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COMPTE-RENDU LIVE

 

Voici un compte rendu du Paris Metal France Festival II qui s'est déroulé à la Locomotive de Paris, le 13 Janvier 2008. Photos et Live Report par Ben de MetalSickness.


Choisy le Roi, 5 et 6 juillet 1985, mon premier festival : le France Festival.
13 janvier 2008 : La Loco : Paris Metal France Festival II.
Aujourd’hui, c’est un gigantesque flashback auquel je me rends. Une fête de la nostalgie (pas seulement, on l’espère) que nous devons à la volonté de Phil'Em All et toute son équipe du Rock Fort Show sur Radio Aligre. Qu’ils en soient remerciés car l’affluence montre que cet événement était attendu par beaucoup.

L’affiche est alléchante à souhait avec le retour d’un bon nombre de groupes qui ont marqué mon adolescence, mais elle peut aussi faire trembler : que sont mes héros devenus ?
D’emblée, pour me préparer, je me regarde dans une glace : par rapport à cette époque, j’ai pris du poids (de légères mais tenaces poignées d’amour dirons-nous), perdu mes cheveux (Kojak, Halford), et comme disait Desproges "je m’essouffle désormais plus vite dans les escaliers trop raides ou les femmes trop molles".
Il ne faudra donc pas être surpris par les changements de physionomie de certains. Mais qu’importe, ce qui compte c’est la musique et le plaisir de se retrouver pour cette grosse fête qui a motivé certains à sortir de leur retraite musicale.

ROYAL BUBBLE ORCHESTRA

On ouvre le bal avec Royal Bubble Orchestra et d’entrée, le constat est agréable : le son est bon, les lumières simples et très réussies, bref, on va passer un bon moment (rajoutez à cela un merchandising abondant pour des prix plus que raisonnables et la possibilité de discuter avec tous les musiciens soit sur les stands, soit au bar).
Le groupe propose un rock terriblement groovy (comment pourrait-il en être autrement avec David Jacob à la basse ?) et accrocheur. Le chant, qu’il soit clair ou agressif fait mouche, le jeu de guitare est authentiquement rock et aérien. Mais c’est surtout David qui attire les regards, tant par son look (Ah ces poses fixes, le regard droit devant lui, avant de se fendre d’un seul coup d’un grand sourire !) que par son jeu qui donne à RBO une assise très entraînante. Comme pour les groupes suivants, la demi-heure accordée semble bien courte, mais elle donne envie d’y regoûter au plus vite. Une entrée en matière très réussie.

Setlist :
King of lies / Pollution / Time to despair / Lullaby / Indian bubble / Where is my love / Your world is over / Thrill me / No room inside

DEMON EYES

Le changement de matos est rapide (ce sera le cas toute la journée) et Demon Eyes investit la scène. Je précise d’entrée que je n’ai jamais accroché à ce groupe et encore moins à sa musique. J’éviterai donc d’en dire du mal ici, si ce n’est que je n’ai franchement pas changé d’avis ! Notons toutefois que le public a très bien accueilli cette formation (donc mon opinion…) qui se donne véritablement à fond ("qui tue" bravo pour l’autodérision Phil) comme en témoigne le jeu de scène véritablement possédé de Thierry. Il y avait dans la salle pas mal d’aficionados qui suivent le groupe très fidèlement depuis sa reformation. La bande des frères Masson nous offrira en outre une bonne reprise de "Breaking The Law" avec Renaud Hantson, seul guest de toute la journée.

Setlist :
Pestiférés / Indifférence / L’invincible force de la mort / L’orgie des damnés / Seek and destroy / Demon Eyes / Les deux maudites / Breaking the Law (avec Renaud Hantson)

WITCHES

Suivant sur l’affiche : Witches, groupe dont j’ignore tout, si ce n’est qu’il compte en ses rangs Bernard-Yves, qui officie également dans ADX. Que dire si ce n’est que le quatuor, emmené par Sybille (et dont la basse est aussi tenue par une jeune femme) va tenter en trente minutes chrono de retourner la Loco au prix d’une prestation bien violente. Le chant varié, tout à tour calme puis hyper saturé (tout comme les guitares), évite aux compos de sombrer dans la monotonie, et j’avoue que même si le style musical pratiqué est assez éloigné de mes goûts, cette prestation fut des plus sympathiques, devant une affluence qui commençait à grossir franchement.

