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PLEASURE TO
KILL
"Sédition"
2015 (Autoproduction)
Discographie
Les pires (2010)
Carnage (2010)
Sédition (2015) |
Orléans 2008. Les guitaristes JMi et Berny, le chanteur/Bassiste Dums,
le batteur Bastos et le chanteur Yannick, forment PLEASURE TO KILL, nom donné
en hommage au célèbre et album culte de Kreator sorti en 1986.
C'est donc tout naturellement que les Orléanais se tournent vers un Thrash Metal
plutôt ravageur. Le travail de composition voit un premier aboutissement avec
l'enregistrement du titre "Les pires" pour la compilation French Metal "Dans un
nid de vipères", suivi au printemps de la même année par l'enregistrement de
leur premier EP "Le Carnage" au Studio Ekho.
Malgré cette première "carte de visite audio", le groupe subit ses premiers changements de line-up
en 2011 avec le départ de Bastos, qui préfère se consacrer à son autre groupe
NIX. La batterie est donc assurée par Nico (ex Fedhja, ex From Wisdom to Hatred)
juste pour cette année-là, avant l'arrivée de Didier (ex Deserve to die) en 2012.
Vu le peu de concerts, si ce n'est la première partie de Black Bomb A et Tagada
Jones, PLEASURE TO KILL se consacre à la composition, histoire de parfaire un
répertoire se bonifiant. Mais l'année suivante voit un nouveau coup dur pour les
thrasheurs, avec le départ d'un membre co-fondateur du groupe en la personne de
Berny, qui préfère arrêter l'aventure tout en "gardant foi dans le projet PTK" et
en les soutenant. Enchaînant plusieurs dates de concerts, PLEASURE TO KILL
trouve quand même le temps d'enregistrer leur premier album, après une
pré-production réalisée par Seb & Nico (aimablement prêtés pas Slave One). L'enregistrement et le mastering sont effectués au Studio Marmelade à Saran (45)
par Déj et Did.
"Sédition", tel est son nom. Véritable auto produit, l'album est disponible en
cette fin d'année 2015.
Saluons tout d'abord l'artwork de ce CD signé Will Argunas, non
dénué d'humour noir et représentant un bourreau vu de dos, nous lançant un regard
plein de malice, qui vient apporter une nouvelle tête fraîchement coupée dans
son râtelier, véritable collection de son travail effectué avec passion. Les
politiques classés du côté gauche et les religieux du côté droit sur des solides étagères de
bois.
Le livret se compose de quatre face, l'intérieur proposant les textes des
chansons proposées, et le dos les remerciements et renseignements sur
l'enregistrement. Simple mais efficace. Toutefois, nous pourrions reprocher
l'absence de la citation des musiciens de PLEASURE TO KILL. En effet, il est
surprenant voire gênant de ne pas savoir à qui l'on doit cette œuvre...
"Sédition" dure un peu plus de trente minutes pour neuf chansons dont un
instrumental, laissant imaginer que les Orléanais ne vont pas faire dans la
dentelle et aller droit à l'essentiel. Et dès que "Le couperet" tombe et
agresse nos conduits auditifs, on s'aperçoit que cette première impression est la
bonne ! Un véritable rouleau compresseur rythmique déferle tel un raz de marée thrashisant.
Le son est puissant, retranscrivant parfaitement la fureur des Orléanais. Le
chant rageur dans la langue de Molière sonne très Reuno de Lofo. Les textes
revendicatifs très actuels sont plutôt bien écrits. Chacun en prend pour son
grade : les partis politiques sur "Le couperet", les médias sur le titre suivant
"Carcan médiatique". Son intro instrumentale aux riffs tranchants est efficace
et son refrain sur un tempo lourd devrait voir ses échos sur un public plus
avide aux paroles qu'au pogo que peut engendrer la musique dévastatrice de
PLEASURE TO KILL. Le morceau est le plus long de cet album. On peut y apprécier
le furieux travail de sape de Didier martelant ses fûts, alors que JMi nous
délivre quelques soli, privilégiant les riffs bien saignants. La partie
instrumentale de ce "Carcan médiatique" est efficace et bien rentre-dedans,
à l'image de l'album...
La mort sûre" me permet une nouvelle fois de
saluer le travail d'écriture. Une chanson dans l'air du temps avec son côté
écolo, dénonçant l'homme qui "se fait fort de détruire sa terre". Musicalement,
on reste dans le même registre en restant sur des rythmiques bien lourdes. Chez
les PLEASURE TO KILL on ne fait pas dans la mélodie, on fait dans la hargne, la
colère pure et simple !
Ce sont les flics qui en prennent pour leur grade avec "911".
Les "extorsions" et "répressions" devraient naturellement trouver leur écho sur un
public conquis. Ce morceau est l'un de mes préférés dans ce dédale de colères
musicales. Les Orléanais en profitent, en guise d'interlude, pour nous proposer un
instrumental de moins de deux minutes. Un petit oasis de douceur dans ce monde
de violence ! Sur une rythmique lourde et pesante, quelques notes de guitare
acoustique et de soli de guitares viennent apaiser le propos, un havre
de paix plutôt bienvenu, avant de repartir de plus belle avec "Rédemption".
On reste dans la même optique musicale d'un Thrash sans concession sur un thème très
pessimiste : le progrès apporte la fin de l'humanité : "... à force de progrès
le destin humain n'a plus d'intérêt". Les machines qui prennent la place des
humains.. ça sent bon le Terminator tout ça ! Musicalement, saluons cette basse
tonitruante jouant avec les riffs plombés de la guitare.
"Cendres et poussières" poursuit le travail de sape. Sa
durée et son interprétation lui donne un côté Punk Hardcore tout en dénonçant les
religions "intoxiqué par les prières, tu sèmes cendres et poussières".
Les gouvernants en prennent une nouvelle couche avec "Amère toxine", dans
laquelle on passe pour le jouet le sang, la matière première du patronat. Le
côté revendicatif de PLEASURE TO KILL est affirmé et se traduit par cette
violence musicale. Le Thrash au service de la colère et de la contestation. Un
mariage plutôt efficace !
"Sédition", le titre éponyme de cet album en est
aussi la conclusion parfaite. Ultime cri de rage. Un appel au combat ("libérons
la fureur") en trois minutes trente d'un Thrash bien lourd, plaidant l'efficacité
et la révolution !
Avec ce premier album, PLEASURE TO KILL se présente comme un groupe résolument
vénère. L'apport d'un deuxième guitariste serait salutaire et apporterait plus
de puissance et de fureur musicale à la musique. Toutefois, "ne
crachons pas dans la soupe", car PLEASURE TO KILL vient de nous servir un premier
album plutôt efficace, avec des textes revendicatifs plutôt bien écrits, des riffs
bien saignants, des rythmiques bien massacrantes et une basse qui sort du lot
!
Au final, un premier album plutôt réussi qui va droit à l'essentiel, et
servi sous une pochette qui claque... que demander de plus !!! |
Chronique par
Dom Baillon Décembre 2015 |
01 - Le couperet (3:32)
02 - Carcan médiatique (4:58)
03 - La mort sûre (4:14)
04 - 911 (4:15)
05 - La crypte [Instru] (1:38)
06 - Rédemption (4:33)
07 - Cendres et poussières (2:46)
08 - Amère toxine (3:25)
09 - Sédition (3:33) |
Musiciens
: Dums (Chant/Basse), JMi (Guitares), Didier (Batterie) |
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