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PUB JACK
"Pub Jack"
2021 (Autoproduction)
Discographie
Demo (1991)
Demo (1993)
Demo (1994)
Pub jack (2021)
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Des fois, des albums sortis de nulle part sont une dose de belles surprises
et nous apportent un plaisir auditif jouissif. C’est le cas du premier méfait de
PUB JACK, jusqu’alors illustre inconnu de votre serviteur !
Pourtant, le groupe Nîmois existe depuis 1991, formé par les frères Chastaloff
respectivement bassiste/chanteur et batteur. Les changements de line up sont
l’apanage du combo, cela ne l’empêchant pas de se créer une solide réputation
scénique dans sa région. L’arrivée du guitariste Thomas Pappalardo apportera
enfin une stabilité à PUB JACK qui au fil des années, a su bonifier un solide
répertoire assez personnel, boosté par ses influences musicales.
En effet, son univers doit beaucoup à MOTÖRHEAD, ROSE TATOO et bien sûr AC/DC,
ce qui placerait les Nîmois, aux côtés de groupes nationaux tels que OVERDRIVERS,
The SOUNDROOTS... Mais les sudistes ont choisis de s’exprimer dans la langue
de Molière, apportant un côté vintage, qui les situerait plus entre un mix entre DUM DUM BULLET et KAROLINE...
Vingt ans après sa création, le groupe décide enfin d’enregistrer son
premier album. 10 titres sont mis en boite, mixés et masterisés par Ritchie Buzz.
Le résultat est disponible en décembre 2021, sous forme de superbe digipack
sobrement nommé "Pub Jack", rehaussé par les dessins de Galou. Les œuvres de
ce dernier me font penser à l’univers de Binet et ses Bidochons, ou encore le
Achille Talon de Greg, apportant un côté Franchouillard illustrant à merveille
l’univers de PUB JACK. Ses dessins agrémentent de fort agréable manière les
paroles des chansons dans le livret accompagnant le CD, le tout dans un
contraste noir sur blanc du plus bel effet. Au dos, les titres proposés comme un clin d’œil vintage
de l’époque vinylique, qui ma foi, revient
bien en force. A l’intérieur, divers renseignements sur l’enregistrement et les
habituels remerciements ponctués ici d’humour, très présent dans l’univers des
Nîmois : "Mention spéciale à tous les donneurs de leçons, les biens pensants, les
politiquement corrects, les coincés du fion, ceux qui se la racontent… etc.
Restez comme vous êtes, vous êtes sources d’inspiration !!!".
Place à la musique ! Dix titres pêchus bien rentre-dedans dans un registre
d’efficacité de deux, trois minutes. "Tu n’y résisteras pas" ouvre les
hostilités, sur un son puissant et limpide. Comme quoi côté autoproduction, on
n’a pas à pâlir des sorties proposées sur des labels. C’est rapide, rehaussé par
une rythmique galopante. La voix de Bernard nous embarque littéralement. Bien
râpeuse, huileuse et distillée au bon vieux Jack, elle se marie à merveille à ce
Rock couillu ! Les chœurs bien placés sur les "Et toi" font que l’on n’y
résiste pas... L’accroche est plutôt réussie ! On imagine aisément ce
titre en Live et le public reprenant en chœur avec le groupe et ses "ho ho". Les
solos sont efficaces, bien Rock’n roll. On sent que l’on va passer un bon
moment.
Sentiment renforcé avec "Foyer de haine" qui pousse avec sa rythmique
au headbanging. L’ombre du savoir-faire australien y est palpable. "Tu dois
vivre et mourir" répété maintes et maintes fois par Bernard, rehaussé par le
travail de la quatre-corde et de la batterie, nous font penser que les chansons
de PUB JACK ont été pensées ou composées pour la scène. Les textes
sarcastiques, voire caustiques ne manquent d’humour et sont plutôt bien écrits.
Ils méritent vraiment que l’on s’y penche !
A l’instar d’un "Ça pue le bonheur", dans un registre un peu plus speed. Le
refrain reprit en chœurs est fédérateur, la musique restant attractive. "La
France qui se lève tôt s’endette pour être crédible et tout devient possible
!". On poursuit avec un côté plus Rock’n roll et un refrain plus alternatif.
Un côté plus léger fougueusement entrainant ! Légèreté, il en est question
aussi avec "Sex fun et luxure", des mots pleins de sous-entendus propres à faire
ressortir tous les maux ! Un univers que l’on retrouve dans celui des autres
regrettés sudistes de KAROLINE "Couche toi sur mes rêves", "Compartiment
nana",
"Sexy baby"...
Ça groove grave, le trio variant les tempos pour le plaisir de nos écoutilles
avides de riffs bien puissants. Bernard seul à la voix, bien hargneuse
introduit "A chacun sa haine" avant qu’une rythmique bien AC/DCienne nous
embarque. C’est aussi le titre le plus long de l’album frôlant les cinq minutes.
Plusieurs changements de tempos y sont proposés, et les solos y sont nombreux et
efficaces. Bernard nous dévoile d’autres facettes de sa voix, dans un texte où
frôle la folie dans un condensé de rage. J‘adhère !
L’humour est omni présent avec le speedé "Toujours mariés, fauchés, bourrés". Headbanging garanti sourire aux lèvres ! Saluons ici le travail d’Yvan
martyrisant ses fûts avec maestria. "Solitaire" un hymne à ses femmes qui
offrent leur corps pour une poignée de billets. Le dessin de Galou, illustrant le
texte y montre une "dame du sexe" bouffée par les excès, la cigarette au bec, le
ventre proéminent, qui prête à sourire. Musicalement, on reste dans le même
registre et l'on ne s’en plaindra pas.
Les trois derniers textes sont plus
osés et plus grivois avec une richesse d’écriture certaine. Osés, c’est le mot
avec "Saute", un titre une nouvelle fois entrainant. Les "Hou Ha !" sont une
nouvelle fois faits pour le Live, et surement après le concert, mort de rires
vous demanderez à votre pote s’il "saute dans le bon trou"... Les deux derniers
morceaux dépassent à peine les deux minutes, délivrant une certaine
urgence. "Prédateur" achève les hostilités de fort belle manière. Un prédateur
de drôle d’espèce, puisqu’il s’agit ici d’un exhibitionniste en quête de jeune
gibier. Ce titre a un côté "Hygiaphone" de TELEPHONE, simplement
revitalisant !
Avoisinant les trente-quatre minutes c’est peu donc seule solution, appuyer sur
la touche "Repeat" !
Derrière une image Franchouill’Hard(e) assumée, PUB JACK nous propose un premier
album revigorant mêlant avec talent fun, groove, humour et gros riffs. Une
musique sans fioriture, entrainante et aux textes recherchés. Alors ruez-vous sur
cet album et répondez à cette question du groupe : "Les idées exprimées sur ce
support sont-elles susceptibles d’heurter certaines sensibilités ?"... |
Chronique par
Dom Baillon
Octobre 2022 |
01 - Tu n’y
résisteras pas (3:13)
02 - Foyer de haine (3:37)
03 - Ça pue le bonheur (3:24)
04 - Jamais millionnaire (3:58)
05 - Sex fun et luxure (3:45)
06 - A chacun sa haine (4:59)
07 - Toujours mariés... (3:53)
08 - Solitaire (3:04)
09 - Saute (2:46)
10 - Prédateur (2:15) |
Musiciens
: Bernard Castaloff (Basse, Chant), Thomas Pappalardo (Guitares, Chœurs), Yvan Chastaloff
(Batterie) |
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