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POLARIS
"The Va'adian chronicles"
2010 (Autoproduction)

Discographie
Polaris (1997)
Lost (2004) The Va'adian chronicles
(2010)
Cosmic singularity (2024) |
Enfin ! Voilà ce qu'a dû se dire Douchan
Djukic, le leader, chanteur et guitariste du groupe en officialisant la sortie
de ce 1er album de Polaris. En effet, l'accouchement de ce 1er "bébé" ne fut pas
une partie de plaisir.
Douchan a d'abord dû faire face à un premier split en 2000, après seulement 4
ans d'existence, marqués cependant par la réalisation d'une démo 7 titres en
1997 et des premières parties de groupes tels que Kickback ou Vulcain.
Mais il en fallait manifestement plus pour décourager notre homme qui profita de
cette période d'inactivité forcée pour affiner ses compositions et recruter de
nouveaux musiciens dont le bassiste Sly en 2003. Les deux complices enregistrent
en 2004 une seconde démo complètement "home made" et intitulée "Lost".
Les années suivantes verront le line up du groupe se compléter petit à petit
avec l'arrivée en 2005 du claviériste Fabio (ex Hevius) puis en 2007 de Onov à
la batterie. Puis ce fut au tour de Symheris (S-Project, T.A.N.K.) d'intégrer le
vaisseau Polaris pour l'enregistrement de "The Va'adian chronicles" le
premier véritable album des parisiens.
Avant de nous intéresser à la musique de Polaris, signalons le magnifique
travail effectué sur l'artwork de ce 1er CD, qui nous plonge directement dans
l'univers spatial et cosmique du groupe. Un graphisme réalisé par Christian
Jeanjean, un artiste spécialisé dans la science fiction, dont les œuvres sont
aussi utilisées sur le site Internet du groupe pour un résultat très
convaincant.
C'est le titre éponyme "Polaris" qui ouvre le bal. Il s'agit d'une intro
au style atmosphérique très réussi, où le rôle des claviers s'avère primordial.
Ce 1er titre est l'occasion d'une narration qui permet de présenter le concept
de l'album. Pour résumer très brièvement, à la fin du 21ème siècle, les terriens
ont colonisé de nombreuses planètes pour faire face aux problèmes de
surpopulation de la Terre. Ils ont même développé une relation amicale et
paisible avec des formes extra terrestres : les Va'adiens. Un âge d'or,
prospère, s'est alors installé jusqu'au jour où ces derniers ont décidé
d'attaquer les humains et de plonger l'univers dans la guerre.
Voilà ce que j'ai pu comprendre du concept et au passage, il est dommage que le
site Internet du groupe ne contienne pas à l'heure actuelle les paroles de
l'album, voire même une explication du concept qui aiderait à mon sens
pleinement l'auditeur.
Côté influence musicale, ce 1er titre rappelle immanquablement l'univers de
Ayreon, le projet de Arjen Anthony Lucassen, tant par ses sonorités que par sa
structure. D'ailleurs le groupe n'a-t-il pas participé à un hommage au géant
batave en 2005 ?
Vous l'aurez donc compris, on s'oriente ici vers un metal progressif,
développant un concept spatial, rappelant là encore le maître hollandais et son
autre projet un peu plus heavy : Star One.
La comparaison semble un peu hasardeuse car un des attraits de Star One ou de
Ayreon d'ailleurs, c'est que Lucassen dispose de plusieurs chanteurs et donc de
plusieurs voix différentes (et de qualité il va sans dire) pour pimenter sa
musique, un luxe que Polaris ne peut se permettre.
Il est vrai ! Mais Douchan, musicien aux influences multiples, n'hésite pas à
contourner le problème en modulant sa voix qui va jusqu'à prendre des sonorités
extrêmes comme sur "Science almighty" ou encore "Hyperspace".
