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INTERVIEWS

 

Henry Dumatray est un journaliste qui évoluait dans le monde du hard rock et du metal en écrivant dans le magazine Hard Force. Merci à lui d'avoir répondu à nos questions.
Interview réalisé le 10 Septembre 2004 par Syl70, avec l'aide de MoX, Anteanos, Sylvain, Trendkill, Gandalf, et diffusé ici avec l'aimable autorisation de JoeHell, webmaster du site HR80.



En premier lieu pourrais-tu te présenter (age, études, parcours professionnel...) ?

J'ai 36 ans et j'avoue n'avoir pas fait d'études plus que ça. J'ai rejoint Hard Force à l'âge de 18 ans (ou 19, je ne sais plus précisément). Pendant toute l'existence du magazine, Hard Force a donc été ma seule activité. Grâce à lui, je suis devenu journaliste et ai accumulé de l'expérience dans ce domaine.


Ton parcours initiatique qui t'a mené à aimer le hard rock et autres styles (comment, pourquoi, avec qui...) ?

Comme tout le monde, je suis un jour tombé sur "Highway To Hell". C'était fort, ça dérangeait, et j'aimais ça. Je n'ai plus lâché ensuite. Trust, Maiden, Def Lep... Et puis tous les groupes des années 80.


Peux-tu nous rappeler comment a démarré l'aventure HARD FORCE au beau milieu des 80's ?
Un fanzine qui devient magazine... C'est à la fois banal et pas tant que ça. L'équipe a beaucoup évolué au fil des années, je suis resté. Je me souviens qu'on avait tous vraiment la foi. Peut-être un peu moins les derniers temps, mais pas en ce qui me concerne.

Au départ, tu n'étais pas forcément le chroniqueur le plus "prolifique" du magazine dans le sens où tu n'étais pas celui qui écrivait le plus de chroniques. Situation qui, semble t-il, évolua par la suite. Quelle était donc la répartition des tâches au sein du magazine et plus particulièrement les tiennes ? D'où vous venaient toutes ces idées incroyables et comment prenaient-elles naissance (les dossiers, les compte à rebours, force parallèle et surtout l'élection de la playmate etc.).
Les idées, c'était le fruit de discussions entre nous, d'envies des uns ou des autres. La Playmate par exemple, c'est un truc d'interactivité avec les lecteurs (plus précisément les lectrices dans ce cas là). Mais il y a eu aussi les journées portes ouvertes à la rédac', les concours... Pour les dossiers, Emmanuel Potts, Christian Lamet avaient toujours pas mal d'idées. C'est vrai qu'au début je me spécialisais pas mal dans les groupes français. Parce que j'aimais ça, mais ça limitait aussi mon champ d'action. Et puis il a fallu faire ses preuves. J'étais jeune au départ, j'écrivais mieux ensuite ! C'est pour ça que j'ai pris plus d'importance dans le mag. Du moins je crois.

Quelle est ton meilleur souvenir de l'époque Hard-Force ?
Juste après avoir coulé une première fois. La reprise avec les frangins Lamet, Emmanuel Potts, Nicolas Kontos... Je crois qu'on formait une bonne équipe. Et on a alors bénéficié de l'impact Guns N' Roses, Metallica, Nirvana, Maiden...

Quel est ton avis rétrospectif sur Hard Force (les aspects positifs, ce que tu aurais aimé faire, que tu n'as pas pu, ce qui éventuellement te gênait) ?
La passion, les interviews assez poussées, peu de concessions, de bonnes plumes, ça c'est pour le positif. Le négatif, c'est la pression de certaines maisons de disques et de la pub, à la fin.

Jusqu'au milieu des 90's, HARD FORCE avait une vision très panoramique du hard rock, accordant à quasiment toutes les tendances un intérêt égal. Cette vision semble s'être rétrécie par la suite. La pression financière exercée sur le titre était-elle l'unique cause de cette évolution ?
Non, ce n'était pas l'unique cause. C'est juste qu'on avait senti que l'évolution de notre lectorat, plus jeune, se situait dans ce créneau. On a voulu répondre aux attentes des lecteurs avant tout. Et ça a marché ! Hard Force n'a pas disparu pour ces raisons précisément, mais à cause de tout un ensemble de choses.

Les couvertures de Hard Force qui tournaient presque systématiquement autour de Metallica, Pantera, Korn, Max Cavalera, Machine Head de 1997 à la fin, alors qu'une vingtaine d'autres combos pouvaient tout autant avoir cet honneur, c'était purement un choix pour attirer le plus de lecteurs, une pression des attachés de presse/maisons de disques ou autre ?
Je crois avoir répondu précédemment. Disons qu'avant aussi on avait Maiden en couv' régulièrement... A titre perso, j'ai râlé plusieurs fois à cette époque, parce que Sepultura revenait un peu trop souvent à mon goût.

Hard force est aujourd'hui l'un des magazines les plus respectés de son époque. C'est également un magazine qui a eu de nombreux hauts et bas, mais qui a toujours su rebondir et renaître de ses cendres (notamment en 1992). Comment s'est achevée cette belle aventure ? Et pourquoi le magazine n'est-il pas reparti une énième fois ?
Le groupe de presse a repris Best. Les énergies se sont éparpillées. Et lorsque la société a déposé le bilan, il y avait un repreneur potentiel... Qui s'est finalement désisté.

Sais-tu ce que deviennent Christian LAMET, Emmanuel POTTS et Hervé SK GUEGANO ? Es-tu encore en contact avec d'autres ex-Hard Force ?
Pas précisément. J'ai revu Emmanuel, Christian... Mais pas depuis que je suis à voici, qui me prend vraiment tout mon temps.

