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SUPERFIZ
"Superfiz"
2011
(Pervade)


Discographie

Superfiz (2011)


Les guitaristes Olivier Spitzer (Satan Jokers, Rebel, Stators) et Philippe Kalfon (Shakin’ Street, Furious Zoo), le chanteur Pierre Benvenuti (Notre-Dame de Paris), les batteurs Gerald Manceau (Warning) et Aurel (Satan jokers, Zuul FX) ainsi que le bassiste Noël Assolo (Rita Mitsouko), depuis remplacé par Didier Duboscq... la seule lecture de ces noms confère à Superfiz le statut de super groupe à la française.

Mais attention à ces réunions de pointures, qui ont par le passé soufflé le chaud et le froid et n’ont pas toujours fait long feu, les égos des protagonistes prenant souvent le dessus sur la musique.

Ainsi des Mr Big, des Bad English ou plus près de chez nous un Face To Face, malgré des débuts prometteurs, n’ont pas su s’inscrire dans la continuité et bien souvent l’aventure s’est terminée en eau de boudin, avec des albums plus que moyens à la clé.

C’est donc avec une certaine prudence que j’aborde ce premier effort de Superfiz, mais aussi avec beaucoup d’espoir à la vue des curriculum vitae des musiciens ici présents.

"Le long des villes" ouvre l’album à fond les manettes, avec un riff énorme boosté par une batterie survitaminée. Le son est massif et le chant puissant et grave, colle parfaitement aux sonorités de la musique. On notera aux alentour de 1’30, un changement de rythme redoutable, quasi doom, tendance Black Sabbath, qui magnifie encore ce morceau introductif. Un titre taillé pour la scène avec un refrain simple mais efficace.

"Sex and love" malgré son titre en anglais, est bel et bien déclamé en français. Doté d’un excellent riff estampillé de l’usine Spitzer, ce morceau s’avère beaucoup plus mélodique et le refrain vous trotte dans la tête dès la première écoute. Un excellent solo finit d’embellir la chose pour un titre qui pourrait faire office de single.

On enchaîne sur un "Démocratique dictature" au son toujours aussi énorme. Le riff de guitare est une nouvelle fois quasi doom. Les claviers en ambiance viennent rajouter une tension et une noirceur à ce titre qui s’avère une sorte de croisement improbable entre Black Sabbath et Led Zeppelin, mais sans jamais sonner passéiste du fait du son énorme.
Les paroles, assez engagées et revendicatives, rappellent le Trust de la grande époque et rajoutent au côté sombre et heavy de ce titre excellent. Pour l’anecdote, je trouve que la voix de Pierre sur le pont ressemble à s’y méprendre à celle de Johnny Halliday.

"Je ne t’appartiens pas" s’inscrit dans la droite ligne de "Sex and love". Il s’agit d’un titre plus mélodique, plus catchy et assez entraînant, qui encore plus que son homologue, se pose en potentiel single.

Avec "Tu rêves toujours du Rif" on touche selon moi au meilleur titre de l’album. Le morceau démarre en douceur, de manière lancinante et hypnotisante. Des percussions judicieuses enrichissent l’espace sonore et la guitare saturée entre en jeu seulement au moment du refrain, provoquant un contraste génial.
Et par-dessus tout, un texte magnifique sur l’immigration (sujet chaud s’il en est), froidement réaliste, qui en appelle à la réflexion et vient magnifier ce titre somptueux, qu’un Trust ne renierait pas.

Difficile de succéder à un tel morceau et "Le monde encore", malgré un refrain sympathique, s’avère du coup bien fade. Heureusement que "Glisser en toi" et son excellent riff d’intro, qui me rappelle le Metallica de "St Anger", vient relancer l’album. Ce titre s’avère d’une puissance redoutable et le riff d’intro nous tient en haleine tout au long d’un morceau superbe sur lequel Philippe Kalfon vient poser un solo excellent.

Avec "Le vent du soir", la pédale wah-wah est de sortie, tout comme la basse d’une importance capitale sur ce titre qui sonne à la manière de Pearl jam, tant musicalement que vocalement. Ce morceau assez catchy, s’inscrit dans l’esprit de "Je ne t’appartiens pas" ou "Sex and love".

