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Notre ami
Shreut à réalisé le 19 Novembre 2007 une interview
de Georges Bodossian, guitariste et membre
fondateur du groupe OCEAN.
Un immense merci à Georges pour sa sympathie et sa disponibilité !!! |
- Salut Georges,
tout d'abord que deviens-tu ? |
Salut Shreut, toujours et plus que jamais dans ce qui me passionne le plus : "la
musique". Je travaille dans mon studio "bodo100soundsystem" à composer, réaliser
et produire divers projets pour 2008 : musiques pour l'image, films,
documentaires TV, musique pour le sport et les news, un album perso world lounge
sur Buenos Aires, qui retrace un parcours initiatique, un parcours personnel,
car je suis né argentin (et oui j'ai du sang latin qui coule dans mes veines) !
Un retour sur scène avec un groupe de Blues Rock, avec un album en préparation
courant 2008, avant d'attaquer tous les festivals de Rock et Blues en France,
sans oublier le travail d'archives sur Océan en vue de la production d'une
intégrale concernant le groupe. Des infos seront disponibles dans le courant de
l'année sur mon propre site en construction actuellement.
Comme tu vois, ça sera une année bien remplie, sans oublier mon travail de session-man pour artistes et labels de prod. |
- Revenons aux débuts d'Océan,
quand as-tu formé le groupe et d'où vient le nom ? Comment as-tu rencontré Noël
et Robert |
La naissance du groupe Océan se fait en 1974, nous étions alors dans la mouvance
de la "musique progressive", j'ai trouvé le nom du groupe un soir en écoutant un
album du groupe YES "Tales from topographiques oceans".
O C E A N, cinq lettres, les mêmes en anglais et en français, la même
signification. C'était évident, en tous cas, nous l'avons adopté de suite.
Allez, un récapitulatif des 2 premières périodes avant d'arriver à ma rencontre
avec Robert et Noel fin 75.
- 1974 première formation : Sylvain Nardelli (claviers), Jean Paul Souillot (basse),
Daniel Buffet (batterie), Georges Bodossian (guitares).
Premières dates, maison des jeunes et centres culturels, des concerts avec le
groupe Caravan, Julie Driscoll, Magma et des festivals pop en France.
- 1975 deuxième formation : Alain Baudet (ex- Solitude) remplace Daniel Buffet à la
batterie, le groupe joue énormément en région Parisienne, très présent sur la
scène du Gibus, la boîte à la mode du moment.
Le répertoire et les compositions du groupe serviront plus tard à la création de
"GOD'S CLOWN".
Fin 75, séparation du groupe, obligations militaires pour certains, et usure pour
d'autres. Je reste seul sur le navire.
Comment faire pour remonter le groupe avec une musique moins progressive, plus
dure, retrouver les sensations d'un power trio, sur les traces de "Cream",
d"Hendrix" avec une pointe de fusion "Crimson" et un chanteur "Zepelinien"....
He bien, il faut avoir vraiment beaucoup de chance, c'est sûrement une histoire
de karma !
On me propose d'aller voir un groupe, Aspic rebaptisé Black Moon en manque de
guitariste par l'intermédiaire d'un ami commun de Bernard Leroy, après quelques
coups de fils, me voici parti au rendez-vous "Impasse de la baleine" QG du groupe
Aspic avec Robert Belmonte au chant, Bernard Leroy aux drums et Noel Alberola à
la basse, sans oublier Gerald Pernet au son et responsable du backline.
Présentation faite, nous avons joué, jammé, fort ! Très fort ! C'était super,
magique, nous avions notre groupe !
Une musique dure et progressive, l'énergie à l'état brut, un power-trio avec un
chanteur... et quel chanteur !
Je me suis dit voilà mon groupe !
Je leur propose de reprendre Océan avec cette nouvelle "potion magique" et de
bénéficier du passif du groupe, répertoire, dates, concerts, presse et
logistique.
Une année de travail, des concerts et des concerts, du Gibus au Golf Drouot, des
centaines d'heures à l'Impasse de la baleine forgèrent "GOD'S CLOWN" et la plus
grande amitié entre les membres du groupe, certainement nos plus belles années !
Je voudrais rajouter que par la suite Bernard Leroy sera remplacé par Jean
Pierre Guichard ex batteur du groupe Ange, lui même remplacé par Alain Gouillard,
ex- Edition Spéciale, sur toute la période Barclay.
