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COMPTE-RENDU LIVE

 

Le vendredi 6 décembre 2013 se déroulait à Clermont-Ferrand la "Release Party" des groupes AWACKS et MEDUSA, qui présentaient leur dernière sortie discographique. L'occasion de découvrir de nouveaux titres en live.

Lolo36 revient sur cette soirée et nous transmet son ressenti, tout ceci agrémenté des photos de Ingrid Decker.



C’est un vendredi soir très chargé musicalement sur Clermont-Ferrand avec Nolwenn Leroy qui squatte le zénith et une coopérative de mai qui accueille les rappeurs marseillais de I AM.

Mais en ce qui me concerne, en ce 6 décembre 2013, c’est la release party de "Resilience" le 4ème album studio de AWACKS qui a retenu toute mon attention.

Toutes mes excuses à la concubine d’Arnaud Clément et à Akhenaton mais ça fait quand même un septennat qu’on l’attendait ce nouvel opus et je ne pouvais rater l’occasion d’entendre ces nouveaux titres sur scène, d’autant plus que je n’avais pu me rendre au concert du groupe à la mi septembre à l’occasion du Vulcan hot road de Mozac.

Après avoir récupéré mon pote à la sortie du boulot, nous nous dirigeons donc vers le stade Marcel Michelin et vers le XV Montferrandais, lieu de réjouissance du soir (le mot est d’autant plus adapté que le lieu était auparavant un club libertin) perdu au milieu de la grisaille des usines, des entrepôts désaffectés et de maisons sinistres.

Bref pour le cadre on repassera, en revanche pour se garer pas de problème et nous nous avançons donc vers l’entrée pour nous acquitter des 6€ demandés ce soir.

MEDUSA

Lorsque nous pénétrons dans les entrailles du XV, les AWACKS sont en train de terminer leur balance et de peaufiner les derniers réglages.

Le backdrop, quant à lui, est aux couleurs de MEDUSA, le groupe invité pour ouvrir les hostilités ce soir.

Je dois avouer que je ne connais pas ce combo puydômois qui peut lui aussi s’enorgueillir d’une sortie avec la récente mise sur le marché de "Into my eyes", un EP 3 titres.

C’est vers 21h20 que MEDUSA débute son set devant une salle malheureusement loin d’être comble et dont l’affluence doit se situer aux alentours de 80-90 personnes.



Qu’importe, le quintet emmené par le guitariste Laurent Pechaubes ne s’en laisse pas compter et balance son rock hard énergique qui ne tarde pas à réchauffer l’ambiance.

Il faut dire que le chanteur Olivier Costes se révèle un vrai showman et ne tient pas en place, arpentant la scène de long en large et se risquant même à monter sur un muret étroit pour venir au milieu des spectateurs, histoire de réveiller un peu l’ambiance.

Le groupe joue un set constitué bien évidemment des 3 titres de son EP mais surtout de reprises puisées dans divers paysages musicaux, signe d’un groupe qui semble encore chercher sa voie.



Si cet exercice se révèle d’ailleurs fort réussi sur les "Nice boys" (Rose Tattoo), "Tostaky" (Noir Désir), "Poison heart" (Ramones) ou encore "Nowhere" (Therapy?), où l’énergie du combo et de son frontman font belle impression, je suis en revanche plus circonspect sur les reprises du "Killing in the name of" de Rage Against The Machine ou sur le "Lonely day" de System Of A Down.



Pas que l’interprétation soit mauvaise (bien au contraire), mais ces titres appartiennent à un autre style (hardcore, néo métal) qui ne me semble pas être celui qui sied le mieux aux caractéristiques du groupe, et puis il faut aussi dire qu’il n’est pas simple de reproduire les vocaux hargneux d’un Zakk De La Rocha ou la mélodie d’un Serj Tankian.

Quoiqu’il en soit, MEDUSA ne semble pas en avoir cure, se fait plaisir, et il faut bien l’avouer, cette bonne humeur est communicative.

Le public (il y avait pas mal de potes du groupe et on s’en rendra compte plus tard) a clairement apprécié la prestation, ce qui s’avère pleinement justifié et me convainc de m’acheter leur MCD à la fin de cette soirée.



Setlist :

Shame - Nowhere (reprise de Therapy ?) - Rockstar city light (reprise Lenny Kravitz) - Lonely boy (Black keys) - Poison Heart (Ramones) - We’re gonna die (Slash) - Looking for medusa - Tostaky (Noir désir) - Last day - Nice boys (Rose tattoo) - Lonely day (System of a down) - Killing in the name (Rage against the machine)

AWACKS

Le moment tant attendu est arrivé. Crock et sa bande prennent possession de la scène et ce que j’avais cru percevoir pendant la balance se vérifie : si le groupe est toujours un quintet, ce sera avec Mike, le nouveau guitariste mais malheureusement sans claviériste, Nach ayant décidé de ne plus faire partie de l’aventure.

