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INTERVIEWS

 

Voici une interview de Chris Chambers, qui fût membre du groupe VIXEN/JUMPER LACE.

Interview réalisée le 04 Juillet 2006 par Infernaldmons, du site Metal Bible, et diffusée ici avec son aimable autorisation.

Fin 1983, VIXEN arrive sur la scène Metal française. Comment le groupe s'est-il formé, avec qui et pourquoi ?

C'est une rencontre lycéenne entre Fred d'un côté, et mon frère et moi de l'autre. Nous avions un besoin naissant de fonder un groupe de hard et jusqu'alors, nous étions plutôt dans un milieu sportif. C'est au cours d'une compétition de cross country que nous avons discutés et décidés de tenter une expérience. Chacun a défini ses attirances pour un instrument et une semaine après c'était fait, VIXEN était né.


Plusieurs démos voient le jour, peux tu nous en parler ?
Il y a eu 4 démos en tout. Très vite, nous avons enregistré à Bayonne nos premiers titres et ceci régulièrement. Une tendance speed s'est assez rapidement imposée au vue des influences de l'époque : Judas Priest, Helloween et Metallica. Au pays basque, le public est depuis toujours guerrier et il a aimé le côté viril des morceaux. Mais comme nous avions aussi envie de provoquer, nous avons opté pour un look androgyne, ce qui a souvent perturbé les esprits. Mais c'était un choix réfléchi de se démarquer des évidences.

Je crois que plusieurs changements de line up interviennent durant cette période ?
Le principal a été l'arrivée de Vince LOVELACE, génial dans ses influences bluesy et son sens de l'improvisation. Ensuite est venu le changement de batteur, avec l'arrivée de Crissy Dt JAMES en 88. A cette époque, le line up est resté stable assez longtemps. Le dernier départ à été celui de Steff, mon frère, qui a dû quitter le groupe à cause de problèmes graves de drogue. Malheureusement, cette période pour lui a été le commencement de longues années de douleur et de galères qui prendront fin en 2003 par son décès. L'époque Stéphane a été la plus créative de notre histoire. A l'arrivée de Vinny, en 89, le groupe a appris avec lui la rigueur et la puissance, le professionnalisme germanique. Il nous aurait fallu sans doute ces trois guitaristes en même temps pour se sublimer et peut-être accéder aux meilleurs classements des groupes français.

A priori, VIXEN se fait assez vite remarquer. Qu'est ce qui conduis à cette reconnaissance ?
Le sens de la mélodie et une énergie monstrueuse sur scène, couplée avec un casting idéal. Chacun avait son rôle et une harmonie physique était notable. Un public autant féminin que masculin, on pouvait plaire à un public large. En tous cas chaque concert du groupe était un spectacle intense. Et puis, on était sympas avec les organisateurs, conscients de leurs difficultés à produire des festivals. Nous les avons respectés, eux et le public, et nous avons souvent accepté des conditions de tournée limites.

Malheureusement le groupe ne peut plus officier sous le nom de VIXEN à cause d'un groupe d'Américaines qui portent le même nom. Un procès s' en suit. Peux-tu nous donner quelques précisions sur cette histoire ?
Nous avons déposé le nom à l'INPI, puis menacé Vixen américain d'interdire la tournée française, en première partie de Scorpions. Ca a marché. Ils nous ont racheté la marque pour 10000 dollars US. Une bonne opération pour un jeune groupe en devenir.

En 1989, VIXEN devient donc JUMPER LACE, pourquoi avoir choisi ce nom ?
Une idée d'une amie mannequin, qui connaissait bien notre attirance pour les jeunes femmes en sous vêtements de dentelles. Diables sauteurs en scène puis amants fougueux à l'hôtel, l'ambiguïté toute notre, s'exprimait bien avec ce nom. C'était aussi le moment de figurer sur la compilation "Hard Rock Rendez-Vous" et de s'affirmer comme une valeur sûre du metal speed et charmeur. Par ce nom, nous avons imposé un style original sur cette compilation, plus tournée vers le hard FM.

Votre discographie s'étoffe, peux tu nous en parler ?
En 2OO3, un fan allemand a monté son propre label afin de sortir le deuxième album, rebaptisé THE LAST JUMP, hélas posthume du groupe. Ensuite, fou des premières démos, il a tenu à sortir un vinyle collector de ces titres très anciens. Ce qui fait donc trois albums à notre compte. Nombreux sont les fans en Europe qui regrettent que nous n'ayons pas continué...

