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COMPTE-RENDU LIVE

 

Le jeudi 1er décembre 2016 se déroulait à Clamecy dans le Nivernais, le premier concert de cette reformation de TRUST, à l'occasion du "Au nom de la rage tour". Beaucoup d'interrogations sur ce retour de la part des fans. Allons-nous retrouver le TRUST des débuts ? Va-t-il y avoir de nouveaux morceaux ? Le nouveau line-up sera-t-il à la hauteur ?

Lolo36 revient sur cette soirée et nous fait part des ses ressentis, avec les photos de Laurent Lahierle.


La nouvelle est tombée quelques semaines plus tôt : Bernie et Nono se rabibochent pour la énième fois et remettent TRUST sur les rails pour une tournée de 12 dates.

Malheureusement, pas de date dans la région clermontoise et donc peu de chance que je prenne mon cul par la anse pour aller voir les deux compères. Mais voilà, un cousin qui habite près de Clamecy, sa chérie qui n’est pas vraiment fan de Bernie & Co et voilà donc l’opportunité qui s’offre à moi de voir nos deux meilleurs ennemis sur scène pour la première fois depuis 2008 et leur zénith clermontois.

Comme je le disais, c’est donc Clamecy, une ville d’environ 4000 habitants dans la Nièvre qui accueil TRUST dans sa salle polyvalente pour cette première date du "Au nom de la rage tour".

Un choix qui de prime abord semble surprenant mais les parisiens l’affirment, ils veulent rejouer dans de petites salles et aller à nouveau à la rencontre de leurs fans comme au bon vieux temps.

De plus, il semblerait d’après une source locale, que Nono ait des accointances avec le lieu, ce qui pourrait avoir fait pencher la balance en faveur de Clamecy.

Mais qu’importe ces considérations, l’essentiel est ailleurs et retrouver TRUST sur scène le jour même où François Hollande renonce à sa propre succession tandis que Marine Le Pen et François Fillon sont au sommet de la vague ne peut pas mieux tomber en terme de timing.

Et de contexte politique il sera évidemment question ici et là au cours de la soirée, Bernie et sa "grande bouche" (pour citer Nono) ne se privera pas de fustiger certains de nos élus

Je débarque donc à 18h45 à la salle polyvalente où les forces de l’ordre en armes sont présentes au niveau du rond point d’accès, nous rappelant au passage qu’il convient toujours de rester vigilant.

19h15, nous sommes enfin autorisés à pénétrer dans l’enceinte et je me retrouve idéalement placé contre la barrière juste en face de Nono.

Un coup d’œil à mes voisins me permet de constater que le public n’est pas tout jeune et que les cheveux sont blancs et les crânes dégarnis.

A ma droite un mec d’un fort beau gabarit qui s’est accoudé à la barrière et qui ne bougera pas du concert, une vraie statue (de plâtre ?) bien enracinée, imperturbable.

A ma gauche, un personnage ! Une dame d’un certain âge (elle a connu salut les copains dans sa jeunesse) avec un joli manteau et un bonnet à fourrure du plus bel effet, plutôt endimanchée en fait !



Mais attention, il ne faut pas se fier aux apparences et se méfier de l’eau qui dort, car une fois le manteau tombé et la coiffe retirée, cette dame va vivre le concert à fond !

Après avoir dis clairement aux journalistes assis devant elle qu’il faudra faire un peu plus de trois lignes dans leurs quotidiens, dès les premières notes jouées elle tape dans ses mains (certes pas toujours dans le bon tempo), elle interpelle les musiciens et elle va même jusqu’à headbanguer !

Une véritable tornade en rose je vous dis, et si vous lisez ce compte rendu Madame, total respect à vous, ça fait du bien des anciens qui ont la pêche !

Mais passons aux choses sérieuses, le groupe entre en scène à 20h30 sur un tout nouveau morceau intitulé "L’archange".

Point d’intro. Les gars montent sur scène, "
Bonsoir" et Nono attaque ce premier morceau comme une jam entre potes. Il règne un petit côté bordélique qui ne se démentira pas, tout au long du concert et qui montre bien qu’il s’agit là de la première date et que les automatismes ne sont pas au rendez vous, en particulier sur les intros et outros des morceaux.