"Bad trip" s’appuie sur un riff énorme, soutenu par une batterie tonitruante. Ce titre très heavy se montre taillé pour la scène, avec un refrain d’une simplicité affligeante, mais d’une efficacité redoutable. Il faut ici signaler l’importance des claviers, qui contribuent pour beaucoup à l’ambiance générale du titre, ainsi que la présence d’un pont plus calme, qui créé un contraste intéressant. Toutes proportions gardées, ce morceau sonne comme une rencontre entre Soundgarden et le Metallica du black album.

"Ta voix tombe dans le silence" est la power ballade de l’album. Une guitare en son clair et la voix de Pierre sur un texte superbe, suffisent à emporter la donne pour ce morceau tout simplement superbe.

Les 4 derniers titres de l’album se révèlent, selon moi, beaucoup plus quelconques. On ressent un certain essoufflement et ce, malgré une tentative "in english" sur "Living", le dernier titre de l’album.
Ce morceau reprend la recette du duo guitare/claviers, qui donne ce côté moderne et ce son à la fois puissant et heavy. L’essai s’avère plaisant, mais fait pâle figure par rapport au début de l’album.

Avec ce premier opus, Superfiz réussi la gageure de faire sonner avec modernité des influences clairement 70’s (Black Sabbath, Led Zeppelin) et la qualité des riffs de guitare, associés à des arrangements judicieux et à une production efficace, rappellent, selon moi, des références plus récentes que sont Metallica, Soundgarden ou encore Nickelback.

On notera deux recettes principales sur cet opus, soit des titres très heavy qui confinent presque au doom, résultats de riffs de guitares énormes de la part d’Olivier Spitzer, soit des titres plus mélodiques, presque radiophoniques où la voix puissante et grave de Pierre Benvenuti fait des merveilles.
A ce sujet, Olivier a trouvé en Pierre un chanteur bien plus à même de mettre en valeur ces talents guitaristiques, que Renaud Hantson au sein de Satan Jokers.
Attention, loin de moi de critiquer la voix de Renaud, mais le mariage s’avère beaucoup plus probant sur ce premier Superfiz, que sur les deux derniers Satan Jokers.

Au final, ce premier album de Superfiz s’avère très bon et contient d’excellentes compositions, cependant je ne peux m’empêcher de penser qu’avec au moins 4 titres en moins cet opus aurait eu encore plus d’impact tant la fin de l’album fait selon moi office de remplissage.

J’aurais pu être K-O- pour le compte, tant les deux premiers tiers de l’album s’avèrent tonitruants. A défaut, je ne serai que compté. Mais ceci n’est que détails car in fine, c’est des titres tels que "Je ne t’appartiens pas" ou "Ta voix tombe dans le silence", que je chantonne à l’occasion et c’est un "Démocratique dictature" ou plus encore un "Tu rêves toujours du Rif" que je repasse encore et encore tellement ils sont bons.

Souhaitons à Superfiz une toute autre réussite que celle de Face To Face, mais avec des compositions et des musiciens d’une telle qualité, et un premier album de cet acabit, les plus grands espoirs sont permis.

Chronique par Lolo36
Juillet 2011


01 - Le long des villes (2:48)
02 - Sex and love (2:51)
03 - Démocratique dictature (3:31)
04 - Je ne t'appartiens pas (3:17)
05 - Tu rêves toujours du Rif (3:26)
06 - Le monde encore (3:40)
07 - Glisser en toi (3:20)
08 - Le vent du soir (3:06)
09 - Bad trip (3:47)
10 - Ta voix tombe dans le silence (3:05)
11 - La fin du monde (3:01)
12 - Le même prix (3:13)
13 - Rien à perdre (2:31)
14 - Living (2:45)

Musiciens : Pierre Benvenuti (Chant), Olivier Spitzer (Guitare), Phil Kalfon (Guitare), Didier Dubosq (Basse), Aurel (Batterie)




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