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S-PROJECT
"Mourir au combat ou Vivre dans l'ombre"
2011
(M&O Music)
Discographie
Mourir au combat (2009)
Mourir au combat ou vivre dans l'ombre
(2011) |
C’est en 2009 que S-PROJECT voit le jour à
l’initiative de Shivers (Chant, Guitare) et de Symheris (Lead Guitare) par
ailleurs connu pour avoir contribué à l’enregistrement du premier album de POLARIS.
Les deux hommes se sont entourés de R. Phoenix à la basse et de Aurel (SATAN
JOKERS, ex ZUUL FX) à la batterie pour donner naissance à leur projet musical
dont l’ambition est de "réunir l’explosivité du Rock US des années 70-80, avec
des influences telles que Alice Cooper, Bon Jovi ou encore Kiss, et la richesse
poétique de la langue française". Tout un programme !
Le groupe sort donc un premier album intitulé "Mourir au combat" en 2009, lequel se
voit réédité en 2011 en format double CD avec l’adjonction du EP 5 titres "Vivre
dans l’ombre".
C’est donc ce double CD que je me propose de vous commenter au travers de cette
modeste chronique afin de voir si nos deux "S" ont su mettre en musique leurs
aspirations musicales.
Tout d’abord, et il est important de le signaler, la production et le son de ces
2 galettes sont excellents et on ne ressent pas les 2 ans qui séparent chacune
des 2 parties du projet, ce qui confère une réelle homogénéité à ce double
album.
En ce qui concerne la musique, le groupe propose un Hard-Rock mid tempo (que je
n’oserai pas qualifier de FM tant la guitare est omniprésente), chanté en
français, aux compositions chiadées avec des refrains aisément mémorisables et
des arrangements léchés.
En ce qui concerne les influences, deux noms me viennent à l’esprit : Def Leppard pour les arrangements et la qualité des compositions, ainsi que Bon Jovi
en particulier à cause du timbre de voix de Shivers.
Ainsi des titres tels que "Desert storm", "Nés pour gagner" ou encore "Et tout
changera" sont de sacrés bons moments de Hard-Rock à la fois pêchu et mélodique
qui rappellent immanquablement les 2 groupes cités ci-dessus.
Ces 2 CDs comportent aussi, et fort logiquement pour le style, leur lot de
(power) ballade où l’on décèle les influences des maîtres du genre que sont
Aerosmith ("La force d’aimer"), Scorpions (le magnifique "Toutes les prières du
monde") ou encore les moins connus mais néanmoins excellents Firehouse ("Promets
le moi").
On trouve aussi deux instrumentaux sur cet album, donnant ainsi l’occasion aux
musiciens de démontrer tout leur talent dans cet exercice stylistique.
Ainsi "Ironclad" se révèle une vraie réussite sur lequel Symheris, pour le plus
grand plaisir des apprentis guitaristes, se livre à un duel acharné avec Yann
Armellino à grands coups de soli ravageurs.
"Luminaire" quant à lui se la joue plus intimiste et ambiancé, tout en retenue,
conférant un côté mélancolique au morceau qui lui donne tout son attrait.
Si la musique s’avère de qualité il en va tout autant des paroles, pour
lesquelles on ressent que là aussi rien n’a été fait à la légère. Les textes
sont très beaux (de la à dire que c’est de la poésie il y a un pas que je ne
franchirai pas vu que je ne connais pas grand-chose à cet art), très travaillés
dans un français maîtrisé.
Ceci a d’ailleurs tendance par moments à donner un petit côté intellectuel ("Les
chaînes de la destinée") aux textes du groupe.
Ici point de revendications exacerbées à la manière d’un TRUST... point de
grivoiserie à la manière d’un VULCAIN... mais plutôt des textes fouillés sur des
valeurs essentielles (et universelles ?) telles que l’espoir, la persévérance,
l’amour… qui donnent un petit côté idéaliste qui pourrait peut-être en rebuter
certains, mais tout ça est parfaitement assumé par le groupe au point d’en faire
une marque de fabrique.
Tout cela mis bout à bout donne donc naissance à un très bon double album de
S-PROJECT, bien produit, aux compositions raffinées, exécutées par d’excellents
musiciens... bref, tout pour donner un premier album parfait.