Il est juste de les citer car ils font aussi partie de l'aventure "O C E A N". |
- En 1976 sort le 1er album,
comment se passe l'enregistrement ? |
Nous n'avions pas encore une grande expérience du studio, notre premier champ de
bataille, mais Océan était une véritable machine de guerre, bien huilée et
préparée.
Nous l'avons produit, 30 jours de prises et 15 jours pour les mix's aux studios
Family à Paris .
Très peu d'overdub's, pratiquement du live sauf pour le chant et quelques re-re
guitares et choeurs.
Le véritable problème était de rendre la puissance et l'énergie du groupe sur
une bande magnétique, véritable difficulté en France habitué à la variété
traditionnelle !
Ce sont des super moments. Nos premiers pas dans l'univers de l'enregistrement,
certainement ceux qui marqueront à jamais mon parcours professionnel.
Un seul regret : le studio Family a brûlé dans un incendie et tous nos masters
avec ! |
- On dit souvent que votre 1er
album est un compromis entre Led Zeppelin et King Crimson, quelles étaient vos
influences pour ce disque ? |
Nous écoutions à l'époque Led Zep, Cream, King Crimson, Frank Zappa, Mahavishnu,
Weather Report, Gino Vanelli sans oublier Hendrix. Le groupe avait deux
tendances, une tendance Hard-Rock et une tendance plus progressive allant
jusqu'au Jazz-Rock.
Robert aimait les belles mélodies, Queen était une référence, sans oublier Deep
Purple; pour ma part en tant que guitariste et compositeur, je voulais un univers
musical propre à Océan, loin des autres, créer notre propre identité, notre
propre texture sonore, GOD'S CLOWN laisse son empreinte par son originalité. |
- Et avec le recul que penses-tu
de ce 1er disque ? Il a été beaucoup critiqué, alors que maintenant il jouit d'une
très bonne réputation (méritée d'ailleurs !!!)... |
Les bonnes choses sont celles qui résistent au temps ! Il a été critiqué, mal
aimé, ignoré par la presse rock française... J'aime cet album ! Un premier album
est toujours magique. C'est toujours un moment unique, fragile, maladroit,
spontané, rempli de sincérité, de générosité, de créativité. Des instants qui
restent imprimés dans la mémoire pour toujours.
Je suis très fier de cet album ! |
- Pendant trois ans, plus de signes
discographiques d'Océan. Que s'est-il passé pendant cette période ? |
Après l'enregistrement de GOD'S CLOWN, il fallait trouver un label, distributeur
ou maison de disque. Nous avons contacté le label Crypto, le seul label de rock
français, avec Ange, Monalisa, Little Bob Story, Ganafoul. Ils nous ont proposé
un contrat. Nous l'avons signé. Nous sommes partis sillonner la France, centres
culturels, maison de jeunes, salle des fêtes, théâtres, festivals, clubs, nous
étions à Paris au Rose Bonbon à domicile.
EMI publishing, après un concert au Rose Bonbon, nous propose de travailler avec
eux pour finaliser un contrat dans une grande maison de disques. Pendant une
période de six mois, nous préparons de nouveaux titres. EMI produit nos
maquettes. La plupart de ces titres figurent sur le premier album Barclay... deux années bien remplies ! |
- Enfin, c'est donc la signature
avec Barclay et la sortie de l'album éponyme en 1980. Pourquoi avoir alors
abandonné le chant en anglais ? |
Juin 79, signature de contrat avec Barclay. Juillet/Août, sessions au studio
Aquarium à Paris avec Andy Scott.
Nous avons opté pour le chant en français avec notre éditeur EMI. Il était
impensable pour un groupe français de signer un contrat en France tout en
chantant en anglais. Nous avons pris aussi une direction musicale plus formaté
"chanson Hard-Rock". On devait prendre en compte l'avis d' EMI, de Barclay et de
notre management. C'était très complexe à gérer et facile à diviser ! |
- Est-il exact qu'à l'époque chez
Barclay, on ne voulait proposer un contrat qu'à Robert et qu'il aurait refusé ? |
C'est une mauvaise info !!!
