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En l'espace de quelques mois, deux groupes sortent leur album en l'appelant "Résilience".
L'un dans un style Thrash/Death (BLAME), l'autre dans celui du Metal Prog qui nous concerne ici... j'ai nommé
AWACKS.
La
résilience est la capacité d'un matériau à absorber de l'énergie quand il se
déforme sous l'effet d'un choc (déformation rapide). Il est utile de distinguer
les matériaux métalliques, ou fragiles, des matériaux de type élastomères. Dans
le cas des matériaux "cassants" (aciers par exemple), la résilience est
caractérisée par l'énergie nécessaire pour déformer et rompre le matériau lors
d'un choc par un objet percuteur. Dans le cas des matériaux de type élastomères,
l'éprouvette n'est pas rompue, la résilience est caractérisée par la proportion
d'énergie restituée à l'objet percuteur qui rebondit à la suite du choc. Mais
c'est aussi la capacité à vivre et se développer en surmontant les chocs, les traumatismes. Il est plus qu'évident que ces deux groupes ont choisi la
résilience dans sa deuxième signification.
Les membres d'AWACKS ne sont plus des
amateurs puisqu'ils officient au sein de la scène Metal depuis 1989. Vingt trois
ans et seulement le quatrième album au compteur !!! Il faut dire qu'ils avaient
attendus dix ans pour publier le premier "Panorama". Un auto produit d'un
groupe prometteur aujourd'hui très recherché puisque tiré seulement à 500
exemplaires ! S'en suivra ensuite un album environ tous les trois ans : "Atmosphere
136" en 2003 et "The third way" en 2006, tous les deux distribués sur
le label Brennus Music, montrant un groupe en constante évolution, donnant ses
lettres de noblesses aux Metal Progressif Français aux qualités et technicités
n'ayant rien à envier à leurs homonymes internationaux !!!
Depuis, nous n'avions plus de nouvelles de
ces Clermontois, si ce n'est de leur bassiste Stan-W Decker, via son excellent
et prolifique travail de dessinateur pour une multitude de groupes nationaux et
internationaux qui font appel à lui pour l'artwork de leurs albums.
C'est donc avec surprise que nous apprenons
en courant d'année 2013 la sortie prochaine du successeur de "The third way".
Il faudra attendre septembre pour le voir enfin publié, toujours sous l'effigie
Brennus Music.
D'entrée on est une nouvelle fois comblés
par la beauté du travail de Stan. Il aurait été surprenant qu'il ne mette pas
une nouvelle fois tout son talent au service de son propre groupe ! Et il faut
bien avouer que ce clown-triste assis sous cet arbre éclairé par le soleil
couchant fait parfaitement son office et attire l'œil. Imaginez ce dessin sur un
vinyle (si le groupe avait la riche idée d'en tirer quelques exemplaires sous ce
format-là je connais pas mal de preneurs) !!!
Les cinq musiciens ont enregistré l'album
entre janvier et octobre 2012. Le mixage a été effectué début 2013 par Jérémie
Vergne, alors que le mastering est signé Simon Capony au Basalte Studio. L'album
se nomme "Resilience" et propose une nouvelle fois un Heavy progressif
classieux et jubilatoire !!! Point de chansons dans la langue de Molières cette
fois-ci, contrairement au précédent exercice, ou AWACKS nous en avait proposé
deux sur "The third way". Peut-être voulait-il éviter la comparaison avec
leurs homologues palois de Manigance.
A l'écoute de ce "Resilience", on a
l'impression d'un plaisir auditif allant crescendo au fil des morceaux. Le
disque s'ouvre sur "System crash" avec une intro électronique et la voix
d'Amy Gedgaudas. Puis les instruments s'ébranlent et attaquent un Heavy des plus
mélodiques, accrus par la voix superbe de Crock. Un refrain efficace très
mémorisable répété à l'infini. Le chanteur se la joue robotique sur un couplet.
