PAROLES |
LOFOFORA Lames de fond ![]() 2004 |
LE FOND ET LA FORME Le fond et la forme, déforment et défont De vices de forme en lames de fond La folie des hommes chante à l'unisson Fait des bulles comme dans l'eau d'un poisson Voient dans les nuages de sombres images Comme la terre est ronde Comme l'eau est profonde Comme la route est longue Quand la lune est pleine d'ici on devine les plantes des arbres la cime Comme un sortilège parfois se dessine une forme aérienne nouée d'une ligne Le visage d'un ange au sourire étrange Les gens du village ne laissent pas faire les vauriens Qui crachent devant le cimetière Et comme des lâches ils jettent des pierres sur les trains Qui passent avant la frontière On aime son prochain tous les dimanches matins Dans la grande ville le bruit du moteur d'une chape grise étouffe nos coeurs Reste une valise, le regard moqueur Des phares qui scintillent, n'a plus de couleur Tout s'emballe d'un voile sale Le brouillard nous avale |
SÉRIE Z Y'a pas de hauts, pas de bas Je sais pas si t'as vu mais c'est maintenant la saison alors éliminons les faibles Et personne ne sait vers qui se tourner pour appeler à l'aide Le 21ème siècle sera hardcore je te l'accorde Le destin de chacun funambulise sur la corde raide Comme je le suis après une sess' avec la Calcine Y'a trop de brouillard pour y voir fait-moi un signe J'aimerais bien m'agripper à quelque chose de solide C'est peut-être déjà trop tard mais faudrait pas tomber dans le vide Je plaide la non-assistance à espèce en danger Qu'au moins pour nos enfants on essaie de changer En réaction à l'autodestruction de l'human race, si tu veux savoir C'est vrai quand j'ouvre ma gueule je serre moins les fesses Y'a pas de haut, pas de bas, tout dépend en quoi tu crois Les droits que tu t'octroie, pas d'envers, pas d'endroit Tout dépend en quoi tu crois, pas de hauts, pas de bas Certains mecs jouent les macs parce qu'ils matent trop la télé Résonnent comme des cloches de Pâques lorsqu'ils parlent de fierté Pensent dévorer comme des ogres mais sont des petits poucets Se croient les rois de la jungle, en fait perdus dans la forêt Il faudrait leur dire que ce à quoi ils aspirent n'est qu'un leurre Ca fait peur de les voir se tourner vers le pire Ils veulent s'en sortir mais leur discours se tard dès qu'ils sont près à tout Prêt à tout pour squatter les transistors, et dans la même existence Pas de conscience collective, de quoi les cannibales sont capable pour survivre ? Des dollars plein les yeux, aux lèvres la salive, les valeurs de famille et l'amitié s'enlisent J'le vois comme ça j'le vis comme ça Ce qui me gène, c'est que la tournure que les choses prennent est plutôt dure à avaler Y'a plus de mals transgénique que de cannabis dans nos vallées A parler d'amour et pas de fric, je vais passer pour un taré Je laisse les baveurs se marrer, j'en ai rien à carrer J'ai pas la sagesse pour me glisser à ta place Je vais pas rentrer dans ta tête, je marche pas non plus dans tes godasses Alors toi seul assume la récolte de ce que tu sèmes Les clous, les cailloux, les bonnes ou les mauvaises graines Tu pourras toujours essayer d'envoyer valser dans la crasse La terre entière par la portière pour rester seul en première place Mais sache que nul n'est à l'abri quand le monde appartient aux pourris Je vis ça comme un pari, évitez les intempéries Le défi, c'est d'avancer avec la family J'le vois comme ça J'le vis comme ça, prend-le comme ça |
