Messages |
|
Tous les évènements
ICI |
|
CHRONIQUES |
|
POSTE 942
"Long play"
2017 (Autoproduction)
Discographie
Extended play (2014)
Extended play ² (2016)
Long play (2017)
Long play (2018)
|
On avait découvert POSTE 942 en 2015 sur France
Metal Museum avec la présentation de leur premier EP "Extended play",
enregistré à la rentrée scolaire de 2014. Ces Varois originaires de Tourves "un
bled perdu", ont créés le groupe depuis 2010 dans l'optique de faire du "rock
burné et gras". Pour continuer à les citer : "Avec des riffs épais et baveux, le
groupe fusionne les genres Heavy Blues, Hard Rock, Grungy voire carrément Stoner,
avec un son lampé ORANGE™ tout droit sorti des berges du Caramy".
Suite à leur premier EP, le groupe commence à faire parler de lui. Les Varois
reprennent le chemin des studios et sortent un nouvel EP en 2016, composé de
seulement trois titres : "Extended play²". Le style mûrit et se peaufine sans
toutefois s’ancrer dans quelconques carcans d’étiquettes, voire genres
musicaux, tout en restant dans un registre résolument Metal. Après avoir
enflammé quelques scènes de son présence, le groupe décide de passer
aux choses sérieuses et de s’atteler à un véritable premier album.
POSTE 942 est composé de Seb (Chant), Bruno (Guitare Solo), Seb (Guitare), Ludo (Basse) et
Nico (Batterie). Ce joli monde reprend donc le chemin des studios en avril/mai
2017, pour un travail 100 % autoproduit, "DIY" (Do It Yourself) comme
disent les musiciens. Ils font fait appel à Bruno Pradel pour enregistrer et mixer
ce nouveau méfait. François Fanelli s’occupe du mastering à Marseille au mois de
juin. Le produit fini est disponible officiellement le 8 juillet 2017 sous le
titre logique, après "Extended play" de "Long play".
Côté pochette, on retrouve une thématique en noir et blanc chère à POSTE 942, et
même si le fusil a été raccroché au mur il est toujours présent. Notre
personnage, chasseur de son état comme en témoignent les trophées accrochés sur
les murs de planches rustiques de la pièce,
trouve du réconfort en faisant, comme on dit chez nous en Charentes "godaille", qui consiste pour les non-initiés à mélanger du vin
dans son reste de soupe. Contraste noir et blanc mis en parallèle par le côté
lumineux tout en couleur, de la verdure de la campagne sur le dos du digipack,
dévoilant une partie de la bâtisse visiblement très usagée, une vieille
baignoire dans un coin, collée à un petit pré qui plonge dans un bois. On peut
seulement regretter l’absence de livret, l’objet se présentant simplement comme
un simple digipack, à l’intérieur duquel nous pouvons découvrir plusieurs
photos, en noir et blanc des musiciens ayant engendré ce nouveau méfait.
"Long play" se compose de 13 plages, majoritairement musicales, avec
quelques samples tout droit extraits du film "Travail d’arabe", avec l’aimable
autorisation de Christian Philibert. C’est d’ailleurs par l'un d'eux que s’ouvre ce nouvel album
avec "Batavia". Les vrais hostilités sont
ouvertes avec une première cartouche "Color or red". La batterie installe
tranquillement le tempo, alors que les guitares aux riffs bien acérés viennent
appuyer l’ambiance et accentuer ce son qui pousse nos nuques à osciller au fil
du morceau. Plutôt mid tempo, le titre typé Hard Rock est rehaussé par le timbre
de voix de Seb, éraillé, avec un côté plaintif qui correspond parfaitement
au style, fait pour les amateurs de grosses cylindrées,
Bikers de tous poils, et amoureux de gros Rock "sale" estampillé
américain, avec des influences Southern, teinté Stoner ou aux relents Punks qui
donnent une spontanéité et une fraicheur addictive à l'écoute. Les soli de Bruno sont efficaces et débouchent sur une fin
de titre tout en fureur, lancé par un Seb hargneux à souhait et une rythmique
qui s’emballe pour un final époustouflant.
Le son de l’album est à la
hauteur des titres proposés avec un rendu efficace. On poursuit avec
la complainte du démon "Devil’s complaint". Les guitares mènent le jeu et le chant
est plus posé, apportant une nouvelle couleur : un mélange Grungy, Bluesy pour
son côté plaintif, pour s’arracher sur les refrains. Saluons le travail de
basse de Ludo, qui se faufile habilement au gré des riffs de ses acolytes. La
rythmique est de béton, entraînante, à l’image de ses riffs savamment disséminés
pour un plaisir auditif certain. La déflagration d’un tir de fusil et les
aboiements de chiens lâchés sur le pauvre gibier conclut ce nouveau titre.
"Whiskey" poursuit dans un registre plus long.
