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AMETHYS
"A new dawn"
2022 (Brennus)

Discographie
Les ombres de métal (2003)
Asmethee (2006)
Gallery of lives (2011)
A new dawn (2022) |
Bon, il est vrai que les Bordelais d'AMETHYS ne
nous ont pas habitués à donner souvent des nouvelles. Formé en 1996 sous le
patronyme de OFFENSIVE puis rebaptisé, le groupe publie un premier album
autoproduit "Les ombres du métal" en 2003. Trois ans plus tard, ils
récidivent sur le label Brennus Music avec un nouvel opus désormais entièrement
interprété dans la langue de Shakespeare "Asmethee". Registre qu'ils
garderont sur le suivant, cinq ans après, "Gallery of live". Depuis, plus
de nouvelles...
Début 2022, soit onze ans après leur dernier enregistrement, AMETHYS est de
retour, annonçant un nouvel album, par le biais d'une release party au Salem Bar
- Le Haillan en région Bordelaise, accompagné pour l'occasion des parisiens de
BENEATH THE SINS et des Bordelais de NOX pour une soirée 100 % Metal Mélodique.
En 2022, la formation d'AMETHYS a légèrement changée, évoluant désormais sous
forme de quatuor autour de Lucile Jon au chant, Florian Larrue aux guitares,
Sébastien Navarro à la basse et Laurent Franzoni à la batterie. En effet,
Jean-Philippe Lemarcq (MORTFINE, FINE), qui était là depuis l'origine du groupe,
ne fait plus partie de l'aventure : "Jean-Philippe est arrivé à un moment
de sa vie, où il avait envie de faire d'autres choses, notamment écrire. Il
naviguait aussi entre deux domiciles, ce n'était donc pas pratique pour venir
aux répétitions. Il y avait plusieurs raisons entremêlées qui ont fait qu'il a
préféré arrêter l'aventure. C'était aussi un moment où le groupe a pas mal
bifurqué, puisqu'on a eu aussi le départ de Camille Schoell qui était là depuis
très longtemps au sein groupe. Ce sont des gens qui ont énormément apporté à
AMETHYS, notamment sur les trois premiers albums, mais ils souhaitaient voir et
faire autres choses. On est toujours resté en très bons termes. Ils étaient
d'ailleurs présents à la Release Party qu'on a réalisé le premier octobre, ils
sont même montés sur scène pour un grand moment ! Puisque AMETHYS c'est une
grande histoire avec beaucoup de gens qui sont passés, qui date... les premiers
morceaux ont été composés en 98, 99 ça ne s'appelait pas AMETHYS à l'époque mais
OFFENSIVE. Il y a beaucoup de gens qui sont passés dans ce groupe qui ont chacun
apporté un peu "leur pierre à l'édifice", certains plus que d'autres.
Jean-Philippe et Camille font partie de ceux qui ont permis au groupe de
continuer à exister, en tout cas qui m'ont donné envie de faire perdurer AMETHYS...".
Tout ce petit monde s'est enfermé à l'Hesat Studio à Pessac, en région
bordelaise, de Juin 2021 à octobre 2021 pour enregistrer le nouvel album,
accompagné de deux guests avec Sandrine Moulin au violon et Camille Schoell aux chœurs. Jean-Baptiste Calluaud, ingénieur du Son de l'Hesat
Recording Studio s'est occupé de mixer et masteriser ce nouvel opus. AMETHYS
récupère le produit fini à partir de fin novembre début décembre 2021. Lucile
étant enceinte, toute l'équipe décide d'un commun accord
d'attendre un peu avant de faire un lancement d'album, et d'en différer la
sortie.
"A new dawn" sort donc en autoproduction le 1er octobre 2022. Lucile nous
en parle : "La grande thématique de l'album c'est la Transition. L'Avant
et l'Après et, "A new dawn" : Une Nouvelle Aube c'est le moment de la journée ou
l'on passe de la nuit au jour ou du jour à la nuit, c'est typiquement en terme
de symbole ce qui représentait le mieux l'ensemble de l'album, le "Avant" et le
"Après", les changements et le fait que chaque coucher et lever de soleil est
différent, qu'il y a de la beauté dans tous ces changements. Cela exprime un peu
tout ça. C'est un ressenti un peu "brut de pomme", j'espère que cela vous aidera
à mieux vous plonger dans notre univers".