HOLIDAY IN FRANCE Comme chaque année chaque été Arrive l'époque sacrée pour les travailleurs du repos mérité fini le labeur Pour enfin profiter des congés payés et des bons conseils de bison futé Et des tas de bagnoles bondées de bagages des guignols qui s'affolent des carambolages quel carnage sur l'autoroute ! C'est vraiment dommage par un si beau mois d'août Et si le tube de l'été répété dans les FM Promettait de s'éclater sans rencontrer de problème Du bonheur dans les maillots, du beau temps à St Malo Pas de malheur du vent dans les voiles et des meufs à poils Il y a des scènes de ménage dans les embouteillages Les parents qui s'engueulent du péage à la plage A cause des tâches et des miettes sur les banquettes en skaï Et des claques dans la tête des gosses qui braillent Et ça fait marrer les mouettes Une fois le piquet du parasol planté Pour délimiter son mètre carré de serviette La famille complète est prête a tenir tête A résister à l'intrus qui tente de s'incruster A chacun son territoire et y aura pas d'histoire Réintègre ton camp avant que je t'éclate la rate Et t'atomise la tête comme une tomate écarlate A grand coups de raquette, allez casse-toi lopette Pendant ce temps je pratique la survie extrême L'expédition en zone urbaine, l'ascension d'HLM Non je ne verrai pas Juan les Pins Ni ta mère en maillot de bain pendant qu'elle pisse dans la mer Moi je pète dans mon bain Cinq fois par semaines A passer étalés par centaines entassés au soleil Chaque jour est pareil à la veille Insolations, indigestions, hydrocutions sont les principales attractions Et ça fait marrer les mouettes Sous le béton, les pavés, pas de plage et j'enrage Je ne distingue au large que des naufrages mais pas de rivage Du haut du quinzième étage j'imagine des voyages idylliques Comme dans les magazines des pays fantastiques L'impression d'une seconde je vagabonde au 4 coins du monde Et puis je retombe au royaume des ombres Loin de ceux qui font la gueule les pieds dans l'eau comme au boulot Qui font la queue au resto comme au métro Et si le tube de l'été répété dans les FM Promettait de s'éclater sans rencontrer de problème Du bonheur dans les maillots, du beau temps à St Malo Pas de malheur du vent dans les voiles et des meufs à poils Holiday in France Holiday in France |
LES GENS Les gens sont comme des animaux qui ne naissent ni libres ni égaux Prétentieux et compliqués, ils ont toujours quelques chose à cacher Ils évitent les yeux dans les ascenseurs Restent silencieux, ne se parlent pas Se méfient de toi, chacun dans sa peur Nerveusement, font semblant de regarder l'heure Les gens Monsieur-tout-le-monde les connaît bien Il est l'un d'eux et voilà pourquoi Monsieur-tout-le-monde ne les aime pas Les gens sont hypocrites et menteurs Se complaisent dans leurs airs supérieurs S'envoient des poignards dans le dos ou des fleurs Et se trainent comme des larves face à la douleur Ils ne supportent ni la mort, ni des rester seul Ils savent jamais vraiment ce qu'ils veulent Ils rêvent de pognon, de voitures, de maisons Et le dernier qui parle à toujours raison Les gens Monsieur-tout-le-monde les connaît bien Il est l'un d'eux et voilà pourquoi Monsieur-tout-le-monde ne les aime pas Les gens sont comme des animaux qui ne naissent ni libre ni égaux Prétentieux et compliqués il ont toujours quelque chose à cacher Les gens |
