Après une petite traversée du désert d’une
vingtaine d’années qui a laissé le temps à Fabienne Shine, chanteuse sculpturale
à l’allure féline de sortir deux albums solos en collaboration avec le batteur
Jean Lou Kalinowski, SHAKIN' STREET nous revient en 2009 et ce, plus rock
que jamais... ce qui n’est pas pour nous déplaire.
Car la scène rock en France tend à s’essouffler et
devient quelque peu aseptisée. En effet, nous voici en présence de "21st
century love channel" qui est loin d’être un album édulcoré. Ce que nous
avons entre nos mains c’est un brûlot Rock'n rollesque qui recense 10 titres
explosifs et qui vont d’emblée vous scotcher.
SHAKIN' STREET, nous plonge dans une musique
beaucoup plus mûre et travaillée qui s’éloigne un peu des sons punks de l’époque
"Vampire Rock". En effet, les compositions qui pour la plupart sont
signées Kalinowski/Shine, sont plus tournées vers des groupes tels que Led
Zeppelin et Aerosmith, tout en prenant en compte l’époque, car l’album démarre
avec un rythme beat-box fait par le fils de Jean-Lou Kalinowski.
Ce qu'il est bon de constater c’est que
SHAKIN' STREET sait se renouveler, ce qui n’est pas le cas de beaucoup de
groupes de rock et cela est salutaire et respectable.
Fabienne Shine, avec sa voix reconnaissable
entre mille chanteuses rock, nous ensorcelle en nous contant ses récits de
vampires et de château et ce, tout en sensualité. Car le rock est sexy et cela
tout le monde le sait.
Après les cinq premiers titres qui sont dans
la lignée pure de l’essence rock n rollienne et ce, grâce aux déferlantes
guitaristiques de messieurs Philippe Kalfon, Olivier Spitzer et bien sûr Ross
The Boss (Ex-Manowar) avec la complicité de Mike Winter à la basse, nous
arrivons à un point clef de l’album à savoir une ballade s’intitulant "Sex
shop". Mais attention, je vous vois venir avec des références pourries à
l’aspartame. Les ballades sirupeuses à la Scorpions n’ont franchement pas leur
place chez SHAKIN' STREET. En effet, cette ballade parle de Sylvain Sylvain, ami
de Fabienne Shine et membre des New York Dolls qui bossait dans ces endroits
feutrés où l’on peut acheter des orgasmes conditionnés. La piste démarre tout en
douceur grâce à quelques accords qui en unplugged sonneraient merveilleusement,
jusqu’à ce que le refrain fasse son apparition. Les différents soli de grattes
miaulent et nous font hérisser les poils. Puis, le titre se finit avec tous les
instruments qui s’emballent et s’orchestrent divinement et auxquels se mêle la
voix de Fabienne tout en crescendo et là c’est l’apothéose.
Mais reprenons notre souffle et continuons
l’exploration de la chaîne de l’amour du 21ème siècle qui n’est qu’autre
qu’internet et tous ces moyens de communications qui nous rapprochent. C’est au
tour d’une des nouvelles recrues au sein de SHAKIN' STREET version 21ème siècle
de nous prouver qu’elle sait aussi composer. Alors place à Philippe Kalfon sur
le titre "Stick to me" qui est agréablement entêtant car une seule écoute
nous permet d’être conquis.
Puis, allons dans les "Streets of San
Francisco" avant-dernière piste de l’album. Ce titre permet une évasion et
l'on se retrouve vite fait bien fait les cheveux au vent à bord d’une décapotable.
Comme pour nous faire voyager.
Enfin, l’album se finit sur une chanson
intitulée "Goodbye pain" qui s’ouvre avec Jean-Lou, seul, derrière ses
fûts à l’instar de "Solid as a Rock".
Nous pouvons noter aussi la présence de
claviers tout au long de cet opus qui appartient à Philippe Bonanno. En tout
cas, nous on ne leur dit pas "Goodbye" car c’est un album du feu de dieu ou du
diable. Et quelque chose me dit que nous allons avoir quelques surprises durant
l’année 2013. Le chiffre 13 porte bonheur, alors restez connectés car SHAKIN'
STREET n’a pas fini de nous surprendre ! |