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UNDER THE ABYSS
"A future to behold"
2015
(Send the wood music)


Discographie

Dawn of everything (MCD 2006)
Awaken by hate (MCD 2008)
A wavering path (CD 2012)
A future to behold (CD 2015)


Ville portuaire, Brest a toujours été un vivier de groupes Rock, pas trop connus au départ avant la vague celtique des années 70. Le Rock Brestois a marqué son empreinte avec des combos tels Matmatah, Merzhin... Mais derrière, il existe une scène en pleine effervescence. Le Punk et Hardcore y sont plutôt très bien représentés, et le métal n'est pas en reste. Citons entre autres NO PLACE FOR SOUL (Metal Indus), ARDENT ATTACK, DYSILENCIA, DOUCE MORPHINE, INCISED, INFAMOUS X, LINERSE, SHADYON... liste non exhaustive, il y en aurait beaucoup plus à citer dans tous les styles faisant la grande famille du Metal.

Concentrons-nous sur UNDER THE ABYSS. Ce combo s'est formé en 2004, "
se servant de leur musique comme un moyen d'exprimer les émotions humaines", une musique axée Thrash Metal. Ils se font rapidement une réputation en envahissant les scènes de la région et en diffusant les deux EPs "Dawn of everything" en 2006 et "Awaken by hate" enregistré au Tarmac Studio en 2008.

Les années suivantes les voient jouer un maximum de concerts et participer à des festivals tels que le Motocultor Fest 2010 aux côté de Madball, Koritni, Dagoba... La bonne réceptivité grandissante du public, devant leur talent et l'énergie qu'ils développent, les encourage à travailler sur de nouveaux projets. Mais cela n'est pas sans effet sur le line-up qui finit par se stabiliser autour de Théophile Rouxel (chant), Marc Le Gall et Esteban Segalen (Guitares), Damien Pailler (Basse) et Lucas Joly (Batterie).

La formation a gagné en confiance et maturité, une force qui les pousse à enregistrer leur premier album. Mettant un maximum d'atouts de leur côté, ils font appel pour l'enregistrement à David et Franck Potvin (Lysanxia, One Way Mirror, Phase I) et investissent leur Dôme Studio. Les deux frères sont reconnus dans le milieu pour leur talent et leur excellent travail. Idéal pour permettre à UNDER THE ABYSS de partager l'énergie, la puissance et la sincérité constituant les atouts majeurs des Bretons. L'album est mixé et masterisé à la fin de l'été 2011, toujours au Dôme Studio.

Le premier album autoproduit "A wavering path" sort en 2012. Très apprécié et répondant à l'attente des fans, il suscite rapidement l'attention des sites web spécialisés : radio, chroniques, interviews se succèdent. Les noms de Metallica, Trivium ou encore Machine Head sont cités comme influences ou références à l'écoute du disque. Parallèlement, l'album se place dans les 5 meilleurs "découvertes Metal" du site Deezer du mois de février. Motivés à bloc, ils enchaînent les concerts sur les routes de France pour promouvoir "A wavering path".

La pression du deuxième album vient vite titiller nos cinq Brestois, dont les premières pistes musicales prennent naissance dans leur tête dès le milieu de l'année 2013. Ils veulent que le successeur de "A wavering path" marque davantage les esprits en reprenant l'essence de la musique du groupe tout en s'en éloignant pour conquérir de nouveaux territoires musicaux. Vaste programme plutôt ambitieux qui motive les cinq musiciens. La qualité de la production de leur premier album les ayant à la fois satisfaits et étant saluée systématiquement dans les chroniques, c'est donc tout naturellement qu'UNDER THE ABYSS se tourne de nouveau vers les frères Potvin et réinvestissent le Dôme Studio pour enregistrer le nouvel album en septembre 2014. C'est seulement David qui s'occupe de l'enregistrement, mixage et mastering, pendant près d'un mois.