On dépasse les cinq minutes alors qu’habituellement on joue
l’efficacité en trois, quatre minutes standard. Les guitares sont Blues à donf,
apportant ce côté Southern sur lequel la voix éraillée de Seb fait merveille.
L’apport de la cornemuse interprétée par Stephen Giner fait merveille, et le
clin d’œil à AC/DC est plus que flagrant, rehaussé par ces riffs typiques du
style des australiens. Les chœurs sont un réel plus à ce "Whiskey" qui se
laisse consommer sans modération. Une partie plus calme et on relance les
hostilités toutes guitares et cornemuse en avant, j’avoue être conquis ! Les
rires des protagonistes concluent cette œuvre, prouvant que les musiciens ont
pris un réel plaisir et ont su ajouter un côté attractif des plus plaisants.
On poursuit par le bien nommé "Punky booster", un morceau plein de fraîcheur,
Punk à souhait, où en 1'22 les musiciens s’éclatent à
l’image de cette basse virevoltante. On démarre le véhicule et on lance les
chevaux avec "49.3", un tempo qui s’accélère tout au long du titre, qui garde
lui aussi un côté Punk apporté par les chœurs. Le travail de rythmique
efficace se marie parfaitement avec les samples de ses accélérations de moteur
pour un rendu auditif efficace. A l’image du véhicule qui fonce en
fin de titre, ce "49.3" passe trop vite avec ses deux minutes trente au
compteur.
L’une des grosses forces de nos varois sont les guitares, dont la puissance est
accrue par l’apport de celle additionnelle de Brun Pradel. Ou encore celle de
Gérard Pérez sur quelques titres comme sur "Grace" qui arrive ensuite. Le
rendu est bien lourd, le chant se fait enjôleur jusqu’à un refrain
efficace. Saluons une nouvelle fois le travail de la rythmique et de cette batterie
que manie Ludo, ponctuant le tempo, montant crescendo l’ambiance, secondé par une
basse chaloupante, un côté envoutant certain. On est subjugué et on se laisse
entraîner alors que la guitare et la voix reprennent les affaires en main.
Le groupe calme l’ambiance avec "Pig in paradise",
un titre plus calme au côté grungy à la Alice in Chains et des relents
psychédélique en sus. On durcit le ton avec "Lonely day" sur lequel Gérard Pérez vient
apporter quelques notes de sa guitare. La voix de Seb à cette fêlure, à la
limite de la rupture qui donne une couleur particulière et attractive, de l’univers musical de POSTE 942.
On poursuit avec les deux parties de "Psycho love", une première calme avec un côté planant, qui donne
un côté de jolie ritournelle à l’ensemble, plaisant auditivement parlant
sans être transcendant. La basse introduit la seconde partie (décidemment
j’adore ce son !!!), la voix s’y fait plus grave avec un côté "si Danzig se la
jouait Cold Wave". Le morceau monte en puissance pour un final plus énervé.
L’album se conclut musicalement parlant avec "Breathe" sur un côté southern
assumé. Un titre qui s’insinue dans nos tympans, résultant sur une oscillation
de nuque qui ne s’achève que sur les dernières notes jouées. Une rythmique
efficace, des soli savamment distillés, un chanteur qui mène sa troupe jouant
sur plusieurs registres... L’album se conclut sur un nouveau dialogue tiré du
film "Travail d’arabe".
Au final, les Varois nous proposent un excellent premier album.
Dans un registre où l’ombre d’Alice in Chains, Clutch, AC/DC… et beaucoup
d’autres, sont discernables de-ci de-là, agrémentés de quelques relents Punks. Un univers qui leur va bien, un style musical qui convient parfaitement à
leur état d’esprit : être tranquille à la campagne, prendre du plaisir à jouer,
boire des bières entre potes… Un plaisir auditif communicatif certain ! Laissez votre curiosité prendre le dessus et partez à la découverte de
l’univers de POSTE 942 vous ne serez pas déçus !
Sur ce, je vais finir ma soupe et attaquer la bouteille de rouge pour faire "godaille"» avec ce
"Long play" en fond sonore !!! |
Chronique par
Dom Baillon
Mars 2018 |
01 - Batavia (0:10)
02 - Color of red (3:22)
03 - Devil's complaint (3:38)
04 - Whiskey (5:40)
05 - Punky booster (1:22)
06 - 49.3 (2:30)
07 - Grace (4:00)
08 - Pigs in paradise (3:40)
09 - Lonely day (3:28)
10 - Psycho love part I (3:30)
11 - Psycho love part II (2:10)
12 - Breathe (4:56)
13 - Le chantier (0:20) |
Musiciens
: Sébastien Usel (Chant), Sébastien Mathieu (Guitares), Ludovic Favro ( Basse) ,
Nicolas Millo ( Batterie)
Brun Pradel (Guitares additionnelles), Gérard Pérez (Guitares sur "Grace" & "Lonely
Day", Stephen Giner (Cornemuse) |
|
|