Setlist :
Difficile de croire / Crystal / All is in proportion / SMF / Eternal heroes / Dead whereas innoncent / Horror museum

SQUARE

Mais place à ce qui constituait le premier gros évènement de la journée avec le retour de Still Square. Les auteurs du désormais culte "Rock Stars" ont trimé pour être prêts à temps (certains avaient lâché la musique depuis plus de quinze ans) et à leur arrivée sur scène, l’ovation qui leur est réservée est énorme. Hélas, sur le premier morceau, Thierry, l’un des guitaristes est réduit au silence. Le temps de finir la chanson, puis de régler ce souci technique (là, Jean-Pierre, l’autre gratteux semblait au bord de la panique, voyant le rêve virer au cauchemar) et Still Square va reprendre un set énergique, démarrant et terminant par les classiques du groupe mais incluant aussi, et c’est très courageux vu le contexte, trois inédits. Des nouveautés qui n’ont pas à rougir de la comparaison avec leurs aînés. A priori plutôt inquiet (j’adorais ce combo, et j’avais peur de les voir se planter), je suis rapidement rassuré. Compact, visiblement heureux d’être de la fête, le groupe est toujours aussi mélodique et incisif. Et puis Guy, la voix de Square (et merde, moi c’est comme ça que je les ai connus) n’a pas bougé, et le frontman, décontracté (en apparence) prend lui aussi son pied (il avait les yeux qui faisaient roue libre sur la partie instrumentale de "Rock Stars"). Un bain de jouvence partagé par un public très en voix qui ne perd pas une miette de cet instant que chacun sait éphémère. Définitivement, la première claque en terme d’émotion, un retour gagnant pour un groupe sympa, qui ne se prend pas la tête.

Setlist :
Les Cibles / La bête / Pour Dieu et le Roi / Manoir hanté / Accepte / Rock Stars

NO RETURN

Avant d’attaquer le triptyque final de cette orgie métallique, voici le retour de… No Return ! Au-delà de ce jeu de mots aussi facile que peu inspiré, je ne m’attarderai pas sur la prestation du groupe, car je me sens particulièrement hermétique à son domaine musical. No Return présente ce soir deux nouveaux titres et adresse une dédicace spéciale à Decapited. Ayant décidé d’aller à la rencontre d’un certain nombre de musiciens présents dans la salle, je me rends au bar, d’où ne me parvient qu’un martèlement incessant qui ne me donne pas envie d’en savoir plus.
J’en profite donc pour aller serrer la pogne de Marc Varez (ex-Vulcain) ou assister aux retrouvailles entre les mecs de Blasphème et Daniel Puzzio (ex-Vulcain aussi).

Tiens, d’ailleurs, à propos des maîtres de la forge, Phil’Em All entre deux sets demandera au public quelle reformation lui plairait pour l’an prochain. Devinez quel est le nom qui est ressortit ? VUUUUUULCAIIIIIIIN !!!!!!!! (à suivre…)

Setlist :
Truth and reality / Machinery / Don’t judge me / Loaded gun / Manipulated gind / Lost / News item / Vision of decadence / Memories