Bon, cette gageure entraîne parfois quelques faussetés dans le chant et on sent
que ça passe en force ("Battle of light" pour ne citer que lui) mais au
moins ce "subterfuge " permet-il de rompre avec une certaine monotonie qui
aurait tôt fait de s'installer à l'écoute de l'organe de Douchan dont les
possibilités ne semblent pas illimitées.
Instrumentalement parlant, le metal progressif demande de fortes compétences
techniques et il faut bien avouer que de ce côté-là, les parisiens ne nous
déçoivent pas. Le travail de Fabio aux claviers est à ce sujet assez
remarquable. Il contribue à installer des atmosphères splendides comme sur un "Recurrent
dream" tout en ambiance (où les influences revendiquées de Douchan pour Pink
Floyd se font ressentir... jusque dans son jeu de guitare d'ailleurs) ou sur un "Infinity"
qui clôt de manière somptueuse cet album.
Mais le clavier, élément essentiel de la musique de Polaris sait aussi
contribuer à des titres plus heavy et alambiqués tels que "A secret revealed"
un pavé de presque 14 minutes où se succèdent diverses atmosphères et ambiances
générées de main de maître par Fabio.
Mais rassurez-vous amis métalleux, les guitares ne sont pas en reste et savent
se montrer mordantes comme vous pourrez le constater sur ce même morceau mais
aussi sur un "Crimson stained times" aux relents de Stratovarius ou sur
un "Heading to the crystal dome" placé habilement pour relancer l'album
sur un ton plus heavy.
De plus, techniquement ça joue plutôt bien et j'en veux pour preuve la
magnifique intro en tapping à la sauce Van Halen de "Battle of light" ou
le solo à rallonge mais néanmoins de toute beauté de "Cybernetic war".
Côté section rythmique, c'est aussi du tout bon et on ne se contente pas du
minimum syndical tant derrière les fûts qu'à la basse, là encore je vous renvoie
au seul titre de l'album dépassant les 10 minutes : "A secret revealed".
C'est en revanche du côté de la production que l'on trouvera à redire. En effet,
cet album est une autoproduction et le groupe ne dispose pas d'un contrat avec
un label propre à pouvoir l'aider sur ce point.
Or si le son est loin d'être mauvais, on est malheureusement loin de ce qu'il se
fait de mieux dans le domaine et c'est parfois dommageable, en particulier en ce
qui concerne la batterie. C'est d'autant plus rageant que je suis persuadé
qu'avec d'autres moyens, ce "Va'adian chronicles" aurait pris une toute
autre ampleur.
Il n'en reste pas moins que ce premier opus s'avère d'une qualité louable et
qu'il propose un heavy progressif de fort belle facture, d'une part d'un point
de vue technique et d'autre part en ce qui concerne la qualité de composition et
d'écriture.
Il reste maintenant à espérer pour Douchan et sa bande que ces "Va'adian
chronicles" titilleront les oreilles des labels spécialisés pour que le
groupe puisse disposer de moyens de production suffisants et surtout à la
hauteur de leur potentiel musical.
Ce 1er album ne doit pas être un aboutissement pour Polaris, mais bel et bien le
début d'une ère prospère pour ce groupe qui le mérite assurément, ne serait-ce
que pour la persévérance de son leader.
En espérant que les Va'adiens ne les mangent pas d'ici là ! |
Chronique par
Lolo36
Juin 2011 |
01 - Polaris (2:46)
02 - Cybernetic wars (5:57)
03 - Lost (4:34)
04 - Science almighty (4:46)
05 - Heading for the crystal dome (8:25)
06 - Recurrent dream (5:50)
07 - Crimson stained times (7:41)
08 - A secret revealed (13:55)
09 - Hyperspace (5:48)
10 - Chaos unleashed (4:08)
11 - Battle of light (8:19)
12 - Infinity (7:22) |
Paroles : Indisponibles. Ajoutez les paroles
ICI  |
Musiciens
: Douchan Djukic (Chant/Guitare), Nico (Guitare), Sly (Basse), Fabio (Claviers),
Onov (Batterie) |
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