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THE GREAT OLD ONES "Kadath" 2025 (Season Of Mist) Discographie Al Azif (2012) Tekeli-li (2014) EOD : A tale of dark legacy (2017) Cosmicism (2019) Kadath (2025)

Lovecraft a toujours été un auteur qui a grandement marqué notre sphère Metal. On retiendra "Shadow out of time" de Rage, "Morbid tales" de Celtic Frost, "Testimony" de Vader, "Cthlhu down" de Cradle of Filth et bien sûr "The call of Ktulhu" de Metallica. Mais d'une simple influence à la vocation d'une vie, il y a un fossé qu'ont franchi les Français de The Great Old Ones, qui reviennent hanter nos rêves le 24 janvier 2025, avec leur cinquième album "Kadath", et troisième collaboration avec le label "Season Of Mist", qui le déploiera bien sûr en CD-Digipack, mais aussi en 5 versions vinyle et un coffret collector. Originaire de Bordeaux, le groupe pose ses jalons en choissisant son nom en référence aux Grands Anciens de la mythologie de l'auteur américain. Ayant découvert celui-ci pendant l'adolescence, Benjamin Guerry en est fasciné et commence à composer ses premiers morceaux seul, à partir de 2009 et recrute des musiciens, parfois même par le biais de petites annonces, pour pouvoir les enregistrer... The Great Old Ones est né. Avec "Al-Azif", le quintet entre directement par le grand portail métallique en signant chez "Les Acteurs de L'Ombre. Bien que ce premier album ne soit édité qu'à 1200 exemplaires, il fait mouche et annonce une seconde collaboration avec le label Nantais plus intense avec "Tekili-Li" en 2014. Mais c'est pourtant chez "Season Of Mist" que sortira "E.O.D." en 2017 et "Cosmicism" deux ans plus tard, avec des line-up retravaillés, suite aux nombreux départs, dont celui de Jeff Grimal, premier musicien à rejoindre l'aventure, se concentrant sur sa peinture, Demande A La Poussière et Spectrale. Pour ce nouvel album, Benjamin Guerry se penche sur le deuxième volet du Cycle des Rêves "La Quête Onirique de Kadath l'inconnue", écrit en 1926 mais publié qu'à partir de 1943. Howard Phillips Lovecraft met en scène Randolf Carter à la recherche de la demeure des Dieux (Kadath). Pour l'artwork de la pochette, The Great Old Ones a fait confiance à Jacub Rebelka, auteur polonais de B.D., à qui l'on doit, entre autres, "Le dernier jour de Hoxard Phillips Lovecraft" en 2023 (tiens, bizarre !). Les photos sont réalisées par Daphnea Doto, peintre, réalisatrice et photographe Bordelaise ainsi que par Solweig Wood. Enfin, c'est sous la patte experte de Francis Coste et dans les "Studios Sainte-Marthe (Seth, Zuul Fx, Ultra Vomit...) qu'a été enregistré "Kadath". "Me, the dreamer" entame l'album par la présentation du protagoniste Randolf Carter, décrivant ses périples oniriques évoquant le Mont Ngranek, le royaume de Skai et le port de Dylath-Leen. Un morceau-fleuve de presque 11 minutes dans lequel les nombreux couplets chantés par une voix puissante s'entrechoquent avec les délicieux arpèges des cordes. A mi-parcours, le chant laisse le champ libre à la batterie de Julien Deana et la basse de Benoît Clause, vite rejointes par les guitares annonçant un changement de rythme... Un premier voyage initiatique pour notre esprit. Ulthar est une ville où il est une loi interdisant de tuer les chats. "Les chats d'Ulthar" paru en 1920, était l'un des contes préférés de son auteur, dans lequel Atal, fils d'aubergiste, devenu apprenti de Barzaï le sage, prêtre apparaissant dans "Kadath". "Those from Ulthar" est un titre presque aussi long que le précédent, entamé par une courte ligne de guitares, au rythme lent tel l'allure du félin. Le chant est inquiétant comme l'atmosphère, déchirant comme l'histoire de ce conte, laissant de longs moments instrumentaux, mettant en avant les cordes d'Alex et d'Aurélien. Les 45 dernières secondes sont absolument épiques et fabuleuses. "In the mouth of madness" suit tous les codes du Post-Black : un chant crié, alternant avec les chœurs, des changements de rythmes à gogo, et une double-pédale à outrance, alors qu'avec "Under the sign of Koth", on passe à un morceau beaucoup plus rapide. Le chant de Benjamin se montrant poussé parfois à l'extrême, avec à nouveau de très longues parties instrumentales. Ce titre est un morceau de choix, une délectation auditive qui serait du plus bel effet sur scène. L'interlude "The gathering" où seule la guitare est reine, est un court moment qui annonce le très long et sans voix "Leng", du nom d'un plateau froid et aride du pays des rêves. Le titre est tout simplement monumental, épique, pharaonique et absolument fantastique comme l'oeuvre de Lovecraft. Avec ce morceau, notre esprit s'envole pour un onirisme de plus d'un quart d'heure. Le réveil est rude pendant "Astral void (End of the dream)". Avec une voix rugueuse, Benjamin Guerry jongle avec des couplets en anglais et une petite partie parlée en français. Enfin, pour les chanceux qui auront en leur possession la Track Box ou un vinyle, un titre bonus surprenant mais qui est en totale adéquation avec l'album, mais gardons la surprise. Ouvrez les yeux. Le rêve prend fin... Il nous faut redescendre petit à petit de ce merveilleux voyage. La redescente est extrêmement compliquée : Si l'on fait abstraction de "The gathering", il n'y a pas un titre de moins de sept minutes. Avec "Kadath", The Great Old Ones sont à l'apogée de leur art, devenant ainsi Les Grands Anciens du Post-Black. Cet opus est un pur chef-d'oeuvre et est le premier gros cadeau de la nouvelle année.

Chronique par Blut Sauger Janvier 2025

01 - Me, the dreamer (10:55) 02 - Those from Ulthar (9:10) 03 - In the mouth of madness (7:11) 04 - Under the sign of Koth (8:46) 05 - The gathering (1:19) 06 - Leng (15:00) 07 - Astral void (End of the dream) (8:54)

Paroles : Indisponibles. Ajoutez les paroles ICI

Musiciens : Benjamin Guerry (Chant, Guitare), Aurélien Edouard (Guitare), Alexandre Rouleau (Guitare), Benoît Claus (Basse), Julien Deana (Batterie)