"A future to behold" sort sur le label Montpelliérain "Send The Wood Music" en 2012. "
Dix chansons composent ce nouvel album, qui se veut plus simple (mais pas simpliste) que le premier, à l'aide notamment de structures plus efficaces et de chansons dans l'ensemble plus courtes. L'idée pour le groupe est d'aller à l'essentiel avec les compositions qui doivent laisser de côté les arrangements superflus pour ne laisser que les riffs puissants et épurés. Un des buts assumés lors de la composition de l'album était d'être plus efficaces sans pour autant céder à la facilité de l'écriture. Toujours emprunte de forte technicité, les chansons de ce deuxième album prennent toutefois le temps de poser des atmosphères qui se font davantage ressentir et font respirer les titres. Chaque piste amène alors sa couleur à la palette qu'est "A future to behold", avec pour thème général le sens de nos actions, leurs conséquences, et une prise de conscience aux multiples formes. Les ambitions du groupe sont grandes avec cet album : chaque concert doit être l'occasion d'entraîner le public dans l'univers du groupe. La formation œuvre donc à l'élaboration d'un set live cohérent et prenant, qui s'appuie sur un jeu de lumière travaillé ainsi que des projections vidéos pour accompagner les atmosphères qui émanent de chaque chanson. Au bout du compte, "A future to behold" semble suivre la ligne tracée par le premier album, d'un point de vue technique notamment, mais n'hésite pas à serpenter en dehors du chemin pour aller rechercher des éléments plus profonds, plus tripaux, afin d'amener la musique d'UNDER THE ABYSS à un nouveau niveau".

Ainsi est décrit ce nouvel album sur le site du groupe, mais avant de les découvrir sur scène, plongeons-nous dans cet album : "A future to behold' est tout d'abord un très bel objet, présenté sous forme de digipack embelli par un artwork de toute beauté signé Flow de Chromatorium. Il représente un paysage d'anticipation dans une teinte sableuse, ces ruines ensevelies laissant apparaître quelques vestiges de leur magnificence, à l'image de ces deux ponts suspendus de ce que devait être une autoroute ou une rocade. Seules deux tours futuristes dominant l'horizon ont l'air intactes. Le livret 16 pages est du même acabit, signé lui aussi par Flow. Agrémenté de "picture" de Jean-Luc Boulch, il contient les paroles des chansons avec de superbes dessins noir et blancs, divers renseignements sur l'enregistrement de l'album, ainsi que les musiciens, dont une photo de groupe les représente au centre dudit livret.

"A future to behold" sort le 17 mai 2015 chez Send The Wood Music. Il contient 10 chansons dont la durée oscille entre quatre et cinq minutes, pour un total de 47 minutes 58.

Des riffs de guitare nous parviennent aux écoutilles, le son monte crescendo, alors qu'un monstrueux mur de rythmique batterie en tête nous explose à la face. On est entrés de plein pied dans "The wrath of Nantosuelta", premier méfait de cet opus. Chanson choisie par le groupe pour présenter l'album avant sa sortie par la réalisation d'un clip plutôt réussi que vous pouvez apprécier sur YouTube. Le chant est typique des groupes Thrash. On pense à Testament, avec un côté plus moderne. Le fait d'avoir plusieurs chants assez semblables dans l'agressivité donne une toute autre dimension et un impact certain à l'attractivité des chansons des Brestois. Les rythmes et les riffs poussent au headbanging. Les soli sont plutôt bien maîtrisés. La technicité est de mise chez UNDER THE ABYSS, apportant un côté Heavy salutaire à l'ensemble, me faisant penser par moments à Machine Head. Les Brestois ne se cantonnent nullement à faire un Thrash Moderne, privilégiant les changements de rythmes, des passages plus mélodiques à l'instar du chant de Théo, plus doux et moins typé "criard". La chanson se termine en fureur, donnant le ton.

"Black sheep" poursuit dans la même lancée. On est loin des chansons style couplets/refrains. L'attraction de l'auditeur est captée par cette dualité des chants, ces changements de rythmes et surtout ces soli techniquement parfaits. La technicité de chaque musicien est indéniable, mais sert uniquement à l'efficacité des chansons.

Les riffs d'intro de "Living ghost" servis par une rythmique marteau-pilon sont monstrueux. Le travail de David Potvin sur la production et le mixage de l'album rendent vraiment justice à la musique des Brestois. Cette chanson est plus mélodique dans la ligne vocale, malgré quelques passages plus hargneux. Et que dire de ces soli monstrueux qui s'enchaînent pour le plaisir de l'auditeur ! Les chœurs ont une importance non négligeable chez UNDER THE ABYSS, et on ne saurait s'en plaindre.

