Avant de commencer la chronique à proprement
parler du premier album des provençaux de SIGIS, il me semble qu’un peu de
culture générale s’impose.
En effet, si comme moi vous êtes curieux de
nature, la première chose qui doit vous interpeller à la lecture du titre de
l’album, c’est la signification de "Nibiru".
Alors qu’est ce donc que Nibiru ? Et bien, il
s’agit du nom donné à la douzième planète du système solaire par les Sumériens
(Irak actuel). Et là je vous vois venir, en fins astronomes amateurs, vous allez
me dire ils sont fous ces Sumériens, il n’y a que 9 planètes dans notre système
solaire, sauf que pour cette civilisation, la Lune et le Soleil étaient
considérés comme des planètes.
Nibiru, correspondrait donc à la dixième
planète de notre système solaire, plus connue chez les scientifiques sous le nom
de planète X (X symbolisant aussi bien l’inconnu que le chiffre 10 chez les
romains).
Selon la légende, les habitants de Nibiru
auraient débarqué sur Terre il y a 450 000 ans pour trouver de l’or et ils
auraient par manipulation génétique créé l’homo sapiens afin d’en faire leur
esclave pour travailler dans les mines d’extraction. Mais face à l’expansion de
la race humaine, les Nibiriens décidèrent de faire subir à la race humaine
diverses souffrances (famines, déluge…) afin de l’exterminer, et ce, malgré
l’opposition de certains membres éminents de leur civilisation (confrérie du
serpent).
A partir de là se sont bâties quantité de
théories et de croyances plus ou moins étayées, autour de Nibiru, et certains
n’hésitent pas à avancer que le passage de Nibiru au plus près de la Terre tous
les 3600 ans, est à chaque fois la cause de grandes catastrophes naturelles.
Maintenant que j’ai contribué à votre culture générale, intéressons nous de plus
près à l’album de SIGIS, groupe originaire d' Aix en Provence et que les
chroniques sur la toile classe dans la rubrique heavy thrash.
Et bien je suis d’accord… mais pas complètement, car si l'on sent que les musiciens ont grandi en écoutant METALLICA, SLAYER ou
encore le ANTHRAX de la période Belladonna ("Annihilé", "Vitesse maîtresse"), il est des détails qui rendent la musique du quintet plus originale que
nombre de ses confrères évoluant dans le même style.
Déjà, le recours en ce qui concerne les
guitares, à la dualité son saturé / son clair (chère à des groupes comme NIRVANA
ou même METALLICA) sur plusieurs titres, tels que "Oublié", "Vitesse
maîtresse" ou encore "Pas de sacrifice" (conférant à ce titre des sonorités à
la SCORPIONS), constitue une excellente idée qui permet d’aérer les morceaux et
de briser le côté parfois monotone que peut avoir à la longue le thrash metal.
Les capacités vocales de Mathieu, le chanteur
du groupe, sont selon moi un atout pour le gang. Il est ainsi capable de passer
d’un passage thrashy à une voix plus calme ("Oublié"), d’un phrasé quasi parlé à
un chant rappelant le rock alternatif ("Les corsaires bleus"), d’une ligne
aiguë, à un registre plus rauque ("Le dernier des hommes")... bref, il ne
s’impose pas de limites et le rendu final lui donne raison.
Les autres musiciens ne sont pas en reste et
sont d’un excellent niveau. Ecoutez donc les soli de titres comme "Annihilé",
"Vitesse maîtresse" ou "Les corsaires bleus", ainsi que l’aisance du batteur
sur ce dernier titre pour vous en convaincre.
Enfin, comment ne pas parler du remarquable
travail de composition effectué ici, comme sur des titres tels que "Combattre,
vaincre, régner" ou "Pas de sacrifice", avec leurs divers changements de
tempos, sans oublier le travail effectué sur les refrains des morceaux tant au
niveau de la mélodie que des voix. A ce sujet, je vous invite ainsi à écouter
une ou deux fois les titres "Le dernier des hommes" ou "Le grand retour de
Nibiru", et vous m’en direz des nouvelles. Incontestablement deux des meilleurs
morceaux de l’album, qui permettent d’ouvrir et de conclure ce CD d’excellente
façon.
Nous tenons donc là un très bon 1er album dont je serai tenté de dire qu’il
possède les défauts de ses qualités. Certains trouveront la musique parfois trop
aventureuse, témoignant d’un groupe encore à la recherche de son identité.
D’autres, dont je fais partie, se réjouiront au contraire de toutes ces
expérimentations qui permettent au heavy thrash de SIGIS, de ne jamais être
ennuyeux et de donner aux compositions une accroche qui vous donne envie d’y
revenir.
Bref, il y a certainement là un juste milieu à
trouver et ce sera certainement l'un des défis du groupe à l’avenir, mais pour
un 1er album, "Le grand retour de Nibiru" est d’un excellent niveau et la
qualité est vraiment au rendez vous.
Il faut simplement espérer que nous n’aurons
pas à attendre 3600 ans et le retour de la planète inconnue à proximité de notre
bonne vieille Terre, pour écouter un deuxième album que personnellement
j’achèterai les yeux fermés, tant je suis convaincu par ce premier essai.