou" Lejeune (Basse), Claude Romain (Batterie) |
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