SANCTUAIRE nous offre pour cette rentrée 2011
son premier album "L’empreinte de Lucifer", enregistré depuis déjà
quelques mois, et qui sort enfin sur le label Emanes records (HÜRLEMENT,
RESISTANCE …).Ce jeune trio,
formé en 2008, avait enregistré cette année là, une démo intitulée logiquement "Un
autre enfer", tant les compos proposées par le groupe étaient extrêmement
sombres.
D’ailleurs, on pourrait croire, aux vues du
logo de la bande, des titres des chansons, du titre de la démo ou de l’album,
avoir affaire à un énième groupe de black metal, mais il n’en est rien. En
effet, même si certains membres ont évolué par le passé dans cette scène, c’est
bien à du heavy metal que l’on a à faire ici.
Outre leur amour pour le metal "noir", les
boys sont également fans de groupes de metal français comme ADX, KILLERS, HIGH
POWER …. Le gang a d’ailleurs, dès ses débuts, choisi de s’exprimer en français.
L’album commence donc par le titre éponyme,
qui fait office de porte d’entrée dans le royaume de SANCTUAIRE. Et le moins que
l’on puisse dire, c’est que cette intro joue bien son rôle : les synthés
glauques et le rythme tribal de la batterie nous plongent d’emblée dans une
atmosphère lugubre qui ne nous quittera qu’à la toute dernière note de l’album.
Puis vient le premier véritable titre "Orage
de cuir", qui nous permet de découvrir que le trio a fait de gros efforts
concernant la production, même si elle est encore loin d’être parfaite. Ce son
underground est en partie dû à un manque de moyens, mais également à une volonté
de proposer un metal capable de "créer un royaume de noirceur", dixit le
groupe.
En tout cas, ce premier titre résume très
bien le style de SANCTUAIRE : des riffs simples mais ultra efficaces, de
nombreux changements de rythmes, des soli qui renforcent le côté épique, et des
paroles qui sont parfois plus "déclamées" que véritablement chantées.
Le maitre mot chez le groupe est efficacité
: les compos dépassent de peu les 3 minutes, et il n’y a pas de remplissage tels
que des intros à rallonge, ni des soli de guitares interminables…
Les autres titres suivent donc le même
schéma, mais chacun a sa propre identité : ainsi, sur "Sentence", de
discrets claviers accompagnent les guitares, renforçant ainsi le côté épique de
cet excellent titre.
"L’emmurée vivante" quand à lui,
rappelle l’ambiance nordique qu’affectionne des groupes comme IMMORTAL.
Sur "Société fantôme", nous avons une
fois de plus droit à des riffs bétons soutenus par des parties speed où la
double grosse caisse est Reine.
Puis vient mon titre préféré : l’excellent "Dans
l’ombre et l’oubli" dont le riff d’ouverture est encore une fois simple,
mais très bon. L’ambiance mélancolique de ce morceau me rappelle l’orientation
mélodique qu’avait prit KREATOR sur leur excellentissime album "Endorama".
La cohabitation parfaite de parties thrash avec des parties plus gothiques.
On retrouve cette ambiance sur le dernier
titre de l’album, "Comme un loup", qui marque une rupture avec les autres
morceaux : le rythme est assez lent, les guitares se font plus douces, et le
refrain est mélodique. Le magnifique solo, assuré par Nicolas de Dominicis (ex
NIGHTMARE) rend ce morceau plus accessible, ce qui n’est pas déplaisant.
En bonus de l’album, on retrouve deux très
bons titres démos, notamment "Berceau du mal" issu de la première démo.
En conclusion, j’ai adoré cet album.
Bien sûr tout n’est pas parfait : 1 ou 2 titres supplémentaires n’auraient pas
été de trop, et le groupe devra encore améliorer la production (surtout le mix)
pour ses prochaines sorties. Le son est un peu fouillis et on n'entend
pratiquement pas la basse.
Mais SANCTUAIRE a vraiment fournit un très bon premier album : "L’empreinte
de Lucifer" est varié et se laisse écouter du début à la fin sans ennui. La
pochette est superbe, les paroles bien écrites, et l'on sent que le groupe a
vraiment trouvé son style. Cet album sera également réédité en vinyle avant la
fin de l'année... Vivement la suite !