MACHO BLUES Ecoute papa petite fille Quand papa te dit soit gentille Tu es le sang de mon sang, la chair de ma chair Tu es à moi je suis ton père Tu es à moi à chaque fois Que se mettent à claquer mes doigts Dans l'élastique de ta culotte Allons ne crie pas petite sotte Je te donne la vie le gîte, le couvert, Quand j'ai envie, laisse toi faire Je suis le seul à te comprendre, Qui d'autre que moi saurait te prendre Je ne veux pas que tu donne ton corps Au premier inconnu, les hommes sont des porcs Ca ne sortira pas de la famille, Ma petite fille reste docile Ecoute moi petite garce, Tu es la dinde et moi la farce Ne dis pas que mes caresses te glacent Ta peau est si chaude reste à ta place ! On est si bien sur ma banquette arrière Ne m'oblige pas à me mettre en colère Regarde un peu dans quel état tu me mets, Ce que tu fais de moi Je t'offrirai les robes dont tu rêves, De la lingerie fine assortie à tes lèvres Des nuits de plaisir indescriptibles Je suis un gars tellement sensible Regarde dans les yeux celui qui te souille Fais un voeux et coupe lui les couilles Ecoute moi pauvre conne Au lieu de répéter que tu n'est pas ma bonne J'ai versé ton sang , pillé ta chair De tes enfants je suis le père Tu es à moi à chaque fois Que se mettent à claquer mes doigts Dans l'élastique de ta culotte, Assez de critique, ta gueule salope ! Je gagne la vie, le gîte, le couvert. Quand j'ai envie laisse toi faire Je suis le seul à te comprendre, Qui d'autre que moi aurait voulu te prendre Approche ici me donner ton corps, Je te ferai le cri du porc Tu fais partie de la famille, Je t'ai à l'oeil femme docile |
JUSTICE POUR TOUS Tous les jours à la télé on nous dit qu'il faut aider les gens qui sont à la rue, Pas d'maison et les pieds nus, Tous les jours à la télé on entend l'même charabia, Mais quand Chirac va nous virer, qui c'est qui nous défendra ? On veut d'la justice pas de mots de belles paroles, on connaît ça, On n'est pas cons, pas du pipeau pour mongols On veut pas changer de maison ! Justice pour tous ! Tous les jours à la radio on nous fait le même numéro Faut aider les sans-abri comme fait si bien la mairie Tous les jours à la radio on entend des rigolos Qui ont des appartements : tu peux faire du roller dedans ! On veut d'la justice pas des mots, Pas du bla bla, les promesses on n'y croit pas ! On habite là, on à le droit de dire "ici c'est chez moi !" Justice pour tous ! Chaque matin dans les journaux, on voit de jolies photos de gens qui ont l'air heureux, Mais c'est jamais en banlieue ! Chaque jour on va en répète, on rigole on fume des pets, Mais on sait jamais quand on revient si y'aura pas des parpaings. On veut d'la justice ! |
HISTOIRE NATURELLE Depuis longtemps déjà on sait nous plier sans trop nous supplier, éprouver notre malléabilité Parfois tu sembles oublier alors tu questionnes pas Pourvu que ça fonctionne un peu et que tout le monde marche au pas Pourquoi s'étonner faire semblant de rien voir ni entendre Si facile de prendre l'air de rien y comprendre Mais garde roulée sous l'oreiller la corde pour pendre Tant qu'il restera une poutre au plafond, on aura qu'à prétendre Qu'on en a rien à foutre au fond de la galère des autres Et que le jour où ça saute, ça sera pas de notre faute Tous coulés dans la merde, on remarquera ce qui nous soude Comme une bande de toxs qui se battent autour du dernier paquet de poudre Ca risque de flipper sec les HLM à la jetset A moins qu'avant, la planète nous mette d'elle-même sur eject Panique complète, radical changement de décor Si elle nous réserve le même sort qu'aux dinosaures Elle aurait tant tort de se gêner vu ce qu'on lui a fait subir Comment imaginer que sans nous ça puisse être pire ? Et me voilà accablé par ce constat macabre, pourquoi ce maudit macaque est-il descendu de son arbre ? Pour se raser les poils, porter une cravate Inventer le travail, la pensée étroite et les mains moites Aller faire chier les girafes, bétonner la savane Depuis les chiens aboient quand passe une caravane Criez encore si vous pouvez Alerte, notre monde est périmé Nos modèles