KILLERS

Fin d’après-midi et déjà le sixième groupe de la journée. Pas n’importe lequel puisqu’il s’agit des vétérans de la scène française, Killers, le seul combo qui n’a jamais cessé d’exister (malgré bien des embûches), une formation qui, si elle ne m’attire que moyennement musicalement, est celle qui m’inspire le plus grand respect pour son parcours hors norme et l’incroyable détermination de son leader Bruno Dolhéguy. Bref, trêve de bavardage, Killers a fait le long trajet depuis Bayonne (Bidache pour être précis) pour en découdre et va nous asséner : UNE BAFFE MONUMENTALE !
C’est vrai que j’avais lâché l’affaire scéniquement, mais alors là, terrible ! D’abord le groupe possède des supporters fidèles et infatigables. En baroudeurs de la route, les musiciens sont hyper carrés, sereins, détendus. Tous les refrains sont repris d’une seule voix par le public (Bruno ira jusqu’à se tourner les pouces sur une version tout bonnement historique de "Rosalind"). Ca tourne, ça mitraille, c’est hargneux mais aussi très mélodique (Thierry Andrieux n’en finit pas de faire de la dentelle, pendant que Bruno dégaine à toute vitesse). Un moment de pur bonheur partagé, terminé par une rafale de titres ultra rapides (Heavy Metal Kids/Habemus Metal/Overkillers). La set-list, France Festival oblige, fait la part belle au premier opus du groupe (trois extraits, dont le "magicien d’Oz", joué grâce aux cinq minutes gagnées sur le temps d’installation du matos), qui nous gratifie aussi de quelques raretés appréciées comme il se doit. En résumé, avant, je disais : "Killers, c’est pas trop mon truc, mais respect !". Maintenant, je dirai "Killers, c’est où ? C’est quand ? Faut qu’j’y aille c’est super" ! Et un fan de plus, un !

Setlist :
Le côté sombre / Le fils de la haine / Délire de mort / L’assassin / Rosalind / Roi du speed / Tais-toi / Résistances / Deux bastos dans le cigare / Le magicien d’Oz / Heavy Metal kids / Habemus Metal / Overkillers / Le côté sombre

BLASPHEME

A ce stade de la journée, la Loco n’en finit plus de se remplir et il va falloir penser à pousser les murs ! Killers à fait monter l’ambiance de plusieurs crans, mais nous allons maintenant basculer dans une autre dimension.
Phil, la voix chevrotante d’émotion, vient nous faire un petit speech pour nous présenter ceux qu’une grosse partie de l’assistance (sans offenser qui que ce soit) est venue retrouver : BLASPHEME !
Monumentale, titanesque, inouïe, la clameur qui s’élève lorsque le rideau s’ouvre justifie à elle seule ce festival ! Ils sont là, devant nous, et pendant pas loin d’une heure, les quatre lascars vont, eux aussi se prendre une baffe ! Un échange d’amour entre un groupe et son public comme on en voit peu. Couplets, refrains, parties mélodiques, le public va TOUT chanter, portant le combo à bout de bras. Et pour un groupe qui se réveille d’une longue inactivité, quelle patate ! Il faut dire qu’avec Aldrick à la batterie (le fils de Philippe le bassiste), Blasphème est boosté comme il faut. Philippe n’a rien perdu de son jeu de basse ultra dynamique et Pierre, même s’il semble parfois un peu à la peine (et qui a beaucoup de mal à contenir le trop plein d’émotion qui l’étreint, en atteste les soupirs et les grands appels des yeux vers Phil sur le bord de la scène), a gardé son jeux incisif, véloce, si caractéristique. Et puis il y a Marc. Alors certes, il n’a ni le physique, ni le look, ni l’attitude du chanteur de hard. Mais putain cette voix ! Et du coup tout paraît naturel (même s’il souffre un peu quand le débit de parole se fait trop rapide). Lui aussi nous dira à quel point il est touché par l’accueil. C’est l’avantage du chanteur, il peut verbaliser ce qu’il ressent. Du coup, il évacue ses émotions. Pendant ce temps là, Pierre est au bord des larmes et Phil’Em All craque carrément.
Pendant "Taxer le Peuple", la sono explose ! Le temps de tout remettre en marche et c’est repartit comme en 14 ! C’est d’ailleurs là qu’on voit la fragilité du groupe qui n’a pas joué depuis longtemps (et donc pas au top niveau confiance). Le redémarrage est difficile (le temps d’une chanson, Pierre et Marc ont le regard inquiet) mais les fans sont là, gorge déployée pour soutenir ce combo si attachant. C’est aussi l’occasion de pogos comme rarement dans la carrière du groupe. Les chansons ont terriblement bien vieilli, et sur la nouvelle version de "Vivre Libre", la salle couvre carrément le chant de Marc (qui n’en croit pas ses oreilles). C’est sur un énorme "Désir de Vampir" que s’achève le set. Terminé ? Non, car Blasphème à droit à un rappel, le superbe "Vengeance Barbare" ! Fin du show, ovation énorme, salle en fusion, le pari est gagné ! Messieurs, après un tel retour, vous n’avez pas le droit de ne pas nous remettre ça de temps en temps (22 ans d’attente ce fut trop long !) !