Le produit fini est proposé dans un boitier cristal, agrémenté d'un livret 12
pages, dans des teintes mauves du plus bel effet. On y trouve les textes des
chansons sur de superbes photos signées Yann Evrard Visuals : rivages, épave de
bateaux, un clin d'œil au cheval de Troie..., photo des musiciens, leurs
remerciements et divers renseignements sur l'enregistrement. Mais ce qui retient
l'œil, c'est ce superbe artwork signé Paul Thureau, à qui l'on doit quelques
belles pochettes pour RHAPSODY OF FIRE, MYRATH... et on peut dire qu'il a encore
fait du bon boulot. Une version vinyle dévoilerait toute sa beauté et ses
multiples détails. Contentons-nous de cette édition CD qui n'en gâche toutefois
nullement toute sa richesse.
On découvre trois titans de pierre émergeant de l'océan, toujours dans ces
teintes mauves, que l'on retrouve jusque dans les nuages où se noient quelques
teintes bleutées. De leurs mains rugueuses, ils écartent leurs entrailles,
dévoilant dans un flot de lumière un passage vers un ailleurs. On aperçoit
d'ailleurs une frêle embarcation avec à son bord une silhouette humaine. Si on
prend un peu de temps d'observation de subtils détails se dévoilent. La
musculature des titans se distingue par le biais de paysage rocheux ponctués çà
et là de crevasses. Une maigre végétation apparait parcimonieusement disséminée
sur leurs corps. Un papillon géant est posé sur l'épaule droite du barbu nous
faisant face. On peut d'ailleurs supposer que les volatiles qui voltigent autour
d'eux sont de la même espèce... Mais laissons là l'imagination pour nous focaliser
sur la musique :
Après "Overture/Riverside", petite intro de mise en ambiance, "Wasting
away" ouvre les hostilités avec une accroche et des sonorités orientales
apportées par ce son de violon. Une plage instrumentale assez longue avant que
ne surgisse la voix puissante de Lucile sur une rythmique plus
mordante. Le refrain est plus posé et mélodique, rehaussé par des chœurs
judicieusement posés. Quelques notes de violons et l'on repart sur le deuxième
couplet. Le son est plutôt bon, mettant en valeur chaque instrument avec un boost certain pour le chant. Après les refrains, un silence et l'on repart sur
l'accroche instrumentale du début. Le violon est aux anges ! Lucile ayant signé
la quasi-totalité des chansons, nous en parle titre par titre : "Le
morceau traite de la dualité de ce que l'on peut ressentir à l'intérieur et ce
que l'on affiche à l'extérieur. Cette différence là en l'occurrence, entre une
errance intérieure et le sentiment que de l'extérieure rien ne se voit, rien
n'est transparent, etc... C'est un peu le point de départ de l'album sur un mode
de vie, une existence un peu floue, un petit peu brouillée si je peux dire, mais
qui n'est pas perçue comme telle. Et la volonté de continuer à avancer malgré le
brouillard et le sentiment de s'effriter au fur et à mesure que l'on avance...".
AMETHYS va droit à l'essentiel dans un registre plutôt standard de chansons
durant dans les quatre minutes. Fidèles à leur Metal mélodique, les bordelais
n'hésitent toutefois pas à apporter d'autres sons, d'autres ambiances, comme sur
le titre précédent ou sur cette entame lancinante de "We'll not live alone
anymore". Mais bien vite les guitares se font agressives. Sentiment rehaussé
par le travail de sape de Laurent sur ses fûts. Mais cela ne dure pas. Les
six-cordes se taisent, laissant la place à la douce voix de Lucile. C'est beau,
mais un peu mou. Heureusement, le refrain est bien puissant, à l'instar de cette
fin de titre où les chœurs sont omniprésents et les guitares de retour. Le
registre est limite FM. "C'est un morceau que je n'ai pas écrit seule
mais co-signé avec Antoine Grillon, qui est crédité sur l'album. Il traite de
l'impact d'une relation amoureuse sur la vie et sur le changement que ça peut
induire".
"Child of light" est plus accrocheur. Lucile y est merveilleuse,
peut-être est-ce dû au sujet traité qui la concerne principalement. Elle met en
valeur tous les registres de sa voix, nous proposant de belles envolées, pouvant
se montrer plus agressive, tout en gardant ce timbre mélodieux qui lui sied
parfaitement. Le titre est musicalement plus rentre-dedans dans un registre
limite symphonique. Les arrangements sont de qualité pour une chanson qui donne la
patate... "C'est un morceau sur l'arrivée d'un enfant. Cela fait suite aux deux
autres morceaux, comme un homme qui est un petit peu dans le flou et qui
rencontre un jour la bonne personne qui a un ou plusieurs enfants et les
changements que cela inclus dans sa vie. Un morceau sur le bonheur et la
parentalité. Un titre que j'ai écrit pas alors que j'étais enceinte, mais bien
avant. Donc, c'est un peu le hasard. La première fois que je l'ai chanté sur
scène, lors d'un concert à Paris, j'étais enceinte de sept mois. Du coup c'était
un morceau qui avait son importance. Maintenant que je suis une jeune maman ce
titre résonne encore plus en moi...".