de pensée prochainement supprimés Avant d'agoniser sur le versant mauvais Désormais laissez l'animal s'exprimer Et voilà, le Dieu média a construit l'homme à son image Tant que la rumeur se propage, les caves se tiennent à la page Vise le poids des mots admire la profondeur du message Au jeu du « qui baise qui ? », ils feront figure de sages La compassion, le partage, ça reste dans les livres mais quel est cet héritage qu'on laisse à ceux qui arrivent ? "On ne lègue pas la terre à nos enfants c'est eux qui nous la prêtent" Dit le proverbe indien mais on a choisi la compet' Nos descendants nous trouveront décadents quand ils devront faire face Aux déchets dégueulasses qui remonteront à la surface Vestige d'un peuple qui dissimulait sa crasse Pauvre civilisation synonyme de menace Je peux pas m'empêcher d'éprouver comme un sentiment de honte J'ai le moral qui s'écroule et les boules qui remontent à chaque fois qu'on me raconte Que l'important, tout ce qui compte, c'est la spéculation doublée d'une course contre la montre Comme veulent nous faire gober les bouffons ternes qui nous gouvernent Sur ces propos obscènes j'm'en vais regagner ma caverne Faire l'amour à ma douce près du feu sur une peau d'ours Peinards dans la brousse, on vous laisse la haine et la frousse |
AUTO-PILOTE Debout jusqu'au bout du dernier souffle d'air dont le goût promet d'être amer Encore debout jusqu'au bout du dernier rayon de lumière Un dernier trou dans les nuages juste avant l'ultime nuit L'instant maudit où s'éteignent les étoiles et le soleil s'évanouit Par-dessus les flots de larmes, par-delà tous les cris Il existe une autre loi que celle des hommes au regard gris Je me surprends à rêver, à décoller du sol, ignorant les signaux, les appels qui m'ordonnent de redescendre Sans pilote et sans manuel, je finirais en cendres Que m'importe alors de m'écraser pourvu que je m'envole ? Tant que dans l'obscurité subsiste encore une dernière étincelle Fermement se tenir au serment de lui rester fidèle, qu'elle me guide vers le meilleur Toujours qu'elle m'illumine, qu'elle éclaire à nouveau mon âme déjà rongée par la vermine Demande l'autorisation de ne plus atterrir A quoi bon si le nectar qui me délecte me fait l'effet d'un poison Briser à jamais les chaînes qui vers le fond m'entraînent Ne plus me laisser noyer dans le noir broyé Déployer le courage, ne plus jamais vivre à moitié Remontez les raz-de-marée qui poussent à renoncer, toujours avancer ! Déserteur de l'armée des victimes, évadé du tourment, ici-bas, même le chasseur déprime Voyez, vous ne m'aurez pas vivant Insoumis à la gravité, réfractaire à ces vérités de paradis qui s'enfuient et d'enfers mérités |
ICI OU AILLEURS Ailleurs, une autre vision, un autre horizon, une autre raison de vivre Sous un autre ciel, un plus beau soleil où rien n'est vraiment pareil Trouver sur la terre l'endroit où espèrent les fous, les solitaires Vers d'autres habitudes, quelque part au Sud où la mer nous enivre Infiniment loin, peut-être tout près, peut-être en dedans, tu trouveras l'envie Ici ou ailleurs, d'où viennent les saisons gorgés d'émotion, une autre façon de vivre Dans un paysage où tourner la page, trouver la route à suivre Se donner la chance que tout recommence, l'illusion d'être libre S'envoyer au large, ouvert au message que le vent nous délivre Infiniment loin, peut-être tout près, peut-être en dedans, tu te donnes à la vie Larguer les amarres, violer les frontières, un nouveau départ, voguer la galère Braver l'océan, sortir du désert, quitter le néant, changer de repère Ici ou ailleurs De quel pays perdu, rêves-tu en secret Ce décor idéal, là où l'on t'attendrait Rencontrer le bonheur et puis l'apprivoiser Aucune ombre n'oserait t'empêcher de briller Ce merveilleux voyage repoussé à demain Ressemble à ce passage à coté de ta main Embrasser la chance que tout recommence L'illusion d'être libre |