Setlist :
Jack l'éventreur / Enfer Paradise / Seul / Sanctuaire / Au nom des morts / Territoire des hommes / Vivre libre / Taxer le peuple / Jéhova / Désir de vampyr
Rappel : Vengeance barbare

ADX

Après un ultime speech de Phil’Em All (avec distribution de T-shirts) et son équipe. Il est maintenant temps d’achever tout le monde par un feu d’artifice avec ADX venu présenter son nouvel album "Division Blindée" dont la sortie ne saurait tarder.
Pour ceux qui l’ignorent encore, un concert d’ADX ressemble avant tout à une franche partie de rigolade entre potes (même si côté musique, on bastonne sévère). Le show de ce soir ne dérogera pas à la règle. En alternant nouveaux titres et classiques, le groupe avance en terrain conquis et c’est tout sourires que les musiciens balancent missiles sur missiles. Rayon nouveauté, c’est incontestablement "Division Blindée" qui emporte la plus grande adhésion tandis que du côté des oldies, la lutte est plus serrée. On a droit à "Prière de Satan" deux fois, puisque arrivé à mi-morceau, Klod le bassiste qui saute et danse dans tous les sens, est privé de son. Gros plaisir pour moi avec une super version de "L’étranger", mon morceau fétiche. Arrivé miraculeusement contre la scène, je suis ensuite aux premières loges pour voir mon voisin tiré sur la scène par Phil. Pensant au départ pouvoir présenter "Résurrection" avec le chanteur, il est ensuite tout heureux de chanter avec le groupe (et bien d’ailleurs). Mais là où la panique le gagne, c’est quand Phil saute dans le public pour aller boire une mousse,

puis fait mine de disparaître dans la salle. Après quelques instants de paniques, notre jeune héros voit revenir le chanteur pour la fin du titre ! (Faut pas provoquer ADX !). Dans la fosse, ça pogotte, ça slamme à tout va (surtout une jeune fille à la jupe démentiellement courte, et aux jambes exagérément longues…Une vision en contre plongée des plus sympathiques, sauf quand elle perd l’équilibre et saute à pieds joints sur mon coude…Ah le rock’n’roll !).
Bref, un déluge métallique dans la bonne humeur, qui après la pause chant de "Brocéliande", s’achève sur le classique des classiques "Caligula", qui n’en finit plus d’être accéléré au fil du temps. Une bonne boucherie comme on les aime, pendant laquelle Phil jette des pelletées de T-shirts du groupe dans le public !

Setlist :
Avant l'assaut / A la gloire de Dieu / Prière de satan / Déesse du crime / Livide / L’ordre sacré / Division blindée / L’étranger / De l’autre côté / Résurrection / Notre-Dame de Paris / Mary la sanglante / Suprématie
Rappels : Lycanthropie / Brocéliande / Caligula

Voilà, la fête touche à sa fin. Les membres du Rock Fort Show distribuent du champagne au premier rang (on sait recevoir) et c’est avec ces quelques bulles dans le ventre et des étoiles plein les yeux qu’on quitte la salle, non sans avoir salué une dernière fois certains protagonistes de ce festival.

Une belle journée sous le signe de la passion et de la fidélité pour laquelle on ne dira jamais assez merci à la team du Rock Fort Show ! (et bravo pour l’organisation)

Merci à Phil’Em All et à Roger pour l’invit, le pass et l’accueil.


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