"Before and after" poursuit dans un registre plus speed. Changement
de rythme avec
des riffs agressifs et la voix qui attaque. Florian nous gratifie de
quelques solos de bon aloi avant le retour du chant plus hargneux. Le troisième
couplet est plus sombre. Les chœurs apportent leur pierre à l'édifice et le morceau
se conclut dans le même registre que son entame. Je valide !!! "Le
morceau démarre sur une citation : Le moment présent a un avantage sur les
autres, c'est qu'il nous appartient. Donc c'est l'importance du moment présent
et du basculement que cela peut créer. C'est sur les moments qui vont faire que
les choses ne seront plus comme avant. Un instant ou tout bascule. Un morceau
qui volontairement est plus rentre-dedans, puisque c'est un bouleversement, une
tornade, et qu'instrumentalement cela part un peu dans tous les sens. C'est
voulu. On a essayé de mettre du sens dans ce qui se passe au fur et à mesure des
chansons...".
"Chessboard" est le titre le plus long de l'album, qui frôle les cinq minutes.
Plusieurs changements d'ambiances sont proposés avec des passages plus calmes,
limite progressifs et d'autres plus Heavy. La rythmique est impeccable. Lucile
tient les rênes avec maestria, secondée par des chœurs qui font leur boulot
d'accroche. Florian nous propose une nouvelle fois de solides solos
étonnamment placés en première partie du morceau. "... c'est une partie d'échec.
Un morceau sur la quête du pouvoir et sur ses dérives. Ça raconte
l'histoire d'un protagoniste qui se lance dans une partie d'échec. Au fur et à
mesure de son avancement, il a tellement envie de gagner qu'il en perd toute
raison, toute logique, toute humanité, jusqu'à ne plus être lui-même. Et partir
sur le côté obscur de l'être humain et de l'humanité".
"Memantine" est une chanson que J'apprécie énormément. C'est une
molécule qui est utilisée pour le traitement de la maladie d'Alzheimer. La
chanson parle de cette dernière, mais plus globalement de la maladie et ce qu'elle inclut comme changement dans une vie. C'est très ciblé sur la maladie
d'Alzheimer puisque c'est un sujet qui me tient à cœur...". On navigue
musicalement dans un registre au premier abord plus calme se durcissant sur les
refrains. Les solos sont de toute beauté. Un titre à l'accroche certain ; à
l'instar de ce refrain que l'on n'oublie pas. La douceur est de mise sur ces
paroles "sometimes I feel like even the light we're fading My song is for the
lost" et quelques notes de piano.
On poursuit avec "Soldiers of the sea" et sa rythmique virevoltante. Un titre
entraînant. Un passage plus calme permet de mettre la basse de Sébastien en
valeur, accentuée par le travail de Laurent, une "nappe" de chœurs apportant
encore plus de mélodies. La batterie s'emballe et le morceau reprend son
gimmick. "Ce morceau sur les héros de notre temps, du
quotidien, retrace une histoire vraie d'il y a quelques
années, où des gens s'étaient retrouvés coincés dans une tempête en mer et des sauveteurs bénévoles étaient
venus les secourir. Ils avaient réussi à les sauver mais plusieurs sauveteurs y
avaient laissé leur vie. J'ai pris cet exemple là, mais c'est sur ces héros du
quotidien, que ce soit les grands ou les petits, qui peuvent par de petits gestes
faire énormément et apaiser les mœurs et les difficultés du quotidien".
Mise en avant de l'orchestration sur l'entame de "Dancing with the dust",
avec un côté dansant limite disco. Encore un exemple qui prouve qu'AMETHYS ne
reste pas sur ses acquis et peut décontenancer, ce qui est un peu mon cas. Un titre pas
mauvais, loin de là, avec ses côtés à la PAT BENATAR, période "Tropico". Mais ce
n'est que ma sensibilité. D'autres personnes pourraient y adhérer sans
problème. "... c'est une chanson sur la capacité de résilience et la capacité à
voir du beau malgré les choses difficiles. Pour cette chanson, j'imaginais un
tableau avec des ruines, énormément de poussières, des détritus, des débris, des
décombres, etc... et quelqu'un qui danse au milieu de tout ça, et qui arrive
) s'amuser même si tout est en ruine autour de lui et qui arrive à voir toute la
beauté du monde et la beauté de la vie malgré la poussière".