Pour la petite histoire, je crois que vos noms de scène font référence à des actrices d'un genre particulier ?
Avant Marilyn MANSON, nous avions eu l'idée de jouer avec l'ambiguïté des pseudos. En conservant pour la plupart nos vrais prénoms, nous y avons adjoint le nom d'actrices de porno des années 8O. Le sexe a beaucoup porté le groupe.

Le groupe s'arrête en 1994, qu'est ce qui conduis à sa dissolution ?
Marre de se faire balader par les labels qui ne savaient plus s'il fallait signer du grunge, du rock, du metal, en français ou en anglais... Pas d'entrée d'argent, la vie qui coûte et le temps qui passe sans ouvertures sérieuses. On a choisi de stopper là les frais. Le groupe à quitté Mont de Marsan pour Bordeaux et moi, par esprit de contradiction, ce fut Paris. L'éloignement à fait le reste.

2003, c'est la réédition de "The Last Jump" chez Brennus. Peut-on dire que c'est enfin la reconnaissance attendue après tant d'années de travail ?
Je ne crois pas que ce soit une reconnaissance mais plutôt un travail bien fini, ce qui enlève quelques regrets. Nous aurions pu faire en 93 encore mieux, avec juste le soutien et les conseils d'une bonne boite de disques. Avec le recul, nous avons souvent pensés que cela n'a tenu qu'à un ou deux détails. Détails qui ont fait que nous avons cessé, en fin de compte, notre aventure.

2004, vous sortez un collector en édition limitée. Un hommage à vos fans ?
Un hommage d'un de nos fans en vérité. Ensuite, c'est vrai qu'au moment de sa sortie, nous avons tout de suite pensés aux fans de cette époque. Nous avons souvent rêvés de savoir ce qu'ils étaient devenus. C'est une petite carte postale pour les remercier de tout ce qu'ils nous ont apporté et qui restera gravé dans nos coeurs, jusqu'à notre dernier souffle. Par bonheur, nous avons revu lors d'une soirée spéciale ceux de Saintes, et cela a été très agréable.

A l'instar d'autres grands groupes des années 80, le METAL old school revient au devant de la scène. Pensez-vous qu'il manque quelque chose à la nouvelle vague Metal ?
Rien du tout. C'est juste une nouvelle époque, différente, mais qui a son mérite.

Aujourd'hui, je ne m'intéresse pas trop aux anciens du metal. J'ai évolué moi aussi, mais je trouve chouette de revoir les tronches vieillies de ces stars d'autrefois. Ils sont drôles et attachants. Je suis plus, pour ma part, dans un registre indus et gothic, ce qui correspond plus à ce que j'ai vécu depuis cette époque.

Si demain on vous demandait de remonter sur les planches, seriez vous partant ?
Non ! Vince est mort, nos vies sont autres et nos goûts musicaux ont divergés. Nous ne serions pas crédibles, pas assez fougueux et un peu pathétique dans nos postures de quadragénaires. Nous avons eu une proposition pour un festival en Allemagne, mais non, ce n'est pas possible. C'est pas de tout repos que de monter sur scène et je ne pourrais jamais offrir autant qu'à l'époque. Alors, par respect pour le public, je m'abstiens.
 
Quels sont vos plus beaux souvenirs durant l'existence de VIXEN et JUMPER LACE ?
La tournée en Tchécoslovaquie. Des dates de folie, où nous avons touché du doigt le statut de stars. Les beaux hôtels, de l'argent à dépenser, et des fans en transes et des filles en pleurs.
 
Vous avez mis en place un site Internet. Un petit mot là dessus ?
C'est l'album souvenir de cette époque, pour les fans et ceux qui veulent en savoir plus. Tout y est, c'est l'encyclopédie officielle de Jumper Lace. Nous ne revivrons jamais le passé, mais ce site est le témoignage de ce qui s'est passé. Dédié à nos fans... et aujourd'hui, c'est finalement d'eux que nous sommes fans.
 
Je vous laisse conclure :
Nous avons laissé une toute petite trace dans l'histoire du metal français, mais cette époque est la plus intense de notre vie et ceci laisse une grosse empreinte dans notre histoire personnelle. Et je souhaite à tous les musiciens d'aujourd'hui, de vivre ceci aussi.


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