Certains le déploreront et ne manqueront pas de déceler un manque de complicité, voire un peu plus, mais d’un autre côté, il y a là un côté spontané et rafraichissant, humain, live quoi !

En ce qui concerne le groupe, il est donc constitué de Bernie (bien caché sous son sweet capuche et derrière ses lunettes de soleil), de Nono (qu’un de mes voisins compare physiquement à …Laurent Voulzy et à y réfléchir…), du statique Iso qui ne quittera son micro qu’une seule fois pour se rapprocher de Nono, de David Jacob qui a bien forci et perdu quelques dents depuis l’époque "Europes et haines" et enfin du tout jeune batteur Christian Dupuy, 20 ans, dont on sent clairement que cette première avec TRUST est compliquée à gérer, cherchant en permanence le regard rassurant de ses deux leaders.

"Au nom de la race" et l’excellent "Marche ou crève" permettent au public de sortir de sa léthargie et de hurler en levant le poing.



Bernie est plutôt affable ce soir, il repère une jeune spectatrice sur les épaules de son paternel et ne manque pas de la saluer, mais aussi de fustiger gentiment ce père indigne qui n’a pas mis de protection auditive à sa gamine.

Belle surprise avec le quatrième morceau qui ne sera autre que "Instinct de mort" l'un de mes morceaux préférés de l'album "Répression". Succède ensuite "Comme un damné", extrait du premier album et qui avait déjà été exhumé par le Kollektif AK 47 en 2011.

"Chaude est la foule" voit se produire le premier et unique incident technique du soir, puisque la guitare de Nono devient aphone et les quatre autres doivent finir le morceau un peu à l’arrache. Bernie à l’expérience et profite de l’occasion pour souligner qu’il n’y a pas de bande, pas de play back et que c’est du vrai live auquel nous assistons ce soir.

Le temps pour le guitar tech et Nono de réparer et c’est "Le temps efface tout" qui nous est donné en pâture. L’occasion pour Bernie de fustiger "
Fillon au programme de tueur" lors du pont du morceau. Ce Fillon "du nivernais" qui vaudra une bordée de sifflets à Bernie un peu plus tard dans le concert.

Un petit hommage aux forces de l’ordre avec le toujours aussi efficace "Police milice" et voici le moment de la deuxième nouveauté du soir, avec un morceau intitulé "FN" (la setlist faisant foi).



Bernie nous apprend ainsi des paroles sans équivoque ("
finalisées dans les loges") pour que nous puissions chanter en cœur avec lui : "La haine est une blonde qui surfe sur la vague marine".

Après Sarkozy en 2006, il semblerait que le chanteur ait trouvé son prochain souffre douleur pour 2017 !

Avant d’attaquer la dernière ligne droite, ce sont deux titres plus récents qui sont joués, dans un premier temps "Tout est à tuer" extrait de l’album "13 à table" est interprété avant que ne lui succède l’indéboulonnable "La mort rôde" qui a toujours figuré sur les setlists du groupe depuis sa parution.

"On lèche, on lâche, on lynche" est introduit par David Jacob, casquette vissée sur la tête, pieds nus et surtout un regard de psychopathe à glacer le sang des enfants. Ce morceau avec son groove de basse peut clairement revendiquer le statut de classique et à l’identique de "La mort rôde", il est lui aussi devenu un incontournable.

"Certitude… solitude" voit un Bernie quelque peu en difficulté, légèrement en manque de souffle, preuve que le garçon ne s’économise pas sur scène malgré sa soixantaine.



"Le mitard" récolte un franc succès et la réponse du public Clamecycois sur les refrains est à la hauteur de la qualité de ce classique.

« Préfabriqués » vient mettre un coup de boost et Nono nous claque un solo impeccable avant de laisser son tout jeune batteur conclure le morceau par un solo d’excellente facture, malheureusement écourté à la demande du manager du groupe (problème de timing ?).

L’occasion pour moi de souligner la performance honorable de Christian Dupuy derrière les fûts, qui reçoit fort justement une belle ovation de la part de l’assistance.

Clamecy est chaude bouillante et réclame les rappels avec force, lesquels seront constitués de deux morceaux supplémentaires.


