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Voici une interview de
Christian Dussuchal, qui fût membre du groupe Ponce Pilate.
Interview réalisée le 11
Janvier 2007 par
Shreut, du blog
80's French Heavy-Metal, et diffusée ici avec son aimable
autorisation. |
Peux-tu nous raconter la genèse de Ponce Pilate ? Quelles étaient vos influences
? |
J'ai rencontré Yann (Parpaix) en 1979 alors que je faisais partie d'un groupe de
copains de lycée; j'étais batteur depuis un an. Je rencontre donc Yann a
Cour-Cheverny (Loir-et-Cher 41) au café du village, le rendez vous des jeunes,
j'habitais Cour-Cheverny depuis deux ans et Yann venait d'arriver depuis
quelques mois, on a commencé a discuter musique et il m' a dit qu’il jouait du
piano depuis dix ans. Je lui parle de mon groupe de lycée et des problèmes pour
les répétitions car les gars étaient pensionnaires et habitaient aux quatre
coins du département. Yann me dit qu’il est en train d'essayer de monter un
groupe et qu’il joue avec un batteur le samedi suivant, et que si je veux passer
je suis le bienvenu.
J'arrive chez Yann le fameux samedi et la je vois un batteur qui joue comme s'
il avait peur qu’on l'entende, j'attends qu’ils aient fini et je m'installe
derrière les fûts et Yann part sur une jam plutôt rock et je le suis (mon style
de batterie était fortement influencé par Keith Moon des Who) et j'ai vu dans le
regard de Yann qu’il avait trouvé un batteur, l'autre a remballé ses caisses et
avec Yann nous avons posé la premier pierre de l'édifice Ponce Pilate.
Nos influences étaient Deep Purple, Black Sabbath, Yes, Génésis (avec Peter
Gabriel), Ange, Led Zeppelin, Scorpions (avec Ulrich Roth) |
Comment définirais-tu le style de musique joué par Ponce Pilate ? |
Je dirais que le style est du « hard melodikofantasmagorikenvoutant ». |
Y’a-t-il eu d'autres musiciens impliqués dans PP ou était-ce plutôt une sorte de
duo avec Yann Parpaix ? |
Le duo avec Yann était bien existant puisque dès le début les compos étaient
toujours signées Yann et Christian. Néanmoins quand nous avons décidé de monter
le groupe nous avons cherché des musiciens dans notre commune et nous avons
trouvé Fred qui jouait de la guitare ainsi que Mimi qui jouait aussi de la
guitare. Donc début 80 le groupe se composait de Fred (basse), Mimi (guitare),
Yann (clavier chant) et moi (batterie).
Durant l’année un bassiste nous a rejoint, Stéphane, permettant à Fred de
rependre son instrument initial. Formation stable jusqu’à mai 1981, date du
premier enregistrement studio. Le résultat n’étant pas génial on décide de
changer le groupe: Stéphane part, je le remplace à la basse et nous trouvons un
batteur Fabrice. Nous restons comme cela jusqu’en 1983. |
Pour l'album, vous avez donc tout fait à 2, la conception de la pochette, la
composition des morceaux, l'enregistrement, la production... Comment cela
s'est-il passé ? |
En 83 Fred et Mimi quittent le groupe puis peu de temps après Fabrice aussi. On
décide avec Yann de continuer à composer malgré tout, et les morceaux que l’on
compose sont assez bon, de notre point de vue, et il germe en nous ce projet de
disque que l’on va auto-produire. Pour la pochette nous avons fait des photos
dans le cimetière de Cour-Cheverny le matin a 7h30 un dimanche de Pâques avec
des copains pour les figurants et un copain pour les photos. La pochette a été
imprimée a Blois (41) et le disque a été gravé dans une société de Paris qui
s’appelait « Faites-le vous même ».
L’enregistrement a été réalisé à Tours, studio de « l’Oreille cassée », et on a
commencé par enregistrer la basse et la batterie puis on a fait les remix de
guitares, chants et piano. |
Les Enfants du cimetière est-il votre seul enregistrement ? |
Nous avons fait un studio en 1981 mais le son et les compo n’étaient vraiment
pas super et quelques enregistrements lives au son déplorable. |
A-t-il été facile de trouver le financement ? |
A l’époque, Yann et moi travaillions et nous avons mis dans la prod tout l’argent
dont nous disposions soit 80%. Le reste nous a été prêté par des proches. Je
peux pas dire que ça été difficile ou facile mais on voulait le faire et on l’a
fait. |
A combien d'exemplaires a-t-il été tiré ? Et comment s'est-il vendu ? |
500 exemplaires ont été produits et ils se sont vendu par l’intermédiaire d’une
station de radio, d’un mensuel « Metal Attack » et les concerts. |
Avez-vous trouvé du soutien auprès de la presse ou de radios à l'époque ? |
Auprès de la presse régionale, aucun soutien. Par contre un peu plus avec les
radios et encore il n’y en avait que deux dans notre secteur et surtout une: «
Radio val de Loire » qui avait une émission le mercredi soir qui s’appelait «
danger décibel » et qui diffusait du Hard Rock. Nous sommes allés voir
l’animateur pendant son émission et lui avons fait écouter le disque. Comme nous
étions les seuls de notre région à auto-produire un disque de Hard Rock, qui
plus est chanté en Français, il nous a proposé une émission spéciale Ponce
Pilate avec interview et diffusion de l’intégrale de l’album et grâce à ça on a
vendu quelques albums. Nous avons eu un article dans un mensuel de l’époque «
Metal Attack » édition nationale et internationale et nous avons vendus quelques
disques a l’étranger. |
Avez-vous fait des concerts ? |
Nous avons fait quelques concerts mais surtout dans la région centre. |
Comment était la scène Rock et Hard dans votre région ? Vos relations avec les
autres groupes ? |
Je dirai que la scène rock et hard était embryonnaire. On en était aux
balbutiements, mais les contacts avec les autres groupes rock ou non étaient
très bons et les rencontres toujours mémorables. |
Comment s'est finalement terminée l'aventure ? |
Après l'interview a la radio, on a réussi a trouver des musiciens avec lesquels
nous avons participé aux sélections pour le printemps de Bourges, mais le jury a
préféré un groupe de hard plus conventionnel, et j'ai donc quitté le groupe fin
85, ma future femme étant enceinte, et de plus nous avions repris un restaurant
a notre compte... fin de l'histoire... |
Qu'êtes-vous devenus depuis ? |
Yann est resté dans la région centre ou il fait toujours de la musique et quant
à moi je suis cuisinier en Savoie. |
Réécoutes-tu Les Enfants du Cimetière de temps en temps et qu'en penses-tu 20
ans après ? |
J’écoute toujours le disque et je pense que, pour un disque fait
à deux, le
résultat a dépassé nos espérances. Certains morceaux me retournent toujours les
tripes. Quand tu écoutes un morceau 20 ans après l’avoir composé et qu’il te
fait autant d’effet, je pense que cela veut dire que c’était du bon boulot. |
Une réédition de l'album est-elle envisageable ? |
Il y a quelques jours je t’aurais répondu non, mais il y a un peu moins d’une
semaine j’ai été contacté par une personne qui possède deux labels et qui se
propose de rééditer l’album. Alors si on retrouve le chemin du grenier et si
dans le grenier sous la poussière on retrouve les bandes il se pourrait qu’une
réédition voit le jour.
Auquel cas je te tiendrais informé. |
Je te laisse le mot de la fin. |
A bientôt et encore merci pour ton intérêt porté à Ponce Pilate. |
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