Chaque instrument est à sa place. Le solo effectué de mains de maître, le
claviers égraine des touches électro, la rythmique se fait plaisir, à l'image du
batteur qui martyrise ses fûts avec frénésie.
Alors que nous avions à faire à un Heavy
Mélodique plutôt sympathique, l'intro de "Edge of solitude" assez speed
nous explose aux écoutilles. La voix de Crock se veut agressive et plus
mélodique sur le refrain, lui aussi facilement mémorisable. L'apparition de
chœurs somptueux bonifie le travail soliste de Steve. Excellent morceaux très
heavy !!!
Pas de temps mort et l'on enchaine avec "Field
of roses". Et là où nous étions plus près du meilleur de Pretty Maids, Edguy
ou encore Sonata Arctica (pour le côté speed), on entre bel et bien dans le
Métal Prog. Résolument moderne de par ces touches électro alliant la puissance
de la rythmique. Un solo d'une extrême finesse introduit la voix magistrale de
Crock qui impressionne encore plus !!! Les paroles "Here lies a hero"
devraient être chantées en chœur par un public en furie lors des prochaines
prestations du groupe. Nach s'éclate sur ses claviers en nous gratifie d'un
superbe solo avant que Steve ne récidive à sa suite. On est sous le charme !!!
Le morceau dépasse les sept minutes. Un régal pour les écoutilles !!!
C'est la voix de Régina Rabago qui introduit
"Disappear", qui commence tout en douceur. La voix de Crock se veut
suave, ensorceleuse, le piano caressant, agrémenté de quelques touches électro
par-ci par-là. L'émotion nous rentre par tous les pores, c'est simplement beau !
Chaque instrument nous transporte, à l'image des chœurs qui transcendent la
chanson.
Les guitares redeviennent incisives sur "Mirror
mirror". Même si le style à plutôt tendance à mettre en avant la guitare et
les claviers, n'oublions pas l'efficacité de Stan et François qui font un
travail remarquable. La voix de Crock est monstrueuse et les chœurs lui
confèrent une dimension encore plus forte !!! AWACKS a su bonifier son travail
pour nous pondre des chansons originales et bougrement efficaces.
D'ailleurs, la basse de Stan est mise en
avant lors de l'intro de "Madness", une chanson bien Heavy au refrain
fédérateur. En quatre minutes tout est dit !!! AWACKS enchaîne les morceaux et
ne cesse de nous surprendre et nous embarquer. Ecoutez le somptueux "Hey you".
Nach continue de se faire plaisir, nous servant des sonorités que nous n'avons
pas l'habitude d'entendre dans ce style. Les parties instrumentales sont de
toute beauté, Steve nous envoûtant de sa six-cordes.
"Millenium ghosts" poursuit la donne
dans un registre plus Heavy un peu moins efficace que les autres, mais ce n'est
surement qu'une question de goûts. Ou peut-être y-t-il trop de choses dans ce
titre... trop d'infos, trop d'effets, trop de...
Enfin passons à "Ashes of life". Un
pavé musical de près de dix minutes sur lequel la voix de Crock fait une
nouvelle fois merveille. Il nous montre tout l'éventail de son talent, me
faisant penser par moments à Fish. Une construction typiquement progressive,
avec des passages très lourds rythmiquement parlant et d'autres littéralement
flamboyants !
AWACKS conclut les hostilités avec une
reprise de Genesis et son célèbre "Mama" qui n'apporte pas grand chose à
l'édifice. Evidemment elle est exécutée de main de maître et se révèle aussi
efficace que l'originale, agrémentée ici de sonorités plus modernes avec une fin
en apothéose !
Les Clermontois viennent de nous asséner un
superbe album que certains qualifieraient d'album de consécration. En tous cas,
un disque supérieur qualitativement parlant à "The third way", n'ayant
rien à envier aux sorties internationales du style !
Espérons que le talent d'AWACKS soit enfin
reconnu à sa juste valeur et que nous ne serons pas obligés d'attendre encore
sept ans pour en écouter son successeur !!! En tous cas Messieurs, bravo et
merci !!! |
