Derrière une pochette représentant un gigantesque papillon à tête de mort, ressemblant étrangement à ceux trouvés sur les cadavres du tueur en série du "silence des agneaux", surplombant en son centre un labyrinthe dans lequel erre un être humain. Ceci est un dessin qui représente toute la thématique de ce disque.

En effet, tout comme son prédécesseur, "Réalité virtuelle" est un concept album dont voici le synopsis : "c'est l'histoire d'une adolescente insomniaque qui, pour fuir la réalité, se réfugie dans un jeu vidéo. Captivée par ce jeu de rôle et son décor d'un autre temps, elle s'identifie aux personnages et peut alors oublier les tourments de sa vie. Soudain un flash... et elle se retrouve dans le jeu. Attirée par une forte lumière, elle se retrouve à l'entrée d'un labyrinthe, dédale dans lequel elle devra pour en sortir, trouver la lumière du monde. En elle se cache le mystère de son destin. Mais le chemin est périlleux et des épreuves l'attendent...

Le décor est planté. ANAPHORA écrit bien et partage son histoire en trois actes comprenant plusieurs scènes, représentées ici par des chansons.

Nous avions laissé un groupe Normand œuvrant dans un Rock Progressif à tendance Hard en 2007, mais avec cette "Réalité virtuelle", une surprise de taille nous attends !!! Derrière une production toujours de qualité, se cache un excellent album de Métal Progressif !!! Oui, j'ai bien dis Métal, à l'image de cet "Insomnie" qui ouvre l'album. Un instrumental où la guitare incisive à souhaits nous montre que nous avons à faire à un groupe qui a mûrit.

Peut-être que l'acquisition d'une nouvelle section rythmique n'y est pas étrangère. La musique à durcit. Les mélodies sont toujours omniprésentes, mises en valeur par la violence des grattes.

"Destin parallèle" démarre avec une intro moyenâgeuse, thème que l'on retrouve sur le solo. La voix de Cathy surprend. Elle a gagné en force et en puissance. Le côté variété du précédent enregistrement à bel et bien disparu !!!

Une maturité musicale oui, mais non sans talents. Cela joue bien... même très bien. La rythmique est efficace et les solos de RV plutôt réjouissants !!! Les morceaux s'enchaînent enchantant, nos écoutilles !!!

"Entre deux vies", "Soleil noir", poursuit la quête de l'ado et de l'histoire dans une fluidité de notes tantôt agressives, tantôt plus calmes, mais tout le temps mélodieuses. Avec "Labyrinthes" le chant plus grave d'RV vient prêter main forte à celui de Cathy pour une dualité des plus agréables, donnant plus de forces à la chanson.

C'est sur un solo que beaucoup aimeraient pouvoir jouer que démarre en trombe "L'épreuve". La rythmique et sa basse aux accents Jazzy laissent éclater la fureur de la gratte, qui devient encore plus lourde sur "Sortir de l'ombre", avant qu'un instru vienne un peu calmer les choses.

Les morceaux s'enchainent sans temps morts, "Les larmes de l'orage" est de nouveau rehaussé par la dualité des voix combinées de Cathy et RV, dont le refrain doit faire un malheur en concert. On entend d'ici le public reprendre en chœur "... qui me jugent ... qui m'accusent", magistral !!!

Rien n'est à jeter sur cet album. "Au cœur des flammes", "Terres d'hiver" qui commence comme un instrumental de SATRIANI, avant de plonger dans un métal progressif efficace, "Les vents de sable" et ses touches arabisantes des plus dépaysantes.

Puis un nouvel instrumental avant de conclure cette passionnante histoire avec "Lumière du monde" et "Ephémère". On en redemande !!!