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DEAFENING SILENCE
"Scapegoat of ignorance"
2014
(Brennus)


Discographie

Tales from the seven stars (Demo 1998)
Between two worlds (Demo 1999)
Muse (Demo 2000)
Edge of life (2003)
Backlash (2007)
Scapegoat of ignorance (2014)


Cela faisait quasiment huit ans que nous n'avions plus de nouvelles des Lorrains de DEAFENING SILENCE, après un début de carrière sur les chapeaux de roues !

Création en 1997, et trois démos en trois ans "Tales from the seven stars" (1998), "Between two worlds" (1999) et "Muse" (2000), distillant un Heavy Speed Métal. Ils prirent un peu plus de temps pour s'attaquer au premier album "Edge of life", qui ne voit le jour qu'en 2003 sur le label Brennus music, avec lequel ils ne cesseront de collaborer, montrant un groupe fortement influencé par MAIDEN et HELLOWEEN.

DEAFENING SILENCE continue de travailler d'arrache-pied, subissant des changements de line-up, et pas des moindres puisque c'est le chanteur qui est remplacé. Exit Julien Milbach, bienvenue Nicolas Griette. La nouvelle formation propose en 2007 avec un nouvel album "Backlash", un véritable retour aux sources du Heavy Métal avec leur petite touche personnelle qui manquait au groupe jusqu'alors. Ce second album, toujours chez Brennus music est prometteur pour l'avenir de nos Lorrains. Mais le temps passe, sans que la bande ne défraie les chroniques...

C'est donc contre toute attente que DEAFENING SILENCE réapparaît en ce début d'année 2014 avec un nouvel album "Scapegoat of ignorance". Le groupe a subi une fois encore un changement de line-up, qui se compose aujourd'hui de Nicolas Griette au chant, des guitaristes Guillaume Corsale et Gabriel Palmieri, de Phil Wax à la basse et Thomas Coulaud à la batterie.

2014. Il y a cent ans débute la première guerre mondiale, l'une des plus meurtrière. Triste anniversaire... Ce n'est donc peut-être pas une coïncidence si ce "Scapegoat of ignorance" est un album concept traitant des fusillés pour l'exemple durant la première guerre mondiale. Durant un peu plus d'une heure, le "Silence assourdissant" Lorrain nous replonge dans cet enfer à la rencontre de ces "boucs émissaire de l'ignorance".

"Scapegoat of ignrance" sort en février 2014 chez Brennus music. Sous une pochette somptueuse signée JP Fournier, retraçant le contenu de l'album. Un champ de bataille, de nombreux tués baignant dans leur sang, des soldats se terrant dans une tranchée ou surplombe le drapeau Français. Dans le ciel, au milieu de la fumée, un soldat attaché à un poteau, le visage caché derrière des bandages. A ses côtés les visages d'autres combattants, dont l'un ressemble à s'y méprendre à l'acteur Ron Perlman, que beaucoup de Hardos connaissent pour son rôle de Clay Morrow, ex-président de SAMCRO, dans la série télévisée SONS OF ARNACHY. Le livret est somptueux, avec les textes des chansons et la photo des musiciens en cover...

L'album est dédié à "ces hommes qui ont été tués, tombés sous les balles et oubliés sur le Mémorial de guerre".

L'histoire retrace la triste fin du second-lieutenant Henri Herduin de l'armée Française. Accusé de manquement au devoir et condamné illégalement à mort par sa hiérarchie militaire en juin 1916. "The call" souligne la propre vision de DEAFENING SILENCE de qui était Herduin, essayant de suivre son chemin à travers les grands événements de la PREMIÈRE GUERRE MONDIALE. Comme dans la capture de Fort Vaux "Under siege". Faisant allusion à la décision fatale de Herduin de se retirer afin de sauver ses derniers hommes ("The last stand", "Soldiers of fortune"). Les musiciens ont finalement utilisé ses propres mots dernières dans "Farewell", dont les paroles de la chanson sont directement tirées de la lettre qu'il écrivit à sa femme avant de mourir, commandant son propre peloton d'exécution. Pour les musiciens de DEAFEANING SILENCE, cet album est, je cite : "notre humble tentative pour honorer la mémoire d'un héros de guerre. Tué de la manière la plus lâche par une hiérarchie incompétente à la recherche de boucs émissaires pour payer pour les propres défaillances".

Puisque nous en savons plus sur le contenu conceptuel, dirigeons-nous sur le côté musical.

"The call" ouvre les hostilités. Les guitares sont Heavy à souhaits, la rythmique trépidante, puis la voix de Nicolas survient, attaquant le vif du sujet. Dans un registre plutôt aigu, donnant ce côté années 80 à l'ensemble, lorgnant plus vers des formations à la Helloween, Running War ou Rage. Le refrain est somptueux "Je ne suis pas un héros/ Je fais juste mon devoir/en ces temps de douleurs et de chagrin/..." (Ndr : je me suis permis de traduire, le groupe chantant en anglais). Pas le temps de souffler, Guillaume nous montre qu'il sait utiliser sa six cordes avec pour avec un solo salvateur. Le ton est donné !