Et bien justement non ! Ce double CD s’il s’avère très (trop ?) compact fait
qu’on a du mal à en extirper un titre ou un moment fort. Il manque à mon sens la
petite étincelle, le petit moment de folie qui va vous faire appuyer sur la
touche repeat de votre lecteur pour y revenir.
Trop de perfection, trop de maîtrise donne à cet album un côté froid et
clinique, on sent que tout a été pensé et repensé et si la recette a réussi pour
des Def Leppard, des Scorpions ou des Bon Jovi, ce n’est pas forcément le cas
ici car il manque ces moments de bravoure et de magie que constituent un "Living
on a prayer", un "Pour some sugar on me" ou un "Rock you like hurricane".
Pourtant, tout espoir n’est pas perdu : Shivers est capable de moduler sa voix (le
début de "Vivre dans l’ombre"), voire même de la pousser un peu ("Nés pour
gagner") ce qui constitue selon moi un plus non négligeable pour les titres
concernés.
Symheris de son côté sait sortir des sons un peu moins conventionnels de sa
guitare, comme sur "Mourir au combat" ce qui, associé au magnifique gimmick de
guitare qu’il a composé, donne un vrai cachet à ce titre.
De même, sur un morceau comme "Vivre dans l’ombre", le guitariste donne un côté
plus moderne, plus heavy au son du groupe et propose une voie intéressante à
explorer à l’avenir.
Vous l’aurez compris, à mon sens le groupe n’a pas encore donné le meilleur de
lui-même et n’a pas exploité tout son potentiel. Et si ce premier essai est de
très bonne qualité, il reste encore une marge de progression énorme pour
franchir un palier décisif vers l’excellence.
On ne peut qu’encourager les gars à se lâcher plus, à être moins sur la retenue,
quitte à perdre en perfection ce qu’ils gagneront certainement en authenticité,
et à ce sujet, le dernier titre du CD 2 me laisse les plus grands espoirs.
Ce "We just wanna Rock tonight" fortement influencé par le Kiss de la période
"Creatures of the night" avec sa grosse rythmique basse / batterie, ses
"houhou" à la Rolling Stones version "Sympathy for the devil" et son refrain
somptueux qui en font tout simplement l'un des meilleurs titres de l’album... tout
simplement car tout le groupe se lâche (écoutez ce solo de Symheris) pour nous
offrir ce petit coup de folie qui faisait cruellement défaut jusque là.
La recette, ils l’énoncent dans les paroles : "chacun se libère, oublie ta
pudeur, plus rien ne te retiens… jusqu’à sombrer dans la folie". Ne reste plus
qu’à l’appliquer tout au long d’un album et ils pourraient bien être
irrésistibles les 2 frangins "S".
Pour conclure définitivement, ce double CD est de très bonne qualité et ravira
les amateurs de bon Hard-Rock mid tempo, mais je ne suis pas aussi dithyrambique
que les autres chroniques du net car on sent que le groupe en garde sous la
pédale et peut frapper encore beaucoup plus fort, sans pour autant mourir au
combat et pour ne surtout pas vivre dans l’ombre. |
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Chronique par
Lolo36
Octobre 2011 |
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MOURIR AU COMBAT (CD1)
01 - Intro (1:17)
02 - Desert storm (4:59)
03 - Les chaines de la destinée (3:33)
04 - Promets le moi (3:53)
05 - Mourir au combat (4:23)
06 - Luminaire (4:13)
07 - Je me sens vivre (3:40)
08 - A sang pour sang (4:19)
09 - Toutes les prières du monde (4:58)
10 - Nés pour gagner (4:48)
11 - Ironclad (4:21)
VIVRE DANS L'OMBRE (CD2)
01 - Et tout changera (4:05)
02 - Jusqu'au bout (4:22)
03 - Vivre dans l'ombre (3:56)
04 - La force d'aimer (3:37)
05 - We just wanna rock tonight (4:54) |
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Musiciens
:
Shivers (Lead Vocals, Rythm Guitar & Keyboards), Symheris (Lead Guitar,
Bass, Drums, Percussion & Backing Vocals), R. Phoenix (Backing Vocals) |
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