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COMPTE-RENDU LIVE

 

Après la sortie le 30 mars 2018 de son album "Dans le même sang", TRUST se lance dans une tournée Hexagonale. C'est le 23 Novembre 2018 au Cosmo Society de Clermont-Ferrand, que Lolo36 à posé ses balloches.

Il nous fait part de ses impressions sur cette soirée...


Soyons honnête, je n’avais pas prévu de me rendre au Cosmo ce soir pour voir TRUST et KLINK CLOCK, car à 37€ le billet je trouvais l’addition un brin salée, alors que j’avais pu voir LOOKING FOR MEDUSA et VULCAIN quelques jours plus tôt pour 15€.

Mais voilà, un besoin de décompresser après une semaine nerveusement éprouvante, la curiosité de visiter cette nouvelle salle clermontoise et surtout l’envie de voir pour la troisième fois en deux ans, l’étendard du Hard Rock national nous présenter son nouvel album sur les planches.

Bref, à l’heure du repas de midi, direction la billetterie d’une enseigne de la grande distribution pour acheter le sésame et à 20h00 je débarque au Cosmo pour la première fois de ma vie (et oui ! mon aversion pour les boites de nuit fait que je n’ai jamais visité les lieux, alors que l’établissement abritait auparavant la B-Box, que nombre de noctambules clermontois ont bien connue).

La jauge des lieux est annoncée à 2000 places, mais je reste sceptique là-dessus car si pour ce concert le chiffre de 900 personnes (annoncé par la presse locale le lendemain) est juste, alors j’ai du mal à voir où faire rentrer les 1100 péquins supplémentaires en cas de concert sold-out.

KLINK CLOCK

Qu’importe. Aux alentours de 20h30, KLINK CLOCK monte sur scène et a la lourde tâche de chauffer un public qui d’une part ne les connaît pas, et d’autre part s’avère plutôt vieillissant, car venu évidemment pour la tête d’affiche.

Personnellement, je ne connaissais pas le duo formé de Aurélien et Jennie, et force est de constater que les deux complices vont petit à petit se mettre dans la poche le public clermontois, au point de récolter quelques belles ovations sur la fin de son concert.

Il faut dire que KLINK CLOCK possède une certaine originalité dans l’occupation des lieux, puisqu'Aurélien, armé de sa guitare signature Aura fabriquée par ses soins (qu’un heureux acheteur de l’album aura d’ailleurs la possibilité de gagner si son exemplaire contient le ticket d’or gagnant) et Jennie avec sa batterie recomposée pour pouvoir jouer debout, se présentent côte-à-côte sur le devant de la scène.

Jennie mérite d’ailleurs une citation car dans son rôle multi casquettes de batteuse, percussionniste (pas mal de jolis plans à son actif), chanteuse et frontwoman, elle s’en tire remarquablement bien et ne met pas beaucoup de frappes "à côté".

Musicalement, si la formule duo peut faire penser aux White Stripes, le son des guitares et la voix nasillarde de la chanteuse me rappellent plus les Smashing Pumpkins, tandis que lors des paroles en français sa voix prend des intonations qui me renvoient à une Olivia Ruiz sous amphétamines.

Une chose est sure, KLINK CLOCK a converti ce soir un bon nombre de spectateurs à sa musique, et ils réussiront même à vendre en fin de soirée plusieurs exemplaires de leur album malgré un prix de 19€, que je juge un peu élevé (et oui je suis auvergnat !).

Car il faut le souligner, les deux musiciens seront présents à leur stand merchandising après le concert de TRUST pour dédicacer leur album.

TRUST

Les parisiens s’emparent de la scène vers 21h30, et si ce n’est le titre du morceau ("L’archange" est devenu "Ni Dieu ni maître"), le rituel n’a pas changé depuis la première date à Clamecy en décembre 2016.

Ainsi, Christian Dupuy s’installe derrière ces fûts puis Iso débarque quasi instantanément, suivi de Bernie qui attaque les paroles avant que Nono ("
voici venir le libertaire") ne fasse son apparition avec sa magnifique Gretsch rouge, David Jacob étant le dernier à arriver pour lancer cet excellent titre à plein régime.



Mais malheureusement, l’intensité va clairement redescendre dès le deuxième morceau, un "Fais où on te dit de faire" qui voit l’entrée des trois choristes Falone, Christel et Gladys, et qui s’étend en longueur sur près de 10 minutes, réduisant d’autant l’impact de cet excellent titre issu de "Europe et haines".

Heureusement le revendicatif "Fils de pute, tête de liste" va relancer opportunément la machine, en collant parfaitement à l’actualité sociale du pays avant le premier grand moment du concert avec "L’exterminateur", qui se révèle aussi efficace sur scène que sur album, boosté qu’il est par les trois choristes.

Ces dernières sont aussi à l’honneur sur un "Déjà servi" que je redécouvre avec plaisir et qui passe remarquablement l’épreuve des planches.

Le dernier album est très largement représenté ce soir et nous avons ensuite droit au très acédécien et sautillant "Démocrassie", qui réveille le public avec des clins d’œil sympas au "Go down" d’AC/DC.

Mais malheureusement, à l’identique de "Fais où on te dit de faire", le soufflet va retomber à cause d’une partie plus calme et parlée (trop de choses "
assassinent" Bernie) qui traîne en longueur et brise la dynamique de cette petite pépite Boogie Rock.

Et ce n’est pas "Surveille ton look" le titre suivant, malgré une superbe interprétation de Bernie, qui va permettre de relancer un concert qui s’essouffle.