COMME À LA GUERRE Lorsqu'au royaume de la peur, la terreur fait la loi Parie sur la couleur de l'empereur et du roi Lequel sera le plus fou et lequel tombera Lequel est une marionnette et lequel lui met les doigts ? Ca ressemble à un jeu, mais des règles, y'en a pas Tant que ça les amuse, la partie continuera Tous les coups sont permis, l'embargo, l'attentat Les victimes brandiront le croissant ou la croix Retour à la case départ touchez deux mille ans de haine Deux mille ans de vengeance pour les générations prochaines Des millions de martyrs, pour revenir au même Combien de héros pour enterrer le problème ? A la guerre comme à la guerre Entends grogner la colère Quand la raison dégénère Si le profit en est le nerf, Prie pour un meilleur millénaire A la guerre comme à la guerre Entends cogner le tonnerre La furie des sanguinaires Si le profit en est le nerf, Prie pour un meilleur millénaire Respectables et poils généraux et chefs d'Etats se livrent à la barbarie Génocident de sang froid, se régalent de tragédies et de viandes à soldats Exaltés par le conflit trouvent les arguments de poids Pour attiser la foule fascinée par l'exploit Du valeureux guerrier, chasseur de renégats Tous les soirs à huit heures, c'est le feuilleton du mois Seul le diable en personne sait comment ça finira Mais quels sont ces missiles qui sifflent sur nos têtes ? D'où viennent ces désirs de victoires, de conquêtes ? Qui tire les bénéfices ? Pour qui souffle la tempête ? La mort remerciera les dealers de roquettes Posez les armes, stoppez les larmes, sauvez votre âme ! |
L'ŒUF Une seul race pour plusieurs couleurs Nous sommes une seul race pour plusieurs couleurs Nous sommes tous sortis du même moule, du même œuf Du sein de notre mère la Terre Au Sud comme au Nord toujours rien de neuf Tu le sais les terriens sont le seuls habitants Et pourtant tout le temps j'entends l'écho de querelles qui s'enveniment Inévitablement donnent lieu au pire des crimes: la guerre Ou d'autres mammifères composés comme moi d'os et de chair Assassinent leurs frères pour une frontière ou pour un dieu comme naguère l'homo-sapien se battait pour le feu A la fin de jeu non jamais de vainqueur Demeurent encore la rancœur et la peur Ils tuent ton frère au nom de dieu Mets la Terre à sang à feu Tue ton frère au nom de dieu Peut-on me dire en comparaison Où se situe l'évolution de la condition humaine depuis l'homme des cavernes ? La chose est certaine le système nous mène à notre perte, les bêtes de fer prolifèrent Tue ton frère au nom de dieu Mets la Terre à sang à feu Tue ton frère au nom de dieu |
ALARME CITOYENS Toujours une bonne raison de se faire la gueule Encore une bonne raison de se faire la guerre Tout ce qu'ils veulent, barricadés, rester tout seuls La haine et la peur, les deux font la paire Les fumiers d'en face porteront la faute Car quoi qu'on fasse, l'enfer c'est les autres A la queue leu leu pousse ton caddie à la chaîne Pour les jours moelleux même pas la peine d'y penser Quand on voit que dans la merde L'homme demeure un loup pour son frère Ca ressemble à la jungle, parfois je me demande quel futur pourri doit nous attendre Sonnez l'alarme citoyens Sortez-vous les doigts du fion Quelle que soit la façon Réveillons la nation Que cet air de bavure nous serve de leçon Allons-y les enfants, cette fois nous voilà partis Les voleurs