En conséquence, AWACKS va utiliser des samples tout au long de son concert et c’est François, le batteur, qui via un PC portable posé à ses côtés, va effectuer les lancements.

Le concert s’ouvre sur "System crash" qui n’est autre que le 1er titre du nouvel album "Resilience" et ce choix s’avère juste parfait.

Le son est très bon et équilibré (les samples se fondent bien dans l’ensemble), les lights sont soignés preuve que rien n’a été laissé au hasard et surtout Crock est à la hauteur de sa réputation sur album, c'est-à-dire impressionnant !

Quelle voix ! En plus "System crash" est un morceau excellent, heavy à souhait, agrémenté de petites touches électro de très bon goût et surtout doté d’un refrain répété à l’infini qui fait mouche instantanément.



Les 3 morceaux suivants sont eux aussi extraits du nouvel album, qui plus est dans le même ordre chronologique et nous avons ainsi droit successivement à "Age of solitude", "Field of roses" et "Disappear" et je n’irai pas par quatre chemin c’est du tout bon pour qui aime le genre hard prog.

D’autant plus que les musiciens se révèlent à la hauteur de leur frontman, François martyrise ses fûts comme si sa vie en dépendait. Il semble possédé et les grimaces sur son visage prouvent que le garçon ne triche pas et donne tout ce qu’il a dans le ventre.

Steve au contraire est plus posé, symbolisant en quelque sorte la force tranquille du groupe, le six cordiste assure et il n’y a rien d’autre à ajouter. C’est propre et c’est ce que le style du groupe nécessite.

Stan, le bassiste arbore fièrement un T-shirt à l’effigie de "Imido" le dernier KILLERS en date (dont il est l’auteur de l’artwork) et semble tout à fait décontracté, faisant courir ses doigts avec une habileté que beaucoup lui envieraient le long du manche de sa basse 5 cordes.

Il se rapproche assez souvent du nouvel arrivant Mike pour le soutenir du regard, surtout que ce dernier ne semble pas verni ce soir. En effet, le garçon rencontre des problèmes de son qui l’obligent à changer de guitare dès le 3ème morceau.

Comme si cela ne suffisait pas, il doit régulièrement se réaccorder à plusieurs reprises, mais cela n’altère en rien le sourire qui barre son visage. Mike semble heureux d’être là sur scène et il reçoit d’ailleurs un bel hommage de Crock qui nous explique qu’il a eu très peu de temps pour assimiler le répertoire du groupe (à ce sujet il possède à ses pieds un pense bête avec tous les accords des morceaux du set).

Première incursion dans le répertoire de "The third way" et dans la langue française (exclue du nouvel album comme le signale Crock) avec le titre "La haine et la souffrance" qui prouve si besoin en était que le chanteur est aussi à l’aise dans sa langue maternelle qu’en anglais.

Quel plaisir de réentendre cet excellent morceau et il en sera de même un peu plus tard dans la soirée avec "Rêve" qui sera le deuxième et dernier titre du concert non issu de "Resilience" car les albums "Panorama" et "Atmosphere 136" n’auront pas l’honneur d’être représentés.

Après "Mirror, mirror" (qui n’est pas une reprise de Def Leppard ou de Blind Guardian) et "Madness", arrive le tour de "Hey you" qui donne l’occasion à Crock de rendre hommage à Nach qui "
s’est beaucoup impliqué sur ce morceau musicalement et au niveau des paroles".

"
Il reste présent sur scène via les bandes et… dans la salle" et effectivement en me retournant je constate que l’ex claviériste est bel et bien là.

Malheureusement, je constate aussi que la salle s’est vidée et nous ne sommes désormais plus qu’une trentaine à profiter du show. J’avoue que ma déception est grande et que j’ai de la peine pour les Awacks.

Mais les musiciens eux, se révèlent professionnels de bout en bout et continuent de tout donner comme si de rien n’était et c’est bien connu, les absents ont toujours tort car le final va s’avérer somptueux.



Crock annonce "
un pavé de près de 10 minutes" et c’est l’excellent "Ashes of life", titre de clôture du nouvel opus qui nous est jeté en pâture, avant un moment que je vais oser qualifier de magique.

Le frontman s’attaque à présent à une reprise "
d’un groupe pas vraiment hard rock" et on comprend que c’est l’heure du "Mama" de GENESIS. Le chanteur, seulement accompagné des bandes (je n’ose imaginer ce que cela aurait pu donner avec Nach sur scène) me file la chaire de poule.

Pour moi, tout est ici réuni : la qualité du titre, celle de l’interprétation, celle des jeux de lumières, pour faire de cet instant le moment fort du concert. Quelle classe !

C’est "Rêve" qui doit succéder à ce monument du rock progressif et qui s’en accommode d’ailleurs fort bien, avant que le groupe ne se "libère" des samples pour une reprise du "Evil that men do" de Maiden qui réveille un peu les dernières personnes présentes.