Une légère pause, un changement d’instruments (magnifique contrebasse électrique pour David) et Bernie nous fait un discours de tolérance musicale avant de nous annoncer une reprise de Madame Edith Piaf.

Pas de quoi relancer le show ? Et pourtant, le public accroche à ce "J’m’en fout pas mal" où Nono fait parler la wah wah et où Christian remplace ses baguettes par des balais.



Ambiance intimiste, qui curieusement fait son effet et constitue, un peu à ma surprise, l'un des moments clé du concert.

Dédié à Alliande, Massoud et au Ché, "Christique" qui ne m’avait pas plus marqué que ça sur album, passe comme une lettre à la poste, bien aidé en cela par les filles qui placées en surplomb de la batterie, portent ce morceau à bout de bras, ou plutôt de cordes vocales.

Nouveau discours de tolérance et speech sur l’immigration et c’est "Dans le même sang" qui est joué, plutôt dans l’indifférence en ce qui me concerne. Ce titre ne m’a pas interpellé sur album et ne vient pas plus me chercher en live.

Le groupe quitte la scène une première fois et alors que la setlist prévoyait un retour sur "Le temps efface tout" (titre qui fonctionne bien avec les choristes), le groupe change de plan et choisit de jouer un "Gouvernement comme il respire" qui tape dans le mile en réveillant le réac qui sommeille en chacun de nous.

Finalement une bonne initiative, car ce morceau déjà très bon dans sa version studio, passe lui aussi avec succès l’épreuve du feu, bien aidé par les trois donzelles qui ont rejoint Bernie & Co sur le devant de la scène.

Premier vrai retour en arrière de la soirée (un peu tard ?) avec "Comme un damné", qui malheureusement ne suscite que peu d’enthousiasme car je me rends compte que nous sommes bien peu à vouloir accompagner Bernie en "
frappant la barre à mine" ! Joué sur d’autres dates, "Préfabriqués" aurait peut-être eu plus de succès ?



Puisque le show touche à sa fin, voici venir le moment tant attendu par quelques nez de bœufs qui le réclament quasiment depuis le début, à tel point que Bernie doit, à un moment donné, mettre les points sur les i : "
C’est le dernier morceau du concert, mais si vous voulez, on le joue maintenant et on se casse, y’a pas de problème !".

Heureusement, une majorité du public signifiera son désaccord et attendra "Antisocial" pendant encore une bonne heure pour profiter des nouvelles chansons.

Evidemment le hit du groupe constitue, comme à chaque fois, le point d’orgue du spectacle. Il réveille l’intégralité du public qui, ô miracle, sort de sa torpeur et se met à chanter à gorge déployée.

"Antisocial" quoiqu’on puisse en dire, c’est magique, c’est fédérateur, c’est puissant... en un seul mot, c’est bon et ça fait du bien au moral de hurler le point en l’air ces 4 syllabes.

A l’heure du bilan, je dirai que globalement j’ai assisté à un bon concert de TRUST. Les gars ont assuré malgré quelques problèmes d’amplis pour Nono et un public plutôt dans la contemplation que dans la participation.

Je n’avais pas encore vu le groupe avec les choristes et il faut avouer que ces dames apportent une couleur sympathique à la musique de TRUST, qui pour le coup se pare d’atours Souls et Bluesy assez intéressants, mais forcément moins Rock’n’roll pur et dur.

De plus, vu le choix du groupe de défendre son dernier rejeton dont il a joué ce soir 9 titres, leur présence est totalement légitime.



Néanmoins, à l’instar d’autres spectateurs, j’aurais bien aimé plus d’anciens morceaux, éventuellement réarrangés pour intégrer les filles, car au bout du compte, seuls 2 morceaux issus de l’âge d’or du groupe ("Comme un damné" et "Antisocial") ont été joués ce soir.

Et ceci aurait été tout à fait possible, car si le choix de jouer un maximum de chansons extraites de "Dans le même sang" est courageux et même logique de la part de TRUST qui a toujours procéder ainsi à chaque nouvel album, il y avait largement moyen de gagner du temps en se dispensant de rallonger à outrance un certain nombre de titres.

Car voilà bien selon moi, le gros défaut de ce concert !

Si nous sommes habitués aux discours de Bernie, cette propension assez nouvelle (si je me fie aux 2 autres concerts que j’ai pu voir sur cette tournée) à étirer en longueur certains morceaux, nuit sérieusement à la dynamique du concert et nous prive facilement de 2 ou 3 morceaux ("Au nom de la race" ou "Préfabriqués" ont été joués lors de dates précédentes) supplémentaires qui auraient pu permettre de mieux équilibrer une setlist peu généreuse en classiques des 80’s.

Les roadie, en revanche se montreront généreux en distribuant médiators et baguettes aux fans encore présents lors du démontage du matériel, et le technicien de Nono acceptera même d’aller me chercher la setlist des choristes. Qu’il en soit remercié ici !

Au final, ce concert a assuré sa mission en me permettant de me vider la tête et de prendre du plaisir, mais ce ne sera pas non plus le plus mémorable en ce qui me concerne.

Et puis quitter la salle en fredonnant du Edith Piaf, ça me laisse dubitatif…mais après tout je m’en fout pas mal !


 

Setlist : Ni Dieu ni maître / Fais où on te dit de faire / Fils de pute, tête de liste / L’exterminateur / Déjà servi / Démocrassie / Surveille ton look / J’m’en fout pas mal / Christique / Dans le même sang / Le gouvernement / comme il respire / Comme un damné / Antisocial

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