"Haunted house" commence tout en douceur. Lucile prouve une nouvelle
foi
qu'elle est une grande chanteuse pouvant s'aventurer dans différents registres.
Avec des "ho ho" de bel aloi, la chanson propose un Metal mélodique qui nous est
cher. Le tempo est enlevé et les guitares acérées, avec une rythmique galopante.
Les changements de rythme sont nombreux suivant le déroulé de l'histoire. Des passages calmes alternent
avec d'autres plus Heavy, le tout porté par la voix de maitre de
Lucile. "Ce n'est pas un morceau qui parle d'horreur et de fantômes ou de
Halloween, contrairement à ce que laisse supposer son titre. C'est une chanson qui traite du souvenir et
du lieu dans lequel on peut se réfugier, ça peut être un lieu d'enfance... Un lieu
que l'on retrouve dans nos rêves très facilement, un lieu qui nous a marqué, ou
l'on pourrait se souvenir de l'odeur, du moindre détail, etc... Souvent c'est des
lieux de famille ou l'on a passé des moments heureux... Un lieu auquel on
repense bien souvent et ou l'on peut faire revivre tous les fantômes du passé et
tous les détails du passé juste en fermant les yeux...".
L'album se conclut par le titre qui lui a donné son nom "A new dawn". Lucile nous en a déjà parlé plus haut. Entame toute en douceur, avant un
passage revitalisant véritablement Heavy. L'alternance violence et douceur est une
nouvelle fois du voyage. Un très bon morceau sur lequel Laurent martyrise ses
fûts pour notre plus grand plaisir. Chaque musicien s'éclate sur ce titre et ça
s'entend !
Avant de conclure avec mon ressenti sur cet album voici celui de leur chanteuse
Lucile : "... je ne suis pas quelqu'un de facile à satisfaire en terme de
productions, etc... Je suis même plutôt exigeante et je suis fière de ce qu'on a
fait avec les garçons, de pouvoir expliquer chaque morceau, de pouvoir dire de
quoi il parle, pourquoi tel ou tel morceau a telle ambiance etc... On a essayé de
faire un album qui a du sens, qui a de la profondeur, qui n'est pas juste un
enchainement de titres sans fil conducteur. C'est un album que je réécouterais
avec plaisir et dont je suis fière au niveau de la production avec le travail que
l'on a effectué avec Jean-Baptiste Calluaud. Je pense
que l'on propose quelque chose de propre qui ressemble au nouvel AMETHYS qui a
du sens, qui peut-être ne plaira pas à tout le monde, mais en tout cas dans mon
univers, je suis fan de tout ce qui est Metal mélodique, Symphonique... Je pense
que nos influences respectives au sein du groupe sont représentées. Et je suis
fière de présenter un album qui nous ressemble, qui à le son qui va porter notre
musique et les messages que l'on a à transmettre"...
Avec ce "A new dawn", les bordelais d'AMETHYS nous proposent bien plus que leur
quatrième opus. C'est aussi une nouvelle voie vers de nouvelles aventures. Tout
à fait logique après le départ du charismatique Jean-Philippe Lemarcq. Les
quatre musiciens s'en sortent haut la main et signent un très bon album.
Résolument ancré dans le Metal mélodique avec quelques touches symphoniques, les
bordelais ont apporté un grand soin à chercher et trouver des ambiances qui
conviennent
parfaitement à leur désir. Rien à jeter. Seuls des titres, suivant le
feeling et la sensibilité de chacun marqueront plus ou moins les auditeurs.
Personnellement, je citerais "A new dawn", "Child of light", "Before
and after",
"Wasting away" et ses sonorités orientales... Je suis sûr que cela pourra évoluer
au fil des écoutes ! Si vous connaissiez AMETHYS vous serez agréablement
surpris par cette nouvelle offrande. Pour les autres voici un groupe à découvrir
d'urgence ! |
Chronique par
Dom Baillon
Novembre 2022 |
01 - Overture - Riverside (0:50)
02 - Wasting away (3:40)
03 - We will not live alone anymore (3:46)
04 - Child of light (4:24)
05 - Before and after (3:15)
06 - The chessboard (4:59)
07 - Memantine (3:57)
08 - Soldiers of the sea (4:30)
09 - Dancing with the dust (4:47)
10 - Haunted house (4:43)
11 - A new dawn (4:36) |
Paroles : Indisponibles. Ajoutez les paroles
ICI  |
Musiciens
: Lucile Jon (Chant), Florian Larrue (Guitares), Sébastien Navarro (Basse),
Laurent Franzoni (Batterie)
Guests : Camille Schoell (Chœurs), Sandrine Moulin
(Violon) |
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