Petite aparté pour signaler une petite erreur dans le livret, dûe à son assemblage puisque la page "A call of gratitude/The bearer of light" est inversée avec celle de "Meaningless things/Trapped under sand". Plongeons dans cet "appel à la reconnaissance" : un morceau une nouvelle fois très entraînant. Saluons le travail de Lucas qui martyrise ses fûts ! Une chanson taillée pour la scène, la partie "save our legacy... save humanity" devrait y être repris en chœurs. Preuve que les Brestois peuvent aussi faire des chansons aux refrains accrocheurs. Marc et Esteban nous régalent de parties diaboliques jouées avec fluidité et maestria sur leur six-cordes. Après un furieux "No fear no redemption" la musique va decrescendo jusqu'à sa conclusion.

Une longue plage musicale introduit "The bearer of light", à tel point qu'on aurait pu croire avoir affaire à un instrumental. Elle dépasse la minute vingt ! Le chant se veut plus posé et mélodique. Nous sommes plus dans un registre Heavy/Thrash. Un très beau titre qui tranche un peu avec les trois premiers, montrant une autre facette des Brestois.

Le tempo s'accélère avec le furieux "Meangless things" aux relents Metalcore dans un déferlement Thrash. Une partie plus mélodique introduit les soli toujours efficaces, avant un passage encore plus lourds et méchant clôturant les hostilités.

"Trapped under sand" reste dans un registre plus traditionnel, voire Thrash old school. Une chanson très entraînante, mettant une nouvelle fois la nuque à dure épreuve ! Son refrain est plus mélodique et plutôt efficace, avec une partie résolument furieuse avant l'éclaircie mélodique des soli, puis un nouveau déferlement d'agressivité sonore déboule. Une de mes chansons préférées de cet opus.

L'approche rythmique du titre éponyme de l'album "A future to behold" fait penser à Metallica. L'alternance de voix agressives et d'autres plus mélodieuses est l'une des forces de ce titre qui joue sur cette ambivalence "chaud/froid". Une chanson qui réunit l'univers riche de technicité d'UNDER THE ABYSS. Avec des titres comme cela on voit l'avenir du groupe plutôt radieux.

La "terre promise" ("Promise land") se veut résolument Thrash sur un tempo plutôt rapide. Sans oublier son petit passage plus mélodieux par la voix, et un plongeon dans une ambiance oppressante de férocité, avant d'être une nouvelle fois scotché par une succession de soli des plus maîtrisés, dégoulinants de feelings et de maestria. La fin du morceau est une nouvelle excuse pour martyriser nos nuques.

On est surpris de s'apercevoir qu'on arrive déjà au terme de cet opus tant la musique des Brestois nous a envoûtés. C'est "Ridden by guilt" qui conclut les hostilités. On y retrouve la marque de fabrique d'UNDER THE ABYSS dans la conception du morceau. Des chants alternant agressivité et mélodie, à l'image de la musique en elle-même. Saluons une nouvelle fois le travail de chaque musicien tant le talent, la technique et la maîtrise sont de mise chez nos Brestois ! Alors que "Ridden by guilt" finit peu à peu, il est déjà temps de conclure cette chronique !

Excellente surprise que la découverte de ce groupe et de leur deuxième album me donnant l'envie (que je vais vite concrétiser) de me procurer leur premier opus. UNDER THE ABYSS pratique un Thrash moderne et technique teinté de Old school et Heavy. Servi sous la forme d'un très bel objet, cet album est indispensable pour tout Metal Maniac et prendra à coup sur une bonne place dans votre discothèque. Encore un groupe à suivre de très près !

Chronique par Dom Baillon
Juillet 2015


01 - The wrath of Nantosuelta (4:01)
02 - Black sheep (4:24)
03 - Living ghost (5:42)
04 - A call to gratitude (5:18)
05 - The bearer of light (5:48)
06 - Meaningless things (3:29)
07 - Trapped under sand (4:04)
08 - A future to behold (4:50)
09 - Promise land (4:31)
10 - Ridden by guilt (5:42)

Musiciens : Théo Rouxel (Chant), Marc Le Gall (Guitare), Esteban Segellen (Guitare), Damien Pailler (Basse), Lucas Jolly (Batterie)



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