Robert a eu des propositions bien plus tard, après l'aventure Océan mais c'est
une autre histoire... |
- Au début de l'année 80, vous vous
retrouvez à faire la 1ère partie de la dernière tournée française d'AC/DC avec
Bon Scott. Comment s'est déroulée cette tournée ? |
Un grand moment ! C'était leur 16ème mois de tournée mondiale, la France avant de
terminer à Londres, des moments extrêmes, des sensations inoubliables, nous
avons appris énormément !
Assurance, confiance, efficacité, se produire tous les soirs devant trois mille,
quatre mille, cinq mille personnes, ça te rend fort.
La scène forme l'artiste, cette expérience a fait jaillir le meilleur de
nous-mêmes. |
- Océan a également ouvert pour
Iron Maiden... |
Oui, on a également ouvert pour Maiden sur deux périodes en France. Iron Maiden
était à l'époque un groupe fragile avec des problèmes de chanteur. C'était leurs
débuts. Ils étaient très loin de l'efficacité d'AC/DC.
Nous nous sommes régalés, car après notre expérience australienne, nous n'avions
peur de personne. D'ailleurs, ils l'ont compris car sur la deuxième tournée, ils
nous ont imposé un groupe Anglais "More" en avant avant première : 20 heures
"More"... 21 heures "Océan"... 22 heures "Iron Maiden"... pris en sandwich, le
public chauffé à blanc attendait Maiden. Je te laisse imaginer. Un vrai combat
de boxe! Ca reste un très bon souvenir. |
- Il y eut aussi des concerts à
l'étranger, quel était l'accueil ? |
Nous nous sentions bien à l'étranger, car que se soit en Angleterre, en Belgique,
au Luxembourg, en Suisse ou bien en Hollande, la musique "anglosaxone" fait
partie de leur mode de vie. Le public se déplace aux concerts pour s'exprimer,
faire la fête et participer. Ils sont moins coincés que nous, francophones. Nous
cachons souvent nos émotions. C'est dommage, car souvent un artiste a besoin de
cette réactivité pour donner le meilleur de lui-même. |
- Ensuite il y a eu l'album live.
Où et quand a-t-il été enregistré ? Pourquoi sortir un disque en public aussi
rapidement ? |
L'album live a été enregistré sur la tournée française (mars, avril, mai, juin
1980). Barclay réserve le Mobile Rolling Stones pour capter le groupe sur
plusieurs dates dans les meilleures conditions, avec Mick Mc Kenna au son. Le
mobile revenait de la tournée Eric Clapton pour rejoindre celle d'Elvis Costello.
Nous étions un peu déçus de la production de notre dernier album, malgré la
qualité des titres, il reflétait mal le son et l'énergie du groupe sur scène. Faire un live sans compromis révélait le groupe dans sa performance.
Nous avons
obtenu l'accord d'EMI et celui de Barclay en nous imposant une face studio et
une face live... j'aurais vraiment préféré un album live dans son integralité !...
donc A + B . |
- Comment se passait une tournée
française à l'époque, quelle était l'affluence moyenne et avez-vous sentis un
soutien, une ferveur de la part du public ? |
Nous étions une équipe de quinze personnes sur les tournées.
Véhicules, son,
lumières, techniciens, roadies, managers... c'était pour l'époque une
production très lourde.
Nous faisions entre 500 et 1500 places suivant la taille des salles et le cadre
du concert, plein air, festivals, fêtes de ville ou autres manifestations...
Fête de l'Humanité, Châteauvallon, Pantin, l'Olympia, Bobino...
Le public dans sa majorité connaissait Océan. Nous faisions une moyenne de cent
cinquante concerts par an. Nous sentions leur soutien et leurs encouragements à
chaque prestation du groupe. |
- Et quel était le soutien des
médias (radio, presse locale, TV) ? |
La presse locale, toujours présente sur nos parcours.
Les radios locales et les
radios libres programmaient Océan sans problème. Nous avons fait de nombreuses
télévisions régionales et une bonne douzaine de télévisions nationales. Le
service promo Barclay faisait son travail, c'était vraiment très dur à l'époque
pour un groupe de Hard-Rock d'être diffusé sur une chaîne nationale, d'ailleurs,
nous avons été censurés par le service public dans une émission spéciale
vacances "en direct de Provins", présentée par Michel Drucker, à cause d'une
phrase dans "Aristo" : "mon cul sur la commode". J'aimerais bien trouver
cette télé jamais diffusée !
