Messages |
|
Tous les évènements
ICI |
|
CHRONIQUES |
|
SCANNER /
GAMBRINUS
"L'entité/Eurydice"
1983 (Autoproduction)
Discographie
--- |
Choix original que cette rondelle parue en 1983
puisqu’il s’agit en fait d’un split 45 tours qui met à l’honneur deux combos
nordistes : les Lillois de GAMBRINUS et les Boulonnais de SCANNER.
A en croire l’insert joint au disque, cette collaboration entre les 2 combos
n’est pas une première puisqu’ils ont donné plus d’une vingtaine de concert côte
à côte au moment où paraît ce disque en 1983.
Intéressons-nous donc dans un premier temps à SCANNER qui se présente sous forme
d’un quintet et nous offre le titre "L'entité" qui s’étire sur plus de 7
minutes.
Une longueur plutôt inhabituelle pour un format 45 tours qui pourrait expliquer
le son un peu faiblard dont bénéficie ce morceau.
Musicalement, les nordistes évoluent dans un style heavy à forte tendance 70’s
avec un côté psychédélique et occulte renforcé par des paroles nous contant une
messe noire sur fond de trafic de shit !
La composition est introduite par un riff Heavy / Doom très sabbathien qui colle
parfaitement au thème et vous plonge dans l’ambiance décrite ci-dessus.
Le chant est tenu par Catherine Sauvage, une chanteuse à la voix très aiguë qui
flirte avec le genre lyrique à plusieurs reprises et apporte une vraie
personnalité au groupe, en particulier dans la deuxième moitié du morceau.
Car on peut clairement distinguer 2 parties sur "L’entité", les 3 premières
minutes ont tous les ingrédients d’une composition traditionnelle qui permettent
de raconter l’histoire puis au bout de 3 minutes les musiciens (chanteuse
comprise) partent en improvisation dans le plus pur esprit 70’s.
Et je trouve ce moment particulièrement délectable, le chant oublie les mots et
se cantonne à des "hohohohoho" hypnotiques dans une formule qui rappelle,
toutes proportions gardées bien sur, l’excellent "The great gig in the sky" de Pink Floyd.
Musicalement, le duo Henri Bourbier / Emmanuel Dubeaux derrière leurs guitares
ainsi que leurs camarades Ghislain Ficheux (batterie) et Richard Klein (basse)
nous offrent un festival tout au long de la longue plage instrumentale qui vous
emmène jusqu’au terme de la cérémonie.
Moult soli à grand renfort de wah wah ainsi que des harmonies en twin guitares
viennent vous ravir les ouies et achèvent de faire de "L'entité" un morceau
tout à fait singulier puisant tour à tour dans le Heavy, le Doom, le Progressif
ou encore le Rock Psychédélique.
L’autre face du 45 tours est réservée à GAMBRINUS qui bénéficie d’une mise en
son bien meilleure que ses camarades de SCANNER.
Le quatuor mené par Unberto Molinaro (guitare, chant) nous raconte les malheurs
de la petite "Eurydice" et restent dans le thème de la fumette et de ses
conséquences psychotropes ("Petite Eurydice tu prends ton pied dans le shit et
tu glisses…").
Musicalement, nous sommes bien loin du heavy 70’s de SCANNER et GAMBRINUS nous
propose un morceau qui lorgne vers la Synth Pop avec un côté électronique
exacerbé par les sons de claviers de Gilles Hourdain qui rappellent les musiques
des jeux électroniques des années 80.
C’est donc à une ambiance particulièrement bizarre à laquelle nous sommes
confrontés, renforcée par des paroles répétitives de style absurde mais aux
rimes assez riches.
La section rythmique composée de Bruno Molinaro (basse) et de Jean Paul Dejager
(batterie) se met au diapason et ne fait, elle non plus, guère dans le
conventionnel avec un rythme qui donne une pulsation originale à la composition.
Les guitares restent quant à elle très discrètes au début du titre, largement
dominé par le synthé type "Atari" et n’entrent véritablement en scène qu’à une
minute de la fin pour donner des atours Rock à la recette musicale des
nordistes.
La saturation pour sa part apparaît seulement à 30s du terme pour durcir quelque
peu le ton sans pour autant tomber dans le gros Hard Rock qui tâche.
Vous l’aurez compris, sur ce 45 tours très "enfumé", les amateurs de Hard Rock
(on ne parlait pas encore de Metal à l’époque) se précipiteront majoritairement
sur la face dédiée à SCANNER qui nous propose avec "L'entité" un Hard Heavy
Progressif à chant féminin d’excellente facture, dont seule la qualité sonore est
au final à déplorer.
Pour GAMBRINUS, si la mise en son est meilleure, les sonorités électroniques ont
bien mal vieilli à moins d’être resté fan des jeux électroniques des années 80.
Il n’empêche, avec une certaine ouverture d’esprit, la petite "Eurydice"
arrive à se faire une place dans votre subconscient sans pour autant avoir
besoin de recourir à la fumette.
C’est donc à un disque sympathique et varié auquel nous avons droit avec ce
split 45 tours, qui en plus reste assez facile à trouver de nos jours et à un
prix tout à fait raisonnable.
Par la suite, SCANNER et GAMBRINUS se retrouveront à nouveau côte à côte sur la
compilation Rockalill’ parue en 1984 avec respectivement les titres "Calamity
Jane" et "TGV".
Enfin, si SCANNER ne fera plus parler de lui officiellement, les GAMBRINUS
sortiront en 1985 un mini album éponyme 6 titres contenant le morceau "TGV"
mais pas "Eurydice" qui reste uniquement disponible sur le 45 tours. |
Chronique par
Lolo36
Février 2021 |
01 - L'entité
02 - Eurydice |
Vous avez des infos sur ce
groupe ? Bio, photos ou autre ? Vous avez fait partie du combo (Ou pas) ?
N'hésitez pas ! Contactez-nous ICI pour
faire une page de l'histoire détaillée du groupe, de sa création à sa séparation et le
faire figurer dans la rubrique Biographies de groupes
ICI !
|
|
|