Le premier d’entre eux sera "Surveille ton look", introduit par le seul sample de la soirée pour une version plus proche de celle de "13 à table" que de celle plus bluesy de "Rock’n’roll" que je trouve pourtant meilleure.

Un morceau un peu foutoir qui à mon sens témoigne clairement du manque d’automatisme du groupe en ce début de tournée, en particulier sur un refrain pas très réussi.

Evidemment, le concert s’achève sur le classique parmi les classiques, le morceau que tout le monde attend et le seul qui réussira à mettre un peu de mouvement dans la fosse.

Mais avant le lancement Bernie et sa "grande bouche" ne va pas pouvoir s’empêcher de remettre à sa place un spectateur quelque peu indélicat et surtout impatient d’entendre "Antisocial".



En effet, le chanteur (comme d’habitude) arrête le premier lancement, demande au public de crier plus fort sur l’intro et menace de "
s’arracher" si ce n’est pas le cas et l’indélicat de lui envoyer un "ta gueule" que Bonvoise ne manque pas de capter avant de rétorquer : "et ouais mec, c’est moi le taulier, je fais ce que je veux et je prends mon temps". Et certains de crier au manque de respect dans mon dos mais le "ta gueule" était-il empreint de respect monsieur ?

Bref, "Antisocial" remet tout le monde dans le droit chemin et le public mange dans la main de Bernie avant que le dernier accord ne retentisse et que le groupe ne se prête à la désormais traditionnelle photo souvenir.

En revanche, pas de baguette, pas de médiator, pas de serviette à l’attention des fans. Le groupe salut et s’en va sans aucune offrande à ses plus fidèles suiveurs.

Le road décolle les setlists, les met en boule avant de nous les lancer et j’utilise ma meilleure détente verticale pour me saisir de l’offrande que vous trouverez scannée avec ce compte rendu (avec pour les apprentis guitaristes les tonalités des morceaux).



Au final, c’est un sentiment quelque peu mitigé que l’on ressent à la sortie en écoutant les conversations.

Les autochtones sont fiers, à juste titre, d’avoir été choisis pour être la première date.

Ils ont clairement été séduits par le groupe et ont pu, pour beaucoup, prendre une belle cure de jouvence en retrouvant TRUST plus de 30 ans après.

Les grincheux eux, fustigeaient le poids des ans sur les musiciens, et Bernie était leur cible favorite. Un prétendu manque de respect lui est reproché, dû aussi bien à certaines de ces interventions qu’à l’oubli de quelques paroles ou encore au fait qu’il lise carrément celles-ci sur un cahier posé à ses pieds.



Mais attention, "Tout n’est pas à tuer", car si Clamecy et son public ont fait honneur au groupe, celui-ci le lui a bien rendu en proposant en exclusivité deux morceaux complètement inédits, offrant un bel écho à la notion de partage voulue par Bernie.

Les musiciens ont clairement pris un coup de vieux et c’est assez flagrant sur Nono et David Jacob qu’on a connus plus incisifs, mais il n’empêche que ces deux garçons restent de sacrés musiciens et que c’est un véritable plaisir de les écouter joués.

Musicalement, je ne commenterai pas la setlist qui était plutôt bien équilibrée, en revanche il est clair que le groupe, sous cette forme, n’est pas encore rodé.

Mais il fallait un début et les plantages font partie des détails qui font tout le charme de la musique "live" et le groupe n’a pas triché sur scène. Il est venu avec ces faiblesses et les a assumées non sans humour et dérision avec moults échanges de sourires complices.



Au passage, comment ne pas souligner que Bernie et Nono n’ont pas hésité à engager et à donner sa chance à un jeune batteur de 20 ans qui forcément a du devoir gérer un certain stress.

Quant à Bernie, il est trop tard pour le changer à 60 ans et très honnêtement s’il n’avait pas fait une ou deux allusions politiques ou remis en place un mec qui lui dit de fermer sa gueule, je ne l’aurai pas reconnu.

Le groupe doit repasser par mes terres fin mars et malgré les quelques bémols nivernais je crois que j’irai le revoir, principalement car il aura une vingtaine de date dans les jambes et je suis certain que l’osmose sera encore meilleure entre les musiciens, ce qui devrait permettre de lever un certain nombre de doutes.



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