Sans oublier la presse spécialisée française qui a brillé par son absence et son
esprit de démolition. |
- Il y a un passage TV d'Océan
pour le titre Rock'n'Roll que l'on peut voir sur le site
YouTube.
Te souviens-tu de cette émission (qui s'appelait "les enfants d'AC/DC") et
sais-tu s'il existe d'autres vidéos d'Océan ? |
Je me souviens de cette émission. Océan n'existe plus depuis quelques mois, nous
sommes en 1982, donc la chronologie de cet épisode vient après la séparation
officielle du groupe. La maison Barclay est rachetée par le groupe Polygram,
aujourd'hui Universal. Ils ne reconduisent pas le contrat d'Océan. Mauvaises
négociations de la part d'un management trop gourmand et loin de la réalité. Ce
management a fracturé le groupe en deux. Les deux manquants sont remplacés, et
nous voici à l'émission "les enfants d 'AC/DC" avec le roadie batterie aux drums
et un guitariste américain (Benny Soyan) à ma place, jouant une de mes chansons !
A partir de là, c'est une autre histoire...
Océan a fait une douzaine de passages TV nationales ("Dimanche Martin",
"Drucker", "C'est encore mieux l'après-midi", reportage sur nos tournées aux "Infos TF1", 20 heures sur la 3... etc + des télés régionales, sans oublier un clip
réalisé par Captain Vidéo). Tous ces moments seront bientôt sur
YouTube. |
- En 1981 sort le 3ème album qui est encore éponyme, pourquoi donc ? |
Enregistré à Londres. Un moment magique, le groupe dans sa meilleure forme, une
belle photo, une production top, un son d'enfer... c'est O C E A N ! ... que
rajouter d'autre ?!
en tout cas c'est ce que nous pensions.
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- Comment se passait le travail de
composition au sein d'Océan ? |
La création ou la composition est un travail solitaire.
J'amenais mes idées,
chansons, mélodies, riffs, gimmicks, dans le cadre de nos répétitions. Quand
l'une d'elle faisait l'unanimité, le groupe se mettait au travail. Robert
s'occupait en général des mélodies, basse batterie des rythmiques, moi pour les
guitares. Pour le reste, structures, arrangements, réalisation c'était un
travail d'équipe. L'étape finale était de jouer le nouveau titre sur scène. Ca
nous permettait de corriger et de rectifier le tir selon la réaction du public. |
- A ce moment le groupe est au
top, non seulement l'album est excellent, mais il se vend plutôt pas mal. On
commence même à parler d'une version anglaise, que se passe-t-il ? |
80.000 albums selon les chiffres Barclay.
Tout va pour le mieux. Les tournées
marchent, la presse anglaise en parle, les radios diffusent et le groupe est au
top !
Barclay reçoit une proposition par une chaîne de radio américaine qui nous
propose de tourner aux US sur tout leur circuit de diffusion, mais il faut faire
une version anglaise, obligatoire pour le marché américain, et prendre en charge
tous nos frais de déplacements. Barclay a préféré investir sur son catalogue de
variétés Balavoine, Lavilliers ou autres chanteurs sur le territoire français. Après tout, en France, on fait de la musique pour pas grand chose.
Je pense que
nous avons raté un épisode incroyable qui aurait pu changer le futur du
groupe... finalement en France en trente ans, seulement deux groupes ont
bénéficié d'un véritable plan de carrière : Trust et Téléphone. Il faut vraiment
s'accrocher pour faire du rock en France ! |
- Justement, quels étaient les
rapports qu' Océan entretenait avec Trust ? Dans une interview à Best, vous
déclariez qu'en France il n'y a de place que pour les premiers. "Si Trust fait
du hard, plus personne n'a le droit de faire du hard", c'était vraiment le cas ?
Comment l'as-tu ressenti ? |
J'ai connu Norbert Krief dès le début de nos aventures réciproques.