Même si l’appel est timide, le groupe revient sur scène pour un rappel en compagnie de MEDUSA sur un "Highway to hell" un brin bordélique mais au combien fédérateur.



Setlist :

System crash - Age of solitude - Field of roses - Disappear - La haine et la souffrance - Mirror mirror - Madness - Hey you - Ashes of life - Mama (Genesis) - Rêve - Evil that men do (Iron Maiden) - Highway to hell (AC/DC avec Medusa)

Je passe par le bar pour descendre quelques bières et me procurer pour 5€ le MCD de MEDUSA.

Au passage je vais adresser un carton jaune typiquement auvergnat (on ne se refait pas) à AWACKS pour le prix de vente de "Resilience" fixé à 16€ alors qu’on aurait pu logiquement espérer un prix plus bas, dans le cadre d’une vente directe, que ceux pratiqués sur le net.

D’autre part, la séance de dédicace annoncée sur les affiches n’a jamais eu lieu, les musiciens préférant discuter avec leurs proches ou leurs amis après le concert.

Il est presque une heure du matin lorsque je quitte les lieux et déjà le temps de dresser un premier bilan en rejoignant la voiture.

J’ai vraiment le sentiment d’avoir assisté à deux très bons concerts mais pour des raisons différentes.

Si je devais brièvement résumer la prestation des deux groupes, je retiendrai l’énergie très rock’n’roll déployée par MEDUSA (et en particulier son chanteur) tandis que c’est le professionnalisme, la qualité d’interprétation et de composition qui m’ont interpellé chez AWACKS.

En ce qui concerne MEDUSA, je reprocherai des choix de reprises un peu trop diversifiés, voire pas toujours heureux, d’où l’espoir que le combo va rapidement étoffer son répertoire avec des compositions originales et trouver son style.

Et s’il poursuit dans la veine de son EP il faudra vraiment compter avec lui.

Pour ce qui est de AWACKS, l’utilisation des samples m’apparaît comme une vraie contrainte et emprisonne à mon sens le groupe dans un cadre un peu trop rigoriste qui confère un côté clinique à son concert.

Un sentiment que j’ai particulièrement ressenti sur la reprise de "Mama" (et même Crock a demandé de l’aide au public car il allait être seul avec les bandes) qui aurait été à coup sûr encore meilleure si un musicien avait été aux côtés de son chanteur sur scène.

J’espère réellement que le groupe va réussir à trouver un claviériste du niveau de Nach dans les plus brefs délais pour s’affranchir de ces bandes pré enregistrées et retrouver tout ce qui fait la magie d’un groupe : l’osmose entre musiciens.

Enfin, malgré la qualité des concerts, j’ai malgré tout quitté la salle avec un goût amer et aussi en ayant de la compassion pour les AWACKS.

Clermont-Ferrand (soit disant la ville la plus rock de France en 2009) a la chance de posséder un groupe de niveau international (je n’ai pas peur de le dire), au professionnalisme et aux qualités musicales reconnus et aujourd’hui il y avait moins de 30 personnes à la fin de leur concert (et encore, les musiciens de MEDUSA étaient restés dans la salle).

Je ne peux pas croire que tous les hardos clermontois ont accompagné leurs copines écouter Nolwenn Leroy au Zénith ou que la concurrence de I Am ait pu jouer.

Le hard rock était, est et reste un genre marginal en France et malheureusement ça se confirme une nouvelle fois car si MEDUSA n’avait pas rameuté ses potes (qui ne sont d’ailleurs pas restés à tel point qu’il y avait moins de monde pour la tête d’affiche que pour sa première partie), si les musiciens n’avaient pas ramené femmes, potes et même enfants, combien aurions nous été au final ?

Je crains d’avoir la réponse : 4 ou 5 dont mon pote et moi car manifestement nous étions deux inconnus dans la maison, en bout de bar une fois les hostilités achevées !

Dommage, d’autant plus que le soutien des médias locaux aura été inexistant, pas d’article dans le quotidien "La montagne" le lendemain ou le surlendemain, pas de publicité sur la chaîne Clermont 1ère pourtant censée être proche de la vie culturelle clermontoise.

Si les médias clermontois, par je ne sais quel miracle, venaient à lire ce compte rendu, intéressez vous au hard rock clermontois car il y a de vrais bons musiciens et le genre ne se résume pas seulement à un groupe de reprise de AC/DC aussi bon soit-il.

Pour conclure sur une note plus positive, je tire mon chapeau à AWACKS pour ne s’être jamais démotivé, pour avoir donné le meilleur d’eux même avec cette excellente prestation et je leur souhaite ardemment (ainsi qu’à MEDUSA d’ailleurs) d’avoir la possibilité de donner de nombreux concerts pour défendre leur nouvel album mais aussi de bénéficier d’une meilleure promotion, d’un public plus nombreux… bref, de meilleures conditions ne serait-ce que pour garder la flamme et continuer à l’avenir de nous régaler les conduits auditifs avec de la bonne musique.


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