Et Charles GRONCHE, ce type existait vraiment ou bien n'était-ce qu'un délire de l'équipe ?
Faudrait lui demander !

Qu'as tu fais entre Hard Force & Voici ? Voici est-elle la seule revue dans laquelle tu bosses ?
Entre les deux, j'ai bossé pour un site Internet (France MP3) et pour le magazine Compact. Effectivement je consacre tout mon temps à Voici, et ça me plait beaucoup ! D'une certaine façon, c'est un magazine rebelle. Il y a de l'esprit punk ici, je le pense vraiment.

J'imagine que tel le guitariste contraint de travailler comme requin de studio, tu écris aujourd'hui pour Voici surtout pour gagner ta vie (ce n'est bien évidemment pas un jugement)... selon toi est-ce que rien n'a changé en France et qu'il est toujours aussi difficile de vivre convenablement du hard rock ?
Il est plus difficile que jamais de vivre du hard rock en France. Et si je gagne ma vie en écrivant à Voici (ça n'a d'ailleurs rien de comparable financièrement avec la presse rock ou metal), ce n'est pas parce que j'y suis contraint mais parce que ça me plait. C'est un autre challenge, avec 16/17 ans de presse metal.

Projettes-tu de revenir à la presse "hard rock" à plus ou moins long terme ?
Qui sait ce que l'avenir nous réserve ? J'ai toujours des amis qui travaillent dans ce milieu...

Sinon quels sont tes projets ?
Rester où je suis et continuer de bien m'y amuser !

Est-ce que tu es toujours en contact avec des musiciens ?
Oui. Kai Hansen, Piet Sielck, qui sont venus tous les deux à mon mariage. Timo Kotipelto... Et quelques autres que je suis toujours heureux de revoir lorsqu'ils passent en promo à Paris.

Parmi les nombreux artistes que tu as eu l'opportunité de rencontrer et/ou d'interviewer (FM, QUEENSRYCHE, LOVE / HATE, ROGER WATERS, les frères YOUNG etc.) Quels sont tes plus mémorables souvenirs d'interviews ? Et quels sont les artistes qui, pour toi, représentent le mieux cette période 85-95 ?
Les frères Young, Roger Waters, Bruce Dickinson, Metallica, Brian May... Ce sont mes meilleurs souvenirs. La période 85/95, c'est Maiden, Metallica, Helloween !

Et ton avis sur l'évolution générale de la presse metal depuis la disparition de Hard Force ?
Ce n'est pas aux disparus de critiquer les valeureux survivants.

Selon toi, et compte tenu de l'évolution de notre genre favori au cours de ces 20 dernières années, ne penses-tu pas qu'à l'image de la réduction du terme heavy Metal à metal (voir même à la quasi-ringardisation du terme hard rock) le genre s'est en apparence appauvri ?
En apparence peut-être, mais on s'en fout. Tant qu'il sort de bons albums (et c'est toujours le cas)... On a toujours été traités de ringards, ce n'est pas nouveau. Au bout du compte, le heavy metal est toujours là alors que tant d'autres courants à la mode ont disparu...
 
Avec le recul, penses-tu que le mouvement néo-metal (qui s'effondre commercialement depuis 2 ans) a été surcôté, surestimé par les médias à l'époque où il cartonnait ?,
Oui ! 1000 fois oui.

Quel est ton sentiment à propos de toutes ces reformations (Europe, Bang Tango...) ou de ces tournées aux Usa (Kiss, Poison...) qui montrent une renaissance et/ou une nostalgie de la musique des 80's ?
C'est la nostalgie qui entraînera peut-être la renaissance. La roue tourne de toutes façons.

Comment vois-tu l'avenir du Metal ? et par là même, de la musique en général ?
Inventer des nouvelles variantes ? Bof... Moi, je continue d'aimer mon heavy et mon speed mélodique. Et je ne suis pas le seul. Pour la musique, ben si on peut empêcher Michael et ses amis de trop nous envahir, on aura fait un bout de chemin. Les gens auront toujours besoin/envie d'authenticité.

Quel est le dernier concert qui t'as marqué (tout style confondu) ? Le dernier album qui t'as marqué (tout style confondu) ? Même question niveau album/concert mais en ce qui concerne le hard rock ?
Maiden à Bercy. Nightwish (Once).

Forcément la question qui tue : écoutes-tu vraiment ce que tu chroniques dans Voici ? D'ailleurs comment choisis tu les CD à chroniquer pour ce magazine ?
Oui, bien sûr. Certains pas en entier quand même. Je choisi en fonction des événements, des sorties majeures et parfois de mes goûts. Il m'arrive aussi de chroniquer du heavy : Maiden, Nightwish, Blind Guardian, Danzig... Tous ont déjà été chroniqués dans Voici.

Est-ce qu'aujourd'hui tu aimes enfin AEROSMITH ?
Là, vous êtes furieusement bien informés. Ben oui, avec le temps je vieillis... Comme eux !

Et pour terminer, question d'un de tes grand fan: t'habilles-tu toujours chez l'Hindou ?
Je ne me suis jamais habillé là bas ! Mais je veux bien assister au défilé de leur nouvelle collection : on ne sait jamais ! D'ailleurs à voici, je viens souvent avec mon tee shirt AC/DC ou Gamma Ray. J'ai aussi un très beau Blind Guardian, d'une très ancienne tournée avec marqué "Crew" dessus. C'est Hansi Kursh qui me l'avait offert et je ne manque jamais une occasion de le porter.


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