Nous sommes
amis depuis longtemps. Le premier concert de Trust à l'Olympia s'est fait avec
le backline d'Océan. Nous n'avions pas de rapports particuliers entre nos
groupes, nous suivions chacun notre route. Eux dans le tourbillon du succès et
nous dans le travail acharné. Nous ressentions un sentiment d'amertume
concernant la presse rock. L'interview de Best, c'était simplement le sentiment
de vouloir leur dire, mais enfin parlez un peu plus dans vos pages du rock en
France ! Bilan : quatre albums, 150 concerts par an, tournée AC/DC, tournée Iron Maiden, l'Olympia, Bobino, Le Palace, Pantin, reportage Océan aux infos
TF1... etc, total, pas une seule page pour Rock & Folk et deux pages pour Best
sur tout notre parcours. Il a fallu 20 ans pour que Hard Rock magazine, à la
réédition du dernier album par Axe Killer, le proclame, je cite, "monument
national". Je me souviens, nous nous sommes regardés avec Robert en se pouffant de
rire nous disant "ça c'est notre karma!". |
- Qu'est-ce qui t'amènes
finalement à quitter le groupe en 1982 ? |
Revenons à cette période. Barclay dépend de Polygram, Polygram ne reconduit pas
le contrat et ne veut plus entendre parler de notre management. Le groupe est
usé, fatigué, le moral à zéro. Au moment où tout doit décoller, tout devient
compliqué. En bref et sans rentrer dans le fastidieux, il était hors de question
pour moi de continuer Océan avec le même management, donc fracture. Une partie
reste et l'autre s'en va. |
- Pendant ce temps, Robert et Noël
s'accrochent et Océan sort enfin un nouveau 45t en 1983, mais l'album promis
n'arrivera jamais. Sais-tu ce qui s'est passé à ce moment ? Je ne m'explique pas
ce gâchis. Comment un groupe qui a du succès et un talent évident, ne peut pas
trouver de soutien ? |
Pendant ce temps, Robert et Noel s'accrochent toujours avec le même
management... mais le groupe qui avait du succès et du talent n'est plus le
même. Pour produire un album, il faut avant tout le penser, le composer, le
réaliser, créer la matière artistique, avoir les moyens de le financer et
surtout être bien entouré !!! |
- Sais-tu si Océan a fait quelques
concerts dans ces années-là ? |
Une ouverture pour un groupe anglo-saxon à la Mutualité.
J'étais dans la salle
ce jour-là. C'était une drôle d'expérience d'entendre son groupe dans le public
! |
- En 1986, te revoilà dans Océan en
duo avec Robert, mais encore une fois l'aventure ne durera que le temps d'un
single... |
Fin 83, Robert part d'Océan et là on revient à ta question "Est-il exact qu'à
l'époque chez Barclay, on ne voulait proposer un contrat qu'à Robert et qu'il
aurait refusé ?" mais il faut la formuler autrement !
Est-il exact qu'en 1983, une maison de disques voulait proposer un contrat à Robert ?
Oui, et c'est le management d'Océan qui s'est interposé et l'a empêché de
signer! Écœuré, Robert est parti !
Nous nous sommes revus avec beaucoup de plaisir, et on a commencé à retravailler
ensemble pour d'autres artistes, compositions, arrangements, réalisations,
séances. Nous étions à l'époque du maxi 45 tours et du Rock FM. Nous avons composé
"Juste au bout du désert". Il a été réenregistré par la suite pour Sony Music.
C'était simplement le plaisir de se retrouver ensemble et pas de remonter le
groupe. Cette envie viendra dix années plus tard. |
- Qu'as-tu fait ensuite ?