d'espoir nous on fait dériver Ils se disent un pour tous, on les dit tous pourris Trop tard pour gueuler, maintenant faut se lever Entendez-vous lorsqu'ils partent en campagne un à un Vomir ces tristes candidats qui viennent se pavaner Jusqu'en bas de chez toi pour refourguer leurs châteaux en Espagne ? Que demande le peuple ? Les démagos le savent, la mytho dans la tête Du promis juré, leurs discours répètent : « aujourd'hui l'heure est grave, la faute aux délinquants, aux enfant d'immigrés » Fiers d'être français, mate le courage Pour le Front un paquet d'abrutis a voté Putain de réalité qui fait monter la rage Demokratie über alles ! Au nom de l'amour sacré de la patrie Livrée à des traîtres, profiteurs et menteurs Liberté chérie peu à peu dépérit Nous glisse entre les doigts et se meurt en douceur Dit-moi pourquoi sommes-nous prêts à nous battre nos bourreaux enfileurs de zéros ? La France pays propice à la parano, ici on s'éclate entre aristocrates |
ENVIE DE TUER Montrez-moi votre grâce à faire partie de la race des gagneurs, les vrais seigneurs. Bâtissez des empires qui font que tout empire pour le bonheur des fossoyeurs. Déballez vos richesses tel un tableau de chasse à la hauteur de vos erreurs. Et vous me donnez envie de tuer. Caricatures obscènes au carnaval du ridicule. C'est votre vertu qui fait les violeurs pas les films de cul. Donnez nous des leçons en marge de l'action, maîtres poseurs et beaux parleurs. Dégueulez des festins en pleurant sur la faim, priez en choeur pour les chômeurs. Offrez nous en spectacle l'effet de la débâcle, sauvez l'honneur des imposteurs. Et vous me donnez envie de tuer. Sortir un gun, juste pour le fun |
PSAUME CAC 40 Obéissez aux mirages qu'on implore Applaudissez les images qu'on adore Reflets éblouissants de la fièvre de l'or Nourris en souriant la mâchoire qui te mord Canalisés en point de mire Aseptisés, jamais faiblir Hypnotisés, aimer souffrir Civilisés, jamais s'enfuir Oeuvrez pour un bonheur parfait Un rêve comme en fait la télé Dieu est mort pour te rappeler la vie que tu lui dois à jamais Gloire aux puissants Aux dogmes les plus forts Donne sueur et sang Le plaisir dans l'effort Les fauteuils seront chers au dernier jugement Sous l'oeil de Lucifer assis au premier rang Tremblez mortels sur la terre comme au ciel Terrorisés par l'avenir, paralysés par le désir Stigmatisés, aimer souffrir, civilisés, jamais s'enfuir |
WEEDO Aussi longtemps qu'il restera un semblant de lumière L'illusion d'une issue parmi la vue amère d'un non-sens parfait Qui altère et soumet nos sentiments Nos rêves déformés désormais Nous restons affamés de vérité Assoiffés d'humanité Guerriers acharnés en bataille pour le vrai Sans gloire ni médailles, ni devoir ni fierté Allons nous mériter enfin la liberté ? Non il faut ne pas qu'on sache devant la situation grave Tu sens pas la pression est montée d'un octave Déterrons la hache, sortons de nos caves Comme un volcan crache sa coulée de lave Il y a ceux qui s'étonnent Qui s'affolent et questionnent Les autres s'en tamponnent tellement la beuh est bonne Laissez brûler la weed et n'oubliez personne Dans la fumée des dieux s'effondre Babylone Comme c'est pas le style de la maison Nous n'imposerons aucune loi Nous savons qu'en chaque chose la nature les possède déjà C'est écrit dans l'écorce des arbres Inscrit dans les veines du marbre Et quoi qu'il en soit nous faisons partie de ça Je ne suis pas dans le coma quand je dis ça J'ai les cinq sens en éveil Comme un plan de ganja les feuilles tournées vers le soleil Arrête le sniff laisse tomber la bouteille Allume plutôt un spliff Admire le monde et