"Death squads" démarre d'une manière plus martiale, avant que les guitares ne prennent les choses en mains. Le batteur est impressionnant, jouant de la double comme la furie d'une batterie de DCA, un véritable rouleau compresseur sur lequel les guitares se font plaisir, pour celui de nos conduits auditifs. "Under siege" retrace la capture de Fort Vaux. La voix de Nicolas se veut plus grave. Le refrain rehaussé par ses chœurs devrait être plus qu'efficace en live durant lesquel les kids se feront une joie d'hurler "Fight" !!! Même si le Heavy joué ici peut être qualifié de traditionnel, il est joué par d'excellents musiciens et mené par un chanteur au timbre taillé pour le style. Les chansons avoisinent, voir dépassent régulièrement les cinq minutes, permettant à chaque musicien de donner la part belle à la mélodie.

C'est sous le bruit d'un terrible bombardement, nous faisant imaginer sans peine ces pauvres poilus terrés, à moitié morts de peur dans leur tranchée, que démarre "Of iron and fire". La rythmique à l'image de ce déferlement d'acier est furieuse. La voix de Nicolas monte allègrement dans les aiguës, donnant des accents Judas Priest à l'ensemble. Aussi ici les "Fire" devraient faire leur effet en live ! Le son des canons disséminés tout au long du morceau sont du plus bel effet, apportant un souffle puissant à l'ensemble. Rien à dire sur "Carved in stone" qui reste dans la même mouvance, si ce n'est cette petite partie plus calme, où la voix de Nicolas se fait poignante avant que les deux solistes ne nous ravissent de leurs notes chantantes, et que le tempo s'accélère puis que Nicolas ne monte dans les aiguës... le mieux s'est de l'écouter ! Les Lorrains savent composer des chansons typiquement Heavy aux refrains marquants !

"The last stand" contraste avec le reste tout d'abord de par sa durée, puisque cette épopée musicale dépasse les treize minutes. Départagée en quatre parties, retraçant la décision de notre héros de sauver ses camarades contre les ordres de sa hiérarchie. Un morceau allant crescendo, commençant très calmement, très mélodique et accélérant doucement le tempo. Chaque partie comporte ses propres couplets et ses propres refrains, comme si ce "The last stand" contenait trois chansons bien distinctes réunies ici pour le bien de l'histoire. Une partie instrumentale est la bienvenue, et les musiciens s'en donnent une nouvelle fois à cœur joie ! Plusieurs changements de breaks et des soli "en-veux-tu, en-voilà"... La dernière partie est la retraite pour sauver ces pauvres âmes, reprenant les refrains de la deuxième partie, chantés en chœurs pour marquer l'union des rescapés.

Le tempo s'accélère avec "Soldiers of fortune" qui "transpire" de la détresse des protagonistes. Poignant !!! La voix de Nicolas y est pour beaucoup et l'apport des chœurs donne plus de dramaturgie à l'ensemble. La beauté des solos nous donnerait la larme à l'œil ! A l'image de ces soldats "nous pleurions" nous aussi !!! "Dereliction of duty" poursuit dans la lancée, et Nicolas impressionne une nouvelle fois en poussant encore les aiguës dans des endroits fatidiques. La chanson dépasse les sept minutes permettant aux musiciens de nous proposer des plages plus mélodiques...

"Farewell" qui est la retranscription de la dernière lettre du protagoniste de l'histoire à sa femme avant son exécution, se veut poignant !!! Les Lorrains y parviennent parfaitement sous la forme de cette power ballade des plus réussie... Qui se termine sur quelques notes acoustiques et la voix suave de Nicolas se "mourant" doucement...

On reste dans le très mélodique pour une fin tragique. C'est à la fois Beau et Triste comme cette conclusion funeste !!! Roulement de tambour et la voix de Mike Kadi, incarnant ici le second lieutenant scandant les ordres à son propre peloton d'exécution : "Mes enfants / Nous ne sommes pas des lâches/Il paraît que nous n'avons pas assez tenu / Il faut tenir jusqu'au bout pour la France / Je meurs en brave et en Français / Et, maintenant, visez bien ! / En joue ! / FEU".

C'est donc au son des balles sortant des fusils que se conclut ce concept album des plus réussi !!!

Les Lorrains ont mis sept ans avant de nous abreuver de ce "Scapegoat of ignorance", espérons ne pas devoir attendre aussi longtemps pour en voir un successeur !!! La musique de DEAFENING SILENCE ravira tous les fans de la frange du Heavy Metal pur et dur, sachant marier puissance et mélodie. Perso je n'ai que deux mots pour nos amis lorrains de DEAFENING SILENCE : BRAVO et MERCI !!!

Chronique par Dom Baillon
Avril 2014


01 - The call (4:12)
02 - Death squads (6:38)
03 - Under siege (5:33)
04 - Of iron and fire (5:18)
05 - Carved in stone (6:58)
06 - The last stand (13:04)
07 - Soldiers of fortune (4:46)
08 - Dereliction of duty (6:07)
10 - Epitaph (3:39)

Musiciens : Nicolas Griette (Chant), Guillaume Corsale (Guitare), Gabriel Palmieri (Guitare), Phil Wax (Basse), Thomas Coulaud (Batterie)




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