Pardonne-moi cette question un peu triviale mais est-il exact que tu as fait des
B.O. de films X dans les années 80 ? |
En ce qui me concerne, à partir de 1983, je me suis investi au service des autres
en tant que musicien, arrangeur et réalisateur. Par la suite, j'ai monté mon
propre studio d'enregistrement et j'ai composé de la musique pour l'image, long
métrages, documentaires, génériques, pubs, illustrations musicales et
effectivement j'ai fait la BO de quelques films X fin 80 début 90 parmi une
quantité d'autres productions. Mais pour revenir à Océan, nous sommes tous, sauf
Noël, restés dans le monde de la musique : Alain Gouillard est devenu le batteur
de H.F. Thiefaine, par la suite celui de Louis Bertignac, Mickey Finn, The Blues
Makers, Gerald Pernet notre ingé et cinquième membre du groupe a pris en charge
avec tout notre staff technique pendant de nombreuses années le son de H.F. Thiefaine, Touré
kunda, Johnny Cleg, Renaud parmi tant d'autres. |
- Et qu'en est-il de Robert ? |
Après "Juste au bout du désert", nous travaillons ensemble sur d'autres titres :
Harem, Mourir de Vivre, 3 heures du mat, tous inédits. Robert compose des titres
pour lui, mais des problèmes de santé perturbent son travail, rajoutant à cela
un ciel pesant et orageux sur sa vie sentimentale. J'ai dans mes archives
quelques maquettes et une très belle balade. Il n'existe rien d'autre à ma
connaissance. |
- On reparle enfin d'Océan au
début des années 2000 puisqu'on vous voit apparaître sur un album tribute à
Trust avec une superbe reprise de Ton Dernier Acte. Comment avez-vous été
sollicités pour faire partie de cet album et qui a décidé du morceau ? C'est un
excellent choix, la voix de Robert me donne des frissons à chaque écoute ! |
On reparle d'Océan en 1987. Nouvelle version de "Juste au bout du désert" pour
Sony Music, en 1998 réédition de GOD'S CLOWN" par le label Mantra FGL, en 1999
les compils "REVOLUTION HARD ROCK Vol 1+ Vol 2" avec les titres "Menteur" et "A
force de gueuler" et la réédition du dernier album Barclay + les titres live
toujours par Axe Killer FGL, ensuite en 2000, Thierry Wolf, PDG de FGL nous
sollicite pour le tribute à Trust, nous avons décidé du morceau avec Robert. Je
pense que nous avons fait le bon choix. |
- A ce moment-là aviez-vous décidé
de redémarrer le groupe ou ne s'agissait-il que de participer à ce disque ? |
En 2001/2002, nous retrouvons l'envie de redémarrer le groupe avec Gilles Polvé
à la basse et notre ami Alain Gouillard aux drums. On retrouve les mêmes
sensations, les mêmes envies, la même énergie. Nous décidons alors de préparer
un nouvel album et le retour sur scène. |
- L'aventure prend malheureusement
fin en mars 2004 avec le décès de Robert... |
L'aventure prend fin violemment...
que dire... Robert, tu nous manques... |
- Ne parlons que des bons
souvenirs. Peux-tu nous en raconter quelques-uns ? |
Je me souviens, il n' y a pas si longtemps, d'un 31 décembre.
Nous avons passé un
moment extraordinaire, chansons, musiques, souvenirs, amour, amitié, tendresse,
une nuit blanche ensoleillée, une éclipse à l'envers !
Le concert de Châteauvallon avec les marins du porte-avion Nimitz et la 7ème
flotte américaine... quel concert ! la tournée AC/DC... Bon Scott dans nos
loges buvant un verre avec Robert, le même Bon Scott nous encourageant pendant
notre concert derrière le backline... l'enregistrement de l'album à Londres
avec Tim Frieze Green, Denis Weinricht, 60 jours et 60 nuits incroyables...
Julio Iglesias dans l'émission "Champs Elysées" dans nos loges, nous parlant de
foot et rock 'n'roll... un concert à Nice avec Iron Maiden, Scorpions, More et
Océan, tous dans le même hôtel, je te laisse imaginer... le reportage pour le
journal de TF1 avec Patrice Drevet en Bretagne, se terminant par une mega bagarre
dans le public le jour de l'enregistrement... Guy lux et Dany Saval
remettant à Robert et moi-même le prix de la meilleure chanson Rock Pop pour
"Juste au bout du désert". Nous, nous pissions de rire... |
- Je crois savoir que tu prépares
un petit quelque chose en hommage à Robert pour l'année prochaine ? |
L'idée, c'est de regrouper un maximum d'archives, photos, documents sonores,
titres inédits, films, moments lives... et faire une intégrale sur deux périodes.
D'abord celle de "GOD'S CLOWN", ensuite la période Barclay, avec le premier
album jamais réédité, avec un max de bonus et deux titres dans mes archives à
terminer si j'arrive à récupérer la voix de Robert sur les enregistrements
multipistes. A cela je rajouterais le film des séances de "Ton Dernier Acte" en
studio. Ca sera un travail long mais c'est une manière de rendre hommage à tous
les participants de près ou de loin de l'aventure Océan, pour ceux qui nous ont
aimés et plus particulièrement pour cette voix unique, celle de Robert Belmonte.
J'ajoute que je suis à la recherche de tout document sonore, photos, vidéos,
super-8 ou autres supports concernant le groupe de 1977 à 1982. |
- Georges, merci beaucoup d'avoir
répondu à ces petites questions! |
Merci à toi Shreut! |
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