ses merveilles C'est bel et bien la beu-her qui sait m'apporter la conscience Que je dois à la terre accorde ma reconnaissance Aux dingues ceux qui n'ont jamais su la respecter Ses racines feront tomber vos buildings à vos pieds Il y a ceux qui s'étonnent Qui s'affolent et questionnent Les autres s'en tamponnent tellement la beuh est bonne Laissez brûler la weed et n'oubliez personne Dans la fumée des dieux s'effondre Babylone C'est la raison qui nous pousse Non c'est pas un drapeau Prépare-toi à la secousse Ca n'est pas que des mots On veut toute la boulangerie pas qu'un bout du gâteau Louis 16, mai 68, rien qu'une démo Les vibrations résonnent S'effondre Babylone Et que Jah vous pardonne Car cette fois c'est la bonne |
CARAPACE Les coups de loose, les coups de lattes Les coups de blues ça nous blesse Des casseroles que l'on traîne Des wagons et des caisses Des fardeaux qui nous freinent Malgré le temps qui presse Les cicatrices nous laissent seuls face à nos faiblesses On se croyait invincible Et le sort nous transperce S'acharne à prendre cible La peau la moins épaisse Tout le monde se cache La carapace ne laisse plus passer l'air Nous enferme à la place On voit déjà, là nos traces Rien jamais ne s'efface Sous le masque des lâches Alors on déballe les armures Et les figures de carnaval Fabriquent une image qui rassure Pour conjurer le mal Roule les épaules, joue les durs Au fond des gilets pare-balles Au fur et à mesure Le mépris s'installe Regard glacé, rase les murs Nul ne découvre la faille Ainsi commence le jeu de la poutre et la paille Dévoile-moi ton vrai visage Sans fard et sans maquillage Montre-moi ton épiderme Je saurai si je t'aime Ou si jamais je te hais Piégés dans nos propres rôles Installées dans nos protocoles Plantés dans le sillon qu'on creuse les deux pieds dans la colle Devine ce que dissimule cette parodie lourde et molle Pèse le poids de l'imposture, posée sur nos épaules Nous v'là beaux, costumes d'apparat, en haut des miradors Qui se préoccupe de savoir qui a raison ou tort ? Tous pris dans la carapace |
VIVE LE FEU "Une étincelle peut mettre le feu à toute la plaine" Une raya de bambins livre aux flammes leurs landaus. Une ribambelle de nains fout le feu dans l'métro. Une armée de gamins qui brûle les magasins. Trois millions de lycéens carbonisent leurs bouquins. Une concierge allumée fout le feu au quartier. Le président fêlé enflamme l'Elysée. Trois secrétaires en chaleur calcinent leur directeur. Une tribu de bonne soeurs incendie l'Sacré Coeur. Laï laï laï laï Laï laï laï laï Laï laï laï Un trio de grands brûlés fait exploser l'hosto. Et 5000 chimpanzés dynamitent le zoo. Des rastas éclatés, c'est chaud dans le ghetto. Les feux dans la cité brûlent pour Géronimo. Des soldats cannibales rôtissent leur général. 300 patrons qui craquent font sauter la baraque. Et un vieux bonze chinois se pétrole le minois. Le froid tue la fillette qui n'a plus d'allumettes. Les hooligans des stades préparent les jerrycans. Les jeunes chômeurs s'la donnent aux cocktails Molotov. Des iraniens inflamment le corps de l'Oncle Sam. Des squatters s'tapent un boeuf autour d'un grand feu d'keufs. Un gang de pyromanes se croit au paradis. Les pompiers en ont marre, c'est la grève aujourd'hui. Il y a le feu partout, c'est la fête des fous. Il y a le feu partout, viv'le feu, viv'les fous. Choeur slaves de la Jeunesse Un gang de pyromanes se croit au paradis. Les pompiers en ont marre, c'est la grève aujourd'hui. Il y a le feu partout, c'est la fête des fous. Il y a le feu partout, viv'le feu, viv'les fous. |
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